LA QUATRIEME COMMISSION RECOMMANDE A L'ASSEMBLEE GENERALE DE FAIRE SIENNES LES RECOMMANDATIONS DU COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Communiqué de Presse
CPSD/156
LA QUATRIEME COMMISSION RECOMMANDE A L'ASSEMBLEE GENERALE DE FAIRE SIENNES LES RECOMMANDATIONS DU COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
19981104 Elle achève l'examen de la question relative à l'étude d'ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paixLa Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a achevé cet après-midi son débat général relatif à l'étude d'ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects (point 85). Dans ce cadre, elle a adopté sans vote un projet de résolution aux termes duquel l'Assemblée générale ferait sienne les propositions et recommandations du Comité spécial et engagerait les Etats Membres, le Secrétariat et les organes compétents de l'Organisation des Nations Unies à prendre toutes les mesures nécessaires pour leur donner suite.
Au nombre des préoccupations exprimées dans le cadre du débat général, le manque de transparence du processus de prise de décisions du Conseil de sécurité a été évoqué. Pour le représentant de l'Ukraine, les décisions importantes menant à la mise en place d'une opération de maintien de la paix ne peuvent plus se prendre à huis clos. Il a demandé le renforcement des mécanismes de consultation avec les pays contributeurs de troupes. Les pays africains ont demandé qu'une attention plus accrue soit accordée à la situation du continent africain. Il ont appuyé la coopération des Nations Unies avec les organisations régionales, et notamment de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Le représentant de l'Angola a souhaité obtenir plus d'informations sur les activités du Service de l'action antimines des Nations Unies. Il a soutenu la décision d'établir au sein du Département des opérations de maintien de la paix, un Centre de coordination de la formation au maintien de la paix en Afrique.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Kenya, Ukraine, Slovaquie, Sénégal, Sierra Leone et Angola.
La prochaine réunion de la Quatrième Commission aura lieu lundi 9 novembre à 10 heures. Elle examinera le point relatif à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le proche- Orient (UNRWA).
ETUDE D'ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS
Adoption d'un projet de résolution
Aux termes du projet de résolution (A/C.4/53/L.8) adopté sans vote, l'Assemblée générale ferait sienne les propositions, recommandations, et conclusions du Comité spécial qui figurent aux paragraphes 44 à 115 de son rapport. Elle engagerait les Etats Membres, le Secrétariat et les organes compétents de l'Organisation des Nations Unies à prendre toutes les mesures nécessaires pour donner suite aux propositions, recommandations et conclusions du Comité spécial. Elle déciderait également que le Comité spécial continuera, conformément à son mandat, d'étudier toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects, et qu'il fera le point sur la suite donnée à ses propositions précédentes et examinerait toute nouvelle proposition tendant à renforcer la capacité de l'Organisation de s'acquitter de ses responsabilités dans ce domaine.
M. NJUGUNA M. MAHUGU (Kenya) a déclaré que sa délégation s'associe aux déclarations faites par la délégation de la Jordanie, au nom du Mouvement des pays non-alignés. Il a estimé que toute initiative relative au maintien de la paix et de la sécurité internationales doit être coordonnée par les Nations Unies. En ce qui concerne l'élimination du personnel fourni à titre gratuit, le représentant a évoqué l'importance de recruter le nouveau personnel dans les pays fournisseurs de troupes, qui sont actuellement sous-représentés dans l'équipe du Département des opérations de maintien de la paix. Il a également exprimé son soutien au renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales telles que l'Organisation de l'unité africaine (OUA), et à la tenue de séminaires régionaux de formation. A cet égard, le représentant a fait part du succès d'un exercice commun de maintien de la paix réunissant l'Ouganda, la Tanzanie et le Kenya tenu en juin, et a exprimé, dans ce contexte son soutien aux arrangements relatifs aux forces en attente des Nations Unies.
Abordant la question du financement des opérations de maintien de la paix, il a dénoncé les retards dans le remboursements des pays fournisseurs de troupes qui affaiblissent la capacité et la bonne volonté de ces pays à participer aux futures opérations de maintien de la paix. Le représentant a répertorié quatre types de situations conflictuelles auxquelles le Conseil de sécurité est confronté: les situations où la construction de la paix prévaut, au Libéria par exemple; les situations où les crises sont en voie de résolution comme en Sierra Leone; les pays où les crises perdurent tels que l'Angola; et les situations où de nouvelles tensions apparaissent et se développent telles qu'en République démocratique du Congo. A cet égard, le représentant a remarqué que la majorité des questions à traiter concerne l'Afrique, alors que la distribution des ressources n'est pas favorable à l'Afrique. Il a formulé l'espoir que l'Afrique reçoive tout l'intérêt qu'elle mérite dans le cadre des opérations de maintien de la paix.
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M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a évoqué le caractère multidimensionnel des opérations de maintien de la paix. Il a attribué cette transformation à l'évolution des conflits modernes. Dans ce contexte, et malgré les doutes formulés sur l'efficacité de ces opérations et le manque de ressources financières, nous nous félicitons de la création de deux nouvelles opérations, en République centrafricaine et en Sierra Leone. Le temps est venu de renforcer la théorie et la pratique sur lesquelles reposent ces opérations en adoptant un cadre juridique et politique qui tienne compte des leçons du passé. Le représentant a regretté le manque de transparence du processus de prise de décisions du Conseil de sécurité. Il a demandé l'amélioration des mécanismes de consultation avec les pays contributeurs de troupes. Les décisions importantes comme celles visant à lancer une opération ou à avoir recours à la force ne devraient pas être prises à huit clos. Cette pratique aujourd'hui n'est plus acceptée par l'ensemble des Membres des Nations Unies. Le représentant a souligné le rôle importante des membres de la police civile au sein des opérations, comme cela a été prouvé en Bosnie- Herzégovine, en Angola, en Haïti et en Croatie.
Pour ce qui est de la coopération avec les organisations régionales, il a cité le transfert réussi des responsabilités du Groupe de soutien de police en Croatie à l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe. Nous souhaitons que l'exemple inédit d'interaction entre les Nations Unies et les organisations régionales dans le règlement de la crise au Kosovo serve de modèle aux efforts collectifs déployés aux niveaux régional et mondial. Les attaques perpétrées contre le personnel des Nations Unies dictent la nécessité de mettre en oeuvre la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. Il est regrettable que la résolution présentée aujourd'hui ne fasse pas référence à la résolution de l'Assemblée générale demandant au Secrétaire général de lui faire rapport sur l'application de ladite Convention. Par ailleurs, le représentant a annoncé que son pays allouera des ressources supplémentaires aux accords relatifs aux moyens et aux forces en attente, conformément au Mémorandum d'accord signé par l'Ukraine. Nous estimons que la création d'un Etat-Major de mission à déploiement rapide contribuera à mettre en place rapidement ce système de réaction rapide. Nous accueillons avec satisfaction l'adoption de le résolution de l'Assemblée générale sur la fourniture de personnel à cet état major. Nous nous félicitons également des activités des pays qui ont pris part à la formation de la Brigade multinationale des Nations Unies sur les forces en réserve.
3. M. TOMAS HRBAC (Slovaquie) a indiqué que sa délégation fait siennes les déclarations du représentant de l'Autriche faites au nom de l'Union européenne. Il a observé que la nature des conflits a subi un changement. Ils relèvent de nos jours de l'affrontement ethnique, de la haine enracinée entre des groupes au sein d'un même pays, et ne respectent plus les norme humanitaires. Toutes ces dimensions doivent être prises en compte de façon globale et nécessitent donc une coordination plus intégrée. A cet égard, le représentant a souligné la nécessité de s'assurer de l'existence de mécanismes efficaces de coordination entre les composantes politiques et militaires d'une mission des Nations Unies d'une part, et la composante humanitaire d'autre
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part. De plus, des principes directeurs communs devraient être développés en accord avec les grands principes de l'Organisation. En ce qui concerne la sécurité des personnels de maintien de la paix des Nations Unies, le représentant a appelé tous les Etats Membres à signer et ratifier la Convention de 1994 sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, ainsi que le Statut de la Cour pénale internationale.
Le représentant a abordé la question de la collaboration avec les organisations régionales, en soulignant le rôle de premier plan qu'elles peuvent jouer dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a souligné leur capacité à fournir des informations sur un pays, et à assurer le suivi des opérations de maintien de la paix, une fois qu'une mission s'est retirée du pays. Elles peuvent assurer la surveillance d'un embargo sur les armes décidé par le Conseil de sécurité, par exemple, en empêchant un trafic illégal d'armes. Le représentant a toutefois signalé que le rôle directeur des Nations Unies dans toute opération de maintien de la paix doit être maintenu. Il a cependant regretté que la mise au point des accords régionaux démontre un manque d'expertise, auquel les Nations Unies doivent répondre en intensifiant leur effort de formation.
M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a noté que le concept classique des opérations de maintien de la paix a considérablement évolué. Le maintien de la paix exige non seulement des ressources suffisantes mais également et surtout l'application des principes reconnus tels que le consentement des parties, le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense, l'impartialité et la définition claire de principes directeurs du mandat de chaque opération. Le représentant a également encouragé la tenue de consultations entre les pays contributeurs de troupes et le Conseil de sécurité. La formation des personnels constitue aussi un point essentiel des recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, a-t- il souligné. Il a évoqué la participation croissante de la police civile aux opérations. Quant à la coopération avec les mécanismes et les organismes régionaux, elle doit se faire en conformité avec le Chapitre VIII de la Charte, et ne pas diminuer la responsabilité principale de l'Organisation des Nations Unies en matière de maintien de la paix. Le représentant a exprimé son inquiétude face à la grave crise financière que traverse l'Organisation des Nations Unies et qui hypothèque dangereusement son rôle dans la prévention des conflits et la sauvegarde de la paix dans le monde.
M. SAHR SUNDU (Sierra Leone) a déclaré que sa délégation fait siennes les déclarations de la Jordanie au nom du Mouvement non alignés. A la lumière de l'expérience de la MONUSIL, il a souligné l'importance des efforts de coopération avec les organisations régionales et sous-régionales telles que l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans le cadre des opérations de maintien de la paix et dans la prévention des conflits, tout en rappelant le rôle directeur des Nations Unies en la matière. Le représentant a par ailleurs observé que les pays d'Afrique, et les pays en développement en général, ne
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peuvent dépenser leurs maigres ressources pour la protection de la paix internationale, et ont donc besoin que la communauté internationale poursuive ses efforts dans le cadre des opérations de maintien de la paix.
6-Mme JOSEFA COELHO DA CRUZ (Angola) a rappelé l'importance qu'il y a à respecter les principes contenus dans la Charte lors du déploiement de toute opération de maintien de la paix. Il a par ailleurs accueilli favorablement la décision prise par l'unité de formation du Département de maintien de la paix d'établir un centre de coordination de la formation au maintien de la paix en Afrique. Le séminaire qui s'est déroulé en Suède et qui touchait au rôle de la police dans les opérations de maintien de la paix est un pas en avant. Il est également important d'améliorer les mécanismes de coopération et de consultation entre l'Organisation de l'unité africaine et d'autres organisations régionales afin de garantir le succès des opérations des maintien de la paix. Une autre préoccupation de l'Angola est la question des mines. Nous souhaiterions savoir comment le Département des opérations de maintien de la paix compte la gérer. Nous demandons instamment que le Service de l'action antimines des Nations Unies bénéficie de ressources financières suffisantes.
Pour ce qui est de la gestion du Département, nous estimons que le processus de recrutement doit se faire selon les principes de la répartition géographique équitable et de la transparence. Pour ce qui est de la situation propre à l'Angola, le représentant a regretté la mauvaise foi dont fait preuve l'UNITA et ses actes d'agression dans tout le pays qui ont eu pour résultat de proroger indéfiniment le mandat de la MONUA. Notre gouvernement affirme toujours son respect pour le Protocole de Lusaka. Nous lançons un appel aux pays qui ont annoncé des contributions à Bruxelles en septembre 1995 pour qu'ils tiennent leurs promesses afin de faciliter la réinsertion des anciens combattants.
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