QUATRIEME COMMISSION: LES AVANTAGES DES APPLICATIONS DES TECHNIQUES SPATIALES POUR LES PAYS EN DEVELOPPEMENT SONT MIS EN AVANT
Communiqué de Presse
CPSD/151
QUATRIEME COMMISSION: LES AVANTAGES DES APPLICATIONS DES TECHNIQUES SPATIALES POUR LES PAYS EN DEVELOPPEMENT SONT MIS EN AVANT
19981026 La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation) a poursuivi cet après-midi son débat sur les utilisations pacifiques de l'espace. Partant du constat que les pays en développement, faute de ressources, se trouvent en marge de l'exploration spatiale et de l'application des techniques spatiales, les délégations ont appelé au renforcement de la coopération internationale et des capacités endogènes. L'application des techniques spatiales dans de nombreux domaines tels que l'agriculture, la santé, la télémédecine, l'éducation ou la prévention des catastrophes naturelles permettront aux pays en développement de subvenir à leurs propres besoin. Pour de nombreux orateurs, la définition d'un régime juridique de l'orbite géostationnaire et l'examen des cinq instruments juriques régissant l'espace doivent également tenir compte des besoins des pays en développement. La coopération internationale doit aussi s'exercer pour faire face aux dangers des débris dans l'espace. La tenue d'UNISPACE III permettra à la communauté internationale d'évaluer les progrès réalisés dans l'utilisation de l'espace mais également dans la promotion de la coopération internationale.Les délégations des pays suivants ont pris la parole: République populaire démocratique de Corée, Mexique, Pakistan, Egypte, République de Corée, Equateur, Etats-Unis, Indonésie, Cuba, Fédération de Russie et Venezuela.
La prochaine réunion de la Commission sera annoncée dans le Journal.
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Documentation
La note verbale datée du 23 octobre 1998 adressée au Secrétaire général par la Mission permanente du Chili auprès de l'Organisation des Nations Unies (A/C.4/53/8) transmet le texte de la Déclaration de Conception que les représentants des pays d'Amérique latine et des Caraïbes ont adopté dans le cadre de la Conférence préparatoire régionale en vue de la tenue d'UNISPACE III. Cette réunion préparatoire s'était tenue au Chili à Conception du 12 au 16 octobre dernier. Aux termes de ce texte, les représentants des pays d'Amérique latine et des Caraïbes chargent le Secrétariat de la troisième Conférence spatiale des Amériques de déployer tous les efforts possibles, afin d'assurer la plus grande participation et la plus grand engagement des Etats Membres en ce qui concerne la convocation d'UNISPACE III.
Déclarations
M.HONG JE RYONG (République populaire démocratique de Corée), a évoqué le lancement par la Corée d'un satellite artificiel sur orbite pour la première fois, le 31 aôut de cette année. Ce résultat est dû à la volonté de mise en valeur des efforts scientifiques et techniques et ce malgré les nombreuses difficultés rencontrées. Dans ce contexte, le représentant a déclaré qu'il fallait élargir la coopération internationale pour les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique. Tous les Etats Membres doivent respecter les principes de l'égalité et du bénéfice mutuel pour la promotion de la confiance entre les pays et l'élargissemnt d'une coopération internationale réelle et efficace. Chaque Etat doit avoir le droit d'élaborer des programmes d'exploration et d'exploitation de l'espace extra-atmosphérique sans discrimination aucune. Le représentant a rappelé que tous les Etats doivent appuyer les efforts des pays en développement par le biais du transfert des techniques spatiales. A cet égard, il faut continuer à organiser des ateliers et des sémminaires concernant l'espace, et à augmenter l'octroi de bourses d'études dans ce domaine. Par ailleurs, le représentant a noté qu'il convient d'accorder une attention particulière à la prévention de la course aux armements dans le cadre de l'exploitation de l'espace extra- atmosphérique.
Mme MARIA DEL PILAR ESCOBAR (Mexique) a souligné que les travaux importants réalisés par le Comité des utilisations pacifiques de l'expace extra-atmosphérique contribueront à la définition des activités que devra mener la communauté internationale à l'avenir. Nous accueillons avec satisfaction le rapport du Comité et nous continuerons à reconnaître son action notamment dans le domaine de la promotion de la coopération internationale. Il faut consolider la capacité des Etats Membres à tirer parti des applications des techniques spatiales. Celles-ci ont un rôle important à jouer dans le développement socio-économique des peuples. La représentante a souligné l'importance de la promotion de la coopération régionale et internationale dans les domaine de la diffusion des connaissances sur la Terre, de l'utilisation des ondes K, des communications par satellites, de la télémédecine, des échanges de programmes éducatifs à travers la
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diffusion par satellites, et du renforcement de la prévention des catastrophes naturelles. Elle a rappelé que son pays participe avec le Brésil à la création d'un centre régional d'études des techniques spatiales.
M. BURHANUL ISLAM (Pakistan) a noté avec satisfaction les progrès réalisés dans les domaines de la coopération interorganisation et de la préparation de la troisième Conférence des Nations Unies sur l'exploration et l'exploitation pacifique de l'espace extra-atmosphérique (UNISPACE III). Il a souligné l'importance du sous-Comité légal pour les travaux du Comité, notamment dans le domaine de l'étude des débris spatiaux. Le représentant a également évoqué les retombées bénéfiques des techniques de l'espace, qui doivent être partagées de façon juste et équitable. A cet égard, les pays en développement doivent pouvoir bénéficier des progrès accomplis pour répondre à leurs besoins socio-économiques, notamment dans le secteur industriel et de la santé. Les Etats ayant des capacités spatiales importantes doivent s'engager dans la coopération internationale pour l'exploitation pacifique de l'espace extra-atmosphérique et la prévention d'une course aux armements dans l'espace. Le représentant a fait état des réalisations du Pakistan dans le domaine du développement de la science et de la technologie spatiales, dont le lancement de satellites légers, le développement d'instruments et de logiciels pour soutenir les programmes scientifiques et techniques. Il a réaffirmé le soutien du Pakistan à la tenue d'UNISPACE III.
M. HOSSAM ZAKI (Egypte) s'est félicité des efforts déployés par le Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique et notamment de ceux visant le renforcement de la coopération internationale. La résolution portant création du Comité, il y a quarante ans a été une étape marquante puisque le Comité est le seul organe à traiter de la question de la coopération internationale dans l'espace. Le représentant a évoqué les activités de développement de l'Egypte dans le domaine spatial. Il a mis en avant les avantages des techniques spatiales pour le développement socio- économique des pays, en particulier les pays en développement. Abordant la tenue d'UNISPACE III à Vienne en 1999, il a souhaité qu'elle aborde à nouveau les recommandations d'UNISPACE II sur le dévelopement des capacités endogènes des pays en développement dans les domaines notamment de la recherche, de l'agriculture, de la télédétection, de la télémédecine et dans le domaine sanitaire.
M. HAE-JIN CHUN (République de Corée) a noté la contribution essentielle du Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra- atmosphérique (COPUOS) à la promotion de la coopération internationale, ainsi que les progrès accomplis dans la préparation de la troisième Conférence des Nations Unies sur l'exploitation pacifique de l'espace extra-atmosphérique (UNISPACE III). Il a approuvé le règlement provisoire contenu dans l,annexe du rapport du COPUOS. Il a réaffirmé le désir de son pays de devenir membre à part entière du Comité en soulignant que ce dernier serait plus efficace si les pays qui s'y interessent pouvaient y siéger. A cet égard, il a espéré que cette question sera soulevée dans le cadre de la préparation d'UNISPACE III.
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M. SANTIAGO APUNTE (Equateur) a estimé que la tenue d'UNISPACE III permettra de mettre en oeuvre des engagements importants, en particulier l'élargissement des utilisations des techniques spatiales à tous les Etats, de mieux régir l'utilisation de l'espace et de garantir l'application des techniques spatiales dans les domaines économiques. Le représentant a évoqué l'évolution du secteur des techniques spatiales qui ont vu la participation de plus en plus importante du secteur de l'industrie. L'utilisation de l'espace comme secteur reservé à un groupe de personnes est de plus en plus difficile à accepter et constitue une conception anachronique. Nous nous félicitons de la création du centre régional de formation du Mexique et du Brésil. Par ailleurs, le représentant a demandé une étude sur la définition de l'orbite géostationnaire. Cette définition doit tenir compte des besoins de tous les Etats et établir un règime juridique équitable.
M. KENNETH HODGINS (Etats-Unis) a fait remarquer que le Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS) doit se consacrer exclusivement à la promotion de la coopération internationale dans l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique, et non au désarmement dans l'espace, thème qui appartient aux discussions tenues dans le cadre de la Première Commission. Le représentant a évoqué les avances technologiques durant les dernières décennies par son pays, accomplies grâce à la contibution de scientifiques et d'ingénieurs provenant du monde entier. Il a exprimé son soutien à la décision du COPUOS de tenir une session élargie en 1999 sur le thème des "Bénéfices de l'espace pour l'humanité au 21ème siècle", connue sous le nom d'UNISPACE III. Cette Conférence réunira des scientifiques, des représentants des gouvernements du secteur privé, pour démontrer que l'utilisation et l'exploration de l'espace extra-atmosphérique peuvent avoir des effets positifs sur la vie quotidienne des populations du monde entier et sur les progrès de la connaissance scientifique. Le représentant s'est montré préoccupé par les éventuels changements dans les postes de haut niveau du Bureau des affaires de l'espace en ce qu'ils pourraient entraver les préparations d'UNISPACE III. Dans ce contexte, il s'est adressé au Secrétaire général et au Directeur général de l'Office des Nations Unies à Vienne, en demandant que les vues des Etats Membres soient prises en considération dans les décisions relatives aux postes de haut niveau du Bureau.
M. MARTY NATALEGAWA (Indonésie) a regretté que de nombreux pays se trouvent en marge de l'exploration et de l'utilisation de l'expace du fait de leur manque de ressources. Le Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique a un rôle important à jouer en fournissant la coordination nécessaire à la mise en oeuvre du concept de coopération internationale dans l'expace extra-atmosphérique. La tenue d'UNISPACE III fournira une occasion unique à la communauté internationale pour évaluer ses réalisations dans le domaine de l'utilisation de l'espace mais également dans celui de la coopération dans l'espace. Le représentant a regretté que le Groupe de travail plénier chargé d'évaluer les applications des recommandations d'UNISPACE II manque de ressources financières. Il a appelé les Etats, en particulier ceux qui disposent de techniques spatiales, à coopérer plus activement à ce programme. Il s'est félicité de ce que le thème d'étude
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choisi pour le sous-Comité scientifique et technique touche à la météorologie dans l'espace. Il a souligné qu'il est inutile de préciser quels sont les avantages inestimables que la météorologie peut apporter dans les domaines de l'agriculture, du transport, de la construction et du tourisme. Pour que l'humanité en tire pleinement profit, il faut mettre en place un haut niveau de coopération qui repose sur des échanges libres d'informations.
Le représentant a également demandé l'intensification de la coopération pour faire face au danger des déchets spatiaux. Pour ce qui est de la définition de l'orbite géostationnaire, il a appelé à la tenue de véritables négociations sur la définition d'un régime juridique qui tienne compte des besoins des pays en développement et qui garantisse un accès équitable à l'orbite. Il a précisé que le Comité est l'organe adéquate pour élaborer un tel régime. Le représentant a mis en avant les avantages des techniques spatiales dans le domaine de l'agriculture, de la santé et de la médecine et de la production industrielle. Il faut que les pays en développement aient accès à ces techniques et à leurs applications afin de leur permettre de subvenir à leurs propres besoins. Il faudrait aussi tenir compte des besoins des pays en développement lors de l'examen du nouveau point intitulé "examen du statut des cinq instruments juridiques qui régissent l'espace extra- atmosphérique".
M. RAFAEL DAUSA (Cuba) a énuméré trois principes devant être observés par tous les Etats dans le cadre de l'utilisation pacifique de l'espace extra- atmosphérique. Le premier concerne la nécessité de la promotion de la coopération internationale dans le domaine du développement scientifique et technique des activités spatiales. A cet égard, le représentant a souligné l'existence d'un fossé à combler entre les pays développés et les pays en développement. Le second principe concerne la prévention de la course aux armements dans l'espace. Dans ce contexte, le représentant a dénoncé les obstacles mis par les pays possédant la force nucléaire dans le cadre de la Conférence sur le désarmement. Le troisième principe concerne le régime juridique de l'espace, qui n'est pas suffisant sous sa forme actuelle, et qui demande, par conséquent l'adoption de nouvelles mesures dont le pouvoir de vérification efficace et approprié. Dans le cadre de la tenue d'UNISPACE III, le représentant a souligné qu'une attention renforcée doit être apportée au problème de la collision d'objets spatiaux avec des débris spatiaux qui doit trouver une solution dans la coopération internationale accrue. Le représentant a en dernier lieu exprimé son soutien à la position de certaines délégations visant à éliminer la pratique de la rotation des postes au sein du Comité, tous les membres sujets à cette rotation devant devenir membres à part entière aussi rapidement que possible.
M. VLADIMIR TARABRIN (Fédération de Russie) a estimé qu'au moment où les Nations Unies connaissent une période de réforme, le Comité des utilisations pacifiques de l'espace ne peut pas rester à l'écart de ce processus. Nous apprécions les efforts du Comité visant à réduire ses dépenses et à rationaliser ses méthodes de travail. Il faut que le Comité s'accorde aux nouvelles contraintes et à la dynamique de la conquête de l'espace. Le
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Comité, doté de moyens adéquats, est indispensable à la communauté internationale. Il existe des divergences de vues sur les propositions de réforme de cet organe. Nous ne pouvons pas endosser celles relatives à la réduction de son rôle et au transfert de ses attributions. Une telle évolution aurait un effet négatif sur l'ensemble des activités de la conquête de l'espace. Les activités du Comité doivent donner d'avantage de résultats mais cela ne signifie pas qu'il faille modifier l'ensemble de son rôle. Le représentant a par ailleurs estimé qu'UNISPACE III devrait servir de foire commerciale de l'espace et apporter une contribution au développement de la coopération internationale. Toute politisation de cet évènement n'aurait que des effets négatifs.
M. JOSE EUGENIO ACOSTA FRAGACHA (Venezuela) a noté que les travaux du Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS) sont essentiels à la diffusion de la connaissance scientifique vers les pays en développement notamment par la tenue de séminaires et l'octroi de bourses. Il s'est félicité du bon fonctionnement des préparatifs d'UNISPACE III. Il a souligné que le travail du COPUOS, pendant les quarante années de son fonctionnement, a permis l'établissement de normes basées sur la coopération internationale pour l'utilisation de l'espace. Il a par ailleurs exprimé son inquiétude en ce qui concerne la présence de déchets dans l'espace et la possibilité de collision d'objets spatiaux, y compris nucléaires, avec des débris spatiaux.
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