En cours au Siège de l'ONU

CPSD/155

LA COMMISSION SE PENCHE SUR LE RENFORCEMENT DES MECANISMES DE REACTION RAPIDE DE L'ONU, LA PARTICIPATION DE LA POLICE CIVILE ET LA FORMATION DU PERSONNEL

3 novembre 1998


Communiqué de Presse
CPSD/155


LA COMMISSION SE PENCHE SUR LE RENFORCEMENT DES MECANISMES DE REACTION RAPIDE DE L'ONU, LA PARTICIPATION DE LA POLICE CIVILE ET LA FORMATION DU PERSONNEL

19981103 La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation) a poursuivi cet après-midi son débat général relatif à l'étude d'ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.

Au titre des mesures préconisées par les orateurs pour améliorer la capacité de maintien de la paix des Nations Unies, le renforcement des mécanismes d'alerte rapide a été évoqué de nombreuses fois. Les accords relatifs aux forces et moyens en attente, qui comptent aujourd'hui 74 participants, leur élargissement géographique ainsi que le projet de création d'un état-major de missions à déploiement rapide ont suscité un large soutien. L'élimination du personnel prêté gratuitement au sein du Département des opérations de maintien de la paix et l'intégration de plus en plus systématique de membres de police civile aux opérations sur le terrain ont été accueillies favorablement. Il s'agit toutefois de veiller à une répartition géographique équitable lors de recrutement de ces catégories de personnel, ont insisté les orateurs. Il est indispensable, ont-t-ils ajouté, de définir plus clairement le mandat des éléments de police civile qui doit être distinct de celui du personnel militaire. D'autre part, les activités de formation du personnel des opérations de maintien de la paix ont été également perçues comme un élément positif. La crise financière de l'Organisation, ses conséquences sur le remboursement des pays contributeurs de troupes et le versement des indemnités d'invalidité et de décès ont constitué un sujet de préoccupation important.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Japon, Tunisie, Népal, Israël, Viet Nam, Kazakhstan, Pakistan, Mozambique, Fidji, Algérie, Roumanie, Norvège, ex-République yougoslave de Macédoine, République de Corée, Nouvelle-Zélande, Brésil au nom du MERCOSUR et de la Bolivie et du Chili, Venezuela, Géorgie et Haïti.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu mercredi 4 novembre à 15 heures. La Commission achèvera son débat général et se prononcera sur le projet de résolution L.8.

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ETUDE D'ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS

M. MASAKI KONISHI (Japon) a exprimé son inquiétude quant aux attaques dont sont victimes le personne des opérations de maintien de la paix de l'ONU. Il faut absolument rechercher les moyens de renforcer leur sécurité. Le représentant a estimé que ce problème doit être étudié d'urgence afin d'assurer l'efficacité des opérations de maintien de la paix. C'est au Conseil de sécurité de demander aux parties en conflit de respecter la sécurité du personnel des Nations Unies et autre personnel humanitaire international. Par ailleurs, l'entrée en vigueur rapide de la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé est également très importante car elle constituerait un cadre juridique. Dans le même ordre d'idée, l'adoption du Statut de la Cour pénale internationale constitue un progrès essentiel. Le représentant a noté que les Nations Unies doivent envisager des mesures pratiques pour renforcer la sécurité de son personnel. Dans ce cadre, il a fait observer que la démobilisation des anciens combattants et le rassemblement des armes en surplus doivent recevoir une attention particulière. Le flux des armes illégales doit être interrompu. M. Konishi a également fait valoir la nécessité d'une formation appropriée du personnel pour minimiser les risques encourus par le personnel envoyé sur le terrain. Des efforts particuliers doivent être consacrés aux relations avec la population locale, qui doit comprendre l'objet de la mission des Nations Unies. Dans ce cadre, le représentant a souligné l'importance de l'information qui doit être développée. Il a rappelé qu'il est nécessaire également d'assurer un niveau élevé de discipline des personnels de l'ONU sur le terrain.

M. MOHAMED SALAH TAKAYA (Tunisie) a estimé que bien que les opérations de maintien de la paix aient dû affronter des situations qui dépassaient leur limites, elles demeurent un des instruments les plus importants dans l'oeuvre de maintien de la paix des Nations Unies. Le représentant a évoqué la caractère complexe de ces opérations qui sont confrontées à des conflits multiples et il a souligné à cet égard la nécessité de respecter les principes contenus dans la Charte, à savoir la souveraineté et l'intégrité territoriale, l'indépendance politique des Etats, la non ingérence dans les affaires relevant de leur juridiction nationale, le consentement des parties, l'impartialité et le non recours à la force sauf en cas de légitime défense. Pour ce qui est de la capacité de réaction rapide des Nations Unies, il a indiqué le soutien de son pays aux accords relatifs aux moyens et aux forces en attente. La formule de partenariat entre pays fournisseurs d'équipements et pays contributeurs de troupes permettra de renforcer également la capacité de l'Organisation à réagir à temps aux situations de crise. S'agissant de la participation de la police civile aux opérations de maintien de la paix, il a demandé qu'une attention accrue soit accordée à l'élaboration de principes et de directives claires qui distinguent son rôle des activités militaires.

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Evoquant les problèmes financiers des Nations Unies, il a estimé qu'il était important de veiller à ce que les opérations de maintien de la paix ne souffrent pas du manque de ressources financières. Il a évoqué les conséquences de la crise financière des Nations Unies sur le remboursement des pays contributeurs de troupes et d'équipements. Il a également regretté les retards accumulés dans l'indemnisation des soldats blessés ou décédés. Une mise en oeuvre plus simple et plus rapide des procédures d'indemnisation permettrait d'éviter ce genre de situations. Si l'ONU demeure la pierre angulaire du maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, les organisations régionales peuvent, en étroite collaboration avec l'Organisation, apporter une contribution importante à l'action. Dans ce contexte, le renforcement des capacités de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et de son mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits est d'autant plus important. Les initiatives visant le renforcement des capacités africaines de maintien de la paix devraient être menées sur la base des paramètres fixés par les Etats africains eux mêmes. Le représentant s'est félicité de la préparation par le Département des opérations de maintien de la paix d'un rapport sur le renforcement des capacités de maintien de la paix de l'Afrique.

M. KAMAL RAJ SHRESTHA (Népal) a rendu hommage au personnel des opérations de maintien de la paix. Il a également approuvé l'établissement d'un âge minimum pour le personnel participant au déploiement en tant qu'observateur militaire et agent de police civile. Le représentant a rappelé que les opérations de maintien de la paix constituent un des instruments indispensables des Nations Unies. Il a fait observer que la nature de ces opérations a changé, et qu'elles deviennent de plus en plus multidimensionnelles. Par ailleurs, la plupart des conflits ont lieu à l'intérieur d'Etats. Le représentant a souligné que certains principes doivent être scrupuleusement respectés parmi lesquels le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats, l'impartialité et le consentement des parties. De plus, il faut que le mandat de chaque opération soit clairement défini, et qu'il soit appuyé sur des ressources adéquates. Le représentant a noté que le Népal est l'un des rares Etats Membres à avoir signé les Accords sur les forces en attente et il a estimé, dans ce contexte, que l'établissement d'un état-major de mission rapidement déployable est vital pour le succès du Système des forces en attente.

M. DAVID ZOHAR (Israël) a déclaré que son pays a entrepris une tâche difficile et historique qui combine des activités d'imposition de la paix et de maintien de la paix avec ses voisins. Ce processus est mené en dehors des Nations Unies. Le représentant a évoqué la signature par Israël et les Palestiniens du Mémorandum de Wye River et a fait part des remerciements de son pays aux Etats-Unis et à la Jordanie pour leur soutien inestimable. L'expérience a montré que parfois des solutions aux conflits se trouvent en dehors du cadre des Nations Unies, comme ce fut le cas lors de la création en 1982 d'une force multinationale d'observateurs sur le Mont Sinaï à la suite du Traité de paix signé entre Israël et l'Egypte, et compte tenu du fait qu'aucun accord n'avait pu être conclu au Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous

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suivons néanmoins avec grand intérêt les débats sur le futur du maintien de la paix aux Nations Unies. Nous approuvons la participation de la police civile aux opérations de maintien de la paix. Israël a toujours coopéré pleinement avec les opérations de maintien de la paix déployées au Moyen-Orient. Par ailleurs, Israël a acquis une expérience importante dans le domaine des liaisons et des communications avec les forces de maintien de la paix. L'unité de liaison des forces de défense israéliennes a organisé, cette année encore, une période de formation à laquelle ont participé des officiers des forces des maintien de la paix dans le Moyen-Orient. Nous espérons qu'Israël pourra un jour prêter son concours aux opérations des Nations Unies dans d'autres parties du monde.

M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam) a observé que les opérations de maintien de la paix ne peuvent être considérées comme des réponses suffisantes aux conflits et ne peuvent se substituer à l'étude approfondie de leurs causes. Elle doivent par ailleurs respecter strictement les principes de la Charte des Nations Unies. Le représentant a souligné la nécessité de fournir un mandat, un commandement, et des objectifs précis à chaque opération de maintien de la paix, ainsi qu'un financement sûr. En ce qui concerne la politique des achats dans le cadre des opérations de maintien de la paix, le représentant a réitéré la nécessité d'en élargir la base géographique de manière équitable. Il a également salué l'élargissement de la participation au Comité spécial des opérations de maintien de la paix, qui constitue le seul forum capable de traiter la question des opérations de maintien de la paix dans tous ses aspects, a-t-il estimé. En ce qui concerne la police civile, le représentant a souligné l'importance de définir des principes directeurs et des mandats clairs pour son utilisation dans les opérations de maintien de la paix. De plus, la base géographique de son recrutement doit être élargie. Le représentant a appelé tous les Etats Membres à payer leurs contributions afin d'assurer un financement suffisant des opérations de maintien de la paix. Il a également noté l'importance de respecter les principes de la Charte des Nations Unies dans le cadre de la coopération accrue avec les organisations régionales. Il a espéré que le développement des opérations de maintien de la paix ne fera pas oublier l'importance des objectifs plus larges des Nations Unies.

Mme AKMARAL ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a indiqué son soutien aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies et a souhaité l'amélioration des capacités de l'Organisation dans ce domaine sur la base des principes contenus dans la Charte des Nations Unies. Nous soutenons pleinement les activités menées par le Département des opérations de maintien de la paix en vue d'accroître les capacités de réaction rapide des Nations Unies. Nous notons avec satisfaction que les Nations Unies ont été à même d'accroître le nombre des participants au système des forces et des moyens en attente qui rassemble maintenant 74 Etats Membres dont le Kazakhstan. Pour garantir le succès de ces accords, il faudrait accorder une plus grande attention aux capacités des participants qui viennent d'y adhérer. Dans ce contexte, nous souscrivons aux conclusions du Comité spécial visant à accorder une attention égale à toutes les offres de participation aux opérations de

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maintien de la paix des Etats Membres. Il est également important de tenir informés rapidement les Etats contributeurs des conditions régissant leur participation. Les efforts visant à élargir la base géographique des pays fournisseurs méritent notre soutien.

La représentante a plaidé en faveur du renforcement des capacités de maintien de la paix des Nations Unies malgré la baisse du volume des opérations. Elle a soutenu à cette égard les propositions du Secrétaire général visant à développer le système de formation du personnel aux niveau national et régional, l'uniformisation de cette formation et la participation du personnel à des exercices multinationaux ou multidimensionnels. Elle a fait part des difficultés que connaît son pays dans l'utilisation du matériel de formation qui est la plupart du temps publié en anglais. La représentante a évoqué la création d'un bataillon collectif de maintien de la paix, sous les auspices des Nations Unies, associant le Kazakhstan, le Kirghizistan et l'Ouzbekistan. Les exercices qui ont été menés avaient pour but d'améliorer la coopération, la coordination et la fourniture d'une aide humanitaire entre les pays en cas de conflit local.

M. AHMAD KAMAL (Pakistan) a évoqué l'UNMOGIP , dont la présence a constitué un facteur essentiel pour le maintien de la paix et de la sécurité en Asie du Sud. Il a estimé que le but des opérations de maintien de la paix doit être d'identifier les causes réelles des conflits, et non de se contenter de séparer les factions opposées. Le représentant a noté l'échec de la communauté internationale à remplir son rôle dans le conflit entre l'Inde et le Pakistan dans les régions du Cachemire et de Jammu. En s'appuyant sur cet exemple, il a rappelé que les Nations Unies devraient agir avant que les conflits éclatent en développant la diplomatie et le déploiement préventifs. Mais si le conflit a éclaté, l'Organisation ne devrait pas cesser ses efforts avant qu'une résolution véritable soit établie.

Le représentant a insisté sur le fait que le consentement des parties en conflit ne devrait pas être nécessaire pour le déploiement préventif, et que les opérations de maintien de la paix ne devraient pas dépendre de la disponibilité des ressources. Il a par ailleurs évoqué la coopération avec les organisations régionales, qui doit se faire dans le cadre des principes de la Charte des Nations Unies. En relation avec l'élimination du personnel fourni à titre gratuit, il a appelé à l'élargissement de la base géographique du recrutement pour les noubveaux postes. Des ressources suffisantes doivent être allouées aux opérations de maintien de la paix, dont l'efficacité sera améliorée grâce à la restructuration de son Département. Le représentant a également souligné la nécessité d'accélérer le remboursement des pays contibuteurs de troupes et de donner la priorité aux pays en développement en ce qui concerne les achats effectués dans le cadre des activités de maintien de la paix. Il a noté que la Brigade multinationale d'intervention rapide des forces en attente ne peut être considéré comme faisant partie des accords sur le Système standby des Nations Unies. Dans ce contexte, aucune région particulière ne peut détenir une position de préeminence dans le maintien de la paix. Enfin, le représentant a estimé que le Bureau des opérations de

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maintien de la paix doit tenir des consultations et soumettre ses conclusions au Comité spécial, en vue de réorganiser sa composition et ses méthodes de travail, au moins six semaines avant la prochaine réunion du Comité.

M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a évoqué l'importance du respect des principes contenus dans la Charte des Nations Unies qui doivent guider toute opération de maintien de la paix des Nations Unies. Nous estimons aussi que l'action préventive ne peut être viable que si elle est menée en étroite coordination et coopération avec les organisations régionales. Notre expérience au Mozambique a montré que les opérations de maintien de la paix jouent un rôle important dans le processus permettant de créer un environnement favorable à une paix durable. Ces opérations doivent être menées rapidement pour être couronnées de succès. Dans ce contexte, nous exprimons notre préoccupation quant à la réduction du budget alloué aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. La volonté politique doit être à la mesure des ressources financières. La paix ne signifie pas simplement l'absence de guerre. C'est la raison pour laquelle nous soutenons les efforts déployés pour éliminer les causes des conflits. Par ailleurs, nous estimons que la promotion du développement durable est essentielle pour résoudre les différends. Elle constitue une contribution importante à la paix et à la sécurité durable. Il n'y aura pas de paix durable tant qu'un quart de la population demeurera dans l'extrême pauvreté.

M. POSECI W. BUNE (Fidji) a noté que les opérations de maintien de la paix doivent respecter les principes de la Charte des Nations Unies, en particulier le respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'indépendance politique des Etats, ainsi que de la non-ingérence dans les affaires internes des Etats. Il a observé que toutes les opérations de maintien de la paix doivent recevoir des mandats, des objectifs, et des structures de commandement précis, ainsi qu'un financement sûr. Le représentant a souligné l'importance des programmes post-conflit afin d'assurer des solutions durables.

Mettant en valeur les activités de prévention des conflits, il a appelé à l'établissement d'une unité spéciale qui devrait analyser toutes les informations et les rapports disponibles pour détecter les conflits potentiels, les contenir et les résoudre en collaboration avec les Etats Membres concernés. En ce qui concerne la police civile, il a estimé qu'elle doit être intégrée à toute opération de maintien de la paix tout en recevant un rôle précis clairement différencié des activités militaires. Le représentant a condamné tout acte de violence proféré sur le personnel des Nations Unies. Du point de vue financier, il a appelé tous les Etats Membres à payer leurs contributions en totalité et sans condition préalable, afin de permettre aux Nations Unies de financer de manière satisfaisante toutes les opérations de maintien de la paix, de rembourser les pays contributeurs de troupes et de verser les pensions de décès et d'invalidité dues. c4algerie

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M.NACERDINE SAI (Algérie) a estimé que les opérations de maintien de la paix sont une manifestation de la volonté de la communauté internationale de mettre fin aux tragédies dans le monde. Celles-ci se sont clairement développées d'un point de vue qualitatif et d'un point de vue de leurs objectifs, après la guerre froide. Nous avons assisté à une augmentation importante du personnel des opérations de maintien de la paix et à une complexité accrue de leur mandat. Cette évolution a également consacré un rôle plus important du Conseil de sécurité, de l'Assemblée générale ainsi que de la coopération internationale pour le châtiment des criminels de guerre. Le représentant a pris note avec satisfaction des mesures prises par l'Assemblée générale établissant un système unifié pour le remboursement des pays contributeurs et fournisseurs et pour le personnel en cas de décès et d'invalidité.

Le représentant a évoqué la contribution importante de l'Algérie aux opérations de maintien de la paix qui s'est faite notamment dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) par le biais de la mise à disposition d'infrastructures, de ressources financières et la signature d'une convention avec les Nations Unies pour le déploiement de troupes des Nations Unies dans la zone nord parallèle au Sahara occidental. Le représentant a évoqué par ailleurs la crise financière des Nations Unies qui limitent le déploiement des troupes nécessaires sur le terrain. Il a appuyé le système des forces et des moyens en attente et l'état-major de mission à déploiement rapide, malgré les doutes émis par les pays non alignés. Pour ce qui est de la coopération avec les organisations régionales, il a estimé que l'OUA a un rôle à jouer dans certaines missions de la paix sur le continent africain, tout en rappelant la responsabilité première des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

M. ALEXANDRU NICULESCU (Roumanie) a noté que la Roumanie continue à soutenir et à participer aux opérations de maintien de la paix, qui restent un élément essentiel des efforts des Nations Unies pour la paix et la sécurité internationales. Il a évoqué la création récente de la MINURCA et de la MONUSIL dont les mandats illustrent la persistante nécessité et la croissante complexité des opérations de maintien de la paix. Le représentant a exprimé son soutien à la coopération avec les organisations régionales et aux mesures visant à augmenter la rapidité de déploiement des Nations Unies. A cet égard, il a annoncé que la Roumanie a signé le 24 septembre dernier le Mémorandum d'accord sur les forces en attente des Nations Unies. Soulignant que son pays a rempli toutes ses obligations financières vis-à-vis de l'Organisation, le représentant a regretté les retards considérables dans le remboursement des pays fournisseurs de troupes par l'ONU qui le placent dans une situation difficile. Dans ce contexte, il a appelé tous les Etats Membres à payer en totalité leur contribution afin d'alléger les difficultés financières qui altèrent la tenue d'opérations de maintien de la paix.

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M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a estimé que la circulation d'armes de petit calibre dans les zones de conflit est un obstacle majeur à la mise en place d'accords de paix. La démobilisation des anciens combattants et la collecte des armes de petit calibre devraient être intégrés aux mandats des opérations de maintien de la paix. La Norvège a décidé d'allouer 67 000 dollars à l'Unité des enseignements tirés des missions pour l'étude du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion des anciens combattants. Il faut également accroître la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix et à cet égard, la Norvège a décidé de verser 107 000 dollars à l'Unité des enseignements tirés des missions pour qu'elle mène une étude sur les perspectives sexospécifiques dans les opérations de maintien de la paix multidimensionnelles en coopération avec la Division pour la promotion de la femme. Le représentant a estimé que le financement de cette unité ne devrait pas reposer sur des contributions volontaires. Il a demandé instamment au Secrétaire général de proposer de lui allouer plus de ressources dans le budget ordinaire des Nations Unies.

Le représentant a souligné le travail important réalisé par les Equipes d'aide à la formation des Nations Unies qui ont permis à de nouveaux partenaires du maintien de la paix de bénéficier de l'expérience de pays expérimentés dans ce domaine. Ces équipes permettent de renforcer l'efficacité des futures opérations de maintien de la paix. L'un des défis les plus importants qui attend les Nations Unies est la nécessité d'améliorer ses activités de planification, de coordination et de réaction rapide. A cet égard, l'état-major de missions à déploiement rapide est un outil important et nous nous félicitons des efforts déployés par le Secrétaire général pour lui trouver des sources de financement. Les accords relatifs aux forces et aux moyens en attente sont un autre élément important. La Norvège à l'intention d'y participer et elle signera un Mémorandum d'accord dès que l'examen de la structure des forces nationales sera achevé. Le représentant a précisé que la Brigade des forces de réserves à laquelle participe la Norvège n'est pas un substitut mais complète les accords sur les forces et les moyens en attente. Le représentant a fait part de sa préoccupation quant aux attaques menées contre le personnel des Nations Unies et a demané instamment aux gouvernements de ratifier la Convention pertinente.

M. SLODOBAN TASOVSKI (ex-République yougoslave de Macédoine) a souligné l'importance de définir des objectifs précis et réalistes, et des ressources suffisantes, afin que les opérations de maintien de la paix puissent être aussi efficaces que possible. Dans ce contexte, il a rappelé les obligations financières de tous les Etats Membres vis-à-vis des Nations Unies. Les opérations de maintien de la paix doivent respecter les principes de la Charte, notamment le respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, et de l'indépendance politique des Etats, a-t-il ajouté. Le représentant a également évoqué la nécessité des consultations entre les pays fournisseurs de troupes et le Conseil de sécurité, et la collaboration avec les organisations régionales sur le terrain. Il a exprimé le soutien de son gouvernement aux efforts d'amélioration de la rapidité de déploiement des Nations Unies et aux Accords sur les forces en attente. Dans la région des Balkans en particulier,

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la Force de déploiement préventif des Nations Unies joue un rôle essentiel dans le maintien de la stabilité et le soutien du processus de paix. Le représentant a évoqué la signature par sept pays de sa région (Albanie, Bulgarie, Grèce, Italie, Macédoine, Roumanie, et Turquie) d'un accord pour l'établissement d'une Force multinationale de paix en Europe du Sud-Ouest.

M. SUH DAE-WON (République de Corée) a salué la décision de l'Assemblée générale de mettre un terme au personnel prêté gratuitement au sein des opérations de maintien de la paix. La période de transition doit être gérée de telle manière que les activités du Département des opérations de maintien de la paix ne soient pas affectées et que cela ne porte pas atteinte à la sécurité du personnel sur le terrain. Il a souligné la nécessité de protéger l'aide humanitaire dans les situations de conflits. Il a également demandé un examen poussé des relations entre le Département des opérations de maintien de la paix et les activités humanitaires. Il a soutenu les accords sur les forces et les moyens en attente et la création d'un état-major de missions à déploiement rapide qui contribueront à accroître la capacité de réaction rapide des Nations Unies. L'existence de cet état-major aurait grandement facilité la mise en place de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine. La République de Corée à l'intention d'y participer. Le représentant a plaidé en faveur d'un régime d'achats plus transparent et a demandé instamment au Secrétariat de prendre les mesures nécessaires pour accroître le nombre de fournisseurs qualifiés et d'utiliser les nouvelles techniques d'information comme Internet. Il a demandé par ailleurs la définition de règles d'engagement plus claires et la mise au point de directives communes pour les activités de formation au niveau national.

M. TREVOR HUGHES (Nouvelle-Zélande) a observé que moins d'un soldat impliqué dans le maintien de la paix sur trois porte le casque bleu des Nations Unies. Il a par conséquent questionné la capacité des Nations Unies à assurer de manière efficace et à contrôler et commander ses propres opérations de maintien de la paix. Il est évident que les décisions du Conseil de sécurité sont influencées par les contraintes qui pèsent sur le budget de ces opérations, a-t-il ajouté. Il a également regretté qu'on n'examine pas suffisamment à fond la question de la réforme nécessaire du Département des opérations de maintien de la paix, en particulier en ce qui concerne la création d'un service d'action contre les mines, dûment financé. En revanche, le représentant a exprimé son soutien à la mise en place d'un état-major de forces rapidement déployables, et à l'élargissement du concept de forces en attente des Nations Unies. Il a regretté le manque d'une volonté politique ferme de tous les Etats Membres à soutenir les opérations de maintien de la paix. Il a rappelé que la Nouvelle-Zélande reste convaincue de l'importance du rôle des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

M. HENRIQUE VALLE (Brésil) a déclaré, au nom du MERCOSUR et des Etats associés de la Bolivie et du Chili, que les Nations Unies, à cause de leur neutralité, sont un facteur essentiel à l'établissement de la paix et de la confiance. Pour que les opérations de maintien de la paix soient couronnées

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de succès, elles doivent respecter les principes contenus dans la Charte des Nations Unies. Le représentant a évoqué la récente diminution du volume d'activité dans le domaine du maintien de la paix et la reprise de l'action des Nations Unies par le biais de la création de deux nouvelles missions en République centrafricaine et en Sierra Leone. Il a évoqué l'engagement des pays du MERCOSUR aux opérations de maintien de la paix, qui s'est concrétisé par l'établissement des centres de formation en Uruguay et à Montevideo et de manoeuvres militaires conjointes. Il a souligné que la diplomatie préventive doit être l'option préférée et il a tracé un lien entre paix et développement. Les activités de reconstruction de la paix après les conflits devraient bénéficier de plus d'importance et devraient associer la participation des femmes et des forces de police civile. L'autre grand défi qui attend les Nations Unies est l'amélioration de la capacité de réaction rapide de l'Organisation.

A cet égard, l'état-major de mission à déploiement rapide renforcera les accords sur les forces et les moyens en attente. Le représentant a par ailleurs prié instamment le Conseil de sécurité de formaliser les consultations avec les pays fournisseurs de troupes dans son règlement intérieur. Il a demandé plus de transparence dans les procédures de recrutement au sein du Département des opérations du maintien de la paix qui devraient être régies par le principe de la répartition géographique équitable. Ces mêmes principes doivent être appliqués au régime des achats. Le représentant s'est félicité de l'adoption d'un barème standard pour l'indemnisation en cas de décès ou d'invalidité du personnel des Nations Unies.

M. WILMER MENDEZ (Venezuela) a rendu hommage à tous les personnels des opérations de maintien de la paix. Il a rappelé que ces opérations ne remplacent pas les mesures de réglement pacifique des controverses. Il a noté par ailleurs qu'elles se sont diversifiées au cours des cinquante années de leur existence. Le représentant a souligné que les opérations de maintien de la paix doivent être menées en accord avec les principes de la Charte des Nations Unies, tels que la non-utilisation de la force sauf en cas de légitime défense et la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats. Elles ne doivent pas se transformer en instrument de force coercitive. Le représentant a précisé que sa délégation s'aligne sur les déclarations faites par le représentant de la Jordanie au nom du Mouvement des pays non-alignés. En outre, il a rappelé les obligations des Etats Membres en ce qui concerne le paiement intégral et sans délai de leur contribution au budget des opérations de maintien de la paix.

M. ZAAL GOGSADZE (Géorgie) a évoqué l'évolution des opérations de maintien de la paix et la tendance leur diminution. Cela ne signifie pas pour autant que le maintien de la paix a perdu de sa substance. Les nouveaux conflits inter-étatiques qui sont apparus ont été motivés par un séparatisme agressif qui constitue un nouveau phénomène. Dans ce contexte, les opérations de maintien de la paix ne seront véritablement efficaces que si elles reflètent la nature inter-étatique des conflits. La valeur de la diplomatie

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préventive tient à ce qu'elle a à sa disposition de nombreux outils politiques, militaires et même économiques. Etant donné que les conflits ont tendance à se développer selon une logique militaire, le développement de forces préventives a gagné une certaine popularité dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Il est temps de confier aux Nations Unies des tâches d'imposition plus importante. Néanmoins, les mécanismes pour l'organisation et la mise en oeuvre de mesures d'imposition sous la responsabilité du Conseil de sécurité, n'ont pas été définies correctement alors que cela devrait constituer une des priorités des Etats Membres. Il est également important de comprendre que cette approche est différente de celle du maintien de la paix dans sa forme classique et que le recours à la force ne devrait être invoqué qu'en dernier recours.

Le représentant a appuyé la participation de la police civile aux opérations de maintien de la paix, le renforcement des accords relatifs aux forces et moyens en attente, la mise en place de l'état-major de mission à déploiement rapide et l'établissement d'une brigade des Nations Unies multinationale des forces de réserve. Il a estimé qu'il était indispensable d'affiner le régime des sanctions qui ne doit pas sanctionner des civils innocents. Abordant la cas de la Géorgie et la question des réfugiés, il a regretté l'absence de mécanismes permettant de mettre en place des garanties juridiques pour le respect des droits de l'homme. Ceci porte atteinte à l'ensemble du processus de paix en Géorgie. Le représentant a souligné l'importante contribution que les organisations régionales peuvent apporter aux opérations de maintien de la paix dans la mesure où elles semblent réagir plus rapidement et avec plus de flexibilité aux situations instables dans leur région. La coopération entre la Mission des Nations Unies en Géorgie et la Communauté des Etats indépendants est un exemple positif. Au sujet de la protection du personnel des Nations Unies, le représentant a appuyé l'idée de mettre en place des unités de protection.

M. BERTRAND FILS-AIME (Haïti) a soulevé la question de la sécurité des personnels impliqués dans les opérations de maintien de la paix. Dans ce contexte, il a estimé qu'une plus grande rapidité dans le déploiement de forces préventives permettrait de sauver de nombreuses vies. A cet égard, le représentant a souligné l'importance que son gouvernement accorde aux arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et déploiement rapide des opérations de maintien de la paix. Néanmoins, il est souhaitable que ces opérations soient dotées d'objectifs clairement définis avec une structure de commandement bien établie et des moyens financiers sûrs, a-t-il ajouté. En ce qui concerne la participation de la police civile aux opérations, il a noté l'importance de veiller à ce que ses activités soient clairement différenciées des activités militaires.

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Le représentant a donné l'exemple de la MIPONUH, créée en novembre 1997, qui a fait ses preuves en aidant à la professionnalisation de la police nationale en Haïti. Il a également exprimé son soutien au renforcement de la collaboration avec les organisations régionales, et a appelé les institutions spécialisées des Nations Unies à poursuivre leurs efforts pour le développement durable, pilier central d'une paix véritable. De plus, le représentant a observé qu'une véritable culture de la paix doit être développée dans un effort pour s'attaquer aux causes profondes des conflits et développer des moyens pacifiques de les résoudre.

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