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AG/COL/143

AMNESTY INTERNATIONAL SUGGERE AU HAUT COMMISSARIAT AUX DROITS DE L'HOMME DE CREER UN PROGRAMME DE PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME AU TIMOR ORIENTAL

2 juillet 1998


Communiqué de Presse
AG/COL/143


AMNESTY INTERNATIONAL SUGGERE AU HAUT COMMISSARIAT AUX DROITS DE L'HOMME DE CREER UN PROGRAMME DE PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME AU TIMOR ORIENTAL

19980702 Le Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a poursuivi, ce matin, l'audition des pétitionnaires sur la question du Timor oriental. La représentante d'Amnesty International a souligné le rôle décisif que doit jouer la communauté internationale dans le processus de réforme politique actuel en Indonésie. Elle a dénoncé l'existence de structures qui facilitent les violations des droits de l'homme et a demandé au Gouvernement de Jakarta de mettre en place des mécanismes permettant de faire toute la lumière sur les cas de violation des droits de l'homme. Elle a également suggéré que le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme mette en place un programme qui définirait les mesures à prendre pour créer un environnement favorable à la protection des droits de l'homme, par l'intermédiaire notamment d'une réforme du système judiciaire, de la création d'une police civile, et de la création d'une commission indépendante d'enquête sur les violations des droits de l'homme.

Plusieurs pétitionnaires ont, à l'inverse, affirmé que l'action d'une poignée de Timorais radicaux, soutenus par des organisations non gouvernementales, n'a en fait pour objectif que de semer la confusion et la discorde au sein du Timor oriental et de leurrer la communauté internationale. Selon eux, la grande majorité de la population timoraise demeure en faveur de l'intégration, qui a notamment permis d'améliorer sensiblement la situation économique et social de la province, qui pendant 450 ans a été pillée par une puissance coloniale. Ils ont demandé en conséquence au Comité spécial de recommander à l'Assemblée générale de retirer la question du Timor oriental de la liste des territoires non-autonomes.

Les pétitionnaires représentant les organes suivants se sont exprimés : REDE de Solidaridad Internacional, Comité pour la paix et le développement au Timor oriental, Comité national de la jeunesse indonésienne au Timor oriental, Forum Pemuda-Pemudi Indonesia, Parlementaires pour le Timor oriental, The Indonesian American, Inc, Amnesty International,

Le Comité spécial a également entendu des pétitionnaires s'exprimant en leur nom propre, dont plusieurs membres du Parlement portugais, ainsi qu'un membre du Parlement local du Timor oriental. Les représentants du Portugal et de l'Indonésie ont exercé leur droit de réponse.

Le Comité spécial devrait achever l'audition des pétitionnaires sur cette question cet après-midi, à 15 heures.

Question du Timor oriental

Audition de pétitionnaires

M. CARLOS ALGA (REDE de Solidariedad Internacional) a déclaré que son réseau inaugure sa campagne internationale en faveur du Timor oriental pour garantir l'exercice de son droit à l'autodétermination. L'envahisseur indonésien est un régime fasciste qui s'est consolidé lors d'un des massacres les plus graves de l'histoire. Ce régime perdure avec l'appui des puissances occidentales. La défaite du colonialisme portugais a encouragé les indépendantistes du Timor et la signature de la déclaration sur l'indépendance du Timor oriental en 1975. Suharto qui était au fait de sa puissance n'a pas hésité à envahir le Timor. Cette annexion a été reconnue par les Puissances occidentales qui ont exercé des pressions économiques. En 1990, la dictature et, par voie de conséquence, la résistance ont éclaté. La lutte du peuple indonésien a arraché une victoire énorme en obligeant le vieux dictateur à démissionner et à redonner espoir aux Timorais. Néanmoins, le Gouvernement du Président Habibie a recyclé un discours vieux de plus de vingt ans, a regretté le pétitionnaire. La proposition d'un statut d'autonomie reviendrait à entériner l'intégration du Timor oriental à l'Indonésie. Les progrès vers la paix dépendront de la mobilisation de son peuple et de l'appui international. Une solution durable ne sera obtenue qu'après la retrait des troupes de l'oppresseur. La création d'une alliance politique sous la forme du Conseil national de la résistance timoraise n'est pas une représentation authentique de la nation car elle n'inclue pas l'Association socialiste du Timor, a estimé le pétitionnaire. Il a évoqué le cas de son dirigeant, M. Avelino da Silva, qui est toujours réfugiés à l'ambassade d'Autriche avec sa famille.

M. ABILIO SERENO (Committee of the Peace and Development in East Timor) a évoqué les transformations profondes actuelles que connaît l'Indonésie. De nouvelles perspectives et de nouveaux espoirs sont nés et déboucheront sur une solution constitutionnelle à la question du Timor oriental. Dans cet esprit de réforme, une réunion a été organisée à Dili avec la participation des dirigeants des différents partis politiques. Après la démission du Président Suharto, le Portugal a continué d'affirmer qu'il n'a aucune revendication sur le territoire mais cependant il souligné la nécessité pour la population d'exercer son droit à l'autodétermination. L'Indonésie, quant à elle, demeure ouverte à une solution négociée pouvant donner lieu à une autonomie locale. Les membres de la diaspora timoraise sont partagés sur l'avenir du territoire, certains pronant l'adoption d'une troisième voie qui serait caractérisée par la mise en place d'un dialogue pendant la période de transition, a expliqué le pétitionnaire. Mais les incidents qui ont éclatés à la suite de la visite de la troïka européenne ont ravivé nos peurs. Il serait suicidaire d'organiser un référendum, a estimé le pétitionnaire. Nous sommes convaincus qu'une solution internationalement acceptée est possible. Nous demandons au Comité de travailler à l'obtention d'un accord qui accorderait au territoire une vaste autonomie et un Gouvernement représentatif des divers partis politique. Le referendum ne peut être envisagé que comme un mode de consultation de la population sur cet accord.

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M. CARLOS DE FATIMA, avocat à Dili, a déclaré qu'en sa qualité d'avocat il a pu suivre de près la vie quotidienne des Est-Timorais, qui depuis novembre 1975 se considèrent comme faisant partie de la nation indonésienne. Selon lui, toutes ces années de débat au sein du Comité spécial n'ont fait que semer les graines de la discorde et de la confusion dans la population du Timor oriental, car une poignée de parties se sont délibérément servis de cette assemblée pour lancer une campagne de propagande si absurde que la population timoraise remet désormais en question la crédibilité du Comité. Il y a quelques jours plus de 50 000 Timorais ont manifesté pacifiquement à Dili, la capitale de la province, en réponse aux actes d'un petit nombre de Timorais radicaux qui ne cherchent qu'à imposer leur point de vue, notamment en ce qui concerne la tenue d'un référendum. Ces personnes sont à même de semer la confusion parce que les Nations Unies persistent à maintenir le Timor oriental sur la liste des territoires non-autonomes. Le pétitionnaire a ajouté que la convention nationale de la diaspora timoraise n'est nullement représentative des milliers de Timorais qui, sur place, s'efforcent de contribuer au développement de leur province, plutôt que de s'engager dans des activités allant à l'encontre des désirs d'une majorité silencieuse. L'histoire du Timor oriental est celle d'un territoire abandonné par sa puissance coloniale, à savoir le Portugal. Si le Portugal avait vraiment à coeur de prendre en compte les intérêts des Timorais, il devrait alors reconnaître que la population du Timor oriental a déjà choisi sa voie, a fait observer M. de Fatima, ajoutant que ce choix doit être respecté par la communauté internationale. Pour l'heure, les Timorais, tout comme la population indonésienne, se félicitent du processus de réformes engagé en Indonésie et luttent main dans la main pour faire face à la crise économique qui frappe le pays. Jamais ces changements ne feront changé les Timorais d'avis, a affirmé le pétitionnaire. C'est pourquoi il a demandé au Comité de recommander à l'Assemblée générale le retrait du Timor oriental de la liste des territoires non-autonomes.

M. GIL da COSTA ALVES, Membre et Président de la Commission économique du Parlement local, a déclaré qu'il est indéniable que le Timor oriental a exercé son droit à l'autodétermination par l'intégration à la République indonésienne. Le pays aborde aujourd'hui une étape importante de son histoire, celle d'un processus de réforme général, marqué par plus de démocratie, de transparence ainsi que le respect des droits de l'homme. Ce processus se fait également sentir au Timor oriental et il devrait donner à la population timoraise l'occasion de renforcer son unité et d'améliorer ses conditions de vie. Le Portugal devrait reconnaître la souveraineté de l'Indonésie au Timor oriental et coopérer avec elle pour développer l'économie est-timoraise. Il faut notamment améliorer la capacité du Timor oriental, en tant que province de l'Indonésie, à participer au processus de mondialisation. M.Alves a ensuite évoqué la "déclaration des patriotes est-timorais, défenseurs de l'intégration et de l'autonomie" adoptée il y a quelques jours à Dili, après la manifestation de quelques 50 000 Timorais réaffirmant leur soutien à l'intégration. Cette déclaration rejette fermement la tenue d'un référendum et soutient les propositions faites récemment par le Président Habibie en faveur de l'autonomie. Elle demande également aux dirigeants

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militaires de renforcer le rôle des troupes au Timor oriental pour qu'elles fournissent l'appui nécessaire au gouvernement local et à l'Eglise et assurent la tranquillité et le bien-être de la population. En conclusion, M. Alves a lancé un appel à tous les véritables Timorais, qu'ils soient ou non en exil, pour qu'ils s'engagent en faveur du dialogue démocratique entre les Timorais orientaux et soutiennent l'autonomie au sein de la République indonésienne.

Droits de réponse

M. NEVES (Portugal), faisant référence à l'orateur précédent, a indiqué que ce qui est présenté comme un choix indéniable de la population timoraise fait l'objet d'une lutte depuis plus de vingt ans. L'orateur précédent a parlé de la colonisation portugaise. Pourtant le Portugal n'a jamais fait coulé le sang, a souligné le représentant.

M. NATALEGAWA (Indonésie) a indiqué qu'il ne fera pas de commentaires directs car il n'appartient pas à ce Comité d'examiner cette question. Le Portugal néanmoins, comme les autre jours, fait allusion à des allégations non fondées sur un génocide perpétré par l'Indonésie. Nous ne pouvons pas accepter ces accusations et nous y répondrons en temps voulu.

M. PARILLA, Président du Comité (Cuba) a indiqué que le Comité travaillera selon sa procédure ordinaire

Audition de pétitionnaires

M. AGOSTINO DOS SANTOS GONCALVES (Président du National Committee of the Indonesian Youth of East Timor) a déclaré que l'intégration du Timor oriental à l'Indonésie est la meilleure solution. La majorité écrasante des Timorais orientaux sont de cet avis et ils n'ont jamais accepté la Puissance administrante portugaise. Le Portugal, sous le prétexte de civiliser les Timorais, les a privé de leur culture et traditions. 450 années de régime portugais se sont terminées par une guerre civile tragique et le territoire s'est trouvée dans une situation économique catastrophique. Le 17 juillet 1976 a été le point culminant de la lutte du Timor oriental pour son intégration à la République unitaire de l'Indonésie. Depuis, des progrès importants ont été réalisés dans le domaine de l'éducation, notamment. Le nombre d'étudiants à l'université est actuellement de 2 199 ce qui contraste beaucoup avec les chiffres précédents l'intégration. En plus de l'éducation formelle, les jeunes ont accès à des programmes de formation professionnelle. De plus en plus de Timorais ont accès à des postes de responsabilité ou exerce des professions libérales. Le processus de réforme en Indonésie permettra aux jeunes du Timor de participer à l'avenir du pays et à celui de sa 27ème province. Le pétitionnaire a demandé le retrait de la question de la liste des territoires non autonomes des Nations Unies.

M. RAMIDAN ALLAN PURBA, Forum Pemuda Pemudi Indonesia, a expliqué que l'organisation dont il est membre s'efforce de promouvoir les programmes en faveur de la jeunesse en Indonésie, y compris au Timor oriental, pour assurer

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le développement. On ne peut laisser sans réponse les terribles accusations portées par un petit groupe minoritaire, a estimé M. Purba. La vérité est que le Portugal a pillé le Timor oriental pendant 450 ans et l'a laissé en 1975 sans infrastructures. Il n' y avait ainsi en 1975 que 2 hôpitaux et 14 cliniques, alors qu'aujourd'hui la province compte 11 hôpitaux et 332 centres sanitaires de proximité. Le Timor oriental, doit aujourd'hui, avec l'Indonésie, faire face à la crise économique. Mais sa situation n'a plus rien à voir avec celle de sa période coloniale. Ce qu'il faut souligner c'est qu'avec l'Indonésie, le Timor oriental va profiter du processus de réforme instauré récemment, a conclu M. Purba.

M. SAMSU MAFUDI, Indonesian American, Inc., a lancé un appel à ses compatriotes du Timor, oriental et occidental, pour qu'ils restent ensemble et ne quittent pas le groupe indonésien, qui est en train de mettre en place un processus de réforme. S'ils ne le font pas le processus démocratique risque d'échouer, a-t-il mis en garde. Il a estimé que comparer les souffrances du peuple du Timor aux souffrances du peuple vietnamien est une exagération, car les Timorais pouvaient toujours fuir vers l'Australie ou le Portugal. L'Indonésie est disposée à assurer à la population timoraise le principe de la considération égale de ses intérêts, à savoir l'autonomie régionale, a rappelé M. Mafudi.

M. JOHN MILLER (Parlementaires pour le Timor oriental) a souligné que son association a été créée pour signaler les violations des droits de l'homme au Timor oriental. Les habitants du Timor oriental n'ont jamais eu le droit d'exercer leur droit à l'autodétermination. Depuis l'adoption de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance, le Comité a réussi à promouvoir l'accession à l'indépendance de plus de 60 territoires qui sont devenus membres des Nations Unies. Il reste cependant 17 territoires sur la liste du programme de décolonisation. La raison d'être de notre groupe est que le Timor oriental n'a jamais connu d'acte d'autodétermination. La population fait donc l'objet de violations continues des droits de l'homme par l'Indonésie. Aucun règlement juste est durable n'est possible sans un exercice de consultation. La démission de Suharto a été interprétée comme un espoir et nous demandons au Comité de saisir cette occasion pour faire avancer la cause du Timor oriental. Si l'Indonésie continue de ne pas respecter les résolutions des Nations Unies, nous demanderons que le Comité recommande à l'Assemblée générale d'établir un plan d'action qui aboutisse à une décision d'autodétermination de la population timoraise, et d'établir une présence des Nations Unies pour surveiller le processus de décolonisation.

Mme EVA TOTH (Amnesty International) a estimé que la communauté internationale à un rôle décisif à jouer dans le processus de réforme politique actuel en Indonésie. Mais en dépit de la démission du Président Suharto, la situation des droits de l'homme n'a pas changé, a-t-elle estimé. Les structures qui facilitent les violations des droits de l'homme sont toujours en place. Il n'existe pas d'instance indépendante chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme. La réalité a été largement

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illustrée lors d'événements au cours desquels les normes internationale des droits de l'homme ont été bafouées. La présence d'un nombre important de forces de sécurité sur le territoire entretient une peur généralisée. La torture et les arrestations arbitraires sont monnaie courante et il y a encore 72 prisonniers politiques. Il y a également un grand nombre de disparitions. On pense que 24 personnes sont tenues au secret dans un centre militaire. Des rapports font état de cas de viol des femmes timoraises par l'armée indonésienne. Le Gouvernement de Jakarta doit mettre en place des mécanismes permettant de faire toute la lumière sur les cas de violation des droits de l'homme, a insisté la pétitionnaire. Il doit collaborer avec la communauté internationale et celle des donateurs pour l'adoption d'une approche globale et coordonnée.

Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme devrait mettre en place un programme qui définirait les mesures à prendre pour créer un environnement favorable à la protection des droits de l'homme. Il faut également une réforme du système judiciaire, la création d'une police civile, l'élaboration de mécanismes de surveillance des forces de l'ordre et la création d'une commission indépendante d'enquête sur les violations des droits de l'homme. Une attention spéciale devrait être accordée aux femmes et aux enfants. A cet égard, la pétitionnaire a souhaité attirer l'attention du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés sur la situation au Timor oriental.

M. NUNO KRUS ABECASIS, Membre du parlement portugais, Social Democratic Center-Popular Party, a déclaré que les récentes explosions de révoltes en Indonésie ont permis de mettre en lumière la fragilité des institutions et de l'économie indonésienne, qui n'ont survécu que grâce à la corruption et au manque de respect le plus élémentaire des droits de l'homme. M. Abecasis s'est réjoui du retour de l'Indonésie parmi les pays libres. La population timoraise doit pouvoir exercer son droit fondamental à l'autodétermination, celui d'être maître chez lui, a insisté le pétitionnaire. Rappelant que désormais les voix courageuses des étudiants de l'Université du Timor oriental se joignent au choeur international de protestation, il a déclaré que ces voix sont l'expression la plus claire de l'authenticité de l'exigence des Timorais à jouir de leurs droits fondamentaux. Au nom de ces jeunes, le pétitionnaire a demandé une fois de plus la liberté pour le Timor oriental, la liberté pour tous les prisonniers politiques et la tenue d'un référendum pour que la population puisse choisir librement son destin.

M. ANTONIO MOREIRA BARBOSA DE MELO (Député à l'Assembleia da Republica) a évoqué la chute du dictateur Suharto qui a entraîné l'ébranlement de son propre régime politique qui s'appuie sur la négation des droits de l'homme et des libertés politiques les plus élémentaires. Le Président Habibie se trouve devant un dilemme crucial. Soit il prend des décisions claires en faveur de la démocratie, soit il maintient le régime de Suharto mais un jour ou l'autre, on le contraindra à sortir de la scène politique. Si M. Habibie ne construit pas la démocratie, il s'effondrera avec son régime. Le Timor oriental souffre encore des atrocités de l'occupation militaire et de la violence

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policière. Le pétitionnaire a dénoncé les arrestations arbitraire, les actes de torture, les exécutions extrajudiciaires et les disparitions. Cette tragédie, a-t-il indiqué, a fait l'objet d'un rapport présenté par le Gouvernement du Portugal au Secrétaire général des Nations Unies le 2 juin 1998. Tout indique que la résolution adoptée par la Commission des droits de l'homme lors de sa session de 1997 est encore pleine d'actualité.

L'Indonésie continue de mystifier le droit à l'autodétermination du peuple timorais. La Cour internationale de justice a pourtant reconnu le non exercice de ce droit. Le fait est que le processus de dialogue tripartite sous les auspices des Nations Unies n'a pas fait avancer la cause du Timor oriental. Le panorama reste donc sombre. Cependant, on entrevoit un changement d'attitude de la classe politique indonésienne. Le Ministre des affaires étrangères a laissé tomber un ancien mythe selon lequel l'autodétermination des Timorais est déjà un fait accompli. Un autre ministre a même déclaré que la question du Timor oriental est une question internationale. Par ailleurs, avant la chute de Suharto, les personnalités de tous les partis politiques s'étaient réunies au Portugal dans le but d'institutionnaliser au niveau national les mouvements politiques timorais et le Conseil national du peuple du Timor Oriental a été créé.

M. CARLOS LUIS, Député du groupe parlementaire du pari socialiste portugais, a évoqué les différentes résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale par lesquelles ils demandent au Gouvernement indonésien de retirer sans délai toutes ses forces du territoire et réaffirment le droit inaliénable du peuple du Timor oriental à l'autodétermination et à l'indépendance ainsi que la légitimité de sa lutte. Il a rappelé que de nombreux organismes internationaux se sont prononcés en faveur de l'autodétermination et de l'indépendance du Timor oriental. Après le retrait du Président Suharto, de nouvelles perspectives s'ouvrent pour une Indonésie démocratique, et pour que le peuple du Timor soit consulté par un référendum sur son futur.

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