AG/732

CONSTAT UNANIME DES PARTICIPANTS A L'EXAMEN DE LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT D'UN RECUL INQUIETANT DU PROCESSUS DE PAIX

3 décembre 1997


Communiqué de Presse
AG/732


CONSTAT UNANIME DES PARTICIPANTS A L'EXAMEN DE LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT D'UN RECUL INQUIETANT DU PROCESSUS DE PAIX

19971203 L'Assemblée est saisie de trois projets de résolution relatifs au processus de paix au Golan syrien et à Jérusalem

Réunie ce matin, sous la présidence de M. Hennadiy Udovenko (Ukraine), l'Assemblée générale a entamé l'examen de la situation au Moyen-Orient. En écoutant les déclarations des représentants des pays suivants : Luxembourg (au nom de l'Union européenne et des Etats associés), Israël, Indonésie, Koweït, Turquie, Brunéi Darussalam, Ukraine, Sénégal, Malaisie, Bélarus, Argentine, Ghana, Cuba, Egypte, République de Corée, Yémen et Japon.

Les intervenants ont dans leur ensemble regretté le peu de progrès enregistrés par le processus de paix au cours de l'année écoulée, expliquant cette situation par l'attitude d'Israël. L'Etat hébreu n'a eu de cesse, selon eux, de poursuivre ses pratiques discriminatoires et arbitraires à l'encontre des Palestiniens. Il a ainsi continué à construire des colonies de peuplement et à procéder au bouclage des territoires occupés durant de longues périodes. Nombreux ont été les orateurs à souhaiter la reprise des négociations bilatérales entamées par Israël avec la République arabe syrienne et le Liban. Plusieurs délégations ont rappelé le rôle essentiel joué par les Nations Unies dans la région depuis un demi-siècle et ont engagé l'Organisation à se montrer plus active. La plupart d'entre elles ont réaffirmé leur condamnation des actes de violence et ont appelé de leurs voeux la reprise du processus initié à Madrid.

De son côté, le représentant d'Israël a estimé que la coopération en matière de sécurité est une condition nécessaire au progrès du processus de paix. Ce dernier va également de pair avec la promesse d'une coopération économique régionale. Le représentant a observé que la résolution relative au Golan manque de pertinence et menace la cause de la paix en préjugeant de l'issue des négociations entre la Syrie et Israël. Il a rappelé à cet effet que le Golan représentait un intérêt sécuritaire vital pour son pays. Le représentant a réaffirmé que Jérusalem restera la capitale unifiée de l'Etat d'Israël. "C'est la volonté libre du peuple d'Israël d'être du côté de la paix et du progrès au Moyen-Orient et aucune nation ou organisation ne peut obliger Israël à faire la paix en dépit des dangers qui le menacent", a déclaré le représentant en guise de conclusion.

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Au titre de cette question, l'Assemblée générale était saisie de trois projets de résolution et d'un projet d'amendement sur lesquels elle se prononcera au cours de sa prochaine séance.

Aux termes du premier projet de résolution, l'Assemblée constaterait que la décision prise par Israël d'imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la Ville sainte de Jérusalem est illégale et, de ce fait, nulle et non avenue et sans validité aucune. Elle déplorerait que certains Etats aient transféré leur mission diplomatique à Jérusalem, au mépris de la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité, et demanderait à nouveau à ces Etats de se conformer aux dispositions des résolutions applicables de l'ONU.

Par un deuxième projet de résolution, l'Assemblée déclarerait que la décision du 14 décembre 1981 par laquelle Israël a imposé ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé est nulle et non avenue et sans validité aucune, comme le Conseil de sécurité l'a confirmé dans sa résolution 497 (1981). Elle demanderait à Israël de reprendre les pourparlers dans les voies de négociation avec la République arabe syrienne et le Liban, et de respecter les garanties et les engagements déjà convenus. Elle demanderait à toutes les parties intéressées, aux coparrains du processus de paix et à la communauté internationale tout entière de faire tout le nécessaire pour assurer la reprise du processus de paix et son succès.

Dans un troisième projet de résolution, relatif au processus de paix au Moyen-Orient, l'Assemblée générale soulignerait l'importance et la nécessité d'instaurer une paix d'ensemble, juste et durale au Moyen-Orient. Elle engagerait toutes les parties à s'acquitter de leurs obligations et à appliquer sans retard les accords déjà conclus. Elle demanderait aux parties concernées de s'abstenir de toute action unilatérale qui pourrait compromettre l'issue des négociations.

En début de réunion, l'Assemblée générale avait élu, sur proposition du Secrétaire général, M. Klaus Topfer au poste de directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) pour un mandat de quatre ans, à compter du 1er février 1998. Il remplacera à ce poste, Mme Elizabeth Dowdeswell qui avait été élue le 8 décembre 1992 pour un mandat de quatre ans et dont le mandat avait été prorogé d'un an le 16 décembre 1996.

Le représentant du Kenya, après avoir félicité M. Topfer de son élection, a estimé qu'il reste beaucoup à faire dans le domaine de l'environnement. Il a reconnu que la tâche du nouveau Directeur exécutif ne sera pas aisée, eu égard au contexte international actuel et à la réforme en cours au sein des Nations Unies. Le représentant a engagé tous les membres de la communauté internationale à apporter leur soutien à M. Topfer et doter le programme, des ressources nécessaires. Pour sa part, le Kenya continuera d'apporter son soutien au PNUE afin de lui permettre de s'acquitter de son mandat.

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Le représentant du Pakistan a également félicité M. Topfer de son élection à la tête du PNUE, estimant que cette élection consacre le rôle joué par l'Allemagne en matière de protection de l'environnement au sein des Nations Unies. Le représentant a réaffirmé l'attachement de son pays à la mise en oeuvre d'Action 21.

Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu cet après-midi, à 15 heures, la plénière de l'Assemblée générale devrait achever son examen des points 36 et 37 relatifs à la question de Palestine et à la situation au Moyen-Orient. Elle se prononcera sur les projets de résolution et d'amendement dont elle a été saisie au titre de ces deux questions.

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La situation au Moyen-Orient

Documentation

Rapport du Secrétaire général (A/52/467)

Au titre de ce point (point 37 de son ordre du jour), l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général soumis en application des résolutions 51/27 et 51/28 en date du 4 décembre 1996.

Afin de pouvoir présenter les rapports qui lui ont été demandés dans les résolutions susmentionnées, le Secrétaire général a, le 9 septembre 1997, adressé des notes verbales au Représentant permanent d'Israël ainsi qu'aux Représentants permanents des autres Etats Membres, les priant de l'informer des mesures que leur gouvernement avait prises éventuellement ou envisageait de prendre afin de donner effet aux dispositions pertinentes de ces résolutions. Le 15 octobre 1997, le Secrétaire général avait reçu les réponses des six pays suivants : Bangladesh, Colombie, Fédération de Russie, Finlande, Guyana et Japon. Ces réponses reproduites au chapitre II du rapport font état du strict respect, par les Etats concernés, des dispositions des résolutions 51/27 et 51/28 et autres résolutions pertinentes des Nations Unies et de leur intention de continuer à apporter aide et assistance au peuple palestinien.

Projet de résolution (A/52/L.54)

L'Assemblée générale était également saisie d'un projet de résolution relatif à Jérusalem aux termes duquel elle constaterait que la décision prise par Israël d'imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la Ville sainte de Jérusalem est illégale et, de ce fait, nulle et non avenue et sans validité aucune. Elle déplorerait que certains Etats aient transféré leur mission diplomatique à Jérusalem, au mépris de la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité, et demanderait à nouveau à ces Etats de se conformer aux dispositions des résolutions applicables de l'Organisation des Nations Unies, conformément à la Charte des Nations Unies.

Projet de résolution (A/52/L.55)

L'Assemblée était également saisie d'un projet de résolution relatif au Golan syrien aux termes duquel elle déclarerait que la décision du 14 décembre 1981 par laquelle Israël a imposé ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé est nulle et non avenue et sans validité aucune, comme le Conseil de sécurité l'a confirmé dans sa résolution 497 (1981), et demande à Israël de la rapporter. Elle réaffirmerait que toutes les dispositions applicables du Règlement figurant en annexe à la Convention de La Haye de 1907 et de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, continuent de s'appliquer au territoire syrien occupé par Israël depuis 1967, et demande aux parties à ces instruments de respecter et de faire respecter en

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toutes circonstances les obligations qui en découlent. Elle demanderait à Israël de reprendre les pourparlers dans les voies de négociation avec la République arabe syrienne et le Liban, et de respecter les garanties et les engagements déjà convenus. Elle exigerait une fois de plus qu'en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, Israël se retire de tout le Golan syrien jusqu'à la ligne du 4 juin 1967. Elle demanderait à toutes les parties intéressées, aux coparrains du processus de paix et à la communauté internationale tout entière de faire tout le nécessaire pour assurer la reprise du processus de paix et son succès.

Projet de résolution (A/52/L.62)

L'Assemblée générale était en outre saisie d'un projet de résolution relatif au processus de paix au termes duquel elle soulignerait l'importance et la nécessité d'instaurer une paix d'ensemble, juste et durale au Moyen- Orient. Elle engagerait toutes les parties à s'acquitter de leurs obligations et à appliquer sans retard les accords déjà conclus. Elle demanderait aux parties concernées de s'abstenir de toute action unilatérale qui pourrait compromettre l'issue des négociations. Elle demanderait que de nouveaux efforts soient déployés pour faire redémarrer le processus de paix et que les négociations soient accélérées dans le cadre du processus de paix au Moyen- Orient sur la base convenue, énoncée dans les résolutions 242 (1967), et 338 (1973) du Conseil de sécurité. Elle demande enfin à tous les Etats Membres d'apporter également une assistance économique, financière et technique aux parties intéressées dans la région et d'appuyer le processus de paix.

Amendements (A/52/L.63)

L'Assemblée était également saisie d'un projet d'amendement à la résolution A/52/L.62 visant à remplacer, à l'alinéa 3, le membre de phrase "et 338 (1973) du Conseil de sécurité, en date des 22 novembre 1967 et 22 octobre 1973" par le texte suivant : "338 (1973) et 425 (1978) du Conseil de sécurité, en date des 22 novembre 1967, 22 octobre 1973 et 19 mars 1978"; d'ajouter au paragraphe 4 le terme "contractuelles" après le terme "obligations"; ajouter, au paragraphe 5, après "toute action unilatérale", les termes "sur le terrain"; enfin, au paragraphe 6, après les termes "sur la base convenue", ajouter les termes "y compris le principe terre contre paix".

Débat

M. JEAN-LOUIS WOLZFELD, Luxembourg, (Au nom de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et orientale associés à l'Union européenne, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Roumanie, la Slovénie et le pays associé Chypre et l'Islande), a déclaré qu'au début de cette décennie, la Conférence de Madrid et le processus d'Oslo avaient ouvert la voie à une reconnaissance mutuelle entre Israël et ses voisins, et à une paix négociée dans l'ensemble de la région. Les

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populations du Moyen-Orient entrevoyaient enfin la perspective de pouvoir vivre dans la paix, la sécurité, le respect mutuel et la dignité sur les terres qu'elles ont en partage. Malheureusement, l'immense espoir qui avait été suscité à l'époque a été déçu au cours des derniers mois, et l'on a pu craindre que le processus de paix ne fût désormais en péril, a-t-il précisé. A cet égard, l'Union européenne appelle les parties à honorer les obligations et les engagements qu'elles ont contractés dans le cadre du processus de Madrid et d'Oslo, de mettre pleinement en oeuvre les accords israélo- palestiniens déjà conclus et de rejeter toute initiative unilatérale qui risquerait de retarder ou de rendre plus difficile le processus de paix. Le représentant a rappelé que l'Union européenne réaffirme sa position concernant le statut de Jérusalem. La partie orientale de Jérusalem relève des principes énoncés dans la résolution 242 du Conseil de sécurité, qui affirme notamment le caractère inadmissible de l'acquisition de territoires par la force.

Le représentant a indiqué que l'Union européenne continuera à appuyer la reprise des négociations entre Israël et la Syrie, ainsi que l'ouverture de négociations entre Israël et le Liban qui respectent pleinement l'intégrité territoriale, l'indépendance et la souveraineté de ces pays. L'Union européenne a, à plusieurs reprises, demandé le retrait de toutes les forces étrangères du Liban, et préconisé la coopération avec les forces des Nations Unies qui y sont présentes. En outre, l'Union européenne entend faciliter la reprise des pourparlers en contribuant à l'adoption d'un code de bonne conduite entre Israéliens et Palestiniens, ainsi qu'à l'adoption de mesures de confiance. Le représentant a estimé que les progrès économique et social dans la région, ainsi qu'une amélioration substantielle du sort des populations, constituent une part essentielle du processus de paix. Aussi, depuis plusieurs années, l'Union européenne est le principal donateur aux Palestiniens.

L'Union européenne est convaincue qu'il n'existe pas d'alternative au processus de paix au Moyen-Orient. Les engagements pris à Madrid et à Oslo, qu'il appartient pleinement de mettre en oeuvre, constituent une opportunité historique de ramener une paix juste et durable dans une région qui en a été sevrée depuis longtemps.

M. DORE GOLD (Israël) a rappelé que le processus de paix en cours avait sa genèse dans un concours de circonstances et de conjoncture uniques qui ont eu lieu en 1991. Depuis, la situation a changé radicalement, notamment du fait que les puissances du monde sont à nouveau engagées dans un processus à la fois de compétition et de coopération, que les acteurs régionaux tentent d'exploiter. En outre, l'Iran s'est engagé avec force sur la voie de l'exportation de sa révolution dont on constate les effets partout dans la région et notamment, la fourniture d'armes au Hezbollah libanais. Le refus total de l'Iran de reconnaître Israël et son aventurisme révolutionnaire rendent à cet égard le renforcement de ses capacités militaires très

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inquiétant. Mais en dépit de ces menaces qui trouvent un écho à travers le Hamas palestinien et le Jihad islamique ainsi qu'auprès du Hezbollah libanais, Israël est déterminé à progresser dans le processus de paix. En dépit de son conflit avec les groupes extrémistes, Israël tient à souligner qu'il rejette l'idée selon laquelle l'Islam aurait remplacer le communisme comme nouvelle menace pour l'occident.

M. Gold a rappelé qu'Israël continuait de travailler avec les Palestiniens afin de mettre en application l'Accord intérimaire. Mais ces efforts resteront vains si les voix de la raison sont couvertes par celles du fanatisme et de la violence. Israël espère que l'Autorité palestinienne déploiera les plus grands efforts pour combattre le terrorisme, car la coopération en matière de sécurité est une condition indispensable à tout progrès. De même, le processus de paix va de pair avec la promesse d'une coopération économique régionale qui sera bénéfique pour tous ceux qui y prendront part.

Le représentant d'Israël a fait observer qu'une fois de plus, parmi les résolutions proposées, il y en a une qui concerne le Golan. Cette résolution préjuge de l'issue de négociations qui doivent être menées entre Israël et la Syrie. A cet égard, la résolution ne manque pas seulement de pertinence, mais elle menace la cause de la paix, a estimé M. Gold qui a rappelé que le Golan représente un intérêt sécuritaire vital pour Israël. Le conflit entre les revendications territoriales de la Syrie et les préoccupations légitimes d'Israël pour sa sécurité, doit être résolu, de façon imaginative, autour d'une table de négociations. D'autre part, et comme chaque année, une résolution concernant Jérusalem est proposée. A ce sujet, M. Gold a rappelé que Jérusalem était pour le peuple d'Israël, le centre de ses aspirations, où se rencontrent son particularisme en tant que peuple, et son universalisme. Il a réaffirmé que Jérusalem restera la capitale unifiée de l'Etat d'Israël, servant ainsi de centre ouvert à toutes les religions pour que la pratique s'exerce dans la liberté et sans craintes.

Pour conclure, M. Gold a estimé que les forces de polarisation et de déstabilisation au Moyen-Orient sont plus actives qu'en 1991 quand le processus de paix a été lancé. C'est la volonté libre du peuple d'Israël d'être du côté de la paix et du progrès au Moyen-Orient et aucune nation ou organisation ne peut obliger Israël à faire la paix en dépit des dangers dans la région, a déclaré M. Gold.

M. SUT JIPTOHARDJO DONOKUSUMO (Indonésie) a estimé que la pratique du fait accompli de la part d'Israël dans les territoires palestiniens occupés a entraîné une frustration de plus en plus grande ainsi que le désespoir chez le peuple de Palestine. De plus, elle a conduit à une paralysie du processus de paix. Le Gouvernement d'Israël a fait preuve d'un manque total de responsabilité en ce qui concerne les négociations avec la Syrie et le Liban. Il faut que la souveraineté et l'intégrité territoriale de Liban soient

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restaurées et respectées. Pour cela, Israël doit immédiatement se retirer à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues et mettre en terme à sa logique de guerre. De même, nous espèrons que les négociations entre Israël et la Syrie déboucheront sur le retrait complet du Golan syrien occupé.

Pour que règne la paix, Israël doit procéder à un retrait complet de tous les territoires arabes occupés depuis 1967, a déclaré le représentant. Les Palestiniens doivent aussi pouvoir exercer leur droit légitime à l'autodétermination et à la souveraineté. Bien plus, tous les Etats de la région doivent reconnaître le droit qu'a chacun d'eux de vivre en paix à l'intérieur des frontières sûres et reconnues internationalement. Et pour que la paix ait un sens, elle doit être tangible dans les conditions de vie du peuple de Palestine, qui a un besoin urgent d'assistance économique, financière et technique de la part de la communauté internationale. A cet égard, la dégradation de l'économie palestinienne due aux politiques du Gouvernement israélien, qui recourt à la fermeture répétée de la Cisjordanie et de la bande de Gaza ainsi qu'aux punitions collectives est un sujet de profonde préoccupation, a-t-il conclu.

M. BADER MOHAMMAD E. AL-AWDI (Koweït) a regretté la paralysie dans laquelle se trouve le processus de paix au Moyen-Orient en raison du refus d'Israël de s'acquitter de ses obligations. Le Koweït a toujours demandé que des progrès soient réalisés dans les négociations entre Israël et la République arabe syrienne, d'une part, et Israël et le Liban, d'autre part, et ce, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, notamment les résolutions 242, 338 et 445 du Conseil de sécurité. Le représentant a déploré qu'Israël n'ait pas mis en oeuvre les accords conclus avec l'Autorité palestinienne et ne se soit pas retiré des territoires occupés comme il s'y était engagé. Au contraire, l'Etat hébreu a poursuivi et intensifié sa politique d'implantation de colonies de peuplement. Israël a également eu recours, à plusieurs reprises, à des mesures de châtiment collectif, en particulier les bouclages des territoires occupés, pour aggraver délibérément la situation du peuple palestinien. De plus, Israël continue d'ignorer les résolutions adoptées à une large majorité lors des différentes reprises de la session extraordinaire d'urgence de l'Assemblée générale consacrées à la question. Pour qu'une paix juste et durable puisse être instaurée dans la région, Israël doit changer radicalement d'attitude et renoncer à ses provocations. Israël doit mettre un terme à sa politique d'occupation et tenir enfin compte des aspirations pacifiques du peuple arabe.

M. HUSEYIN E. CELEM (Turquie) a déclaré que son pays avait placé beaucoup d'espoirs dans un avenir de paix et de prospérité pour tout le Moyen- Orient. C'est pourquoi, aujourd'hui, la Turquie est très frustrée par les événements inattendus qui ont conduit le processus de paix dans l'impasse et créé une situation inacceptable. De l'avis du représentant, le processus de paix doit passer par des négociations bilatérales qui doivent s'engager sur la base de la bonne foi des parties. A cet égard, toutes les politiques

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d'implantation de colonies de peuplement dans les territoires occupés, notamment la construction de la colonie de peuplement à Djabal Abou Gounaym, par Israël, doivent cesser immédiatement. En outre, les parties doivent respecter tous leurs engagements pris en vertu des accords conclus. Le représentant a indiqué qu'une des menaces majeures au processus de paix au Moyen-Orient est le terrorisme. Il a donc demandé que tous les pays abandonnent la politique du terrorisme qui ne fait couler que du sang de personnes innocentes. Il faut que les pays combattent ce fléau aux niveaux bilatéral, régional et international. La Turquie s'engage à participer au renforcement de la coopération pour éliminer le terrorisme. Le représentant a estimé que l'autre source de préoccupation dans la région est la situation sociale et économique. L'appui de la communauté internationale dans les domaines économique, financier et technique au peuple palestinien est à cet égard très important. Le représentant a réaffirmé la position de son gouvernement qui attache un grand intérêt au respect de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité du Liban. A cette fin, il demande aux parties concernées d'appliquer la résolution 425 du Conseil de sécurité. Selon le représentant, une paix juste, durable au Moyen-Orient doit être fondée sur les droits de tous les Etats de la région, y compris d'Israël, à exister à l'intérieur de frontières reconnues internationalement.

Mme PENGIRAN BASMILLAH ABBAS (Brunéi Darussalam) a déclaré que son pays a été longtemps convaincu qu'il ne pouvait y avoir de paix au Proche-Orient sans le retour des territoires occupés palestiniens y compris Jérusalem-Est, le Golan syrien et le Liban-Sud à leurs légitimes propriétaires. Elle a rappelé aussi que la communauté internationale a souligné à plusieurs reprises que la crise du Moyen-Orient ne pourrait être résolue que lorsque sera réalisé le droit du peuple palestinien à l'autodétermination. Elle a regretté que les événements de cette année aient entraîné une paralysie du processus de paix. La décision israélienne d'étendre les colonies de peuplement juives existant dans les territoires occupés palestiniens est contraire à l'esprit des accords de paix. Bien plus, elle comporte aussi de graves conséquences pour les caractéristiques culturelles et la composition démographique des lieux concernés y compris pour Jérusalem-Est.

Il ne faut donc pas s'étonner, a-t-elle poursuivi, de constater que tous ces développements ont des répercussions désastreuses sur la confiance du peuple palestinien et que le Proche-Orient dans son ensemble soit désorienté. Elle a donc réitéré le souhait de son gouvernement de voir Israël contribuer positivement à l'instauration d'une paix juste, globale et durable au Moyen- Orient. Nous souhaiterions aussi voir les Israéliens honorer entièrement les engagements auxquels ils ont souscrit et se conformer aux résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité. Nous appelons la communauté internationale à encourager le processus de paix et à lui insuffler un nouvel élan, a-t-elle déclaré.

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M. YURIY BOHAIEVSKY (Ukraine) a regretté l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix au Moyen-Orient. Il a estimé que seule une plus grande coopération entre le Gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne en matière de lutte contre le terrorisme et la mise en oeuvre des Accords d'Oslo et d'Hébron leur permettront d'entamer des négociations sur le règlement final. L'Ukraine espère qu'une solution acceptable sur la question particulièrement délicate et pénible du futur statut de la Ville sainte de Jérusalem pourra être trouvée par les parties. Elle est d'avis qu'il ne sera possible de parvenir à une paix juste et durable au Moyen-Orient que si des mesures adéquates sont prises dans le domaine du désarmement, en procédant notamment à l'élimination de toutes les armes de destruction massive accumulées dans la région.

L'Ukraine s'est félicitée en 1994 de la signature entre Israël et la Jordanie du Traité de paix qui a notamment permis l'instauration d'un cessez- le-feu, la reconnaissance mutuelle des frontières et le renforcement de la coopération économique entre les deux pays. Les négociations entre Israël et la République arabe syrienne ainsi qu'entre Israël et le Liban sont indispensables pour un règlement d'ensemble du conflit au Moyen-Orient. L'Ukraine réaffirme sa volonté de contribuer en personnel à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).

Le représentant a estimé, au regard de la fragilité du processus de paix au Moyen-Orient, que les Nations Unies et la communauté internationale doivent accroître leurs efforts visant à prévenir toute détérioration de la situation dans la région. C'est pourquoi, elle s'est félicitée des mesures tendant à réduire les tensions causées par la récente crise survenue entre l'Iraq et la Commission des Nations Unies (UNSCOM). L'Ukraine est convaincue que seule le plein respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité par l'Iraq permettra de lever les sanctions qui frappent ce pays. Pour autant, la communauté internationale ne doit pas ignorer la situation humanitaire critique que traverse l'Iraq.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a estimé qu'en dépit des décisions et des multiples efforts déployés depuis une cinquantaine d'années par la communauté internationale, la situation au Moyen-Orient demeure précaire. En effet le refus d'Israël d'honorer ses engagements et les obstacles qu'il dresse à la mise en oeuvre des accords de paix, ses politiques illégales de colonisation des terres arabes de Palestine y compris Jérusalem-Est, les bouclages réguliers des territoires, l'étouffement de l'économie palestinienne, les traitements infligés aux populations et les provocations des colons armés contre des civils innocents, ont accentué les frustrations et installé la méfiance. Le Sénégal reste profondément convaincu qu'il ne peut y avoir une autre paix que celle fondée sur la légalité internationale, sur les résolutions pertinentes des Nations Unies, sur les principes fondamentaux établis par les Accords de Madrid, d'Oslo et de Taba, consacrant l'échange de la terre contre la paix et sur le droit des Palestiniens à l'autodétermination et à l'édification d'un Etat. L'application de ce même principe de l'échange

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de la terre contre la paix pourrait apporter aux négociations bilatérales entre Israël et la Syrie, d'une part, et Israël et le Liban d'autre part, une base acceptable et des perspectives plus favorables sur la voie de la paix. Le Sénégal invite donc les trois parties concernées à négocier des mesures de confiance aptes à faire relancer les perspectives de paix par la libération du Golan syrien et de la partie du Liban occupé. Pour conclure, le Sénégal a insisté sur la nécessité pour les coparrains du processus de paix, de s'investir davantage dans l'adoption de mesures de confiance et de nouvelles initiatives destinées surtout à relancer le processus afin de sauver la paix au Moyen-Orient.

M. HASMY BIN AGAM (Malaisie) a déclaré que si l'attention de la communauté internationale était centrée sur la recherche d'une solution à la question de la Palestine, d'autres aspects du conflit du Moyen Orient méritent également l'attention. L'occupation continue, du Sud-Liban par Israël, reste un frein fondamental au règlement du problème au Moyen-Orient. C'est une violation permanente de la souveraineté d'un Etat indépendant, Membre de l'ONU par les forces militaires israéliennes. De l'avis du représentant, les justifications répétées d'Israël pour expliquer sa présence militaire au Liban sont inacceptables, elles exacerbent les hostilités entre Israël et le Liban, plutôt que d'encourager les perspectives de paix. Le représentant a réaffirmé l'engagement permanent et le soutien inébranlable de la Malaisie en faveur de la quête de paix et de sécurité au Liban et la fin de l'occupation israélienne du Sud-Liban.

Le représentant a indiqué que l'Accord conclu entre le Président Assad de Syrie et l'ancien Premier Ministre israélien Itzhak Rabin, en juin 1995, a été un moment historique et important du processus de paix entre la Syrie et Israël. Malheureusement, a regretté le représentant, suite à l'assassinat d'Itzhak Rabin et à la politique intransigeante menée par le nouveau Gouvernement israélien, cet accord n'a pu aboutir à un règlement éventuel de la question du Golan syrien occupé par Israël depuis 1967 et n'a pas permis de trouver une solution au conflit israélo-syrien. Le représentant a demandé instamment aux deux gouvernements de retourner le plus rapidement possible au processus de dialogue afin de créer un élan vers une solution finale du conflit. La paix et la sécurité du Moyen-Orient doivent se fonder sur les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale. Cet objectif ne pourra se concrétiser qu'en respectant le principe de "la terre contre la paix" et par le retrait total des troupes israéliennes de tous les territoires palestiniens, libanais et syriens occupés.

M. ALEG LAPTSENAK (Bélarus) a déclaré qu'il était préoccupé par l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix au Proche-Orient. Des actes tels que la libération de femmes palestiniennes détenues par Israël ont permis un temps d'espérer que le processus de paix serait relancé. Cependant, force est de constater que les espoirs ont été à nouveau déçus, a-t-il déclaré. Les Palestiniens et les Israéliens doivent tout faire pour restaurer la confiance mutuelle, condition nécessaire à la relance du processus de paix.

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Le représentant a déclaré qu'Israël doit s'abstenir d'adopter des mesures unilatérales et les Palestiniens, de leur côté, doivent tout faire pour lutter contre le terrorisme qui reste le principal obstacle qui existe sur le chemin de la paix au Moyen-Orient.

Il s'est déclaré par ailleurs très préoccupé de voir le niveau de vie des Palestiniens se dégrader, car cela peut entraîner une situation explosive. Nous lançons un appel à la communauté internationale et à tous les organismes intéressés pour qu'ils redoublent d'énergie afin d'apporter toute l'aide nécessaire susceptible de remédier à la situation le plus rapidement possible. Par ailleurs, Israël et la Syrie doivent reprendre le dialogue afin de résoudre le problème du Golan. Le Liban doit pouvoir recouvrer sa souveraineté et Israël doit se conformer à la résolution 425 du Conseil de sécurité, a-t-il conclu.

M. FERNANDO PETRELLA (Argentine) a observé que l'année écoulée a été particulièrement difficile pour le processus de paix au Moyen-Orient, qui n'a connu que peu de progrès et a engendré de nombreuses frustrations. Aussi, l'Argentine invite-t-elle les parties à reprendre le chemin des négociations qu'elles avaient initiées conjointement. L'Argentine estime que la décision d'Israël de construire des colonies de peuplement constitue une mesure unilatérale contraire au droit international et à son principe fondamental, l'interdiction d'acquérir des territoires par la force. Dans le même temps, l'Argentine condamne tous les actes de violence commis sur le territoire israélien qui ont fait de nombreuses victimes parmi la population civile. Le terrorisme ne constitue pas une réponse efficace ni acceptable et menace l'ensemble du processus de paix. L'Argentine tient a réaffirmer le droit d'Israël de vivre à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.

M. Petrella a estimé que seul le rétablissement d'un climat de confiance permettra de progresser. Il importe selon lui d'éviter toute solution extrême. L'Argentine considère que les négociations bilatérales ont été et doivent continuer à être un élément essentiel du processus de paix. Ces négociations n'empêchent nullement les Nations Unies de jouer un plus grand rôle dans le processus en cours. L'Argentine continuera d'appuyer les opérations de maintien de la paix et les programmes d'assistance économique, sociale et humanitaire mis en oeuvre depuis cinquante ans par l'ONU dans la région. Elle juge indispensable que les négociations entre Israël et la République arabe syrienne, qui ont été suspendues en février 1996, reprennent au plus vite. L'Argentine, qui est particulièrement préoccupée par la détérioration de la situation au Sud-Liban, réitère son attachement à l'application de la résolution 425 (1978) du Conseil de sécurité.

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M. JACK WILMOT (Ghana) a déclaré que la construction des colonies de peuplement et les autres mesures prises par le Gouvernement israélien, notamment l'abrogation du droit à la résidence des Palestiniens à Jérusalem, a causé une grande frustration. La politique israélienne envisage clairement de réduire la population arabe de Jérusalem et, par conséquent, d'en changer la configuration démographique. Le représentant a demandé à l'Assemblée générale de réaffirmer le principe selon lequel des territoires ne peuvent être acquis par la force et que les activités illégales menées par Israël, à Jérusalem-Est et dans le reste du territoire palestinien occupé, en particulier la construction de colonies, seront d'effet nul et non avenu. Le Ghana demande également qu'Israël respecte ses engagements et le principe de "la terre contre la paix" et qu'il accepte de jure d'appliquer la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, à tous les territoires occupés depuis 1967. Le représentant a indiqué qu'il était nécessaire de réaffirmer le droit des personnes déplacées à retrouver leurs maisons ou leurs précédentes résidences dans les territoires occupés par Israël. A cet égard, le Ghana demande une mise en oeuvre accélérée du mécanisme conclu entre Israël et l'OLP à propos du retour des personnes déplacées en 1967, conformément à l'article XII de la Déclaration de principe signée en 1993 à Washington. Le représentant a insisté pour que l'UNRWA continue à fournir une aide humanitaire aux personnes déplacées et a demandé que tous les Etats Membres, les organisations et individus, aident généreusement l'UNRWA et les autres organisations qui fournissent l'assistance aux personnes déplacées.

Le représentant a regretté tous les actes de terrorisme et a exhorté l'Autorité palestinienne et le Gouvernement israélien de joindre leurs efforts en vue de le combattre. Selon le représentant, la question de Palestine est au coeur du conflit au Moyen-Orient et est le baromètre des progrès réalisés dans toute la région. Le Ghana a exprimé l'espoir qu'en dépit des nombreux revers du processus de paix, le Gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne, sous les auspices des Etats Unis, feront tous les efforts pour reprendre les négociations. De l'avis du représentant, une paix juste et durable peut s'instaurer dans la région à condition que les négociations progressent. A cet égard, il appelle Israël et la Syrie à reprendre les pourparlers sur la base du principe "la terre contre la paix" et demande que des efforts soient accomplis pour remettre sur les rails les négociations israélo-libanaises basées sur la résolution 425 du Conseil de sécurité.

M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a estimé que l'examen de ce point revêt une importance particulière cette année du fait de l'état actuel du processus de paix qui se débat entre contradictions et régressions. Il n'échappe à personne que cette situation est confrontée par l'appui inconditionnel des Etats-Unies à Israël, en particulier au Conseil de sécurité où ils ne cachent pas leur détermination à imposer leur veto à toute condamnation des actes de leur allié stratégique au Moyen-Orient. Cet appui doit cesser et il faut exprimer une détermination claire à mettre fin à l'occupation de tous les territoires arabes et palestiniens et faire respecter la lettre et l'esprit

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des accords conclus. Pour cela il est important que les Nations Unies apportent un appui politique, légal et moral ferme à la cause du peuple palestinien et des peuples de tous les territoires arabes occupés ainsi qu'au processus de paix au Moyen-Orient. A cet égard l'Assemblée générale doit assurer une meilleure reconnaissance et participation aux débats de la Mission d'observation de Palestine auprès des Nations Unies. La question de Palestine est au centre du conflit au Moyen-Orient et pour qu'une paix juste et durable voit le jour, il faut qu'il y ait une volonté réelle de négocier. Cuba réaffirme le droit du peuple palestinien à avoir un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale et condamne les mesures visant à changer le statut juridique et la composition démographique de cette ville. Il demande la restitution de tous les territoires arabes occupés le respect et l'application au peuple palestinien et aux peuples de tous les territoires arabes occupés des principes et des normes du droit international humanitaire, notamment de la quatrième Convention de Genève.

M. NABIL A. ELARABY (Egypte), après avoir longuement évoqué la décision prise en 1948 par les Nations Unies, qui a scellé la partition de la Palestine en deux Etats, a regretté que cinquante ans après son adoption, celle-ci n'ait été que partiellement mise en oeuvre. Il a également rappelé que la communauté internationale a célébré le 22 novembre dernier le trentième anniversaire de l'adoption de la résolution 242 (1967) du Conseil de sécurité qui pose les principes de règlement du conflit au Moyen-Orient. Selon le représentant, un historique si long, montre à l'évidence le rôle essentiel joué par les Nations Unies en ce qui concerne cette question. Le représentant a déploré les nombreux reculs enregistrés par le processus de paix au cours de l'année écoulée, qui ont obligé les différents organes de l'ONU à examiner la question à plusieurs reprises.

M. Elaraby s'est déclaré préoccupé par les pratiques israéliennes qui visent à modifier la situation géographique et la composition démographique de Jérusalem, et ce en violation flagrante du droit international, notamment les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de la quatrième Convention de Genève. Depuis le mois de mai 1996, le climat de confiance lentement instauré a totalement disparu et les relations sont revenues au niveau connu durant de si longues années. Tant qu'Israël refusera de restituer les territoires occupés depuis 1967, aucune paix juste et durable ne pourra être instaurée dans la région. C'est pourquoi l'Egypte, déplorant la situation actuelle, a décidé de ne pas participer à la Conférence économique régionale, réunie le mois dernier. Elle réitère sa volonté d'éliminer toutes les armes de destruction massive dans la région. Israël doit adopter une attitude différente, une attitude qui prouve son attachement à la paix.

M. PARK SOO GIL (République de Corée) après avoir déploré la situation actuelle de blocage du processus de paix, a demandé aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre immédiatement leurs discussions dans un esprit ouvert sur les questions en suspens telles que les nouveaux redéploiements israéliens, la construction d'un aéroport à Gaza, le passage entre Gaza et la

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Cisjordanie ainsi que la question des colonies. Il s'est dit particulièrement inquiet de l'arrêt du processus de paix qui risque de devenir définitif sans des avancées prudentes et courageuses pour le relancer dans un avenir proche. A cet égard, il a fait observer que les relations israélo-arabes sont le type même d'un jeu d'interdépendance où chacun a intérêt à ce que l'autre progresse, et il a estimé que cet aspect pouvait être appliqué non seulement à la relation israélo-palestinienne, mais aussi aux volets syriens et libanais. A cet égard, la République de Corée pense que l'accroissement du commerce et de l'investissement peut contribuer à créer un environnement propice à la paix et à la sécurité. Convaincu que le développement et la paix sont les deux faces d'une même pièce, le Gouvernement coréen a alloué 15 millions de dollars à des projets de reconstruction pour le peuple palestinien. C'est également dans cet esprit que la République de Corée a participé à la Conférence de Doha le mois dernier, dont le thème était la création d'un nouveau partenariat pour le commerce et la croissance économique au-delà de l'an 2000. Par ailleurs, M. Park Soo Gil a estimé que même si les efforts de la communauté internationale peuvent aider à faire avancer la paix, il appartient avant tout aux parties concernées de prendre les mesures qui s'imposent pour réduire leurs différends et, à cet égard, il pense que Palestiniens et Israéliens ont démontré leur capacité de faire preuve de courage, de sagesse et de patience pour surmonter leurs difficultés. Il a lancé un appel aux parties pour qu'elles relancent le processus de paix et qu'elles appliquent les accords conclus afin d'établir une paix juste et durable au Moyen-Orient sur la base des résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité.

M. IBRAHIM SAID AL-ADOUFI (Yémen) a appelé de ses voeux l'instauration d'une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient afin de garantir l'élimination des facteurs de violence et d'asseoir les principes de la coexistence pacifique. Il a exprimé sa préoccupation concernant la politique d'Israël qui constitue une grave violation des accords passés et ne peut entraîner que le recul du processus de paix, voire le détruire. Nous insistons sur la nécessité d'établir un Etat indépendant palestinien, conformément aux principes établis lors de la Conférence de Madrid, a-t-il déclaré. Nous accueillons favorablement les accords qui mènent à une paix juste et globale. De plus, nous invitons au respect des résolutions du Conseil de sécurité. Israël doit respecter les bases du processus de paix qui ne peuvent être contournées car les intérêts en jeu sont importants, a-t-il déclaré. Nous accueillons favorablement les déclarations qui ont invité les parties à respecter sans délai leurs engagements.

Par ailleurs, le représentant a estimé que la région devrait être totalement exempte d'armes nucléaires. Israël devrait se soumettre aux inspections internationales de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Nous réaffirmons la nécessité du respect par Israël de la souveraineté du Liban, ainsi que la nécessité de donner une compensation à ce pays pour les destructions répétées du territoire libanais par Israël, a-t-il conclu.

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M. HISASHI OWADA (Japon) a adressé un appel pressant à tous les dirigeants concernés pour qu'ils reprennent le processus de paix. Pour sa part, le Japon a contribué activement à ce processus, sous différentes formes. Il est regrettable, qu'en dépit des importants efforts déployés par le Japon, mais également par les Etats-Unis et les membres de l'Union européenne, la situation soit demeurée inchangée, et se soit même dégradée. L'année 1997 qui avait suscité quelque espoir, se termine sur une grande déception. Le Japon réaffirme qu'Israël doit en vertu des obligations contenues dans l'Accord d'Oslo et l'Accord d'Hébron retirer ses troupes de la Rive occidentale. Il réitère cependant son opposition fondamentale à toutes les formes de terrorisme et particulièrement aux actes qui font peser une menace sur les négociations de paix. Le Japon est d'avis qu'il est essentiel que Palestiniens et Israéliens rétablissent un climat de confiance mutuelle en mettant en oeuvre de bonne foi les accords qu'ils ont conclus.

Le représentant a invité Israël et la République arabe syrienne à surmonter leurs différences et à relancer leurs négociations dans les plus brefs délais. Il a exhorté Israël et le Liban à respecter scrupuleusement le cessez-le-feu qu'ils ont signé en avril dernier. Le Japon est particulièrement préoccupé par les graves revers subis par le processus de paix initié à Madrid. Il participera activement aux efforts internationaux déployés pour soutenir le processus de paix au Moyen-Orient. Le Japon a eu l'occasion, au cours de l'année écoulée, de manifester à plusieurs reprises sa préoccupation en ce qui concerne la construction de colonies de peuplement sur la Rive occidentale, et ce notamment lors des visites effectuées au Japon, par le Ministre israélien des affaires étrangères, M. David Lévy, en février et par le Premier Ministre, M. Benjamin Netanyahou en août dernier. Le Japon estime que la promotion de la paix passe par une assistance économique conséquente au peuple palestinien. C'est pourquoi, il a décidé de lui accorder une nouvelle aide de 23,6 millions de dollars, portant ainsi le total des contributions qu'il a faites depuis plusieurs années, à 310 millions de dollars.

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