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AG/COL/151

LE COMITE DE LA DECOLONISATION ADOPTE UNE RESOLUTION APPELANT LES ETATS-UNIS A PERMETTRE A PORTO RICO L'EXERCICE DE SON DROIT A L'AUTODETERMINATION

11 août 1998


Communiqué de Presse
AG/COL/151


LE COMITE DE LA DECOLONISATION ADOPTE UNE RESOLUTION APPELANT LES ETATS-UNIS A PERMETTRE A PORTO RICO L'EXERCICE DE SON DROIT A L'AUTODETERMINATION

19980811 Le Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a adopté ce matin par un vote de 10 voix pour et six abstentions, une résolution relative à Porto Rico. Par ce texte, le Comité spécial réaffirme le droit inaliénable du peuple portoricain à l'autodétermination et à l'indépendance. Il souhaite que le Gouvernement des Etats-Unis d'Amérique assume la responsabilité qui lui incombe de mener à bien rapidement un processus qui permette au peuple portoricain d'exercer pleinement son droit à l'autodétermination et à l'indépendance.

Le Comité spécial avait auparavant entendu plusieurs pétitionnaires sur la question, lesquels ont soit plaidé pour l'indépendance du territoire soit pour le maintien du statut quo, soit pour une intégration aux Etats-Unis en tant qu'Etat.

La prochaine réunion du Comité spécial sera annoncée dans le Journal.

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Audition de pétitionnaires

Mme OLGA RODRIGUEZ (Comité national du parti socialiste des travailleurs) a déclaré que l'indépendance est une nécessité pour le peuple de Porto Rico. Elle a évoqué la situation des travailleurs portoricains aux Etats-Unis et la ségrégation dont ils sont les victimes. L'indépendance serait un coup porté à notre ennemi commun dont les tentacules s'étendent sur toute la planète, a-t-elle ajouté. Le gouvernement des Etats-Unis dissimule la vérité quant à ses relations avec Porto Rico. Il organise des plébiscites "frauduleux" régulièrement pour semer la confusion. Comme les minorités éthniques aux Etats-Unis, nous subissons des préjugés. Cette situation alimente la force réactionnaire de la société américaine, en particulier ceux qui veulent mettre fin à l'éducation bilingue et multiculturelle. La pétitionnaire a évoqué la situation des prisonniers politiques et elle a dénoncé le fait que les Etats-Unis utilisent le territoire comme une plate-forme de lancement de ses activités militaires. La jeunesses a été obligée de servir de chair à canon pour satisfaire les visées expansionnistes américaines. Le mouvement de grève, qui a eu lieu récemment fait partie de la lutte pour la souveraineté de Porto Rico. Le peuple cubain, qui s'est libéré de la domination américaine, est devenu un exemple de générosité et de solidarité socialiste et montre la voie à prendre pour les travailleurs de par le monde.

Mme HYDEE RIVERA, Estadistas ante la ONU, s'est dit convaincue des avantages que peut tirer Porto Rico en intégrant la Fédération des Etats-Unis. Cette position, a-t-elle affirmé, bénéficie de l'appui de la majorité des Portoricains. Dans ce contexte, l'ONU a un rôle à jouer dans ce processus en amenant notamment les Etats-Unis à assumer la totale responsabilité de la situation coloniale dans laquelle se trouve Porto Rico. L'Organisation doit présenter au peuple de Porto Rico les alternatives en matière de décolonisation, à savoir, l'indépendance, la libre association ou le statut d'Etat. Elle doit exhorter le Congrès américain à exercer ses pouvoirs au titre de la clause territoriale comprise dans la Constitution des Etats-Unis et dans le traité de paix de 1898 signé entre les Etats-Unis et l'Espagne. Les Portoricains ne veulent qu'une seule chose : l'égalité entre eux et les autres citoyens des Etats-Unis.

M. WILFREDO SANTIAGO-VALIENTE, United Statehooders Organization, Inc, a appuyé la constitution de Porto Rico comme 51ème Etat des Etats-Unis. Il a souhaité que toute résolution adoptée par le Comité spécial fasse la distinction entre le concept d'autonomie et celui de souveraineté. Il a souligné que les résultats des élections générales tenues à Porto Rico et ceux des référendums sur le statut du territoire ont indiqué que moins de 5% des électeurs choisissent l'indépendance. Les résolutions de l'ONU, par leur radicalisme, ne respectent donc pas les voeux de la population de Porto Rico. Il y a deux options à la question de Porto Rico, à savoir la souveraineté comme nation indépendante ou comme nation intégrée aux Etats-Unis. Les Portoricains sont citoyens des Etats-Unis depuis 1917 et partagent les aspirations politiques et juridiques des pères fondateurs de ce pays. Le

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Comité spécial doit écarter les idées préconçues et s'attacher à promouvoir des options constructives pour l'avenir.

Mme VILMA E. REVERON COLLAZO (Congrès national Hostosiano) évoqué l'invasion militaire de l'île et le rôle des Nations Unies et du Comité spécial. Elle a fait état des nombreuses résolutions de l'Assemblée générale qui reconnaissent le droit à l'autodétermination des Portoricain. La vérité historique est que l'association actuelle entre les Etats-Unis et Porto Rico n'est pas le fruit d'une décision concertée ni mutuelle, le peuple de Porto Rico n'ayant pas reçu de souveraineté politique. D'autres résolutions des Nations Unies ont affirmé le caractère illégal des activités militaires et des mesures de répression. En 1978 il existait cinq prisonniers nationalistes qui sont aujourd'hui, libérés grâce aux demandes formulées par le Comité. Aujourd'hui il existe 16 prisonniers politiques. Le Gouvernement des Etats- Unis a accru ses activités militaires et a permis aux armées de deux autres Etats de mener des manoeuvres sur notre territoire en violation des résolutions de l'ONU. Nous lançons un appel aux deux Etats qui sont membres du Comité pour qu'ils mettent fin à cette aberration politique.

M. FERNANDO ESCABI, Université des Etudiants de San Sebastian, Portoricains pour l'Etat fédéré, a souligné que la main-mise des Etats-Unis sur Porto Rico a contribué au développement de la situation sociale et économique du territoire sans pour autant encourager un développement au niveau politique. Porto Rico est une île sur laquelle les citoyens ne sont toujours pas habilités à participer aux décisions politiques fondamentales. Cent ans après le débarquement des Américains, Porto Rico est la dernière colonie du monde. Les Portoricains sont considérés comme des citoyens de deuxième classes qui n'ont pas le droit à une représentation au Congrès américain. Ils ont pourtant payé de leur sang lorsque les jeunes Portoricains sont envoyés à la guerre pour défendre les intérêts des Etats-Unis, lorsque les sociétés américaines utilisent la main-d'oeuvre locale tout en exportant les richesses du territoire vers le continent, lorsqu'enfin le gouvernement américain installe des bases militaires sur l'île. Les Américains semblent avoir oublié le droit fondamental des êtres humains à décider de leur propre avenir. Aujourd'hui, un processus existe au Congrès pour décider du statut politique futur de Porto Rico qui continue de se heurter aux réticence, de certains représentants. Le moment est venu pour que le Congrès assume la responsabilité des erreurs passées. Les Portoricains restent fiers d'appartenir à la grande nation que sont les Etats-Unis. Ils doivent donc avoir le droit d'exprimer leur opinion dans le cadre d'un référendum politique portant sur le statut futur de leur territoire. L'ONU doit déclarer clairement que le moment est venu pour les Portoricains de décider de leur avenir.

MME ROSA RIVERA SANTOS (Cidrenos Pro-Autodeterminacion) a regretté que les relations entre les Etats-Unis et Porto Rico ne soient pas clairement définies, ce qui engendre la confusion qui fait que l'on comprenne pas clairement la position des Etats-Unis quant au statut de l'île. Le Comité, qui est le fer de lance des droits de l'homme, n'a pas adopté une attitude

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responsable face à la situation de Porto Rico. Le Comité devra faire pression sur le Congrès des Etats-Unis afin que ce dernier présente un projet sur l'autodétermination du territoire.

Mme LOLITA LEBRON, Porto Rico, Mi Patria, a déclaré que Porto Rico a une longue et glorieuse histoire de lutte pour la libération. En 1954, l'attaque contre le Capitol a été commanditée et représente l'expression d'une protestation contre l'imposition de la formule politique d'Etat librement associé. Aujourd'hui, a-t-elle dit, il faut faire résonner la trompette symbolique de l'émancipation de l'île de Porto Rico. Les Portoricains ne se sont pas encore rendus au malheur du colonialisme. Ils croient fermement aux principes des Nations Unies et se présentent devant ce Comité spécial pour revendiquer, la souveraineté et l'indépendance totale de ce territoire. Depuis 1898, Porto Rico vit comme un pays envahi et relégué à la condition d'un territoire non intégré sans attributs de souveraineté. Les Portoricains ont été contraints de croire que l'Etat librement associé est une forme de gouvernement accordant le pouvoir de décision politique au peuple. Cette formule politique n'est qu'une tromperie coloniale qui consolide, au contraire, le lien de maître à esclave. Il est clair qu'aucun pays n'a le droit de s'approprier un autre peuple.

Malgré les quatre décennies de lutte contre la décolonisation, les Etats-Unis s'accrochent à leur butin de guerre et méprisent le droit des Portoricains à décider de leur propre destin. Les tentatives du Congrès américain depuis 1989 de régler le statut de l'île ne représentent pas un engagement vis-à-vis d'un processus authentique d'autodétermination. Comment en effet parler d'autodétermination quand des Portoricains sont encore détenus dans les prisons américaines en raison de leurs convictions politiques, quand le pouvoir colonial décide qu'il a le seul le droit de décider du futur de l'île et quand il installe des bases militaires sur l'île. Les nationaux de Porto Rico comprennent difficilement comment les résidents de Porto Rico devraient être exclusivement "des ressortissants des Etats-Unis résidant à Porto Rico". L'identité portoricaine est bien réelle et le peuple a d'ailleurs rejeté la citoyenneté des Etats-Unis imposée par la force. Porto Rico doit être une nation parmi les autres, un pays parmi les autres et un peuple libre parmi des peuples libres pour pouvoir relever les défis du siècle et du millénaire. Le Comité spécial doit appliquer fidèlement la résolution relative à la décolonisation. Il doit prendre toutes les mesures pour promouvoir la décolonisation rapide et totale de Porto Rico. Il ne peut abandonner les Portoricains qui luttent contre l'empire le plus puissant que le monde ait connu.

Mme ANA M. LOPEZ (Comité national pour la libération des prisonniers de guerre et des prisonniers politiques de Porto Rico) a déclaré qu'en cette année du centenaire de l'invasion américaine, il semble qu'il y ait consensus sur la nécessité de trouver une solution à la situation de Porto Rico. Evoquant la situation des 16 prisonniers politiques portoricains, elle a souligné que leur libération sans condition et la cessation des activités militaires sont des préalables à tout processus d'autodétermination.

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L'emprisonnement continu de ces hommes et ces femmes dans des conditions inhumaines est une violation des droits de l'homme. Elle a demandé que le Comité intervienne auprès du Président des Etats-Unis pour qu'il accorde l'amnistie aux prisonniers politiques.

Mme ELSIE VALDES DE LIZARDI, Liga Ciudadanos Latinameracanos Unidos, s'est dite confiante que le processus entamé par le Congrès américain permettra à Porto Rico d'exercer son droit à l'autodétermination avant la fin de l'année. La formule actuelle d'Etat librement associé n'a pas résolu la situation coloniale de Porto Rico. L'île n'a toujours pas de gouvernement propre. La Constitution américaine continue de s'appliquer à Porto Rico cependant que les citoyens de ce pays ne participent pas aux élections ni ne sont représentés au Congrès américain. Porto Rico n'est pas en mesure de négocier des accords avec les pays étrangers ou contrôler l'immigration. Il n'a aucune influence sur les fonctionnaires fédéraux. Il s'agit là des caractéristiques d'une colonie et d'une absence de démocratie. 300 000 Portoricains ont servi dans les forces armées des Etats-Unis, prouvant ainsi la politique américaine qui est d'"imposer le sang sans droit de représentation". En 1993, les Portoricains ont participé à un référendum dans lequel 51% de la population ont voté contre l'Etat librement associé. Porto Rico n'est pas un Etat. Le territoire n'est pas libre et n'est pas associé. Le Comité spécial doit appuyer le processus politique lancé par les Etats-Unis en exigeant du Congrès qu'il adopte le projet de loi sur l'autodétermination qui est examiné actuellement par une Commission du Congrès.

Mme NILDA REXACH (National advancement for Puerto Rican Culture) a fait état des avantages dont bénéficie la population portoricaine du fait de ses relations actuelles avec les Etats-Unis. Les Etats-Unis exercent le même contrôle sur l'île que sur les autres Etats de l'Union. Les résidents de Porto Rico, pour leur part, ont des droits et des devoirs égaux en matière de citoyenneté. Porto Rico est représenté par deux membres au Sénat américain proportionnellement à sa population. L'anglais est la langue officielle des affaires et de la communication. Si l'on accédait à l'indépendance, ces avantages disparaîtraient. Pensez-vous que le peuple de Porto Rico serait assez naïf pour accepter l'option de la souveraineté? s'est-elle demandée. Lors des plébiscites, 5 % seulement de la population de l'île a voté pour cette option. Il faut que Porto Rico soit reconnu comme le 51ème Etat de l'Union.

M. J.M. RIVERA-ARVELO, U.S Statehood for Puerto Rico, Inc, a déclaré que la présence des Etats-Unis à Porto Rico a eu un profond impact social et économique. Le statut politique du territoire contribue à créer une situation favorable aux investissements. Le revenu par habitant représente le tiers de la moyenne des Etats-Unis et la moitié du revenu par habitant du Mississipi qui est l'Etat le plus pauvre. Le revenu réel par habitant s'est accru d'un taux annuel de 2% au cours des cinq dernières années. Du point de vue juridique, Porto Rico est sujet à la Constitution des Etats-Unis. L'ONU ne peut imposer à Porto Rico l'indépendance sans l'assentiment de la population. Porto Rico a besoin de l'aide des Etats-Unis, la plus grande puissance du monde.

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M. ELIEZER VALENTIN-CASTANON (Conseil des églises méthodistes unies) a souligné, au nom de M. TOM WHITE WOLF FASSETT, le devoir et le droit de toutes les nations de décider de leur destin. Nous défendons une position sans équivoque contre l'interventionnisme américain. En adoptant le statut d'Etat libre associé, le Congrès américain a renforcé le contrôle colonial de Porto Rico. Le contrôle a toujours été entre les mains du Congrès et Porto Rico n'a jamais cessé d'être une colonie des Etats-Unis. Les Nations Unies ont clairement reconnu que ses résolutions sur la décolonisation s'appliquent à Porto Rico. L'injustice subie ne saurait être surestimée et le Président George Bush avait lui même admis que le peuple de Porto Rico n'avait jamais été consulté sur un pied d'égalité. Le moment est venu pour que le Comité renforce son action en faveur de Porto Rico et de son droit à l'autodétermination. Nous demandons au Comité de faire en sorte que le cas de Porto Rico fasse l'objet d'un débat en séance plénière.

Explications de vote

Le représentant de Cuba a rappelé la détermination du peuple de Cuba de soutenir la lutte du peuple portoricain pour l'indépendance. Il a souligné que de nombreux Portoricains ont versé leur sang pour aider les Cubains à se défaire du joug de l'Espagne. Cuba réitère son engagement à poursuivre la lutte jusqu'à ce que le peuple frère de Porto Rico accède à l'indépendance. Porto Rico a une identité nationale propre et fait partie de l'espace caraïbéen, a-t-il souligné. Le débat sur la question de Porto Rico a, cette année bénéficié d'un caractère particulier en raison du centenaire de l'occupation américaine. Il y a maintenant 26 ans que le Comité spécial examine la situation coloniale de Porto Rico. Aux termes des 16 résolutions que le Comité a adoptées, il a réaffirmé le droit de Porto Rico à l'autodétermination. Le Mouvement des pays non alignés, pour sa part, a systématiquement soutenu ce droit du peuple portoricain. Il est regrettable que la puissance coloniale continue de recourir à des manoeuvres de tout genre pour semer la confusion dans l'opinion publique internationale et masquer la réalité politique, économique et sociale de Porto Rico. Quinze Portoricains demeurent emprisonnés aux Etats-Unis pour le seul délit d'avoir lutter pour l'indépendance de leur pays. Ils méritent l'attention de ce Comité et cette situation montre combien il faut, aujourd'hui plus que jamais, que la communauté internationale assume sa responsabilité à l'égard du peuple portoricain. Le Comité spécial doit dénoncer la situation de Porto Rico et oeuvrer pour l'indépendance de ce territoire. Cuba lance un appel pour que tous les hommes de bonne volonté joignent leurs efforts et aident Porto Rico à devenir libre et indépendant.

Le représentant de la Fédération de Russie a estimé que le projet de résolution sur Porto Rico n'est pas tout à fait opportun. Il faut s'abstenir d'examiner et d'adopter tout document sur la question dans la mesure où il est essentiel en premier lieu de tirer au clair le point de vue dominant des Portoricains eux-mêmes. Cela peut se faire en organisant le référendum annoncé pour 1998. La Fédération de Russie est convaincue que l'adoption du projet de résolution à la veille d'un événement aussi important pourrait être interprétée comme une tentative d'exercer une influence sur l'opinion publique portoricaine. Cela est d'autant plus vrai que le référendum de 1993 a montré que seul 4,4% de la population s'est exprimée en faveur de l'indépendance. De

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l'avis de la Fédération de Russie, le projet de résolution pourrait donner lieu à une confrontation superflue et inutile. La Fédération de Russie ne saurait appuyer un tel texte et demande, en conséquence, qu'il soit mis aux voix.

Projet de résolution

Aux termes du projet de résolution (A/AC.109/L/1885) adopté par 10 voix pour et 6 abstentions (Inde, Indonésie, Fédération de Russie, Venezuela, Antigua-et-Barbuda et Chili), le Comité spécial réaffirme le droit inaliénable du peuple portoricain à l'autodétermination et à l'indépendance, conformément à la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale en date du 14 décembre 1960, et aux principes fondamentaux énoncés dans cette résolution qui s'applique à Porto Rico. Le Comité souhaite que le Gouvernement des Etats-Unis assume la responsabilité qui lui incombe de mener à bien rapidement un processus qui permette au peuple portoricain d'exercer pleinement son droit à l'autodétermination et à l'indépendance.

Explications de vote

Le représentant de la Tanzanie a expliqué que l'autodétermination est un droit inaliénable de tous les peuples et que sa délégation a toujours soutenu ce droit à Porto Rico. Il est clair que personne n'est satisfait du statu quo actuel. Porto Rico se trouve dans une position indéterminée et nous savons que le Gouvernement des Etats-Unis est également préoccupé par la situation qui prévaut dans le territoire.

Le représentant de la Bolivie s'est dit curieux de constater que pendant des années le Comité ne s'est pas prononcé sur la situation à Porto Rico. Au vu du débat qui a eu lieu, il apparaît que de nombreuses ambiguïtés doivent être tirées au clair. Cette résolution est équilibrée.

Le représentant du Venezuela a expliqué son abstention en faisant valoir que le projet de résolution n'est pas suffisamment explicite. Nous aurions souhaité que le texte reprenne l'avis des principaux partis politiques de Porto Rico. Nous réaffirmons en même temps le droit inaliénable du peuple de Porto Rico d'exercer son droit à l'autodétermination.

Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a estimé que toutes les options doivent être ouvertes aux peuples lors de l'exercice de l'acte d'autodétermination. Ni la Puissance administrante, ni les Nations Unies ne peuvent s'arroger le droit de décider du futur des peuples coloniaux.

Le représentant de l'Iraq s'est prononcé en faveur du projet de résolution, conformément à une position morale de principe juridique qui est d'appuyer un peuple en lutte contre le colonialisme et en faveur de l'accession à l'indépendance. Cette position s'est consolidée après avoir écouté les pétitionnaires qui représentent la volonté de ce grand peuple d'obtenir son droit inaliénable à la liberté et à l'indépendance.

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Le représentant de la Côte d'Ivoire s'est joint aux délégations qui ont voté en faveur du projet de résolution. En effet, le principe de la décolonisation et l'accès à l'indépendance font partie des préoccupations du Gouvernement de son pays. Au seuil du 21ème siècle, il ne devrait plus avoir de peuples sous le joug colonial. Le représentant a appelé tous les hommes de justice à oeuvrer afin que le prochain millénaire soit un millénaire sans colonialisme.

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