AG/814

BILAN MITIGE DRESSE A L'ASSEMBLEE GENERALE TROIS ANS APRES LE SOMMET DE COPENHAGUE

6 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/814


BILAN MITIGE DRESSE A L'ASSEMBLEE GENERALE TROIS ANS APRES LE SOMMET DE COPENHAGUE

19981006 La mondialisation a montré ses limites dans le domaine du développement social, estiment les délégations

Le débat entamé cet après-midi à l'Assemblée générale sur la question de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social a permis aux délégations de mettre en évidence que trois ans après les engagements pris à Copenhague, le bilan reste mitigé compte tenu de la persistance du chômage, de l'exclusion sociale, de la misère extrême qui touche plus particulièrement les pays en développement. La mondialisation a montré ses limites dans le domaine du développement social tandis que la crise financière asiatique a réduit à néant les progrès durement réalisés par les pays en développement, ont-ils souligné. Devant les difficultés accrues que rencontrent les Gouvernements dans la mise en oeuvre des engagements pris au Sommet de Copenhague, une coopération renforcée a été préconisée au niveau mondial. De nombreux intervenants ont également plaidé en faveur de l'allégement de la dette, de nouveaux apports financiers à des condition de faveur pour les pays en développement et de la contribution du secteur privé en étroite collaboration avec les Gouvernements.

La proposition du Gouvernement suisse d'accueillir la session extraordinaire de l'Assemblée générale en l'an 2000 sur la mise en oeuvre des résultats du Sommet de Copenhague a été en général accueillie favorablement.

Les représentants des pays suivants sont intervenus au cours du débat : Indonésie au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Autriche au nom de l'Union européenne, Chine, Chili, Etats-Unis, République de Corée, Panama, Malaisie, Guatemala, République islamique d'Iran, Lesotho, Mongolie, Jamahiriya arabe libyenne, Cuba et Pakistan.

Pour l'examen de la question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l Assemblée générale, d'un rapport et d'une note du Secrétaire général.

Au cours de sa prochaine réunion, demain 7 octobre à 10 heures, l'Assemblée générale tiendra une réunion commémorative du vingtième anniversaire de l'adoption du Plan d'action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en oeuvre de la coopération technique entre pays en développement.

SUITE DONNEE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL (POINT 37)

Rapport du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelle initiatives (A/53/45)

En vertu de la résolution 52/25 du 26 novembre 1997, l'Assemblée générale a décidé de créer un Comité préparatoire chargé de décider des modalités selon lesquelles il conviendra de procéder afin d'atteindre les objectifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui se tiendra en l'an 2000 et sera consacrée, en vertu de la résolution 50/161 du 22 décembre 1995, à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelles initiatives.

Le rapport présente un résumé des débats de la session d'organisation du Comité préparatoire qui s'est tenue à New York, du 19 au 22 mai 1998. Le Comité préparatoire a examiné les dispositions relatives aux préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale, notamment la contribution du système des Nations Unies à la mise en oeuvre des résultats du Sommet. Il a également adopté certaines décisions qui seront portées à l'attention de l'Assemblée générale (A/53/45 par 87).

Le Comité a noté que le suivi, par le système des Nations Unies et les ONG, du Sommet mondial pour le développement social avait été facilité par la création de trois équipes spéciales du Comité administratif de coordination (CAC): les services sociaux de base pour tous; emploi et modes de subsistance viables; et promotion de conditions favorables au développement économique et social. Une consultation internationale sera organisée en novembre 1999 par l'Organisation Internationale du Travail (OIT).

Le Comité a insisté notamment sur le rôle des valeurs dans la formulation des politiques d'élimination de la pauvreté, sur la nécessité d'établir des indicateurs de base au niveau national et international, sur le développement du capital social par l'éducation, sur la promotion du plein emploi et sur une approche intégrée de l'élimination de la pauvreté.

Parmi les nouveaux problèmes issus du développement de l'intégration économique, le Comité a constaté que la récente crise en Asie témoigne que la mondialisation et la croissance économique ne sont pas la garantie d'un progrès régulier, qu'elles peuvent accroître la vulnérabilité de certains pays et remettre en cause les résultats déjà obtenus.

En ce qui concerne la dette extérieure des pays pauvres, le Comité a suggéré une accélération des annulations de dettes et un assouplissement des conditions imposées dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés, estimant trop longue la période de six ans pendant laquelle le pays concerné doit respecter le programme négocié avec le Fonds Monétaire International (FMI).

( suivre)

- 3 - AG/814 6 octobre 1998

S'agissant des pays en développement, le Comité a signalé que le modèle des microcrédits, notamment dans les zones rurales, constitue un moyen efficace d'amélioration des conditions socio-économiques et des possibilités d'actions des plus pauvres. Par ailleurs, le Comité a remarqué que l'amélioration de la condition de la femme devrait désormais recevoir une attention particulière.

Parmi les questions à examiner en priorité par la session extraordinaire, le Comité préparatoire suggère notamment, la coopération économique, le resserrement des liens avec le FMI et la Banque mondiale, la question de la stabilisation des marchés financiers, et l'élaboration d'un code de conduite par les Nations Unies pour le commerce international.

Le Comité a décidé de tenir sa première session de fond à New York du 17 au 28 mai 1999 et sa seconde session du 3 au 14 avril 2000, également à New York.

Le Comité préparatoire recommande à l'Assemblée générale l'adoption du projet de décision aux termes duquel l'Assemblée générale approuverait l'ordre du jour provisoire de la première session du Comité préparatoire.

D'autre part, le Comité préparatoire porte à l'attention de l'Assemblée générale plusieurs décisions qu'il a adoptées relatives à la préparation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui se tiendra en l'an 2000.

Aux termes d'une première décision, le Comité préparatoire a suggéré notamment de faire le point sur les obstacles rencontrés et les progrès accomplis et de recommander des initiatives concrètes en vue de contribuer aux efforts aux fins de la mise en oeuvre intégrale et efficace de la Déclaration et du Programme d'action du Sommet.

Aux termes d'une deuxième décision le Comité prie le Secrétaire général de lui présenter un rapport portant sur la mise en oeuvre des 10 engagements en ce qui concerne les trois niveaux de base, aux niveau national, régional et international, de présenter un rapport à l'Assemblée générale, à sa session extraordinaire, dans le cadre du Rapport sur la situation sociale dans le monde, et enfin de présenter au Comité préparatoire en l'an 2000 un rapport faisant le point sur l'état d'avancement de la mise en oeuvre du Sommet.

Aux termes d'une troisième décision, le Comité préparatoire recommande que le Commission du développement social soit chargée de servir de cadre pour l'examen des rapports nationaux et prie le Secrétaire général de formuler des directives générales ainsi qu'une structure et un cadre commun pour la préparation des rapports nationaux consacrés aux progrès accomplis et aux obstacles rencontrés.

( suivre)

- 4 - AG/814 6 octobre 1998

Aux termes d'une quatrième décision, le Comité préparatoire invite les organes et institutions spécialisées, y compris les institutions de Brettons Woods et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), à participer aux préparatifs de la session extraordinaire de l'an 2000 et à rendre compte des activités entreprises en vue de la mise en oeuvre de la Déclaration de Copenhague. Il invite également l'Organisation internationale du travail (OIT) à contribuer à l'examen et à l'évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre des résultats du Sommet.

Aux termes d'une cinquième décision, le Comité invite les gouvernements à contribuer au Fonds d'affectation spéciale pour le suivi du Sommet mondial pour le développement social créé afin de financer la participation des pays les moins avancés au travaux du Comité préparatoire.

Aux termes de sa sixième décision le Comité préparatoire porte à l'attention de l'Assemblée générale l'offre du Gouvernement suisse d'organiser à l'Office des Nations Unies à Genève, en l'an 2000, la session extraordinaire de l'Assemblée générale et prie le Secrétaire général de préparer un rapport sur les incidences pratiques de cette offre afin que l'Assemblée puisse prendre une décision lors de sa cinquante-troisième session.

Aux termes de sa septième décision, réaffirmant l'importance de la participation d'organisations non gouvernementales et de la société civile pour la mise en oeuvre et le suivi de la Déclaration de Copenhague, le Comité préparatoire a décidé que ses travaux seront ouverts à la participation des ONG accréditées. D'autre part, le Comité a encouragé les gouvernements à faire participer des représentants de la société civile aux préparatifs engagés au niveau national.

Rapport du Secrétaire général (A/53/211)

Le rapport du Secrétaire général étudie la préparation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'an 2000. Il présente ensuite le thème prioritaire pour 1998 et examine les activités de suivi du Sommet mondial pour le développement social.

Le Comité préparatoire chargé de préparer la session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'an 2000 a tenu une session d'organisation, à New York, du 19 au 22 mai 1998, à laquelle ont participé les représentants de gouvernement, d'organismes des Nations Unies, d'experts internationaux et d'organisations non gouvernementales.

Le Comité a adopté un certain nombre de décisions relatives aux objectifs de la session extraordinaire, aux questions que le Comité examinera lors de ses futures sessions, à la coordination avec la Commission du développement social, au rôle du système des Nations Unies, à la mobilisation des ressources financières et à la participation des organisations non gouvernementales.

( suivre)

- 5 - AG/814 6 octobre 1998

Lors de sa 36ème session, qui s'est tenue à New York du 10 au 20 février 1998, la Commission du développement social a examiné le thème prioritaire pour 1998, intitulé "Promotion de l'intégration sociale et de la participation de l'ensemble de la population, y compris les groupes et personnes désavantagés et vulnérables."

En ce qui concerne le suivi du Sommet de Copenhague, ce rapport examine les activités menées par le Secrétariat des Nations Unies, par le système des Nations Unies, notamment l'Organisation Internationale du travail (OIT), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), et par la société civile. Dans ce cadre ce rapport signale les conclusions de la réunion d'experts internationaux consacrée à des initiatives innovantes en matière d'emploi qui s'est tenue à Vienne (Autriche) du 2 au 6 février 1998.

Par ailleurs, le Conseil économique et social (ECOSOC) a consacré le débat ministériel de haut niveau de sa session de fond de 1998 à la question de l'accès au marché et a adopté pour la première fois un communiqué interministériel dans lequel il s'engage à oeuvrer afin d'améliorer l'accès des pays les moins avancés au marché des exportations.

Dans le cadre des activités menées par la société civile, le rapport signale la 99ème Conférence de l'Union Interparlementaire (UIP) qui s'est tenue en avril 1998 et s'est penchée sur la lutte à mener contre le VIH/SIDA étant donné son impact humain, économique et social dévastateur et sur la dette extérieure en tant qu'obstacle à la participation des pays en développement au processus de mondialisation.

Ce rapport précise également qu'au début de l'année 1998, le Conseil international de l'action sociale (CIAS) a élaboré les plans d'un projet triennal intitulé "Projet de Copenhague" qui sera axé sur la préparation de la session extraordinaire de l'an 2000.

Toutefois, le présent rapport reconnaît dans sa conclusion qu'il est clair qu'une action beaucoup plus efficace et de plus grande envergure s'impose aux niveaux international, régional et national si l'on veut venir à bout des problèmes que constituent la pauvreté, le chômage et la désintégration sociale. Le défi à relever consiste donc à identifier les nouvelles initiatives concrètes les plus efficaces qui facilitent la réalisation des objectifs fixés à Copenhague.

Une description des activités intergouvernementales préparatoires à la tenue de la session extraordinaire de l'Assemblée générale en l'an 2000 est fournie en annexe de ce rapport.

( suivre)

- 6 - AG/814 6 octobre 1998

Note du Secrétaire général sur les préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale, en l'an 2000, consacrée a la mise en oeuvre des résultats du sommet et à l'examen de nouvelles initiatives (A/53/210)

La note du Secrétaire général examine l'offre du Gouvernement Suisse d'accueillir la session extraordinaire à Genève en l'an 2000. La Suisse est prête à financer les coûts supplémentaires encourus et, de plus, le Gouvernement suisse financerait, à titre volontaire, la participation des pays les moins avancés et l'organisation de manifestations parallèles.

Dans la mesure où la Suisse a accepté de prendre en charge les coûts supplémentaires il ne devrait pas y avoir d'incidences sur le budget ordinaire des Nations Unies. D'autre part le Gouvernement suisse a annoncé qu'il ferait une contribution volontaire destinée à aider les pays les moins avancés, notamment en accordant l'usage de bureaux pourvus du matériel requis aux pays n'ayant pas de représentation à Genève et en fournissant un billet d'avion supplémentaire. En outre le Gouvernement suisse a prévu des ressources substantielles pour financer l'organisation de manifestations parallèles et a déjà pris contact avec divers prestataires de services.

Dans sa note le Secrétaire général recommande d'avoir à l'esprit qu'au cas où l'Assemblée générale déciderait de tenir la session extraordinaire à l'Office des Nations Unies à Genève un accord sera négocié entre l'Organisation et le Gouvernement suisse qui comportera une énumération complète et détaillée de tous les coûts supplémentaires que le Gouvernement suisse prendra à sa charge.

Projet de décision (A/53/45 par 87)

Aux termes d'une décision, l'Assemblée générale approuverait l'ordre du jour provisoire de la première session du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen des nouvelles initiatives. Cet ordre du jour comprend l'ordre du jour provisoire de la seconde session du Comité préparatoire et sur l'adoption du Comité préparatoire sur les travaux de la première session.

( suivre)

- 7 - AG/814 6 octobre 1998

Déclarations

M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a observé qu'une tendance décourageante se fait jour malgré l'enthousiasme manifesté lors du Sommet mondial pour le développement social. Non seulement les efforts de la communauté internationale n'ont pas été très significatifs, mais les forces de la mondialisation se sont révélées un obstacle majeur à tout progrès. Dans ce climat mondial, les objectifs du Sommet sont particulièrement difficiles à atteindre surtout pour les pays en développement. Le représentant a engagé la communauté internationale à redoubler d'effort notamment en ce qui concerne le financement du développement. Il a en outre recommandé l'établissement de mécanisme de surveillance et de régulation du flux des capitaux à court terme et sur le taux de change des devises, tout en permettant dans le même temps la libéralisation des économies au rythme qui convient à chaque pays. Les programmes de développement social et économique des pays en développement doivent être intégrés au contexte d'une coopération multilatérale pour le développement. De même, les pays en développement devraient approfondir la coopération Sud-Sud. Dans ce contexte, l'initiative du Groupe des 77 sur un sommet du Sud qui doit avoir lieu avant l'Assemblée du Millénaire mérite d'être saluée. Au niveau institutionnel, le représentant s'est félicité des efforts qui ont été déployés au sein de l'Organisation pour promouvoir une mise en oeuvre intégrée et coordonnée ainsi qu'un suivi des principales conférences internationales dans les domaines sociaux et économiques et autres domaines associés.

M. ERNST SUCHARIPA (Autriche), s'exprimant au nom de l'Union européenne, a insisté sur la nécessité d'établir des bases de données tant qualitatives que quantitatives pour observer efficacement les progrès dans la mise en oeuvre des décisions des grandes Conférences des Nations Unies, y compris le Sommet pour le développement social. Il a rappelé que bien qu'il appartienne d'abord aux gouvernements nationaux d'appliquer les engagements pris lors de ces grandes Conférences, l'appui du système des Nations Unies reste indispensable pour les aider à relever ces défis. L'Union européenne considère que la lutte contre la pauvreté doit être au coeur de la coopération internationale pour le développement. Les stratégies d'éradication de la pauvreté doivent tenir compte des contraintes spécifiques qui affectent les femmes. Pour l'Union européenne, le soutien de la communauté internationale au niveau bilatéral et multilatéral constitue un élément essentiel à l'établissement d'un environnement permettant aux gouvernements nationaux d'évaluer les situations de pauvreté et de développer des stratégies nationales d'éradication de la pauvreté. A cet égard, l'Union européenne reste préoccupée par la baisse constante de l'aide publique au développement et par le poids que fait peser la dette extérieure sur les économies des pays les plus pauvres.

( suivre)

- 8 - AG/814 6 octobre 1998

L'Union européenne maintient qu'une société dynamique et intégrée doit donner à tous ses citoyens la possibilité de travailler et de contribuer au développement économique et social. Elle considère donc la protection sociale comme un facteur productif et souligne la nécessité de mettre en phase réforme économique et dialogue social.

M. SHEN GUOFANG (Chine) a évoqué la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet de Copenhague. A cet égard, il a estimé qu'il fallait accorder une importance particulière à l'harmonisation des stratégies de développement social avec les caractéristiques de chaque pays. Il a également insisté sur la nécessité pour les pays développés d'une part, de renforcer leur coopération dans le domaine du développement social et de l'élimination de la pauvreté qui constitue une des priorités du Sommet. D'autre part, le renforcement du rôle des Nations Unies ainsi que celui des organisations internationales et régionales est essentielle. L'Organisation des Nations Unies devrait jouer un rôle pivot dans la coordination de la mise en oeuvre des activités de suivi. De manière plus spécifique, les Nations Unies devraient mobiliser et centraliser les ressources financières et promouvoir la coopération technologique.

La Chine est un pays en développement qui compte 1,2 milliard d'habitants. Depuis 1995, nous avons déployé des efforts importants pour mettre en oeuvre les engagements pris lors du Sommet de Copenhague. Le Gouvernement chinois a toujours fait de l'élimination de la pauvreté un élément fondamental de son programme de développement socio-économique. Le nombre de personnes touchées par la pauvreté est passé de 80 millions au début des années 90 à 50 millions à la fin de l'année 1997. Les inondations récentes ont malheureusement fait de notre lutte contre la pauvreté une tâche encore plus difficile. Dans le domaine de l'emploi, la Chine doit faire face à un taux de chômage grandissant qui s'est encore aggravé avec la crise financière asiatique. Fin 1997, 12 millions d'ouvriers ont été licenciés. Pour résoudre ce problème, nous avons mis en place le "Projet pour l'embauche", a expliqué le représentant. Le Gouvernement chinois est déterminé à maintenir le taux de chômage dans les zones urbaines autour de 3,5 %. Par ailleurs, a ajouté le représentant, l'intégration sociale et la promotion de l'unité ethnique sont des éléments indispensables à la stabilité et au développement social de la Chine. Dans les zones à composante ethnique minoritaire, le Gouvernement a accordé un système d'autonomie régionale.

MME. AKMARAL KH. ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a déclaré que, dans le cadre du suivi du Sommet mondial pour le développement social, le Kazakhstan avait accueilli à Almaty en juillet dernier, grâce aux efforts conjoints du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Gouvernement du Kazakhstan, une conférence régionale intitulée, "Asie Centrale 2001: perspectives de développement social et économique". Cette conférence avait pour objectif d'évaluer les progrès des réformes en cours et d'identifier les problèmes et le tâches relatives à l'éradication de la pauvreté dans les pays dont l'économie est en transition. En outre, le 30 septembre dernier, M. Nazarbaev, Président du Kazakhstan a fait élaborer un programme global de

( suivre)

- 9 - AG/814 6 octobre 1998

démocratisation et pris des mesures économiques à la lumière des recommandations du Sommet mondial de Copenhague. En accord avec ce programme, un Conseil de politique économique a été mis sur pied afin de répondre rapidement aux événements qui surviendraient dans les pays affectés par la crise économique et de protéger le système bancaire du Kazakhstan et tous ses agents économiques.

MME MARY MORGAN (Panama) au nom du Groupe de Rio a rappelé la dernière réunion des chefs d'Etats et de gouvernement du Groupe de Rio qui s'est tenue au Panama, les 4 et 5 septembre 1998, au cours de laquelle les membres du Groupe ont réaffirmé que les progrès économiques et politiques accomplis dans la région doivent se concilier avec la réduction des disparités sociales et ont exprimé leur conviction que le développement ne sera durable que dans la mesure où les inégalités sociales seront réduites. Mme Morgan a salué le travail du Comité préparatoire et a pris note de l'offre du Gouvernement suisse d'accueillir la session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'an 2000.

MME REGINA MONTOYA (Etats-Unis), après avoir mentionné les réalisations accomplies aux Etats Unies en matière de lutte contre la pauvreté, de création d'emplois et d'intégration sociale, a insisté sur les défis posés par la mondialisation à la réalisation des objectifs du Sommet mondial pour le développement social. Le défi majeur à son avis, consiste à continuer à placer l'être humain au centre du développement dans le contexte d'une économie mondialisée. Le politiques publiques doivent viser à améliorer le niveau de vie des gens et à protéger les secteurs les plus vulnérables de la société par des filets de protection sociale adaptés. Il faut faire des questions sociales telles que la famille, l'éducation, la santé, la sécurité et la délinquance, une priorité, a affirmé Mme. Montoya. Les Etats-Unis sont convaincus en outre que la bonne gouvernance est la clé permettant d'atteindre ces objectifs. Des élections démocratiques, la règle du droit et la transparence des processus politiques ainsi que la participation active de la société civile sont également des conditions essentielles. Une autre clé pour atteindre les objectifs de Copenhague est l'éducation. Mais, pour éliminer les pires formes de pauvreté, il faut accorder une attention particulière aux problèmes de malnutrition, de pénurie d'eau potable, de niveaux inégaux d'hygiène, de planning familial et de santé de la reproduction. Une attention particulière doit être accordée aux femmes et aux fillettes pour leur assurer la valorisation de leur travail, l'accès équitable aux services essentiels, comme l'éducation et la santé, ainsi qu'une participation véritable à la vie politique, économique et sociale de leurs communautés.

M. LEE SEE-YOUNG (République de Corée) a évoqué la crise financière asiatique qui a eu des effets désastreux sur les populations les plus vulnérables, les familles à faible revenu, les personnes âgées, les femmes et les enfants. Sans un filet de protection sociale adéquate, les souffrances humaines atteindront un niveau catastrophique. Le représentant a estimé que tout programme d'ajustement structurel mis en oeuvre par les gouvernements touchés par la crise devrait s'attaquer aux problèmes de la pauvreté, du

( suivre)

- 10 - AG/814 6 octobre 1998

chômage et de la désintégration sociale sans pour autant oublier les objectifs de développement à long terme. Dans ces circonstances, il est de la plus haute importance que la communauté internationale réaffirme son engagement vigoureux en faveur de la mise en oeuvre des objectifs du Sommet de Copenhague.

Abordant la situation propre à son pays, le représentant a expliqué que depuis le début des années 1960. La République de Corée a atteint un niveau de croissance économique sans précédent en peu de temps. Néanmoins, des faiblesses intrinsèques à la structure sociale et économique du pays sont apparues et ont mené à l'adoption d'un système politique plus représentatif et à la mise en place d'une société plus juste. Les années 90 ont été marquées par l'adoption d'une politique favorisant la justice et l'intégration sociale. Malheureusement, c'est à ce moment là que la crise financière nous a touchée.

Malgré les difficultés sans précédent que cette crise entraîne pour notre pays, le Gouvernement est décidé à renforcer son filet de protection sociale et à cet effet, il a choisi de consentir un déficit budgétaire pour pouvoir fournir les ressources nécessaires pour la consolidation du système de sécurité sociale. Dans le domaine de la lutte contre le chômage, des négociations significatives ont été engagées avec le Gouvernement, auxquelles pour la première fois dans l'histoire de la République de Corée, tous les mouvements de travailleurs sont associés.

Le représentant a indiqué que la crise asiatique a montré que sans une bonne gestion de la mondialisation, ce phénomène pouvait éroder sérieusement les économies et le processus d'intégration sociale. Le monde doit répondre collectivement pour maximiser les bénéfices et minimiser les risques de la mondialisation. Un nouveau partenariat doit être établi et garantir la participation plus active du monde en développement. Dans ce contexte, les Nations Unies doivent jouer un rôle de premier plan dans la promotion d'un dialogue entre tous les acteurs concernés.

M. JUAN LARRAIN (Chili) a déclaré que dans le contexte de turbulences sur les marchés financiers qui font planer la menace d'une récession économique avec comme corollaire une crise sociale, il est plus que jamais essentiel de réaffirmer le devoir politique que représente la Déclaration et le Programme d'action du Sommet mondial sur le développement social. Le monde développé a un devoir envers le monde en développement. Le Nord et le Sud sont également responsables dans ce nouveau contrat social. Il s'agit de réaffirmer les accords du Sommet social et non pas les renégocier, car ceux-ci constituent une réponse appropriée de la communauté internationale face à la mondialisation. Les pays du MERCOSUR appuient la décision du Comité préparatoire de faire en sorte que Copenhague + 5 ait comme objectif principal d'identifier la promotion de nouvelles mesures et autres actions qui permettraient un meilleure réalisation des objectifs du Sommet social. En vue de la préparation à la session extraordinaire de l'Assemblée, le représentant

( suivre)

- 11 - AG/814 6 octobre 1998

a rappelé qu'il fallait examiner deux points importants à savoir : établissement des critères pour la mise en oeuvre et l'identification des nouvelles initiatives et mesures concrètes pour progresser dans la réalisation des 10 engagements souscrits au Sommet de Copenhague, et la participation de la société civile et des organisations non gouvernementales à cette Assemblée.

M. RASTAM MOHD. ISA (Malaisie) a déclaré que trois ans après le Sommet de Copenhague les résultats sont peu satisfaisants. Dans la perspective de la session extraordinaire de l'Assemblée générale, il est plus que jamais nécessaire de renforcer la solidarité et la coopération internationales compte tenu des effets négatifs de la mondialisation et de la libéralisation. Un effort doit être fait en premier lieu pour passer en revue et restructurer le système financier international et deuxièmement pour soutenir les engagements pris visant à injecter davantage de ressources financières et promouvoir l'assistance au développement. Pour atteindre les objectifs du développement social, la communauté internationale doit faire en sorte que davantage de ressources soient consacrées aux efforts de développement des pays en développement. Les pays développés devraient s'efforcer de consacrer 0.7 % de leur PNB à l'aide au développement. Il est urgent d'injecter de nouveaux flux financiers dans les économies des pays débiteurs en développement par le biais d'une assistance financière et d'investissements étrangers. Il faut aussi mettre en oeuvre de nouvelles politiques et stratégies pour réduire la pauvreté et créer de nouveaux emplois. Les gouvernements ne peuvent pas agir seuls. Les organisations non gouvernementales et le secteur privé doivent y contribuer par le truchement de partenariats avec les gouvernements aux niveaux national et international. En outre, la délégation de la Malaisie a rappelé son appui aux décisions qui ont été prises sur les questions qui seront traitées dans les prochaines sessions du Comité préparatoire en coordination avec la Commission du développement social, sur le rôle du système des Nations Unies, la mobilisation des ressources volontaires et la participation des organisations non gouvernementales.

M. LUIS FERNANDO CARRANZA-CIFUENTES (Guatemala) a fait remarquer qu'au Guatemala, les politiques engagées par le Gouvernement pour promouvoir le développement social ont pour but de lutter contre l'extrême pauvreté. Pour obtenir les effets voulus, les dépenses publiques doivent être réservées en priorité à certains secteurs sociaux et à certaines zones géographiques. Afin de présenter au Secrétaire général des rapports nationaux sur la réalisation des objectifs et les engagements pris lors du Sommet social, il est nécessaire de définir des directives générales pour leur élaboration, ainsi qu'une structure et un cadre commun afin que les rapports rendent compte des progrès réalisés et des obstacles rencontrés de manière à ce que les pays ayant besoin d'une assistance technique puissent présenter des rapports uniformes. La délégation du Guatemala reste convaincue que le travail réalisé par les Commissions régionales est d'une grande utilité dans les évaluations régionales du progrès social. La participation croissante des organisations non gouvernementales aux travaux de la Commission du développement social appelle une réglementation afin que ces dernières puissent apporter une aide significative aux travaux de la Commission. En effet les organisations non

( suivre)

- 12 - AG/814 6 octobre 1998

gouvernementales ont démontré leur efficacité notamment en matière de sensibilisation de la société civile aux activités complémentaires, en organisant des séminaires, conférences et autres réunions appropriées. La réglementation adéquate envisagée vise à définir les modalités de la participation des ONG en période de session extraordinaire.

M. HADI NEJAD-HOSSEINIAN (Iran) a demandé que l'importante question de la coopération internationale soit abordée rapidement car les ressources et les efforts nationaux ne suffisent pas pour réaliser les objectifs du Sommet de Copenhague, particulièrement dans les domaines de l'élimination de la pauvreté et de la création d'emploi. Il a suggéré pour le Processus préparatoire de la Session d'examen de rechercher une nouvelle approche des conséquences de la mondialisation et de la libéralisation. Ainsi, un nouveau regard doit être porté sur la notion de développement qui est un processus, devant contribuer au progrès et au bien-être des sociétés. C'est dire en conséquence que le développement doit être en harmonie avec la nature humaine, la culture et les valeurs des sociétés, chaque société ayant les siennes propres. Pour l'Iran, a-t-il souligné, les paragraphes 28 et 29 de la Déclaration de Copenhague constituent la base théorique et le cadre juridique des engagements pris au titre de la Déclaration. Il a exprimé son impatience de partager les idées de l'Iran en matière de diversité culturelle, idéologique et philosophique avec les autres délégations lors des délibérations sur la processus d'examen de la Déclaration et du Programme d'action de Copenhague.

M. PERCY M. MANGOAELA (Lesotho) s'exprimant au nom de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC) a estimé que tous les acteurs de la communauté internationale devraient focaliser leurs initiatives en matières de mise en oeuvre des décisions du Sommet de Copenhague sur les thèmes de l'éradication de la pauvreté, la réduction des disparités entre les femmes et les hommes, l'amélioration de l'emploi productif, ainsi que le respect de l'environnement et des droits de l'homme. Il a déclaré que les Etats membres de la SADC, tout en s'efforçant de promouvoir l'intégration sociale et les services de santé fondamentale, avaient dû engager des réformes économiques qui les avaient obligés à réduire leurs dépenses publiques dans les domaines des services sociaux de base de la santé et de l'éducation. Dans le contexte actuel, M. Mangoaela a estimé qu'il n'était pas surprenant que les sources des conflits portent désormais sur des questions économiques ou environnementales et que l'on assiste à des conflits internes de plus en plus nombreux. M. Mongoaela a en outre attiré l'attention sur l'urgence de soulager les 33 Etats sub-sahariens classés parmi les moins avancés du fardeau de la dette extérieure, il a insisté sur le fait que seule une annulation totale de la dette serait satisfaisante et en a appelé aux institutions de Bretton Woods et aux pays créditeurs.

M. Mongoaela a souligné quelques uns des efforts accomplis par les Etats membres de la SADC en vue d'accroître le développement social dans la région, notamment par une attention particulière à la condition des femmes, un plan d'action en faveur des personnes affectées par le virus HIV, par des

( suivre)

- 13 - AG/814 6 octobre 1998

programmes régionaux en application desquels des protocoles ont été signés relatifs à l'harmonisation des politiques énergétiques, de transport et de communication, une meilleure gestion des systèmes de bassins fluviaux partagés et des eaux internationales et la promotion du commerce intra-régional et international. En ce qui concerne les protocoles en cours d'élaboration relatifs notamment à l'alimentation, l'agriculture et les ressources naturelles, M. Mongoaela a indiqué qu'ils visaient principalement à l'éradication de la pauvreté.

M. J. ENKHSAIKHAN (Mongolie) a déclaré que depuis trois ans, la Mongolie a pu constater des signes encourageants s'agissant de la réalisation des engagements pris par les gouvernements lors du dernier Sommet pour le développement social, à savoir : création des conditions propres à réduire la pauvreté et le chômage ainsi qu'à promouvoir l'intégration sociale. Des mesures concrètes ont été prises tant au niveau national qu'international. Le représentant a indiqué que son pays accorde une grande valeur aux travaux du Comité administratif de coordination qui permet d'intégrer les accords internationaux dans les politiques nationales. Depuis sept ans la Mongolie s'efforce de relever les défis de la transition. La libéralisation du commerce a été accomplie ainsi que de nombreuses privatisations et autres mesures économiques. Toutefois, la réforme ne va pas sans difficulté et pour résoudre les problèmes qui se posent, le Gouvernement a pris toute une série de mesures dans la cadre du Programme national d'allégement de la pauvreté qui vise à réduire le taux de population en dessous du seuil de pauvreté à moins de 10% en l'an 2000. Il a annoncé que son Gouvernement était en train de lancer, en partenariat avec les organismes du système des Nations Unies en place en Mongolie et avec les organisations non gouvernementales, une série de conférences intitulées "Un seul monde" dont le but est de renforcer l'efficacité aux plans international et national de la mise en oeuvre des résultats des sommets tenus dans les années 90. La Mongolie comme les autres Etats Membres est préoccupée par le déclin continu de l'aide publique au développement ainsi que du financement des Nations Unies.

M. ISA BABAA (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que malgré les efforts menés par les pays en développement pour promouvoir le développement social, les progrès restent insignifiants. Les pauvres s'appauvrissent toujours plus notamment en Afrique où une majorité de la population souffre des injustices sociales, du chômage, de la malnutrition et est privée des services de base en matière d'éducation et de santé. Si la Libye reconnait que la responsabilité du développement social incombe en premier lieu aux gouvernements nationaux, l'instauration d'un environnement international équitable est également une condition indispensable, a estimé M. Babaa. A cet égard, il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération internationale pour le développement, d'alléger le fardeau de la dette et de trouver les ressources financières nécessaires pour promouvoir le développement.

( suivre)

- 14 - AG/814 6 octobre 1998

M. Babaa a en outre rappelé que le développement humain et économique exige la paix et la justice. A cet égard, les mesures coercitives et les sanctions imposées à certains Etats, ainsi que les tentatives de certaines puissances d'imposer leurs législations nationales hors de leur juridiction, constituent des entraves graves à la paix et au développement. La communauté internationale se doit donc d'agir contre de telles pratiques. La Libye qui a mis en place des plans de développement social mettant l'accent sur l'éducation, la protection sociale, le renforcement des services de santé et la participation de tous aux progrès de la société, voit ses efforts entravés par les sanctions injustes dont elle fait l'objet et qui constituent une violation du droit au développement, des droits de l'homme ainsi que du droit international.

M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) a déclaré que le Sommet de Copenhague n'a été que le commencement d'un long parcours, difficile et de plus en plus complexe dans le cadre d'un phénomène de mondialisation qui menace le monde d'une crise économique généralisée. Cette libéralisation des économies va de pair avec l'accroissement de la pauvreté et des inégalités. Des défis innombrables se dressent sur la voie des objectifs du développement social et la mondialisation ne saurait être viable si elle continue de poursuivre les intérêts étroits des pays industrialisés. La persistance de la pauvreté, de la marginalisation et des inégalités accentue la nécessité d'une prise de conscience mondiale en vue de promouvoir le renforcement de la coopération internationale.

Le représentant a fait remarquer que non seulement l'aide publique au développement a baissé au cours des cinq dernières années mais également la valeur du dollar. Il a ajouté que malgré cela un grand nombre de pays bailleurs de fonds continue d'accorder moins de 0,7 % de leur PIB au développement. L'Aide publique doit être complétée par d'autres formes de mobilisation de ressources. Il convient d'accorder une attention particulière aux pays d'Afrique et à ceux qui appartiennent au groupe des pays les moins avancés. La volonté politique des Etats est la clé de la solution aux problèmes auxquels nous sommes confrontés.

Dans le cadre de la coordination des efforts pour donner effet aux engagements du Sommet de Copenhague, Cuba a conçu et mis en pratique des politiques et stratégies de développement fondées sur une répartition plus juste des richesses. En dépit de sa situation économique difficile aggravée par les effets du blocus économique et commercial imposé par le Gouvernement des Etats-Unis, Cuba continue de promouvoir un programme de développement économique et social. Nous accueillerons le Sommet Sud en l'an 2000 qui procède de la nécessité pour les pays en développement d'affronter les défis du prochain millénaire.

M. KHALID AZIZ BABAR (Pakistan) a déclaré qu'en dépit des efforts concertés des trois dernières années, les objectifs de développement social envisagés par le Sommet mondial restaient sans effets et que la situation actuelle s'était même aggravée depuis le déclin de l'économie mondiale dont

( suivre)

- 15 - AG/814 6 octobre 1998

les conséquences ont été un accroissement du chômage qui représente dans les pays en développement une source d'instabilité politique. M. Babar a insisté sur le fait que le coût social de la mondialisation et de la récente crise financière en Asie était trop élevé pour les pays en développement et en a appelé à une action urgente de la communauté internationale. Les conflits et les tensions en Asie du Sud-Est demeurent à son avis la cause principale de la pauvreté et du retard économique. M. Babar a exprimé le souhait que le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale entreprenne une évaluation détaillée de la situation sociale dans le monde, porte une attention particulière aux problèmes de pauvreté, de chômage et de l'exclusion sociale, et étudie les incidences de la mondialisation sur les pays en développement.

M. Babar a également mentionné les initiatives que le Pakistan avait prises en application de ses engagements à Copenhague en vue de créer un environnement économique favorable, notamment par une réforme du système bancaire, une réduction des tarifs et une levée des restrictions sur l'investissement étranger. En outre, M. Babar a déclaré que le Pakistan avait institué une commission indépendante de la responsabilité en vue d'éliminer la corruption et récemment une loi a été votée sur la liberté de l'information. Il a rappelé que le Pakistan avait lancé un plan d'action sociale sur cinq ans (1997-2002) dont l'axe principal est de s'attaquer à la pauvreté et au sous- emploi par un encouragement du secteur privé et la création d'emplois. Il a également rappelé que le Pakistan avait ratifié la Convention visant à l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et pris des mesures afin d'éradiquer le travail des enfants sous toutes ses formes, par la création d'une Commission nationale d'aide à l'enfance et de développement. M. Babar a en outre mentionné la contribution du Pakistan au développement de l'Afrique par le Programme technique d'assistance à l'Afrique.

* *** *

( suivre)

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.