En cours au Siège de l'ONU

AG/731

LES MESURES ARBITRAIRES D'ISR'L A L'ENCONTRE DES PALESTINIENS SOULEVENT UNE DESAPPROBATION GENERALE A L'ASSEMBLEE GENERALE

2 décembre 1997


Communiqué de Presse
AG/731


LES MESURES ARBITRAIRES D'ISRAEL A L'ENCONTRE DES PALESTINIENS SOULEVENT UNE DESAPPROBATION GENERALE A L'ASSEMBLEE GENERALE

19971202 Cinq projets de résolution déposés concernant la question de Palestine

L'Assemblée générale a poursuivi et achevé cet après-midi, sous la présidence de M. Hennadiy Udovenko (Ukraine), l'examen du point 36 de son ordre du jour relatif à la question de Palestine.

Elle a entendu ce faisant les interventions des représentants des pays suivants : Sri Lanka, Tunisie, Ukraine, République-Unie de Tanzanie, Yémen, République arabe syrienne, Pakistan, République islamique d'Iran, Botswana et Gambie. L'observateur de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) a également pris la parole.

Les orateurs ont une nouvelle fois exhorté Israël à renoncer à ses pratiques arbitraires contre le peuple palestinien. Plusieurs intervenants ont déploré la poursuite de la construction de colonies de peuplement dans les territoires occupés et les mesures prises à l'encontre des Palestiniens résidents à Jérusalem, qui tendent à créer une situation de fait accompli hypothéquant les négociations futures. Ils ont estimé dans leur ensemble qu'une solution à la crise au Moyen-Orient passait par l'instauration d'une paix juste et durable reposant sur la reconnaissance des droits inaliénables des Palestiniens et le retrait d'Israël des territoires occupés, y compris de Jérusalem, du Sud Liban et du Golan syrien. Ils ont appelé les parties à relancer le processus de paix et à engager des négociations sur le statut final.

L'Assemblée générale était saisie de cinq projets de résolution. Au titre du premier projet relatif au programme de travail du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, l'Assemblée autoriserait le Comité à continuer d'oeuvrer sans réserve en faveur de l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, à apporter les aménagements qu'il jugera appropriés et nécessaires à son programme de travail en fonction de l'évolution de la situation, à mettre plus spécialement l'accent sur la nécessité de mobiliser aide et appui en faveur du peuple palestinien.

(à suivre 1a)

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L'Assemblée a également été saisie d'un projet de résolution relatif à la Division des droits des Palestiniens au Secrétariat aux termes duquel elle prierait le Secrétaire général de continuer à fournir à la Division les ressources dont elle a besoin et de veiller à ce que le Département de l'information et les autres services du Secrétariat continuent d'aider la Division à s'acquitter de ses tâches et à couvrir adéquatement les divers aspects de la question de Palestine.

Un autre projet de résolution porte sur le programme spécial d'information sur la question de Palestine au titre duquel l'Assemblée prierait le Bureau de la communication et de l'information, agissant en coopération et coordination étroite avec le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, de poursuivre, avec la souplesse nécessaire pour tenir compte, le cas échéant, des faits nouveaux intéressant la question de Palestine, son programme spécial d'information sur la question de Palestine, jusqu'à la fin de l'exercice biennal 1998-1999, en s'adressant plus spécialement à l'opinion publique en Europe et en Amérique du Nord.

Aux termes d'un projet relatif au règlement pacifique de la question de Palestine, l'Assemblée générale soulignerait la nécessité de s'engager à respecter le principe "Terre contre paix" et à appliquer les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, qui constituent la base du processus de paix au Moyen-Orient, et de mettre en oeuvre ponctuellement et scrupuleusement les accords auxquels sont parvenues les parties, notamment le redéploiement des forces israéliennes en Cisjordanie et le commencement des négociations sur le règlement final.

Enfin, l'Assemblée était saisie d'un projet de résolution sur la participation de la Palestine aux travaux de l'ONU, aux termes duquel elle déciderait de conférer à la Palestine les mêmes droits et privilèges que ceux dont jouissent les Etats Membres, à l'exception du droit de vote et de candidature, pour ce qui est de participer aux sessions et aux travaux de l'Assemblée générale et des conférences internationales convoquées sous les auspices de l'Assemblée ou d'autres organes de l'Organisation des Nations Unies, ainsi qu'aux conférences des Nations Unies.

L'Assemblée générale se prononcera sur ces projets de résolution et sur les projets d'amendement demain, mercredi 3 décembre, dans l'après-midi.

Au titre de cette question, l'Assemblée générale était saisie, outre les cinq projets de résolution, d'une lettre du Représentant permanent de la Namibie, datée du 1er décembre 1997, demandant que son pays devienne membre du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

L'Assemblée générale tiendra sa prochaine séance demain, mercredi 3 décembre à 10 heures. Au cours de cette séance, elle procèdera à l'élection du Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et entamera l'examen de situation au Moyen-Orient (point 37).

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Débat

M. DE SILVA (Sri Lanka) a indiqué que la signature du Protocole relatif au redéploiement à Hébron, en janvier 1997, a été l'un des événements les plus marquants de ces dernières années en ce qui concerne la question de Palestine. En effet, 80% de la ville a été transférée à l'Autorité palestinienne. Mais "les vents froids du désespoir se sont à nouveau mis à souffler" pour les Palestiniens, a précisé le représentant. La construction d'une nouvelle colonie de peuplement juive à Djabal Abou Ghounaym/Har Homa, au sud de Jérusalem-Est, a créé de nouvelles tensions et mis un frein au processus de paix sur lequel beaucoup d'espoirs étaient fondés. De l'avis du représentant, de tels événements malheureux auraient pu être évités si Israël avait tenu compte de la profonde préoccupation de la communauté internationale, comme il ressort des résolutions successives de l'Assemblée générale. Les mesures illégales prises unilatéralement par Israël violent tous les principes du droit international et dénotent l'absence de volonté de la part d'Israël d'honorer les accords conclus ainsi qu'une détermination à modifier le statut et le caractère démographique de Jérusalem. Le représentant a précisé que les membres de la communauté internationale sont d'accord sur le fait que le règlement pacifique de la question de Palestine est indispensable à l'instauration d'une paix durable au Moyen-Orient. Le représentant a rappelé qu'en 1948, les Nations Unies avaient créé l'Etat d'Israël et en ont délimité les frontières. L'autre partie du territoire sous mandat britannique est devenu l'Etat arabe en Palestine. Aussi, l'occupation de cette terre par Israël après la guerre de 1967 a été un acte illégal et la poursuite de cette occupation viole la Charte. De l'avis du représentant, les Nations Unies ont l'obligation morale de permettre aux Palestiniens de recouvrer leurs droits inaliénables. A cet égard, la délégation du Sri Lanka ne partage pas l'avis selon lequel les Nations Unies ne sont pas la meilleure tribune pour le règlement de ce différend. Le représentant a notamment reconnu l'importance du travail accompli par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple Palestinien en vue de sauvegarder et promouvoir ces droits. Il a également apprécié l'assistance humanitaire fournie par l'UNRWA pour venir en aide aux réfugiés palestiniens ainsi que l'assistance dans les domaines économique et social pour le renforcement du processus de paix.

Le Sri Lanka est d'avis que pour atteindre les objectifs du processus de paix, le Gouvernement israélien devrait adhérer aux principes fondamentaux énoncés dans les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et respecter le principe de l'échange de la terre contre la paix. Le Sri Lanka demande à toutes les parties concernées de réactiver le processus de paix dans l'intérêt de l'ensemble du Moyen-Orient. Le représentant a également exhorté tous les membres de l'Assemblée générale à prendre des décisions pour soulager les souffrances du peuple de Palestine.

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M. ALI HACHANI (Tunisie) a noté que le processus de paix est au point mort en raison des pratiques israéliennes en contradiction avec les résolutions des Nations Unies et les accords conclus. Israël n'est pas disposé à respecter le calendrier convenu et persiste dans ses mesures illégales telles que la construction de colonies de peuplement en dépit de la condamnation de la communauté internationale. Israël prouve encore une fois le peu de cas qu'il fait de la volonté de la communauté internationale et la défie de manière flagrante, notamment en créant une situation de fait accompli qui hypothèque les négociations sur le statut final, qui sape le processus de paix et suscite frustration et désillusion dans l'opinion publique arabe et internationale. Il est temps qu'Israël mette fin à ses atermoiements et à ses pratiques illégales de peuplement ainsi qu'aux mesures arbitraires d'imposition de blocus au peuple palestinien. Israël doit appliquer les accords conclus et engager les négociations sur le statut définitif. L'Assemblée générale a, à cet égard, une responsabilité historique envers le peuple palestinien et, l'ONU a un rôle vital à jouer dans l'assistance à apporter au peuple palestinien, notamment sur les plans sociaux et économiques. La Tunisie appelle donc la communauté internationale à agir pour faire pression sur Israël pour qu'il respecte ses engagements internationaux, qu'il applique les accords conclus, afin d'instaurer les conditions propices guarantissant les droits légaux du peuple palestinien, le retrait du Golan syrien et du Liban et l'instauration d'une paix juste et durable dans la région.

M. VOLODYMYR YEL CHENKO (Ukraine), a estimé qu'un règlement juste et global de la question de Palestine ne peut être réalisé que sur la base d'une mise en oeuvre totale par toutes les parties des accords conclus dans le cadre du processus de paix de Madrid et des résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967) et 338 (1973), ce qui implique le principe de la terre pour la paix. Durant toute cette année, le Proche-Orient a été témoin de nombreux actes de terrorisme et de violence qui ont fait de nombreuses victimes civiles des deux côtés et mis en péril la totalité du processus de négociation. L'Ukraine condamne fortement tous les actes de terrorisme, quelles que soient les personnes qui les commettent et quelles que soient leurs motivations. Nous reconnaissons que tout acte de terrorisme entraîne la nécessité de prendre les mesures qui s'imposent. En même temps, nous sommes enclins à penser que la vengeance ne saurait être le principe directeur dans la prise de telles décisions. Nous appelons donc toutes les parties à s'abstenir de toute action qui pourrait saper la fragile atmosphère de paix. Le règlement de la question de Palestine sera impossible sauf si elle est complétée par le développement économique des territoires sous autorité palestinienne ainsi que par une intégration rapide de ces territoires dans l'infrastructure économique de toute la région. L'assistance économique fournie par les donateurs de la communauté internationale au peuple palestinien reste indispensable. Les Nations Unies devraient prouver qu'elles ont suffisamment de pouvoir et d'autorité pour influencer le processus de paix, a-t-il conclu.

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M. DAUDI N. MWAKAWAGO (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que la question de Palestine est au coeur de la situation au Moyen-Orient. Une solution raisonnable et juste de la question ainsi que la restitution des droits légitimes nationaux du peuple palestinien sont les clefs de la paix, de la stabilité et du développement au Moyen-Orient. Le représentant a précisé que la voie vers la réalisation de cet objectif est encore longue et difficile. Toutefois, le représentant a reconnu que le Protocole d'Hébron entre l'OLP et le Gouvernement israélien concernant le retrait des forces israéliennes a été une étape positive en vue du règlement de la question. Aussi, c'est avec une très grande déception que nous avons constaté qu'Israël renie les engagements négociés et prend des mesures qui entravent gravement le processus de paix, a-t-il précisé. Le représentant a regretté que l'année 1997 qui a commencé par la signature du Protocole d'Hébron s'achève sur des progrès aussi minces. Le peuple palestinien a le droit inaliénable de vivre dans sa patrie en paix et en sécurité. La paix ne peut se fonder que sur la justice et non sur des mesures unilatérales prises par l'une des parties. Le représentant a demandé que l'Assemblée générale et la communauté internationale prennent les mesures nécessaires pour préserver la poursuite du processus de paix. A cet égard, Israël a une responsabilité particulière, a- t-il ajouté. Il incombe à la communauté internationale et aux coparrains du processus de paix de s'assurer qu'Israël se conforme à ses engagements. L'Assemblée ne peut et ne doit pas pardonner les actes qui nient les droits des Palestiniens et sapent le processus de paix. A cette fin, les résultats positifs du passé doivent être consolidés. Ce faisant, il n'y a ni perdants ni vainqueurs, car le processus de paix a un impact mondial.

M. IBRAHIM SAID AL-ADOUFI (Yémen) a observé que les Nations Unies ont adopté depuis un demi-siècle de nombreuses résolutions sur la question de Palestine, regrettant que la plupart d'entre elles n'aient jamais été mises en oeuvre. La particularité de l'examen aujourd'hui de la question de Palestine par l'Assemblée générale réside dans le fait qu'il intervient après la tenue cette année d'une session extraordinaire d'urgence suivie de plusieurs reprises qui ont été rendues nécessaires par la dégradation de la situation dans la région. Le processus de paix qui a été véritablement lancé par la signature de la Déclaration de principes, le 13 septembre 1993, à Washington, a été sapé par le refus d'Israël de s'acquitter des engagements auxquels il a souscrit. Le Yémen souhaite que le processus de paix reprenne dans les plus brefs délais et qu'il aboutisse à un règlement pacifique et durable.

L'ONU et la communauté internationale doivent continuer à aider l'Autorité palestinienne à surmonter ses difficultés économiques actuelles qui sont aggravées par l'intransigeance israélienne. Elles doivent également faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses pratiques arbitraires. De plus, la communauté internationale doit se déclarer favorable à la création d'institutions véritablement palestiniennes qui favoriseront l'instauration de la paix. De son côté, Israël doit mettre un terme à l'immigration des populations juives et à l'implantation de colonies de peuplement. Il importe que les recommandations faites lors des sessions extraordinaires d'urgence

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soient appliquées. Le représentant s'est félicité de ce que l'Union européenne, lors du Sommet de Florence, ait souhaité une reprise des négociations sur la base de l'Accord d'Oslo. Il a estimé que les Etats-Unis, en leur qualité de coparrain du processus de paix, doivent faire tout leur possible pour que les négociations reprennent et aboutissent.

M. KHALIL ABOU-HADID (République arabe syrienne) a souligné que les Nations Unies sont amenées une nouvelle fois à aborder la question de Palestine. La communauté internationale a eu à maintes reprises l'occasion de condamner la poursuite par Israël de la construction de colonies de peuplement. La communauté internationale ne peut, à l'évidence, reconnaître la légalité des récentes mesures prises par le Gouvernement israélien. Tous les Etats du monde se rendent compte du danger que représente pour la paix et la sécurité dans le monde la poursuite des plans expansionnistes de l'Etat hébreu. A l'occasion de la visite du Secrétaire d'Etat américain au Moyen- Orient, Israël n'a pas hésité à annoncer sa volonté d'annexer de nouvelles terres et de continuer à implanter des colonies. La paix ne pourra être instaurée dans la région qu'après la pleine restitution des territoires occupés à leurs propriétaires légitimes.

La République arabe syrienne rend hommage aux activités menées par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Elle a eu l'occasion de rappeler sa position sur la question de Palestine lors de la récente célébration de la Journée de solidarité avec le peuple palestinien. La République arabe syrienne est particulièrement préoccupée par la situation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, en raison notamment de la construction de plus d'une centaine de nouvelles colonies. Israël n'a de cesse de chasser la population arabe en confisquant ses pièces d'identité. "Ce n'est ni plus ni moins que de la purification ethnique", a déclaré le représentant. De même, Israël continue de contrôler les ressources en eau et d'essayer de légitimer son occupation du Golan arabe syrien. La communauté internationale doit donc s'efforcer d'amener Israël à modifier son comportement et l'inciter à respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies et les engagements qu'il a pris.

M. BURHANUL ISLAM (Pakistan) a exprimé sa ferme conviction qu'il n'y aura pas de paix durable au Moyen-Orient tant que ne sera pas réglé pacifiquement la question de Palestine. La reconnaissance des droits inaliénables du peuple palestinien et le retrait d'Israël des territoires palestiniens sont essentiels à tout progrès significatif du processus de paix. Israël doit repenser sa politique dont l'objectif consiste à changer la composition démographique, la structure institutionnelle et les statuts des territoires palestiniens et arabes. Les actions d'Israël pour altérer les statuts légaux et la composition démographique de Jérusalem sont inacceptables. Israël continue de construire de nouvelles colonies de peuplement dans le sud de Jérusalem-Est, au mépris des appels de la communauté internationale. Ces actions de provocation ont une fois de plus anéanti les espoirs que le processus de paix avait fait naître au début de l'exercice par le peuple palestinien de son droit à l'autodétermination au travers de l'établissement de ce territoire indépendant.

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Le soutien au juste combat du peuple palestinien pour ses droits inaliénable par le Pakistan est bien connu, a déclaré le représentant. Nous pensons que Al-Quds Al-Sharif, occupé depuis 1967, reste central à tout règlement global, et qu'il n'y a pas de possibilité de paix durable dans la région sans le retour de Al-Quds Al-Sharif et de tous les territoires occupés au peuple palestinien. La communauté internationale doit encourager les parties, et en particulier Israël, à mettre en oeuvre de bonne foi tous les accords de façon à éviter l'enlisement du processus de paix. Israël doit montrer son engagement en faveur d'un règlement juste, durable et global de la question de Palestine, qui assure la paix, la sécurité et la stabilité dans la région entière. a-t-il conclu.

M. MAJID TAKHT-RAVANCHI (République islamique d'Iran) a estimé que la question de Palestine, qui est au coeur de la crise au Moyen-Orient, représente le cas le plus persistant de mépris à l'égard du droit international et de violation systématique des droits humains fondamentaux des individus et des peuples. L'expansion des colonies, malgré les engagements pris par Israël et en violation de nombreuses résolutions des Nations Unies, illustre le fait que le régime israélien se considère au-dessus des lois internationales, qu'il ne respecte pas ses propres engagements et ne cherche qu'à consolider son occupation à travers des mutations géographiques et démographiques dans les territoires occupés. De nombreux rapports et documents de l'ONU décrivent abondamment les pratiques inhumaines systématiques de la puissance occupante. Pour trouver une solution juste au problème du Moyen-Orient, il faut s'attaquer à ses causes profondes. Il ne peut y avoir de solution au Moyen-Orient qu'à travers la réalisation totale des droits des Palestiniens, en particulier leur droit à l'autodétermination, le retour des réfugiés et la libération de tous les territoires occupés, y compris Jerusalem, le Sud Liban et le Golan syrien. La République islamique d'Iran a réaffirmé qu'elle recherchait la paix et la stabilité au Moyen- Orient, une paix juste et durable qui reposerait sur un consensus régional et résoudrait une fois pour toutes cette crise chronique.

M. LEGWAILA J. LEGWAILA (Botswana) a déclaré qu'il y a un temps où on ne pouvait penser à la question de Palestine sans la comparer à l'occupation illégale de la Namibie par l'apartheid de l'Afrique du Sud. Les Palestiniens restent une nation sans logis, une nation occupée, une nation qui connaît la mort et la misère. Une nation de réfugiés. Une nation qui cherche désespérément une identité collective dans un Etat qu'ils pourraient appeler leur fièrement. Le représentant a indiqué que les Accords d'Oslo et la Déclaration de principe signée à Washington en 1993 ont jeté les bases d'une paix et d'une justice pour le peuple palestinien. Toutefois, ces accords sont appliqués de façon partielle et sont constamment violés, a-t-il précisé. Israël continue de poursuivre sa politique illégale d'implantation de colonies de peuplement dans les territoires occupés qui ont provoqué, en réponse, des actes terroristes mortels contre des citoyens israéliens innocents. De l'avis du représentant, la communauté mondiale est convaincue que le peuple israélien et le peuple palestinien ont chacun le droit de revendiquer la Palestine en

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tant que patrimoine commun. En évoquant le cas de l'Afrique du Sud, le représentant a déclaré ne pas comprendre pourquoi le peuple d'Israël ne peut accepter le peuple palestinien en son sein. En outre, il a estimé que les Accords d'Oslo doivent être respectés par les deux parties. A cet égard, il a indiqué que les Accords d'Oslo peuvent protéger tant dans les territoires occupés qu'en Israël protéger contre les fanatiques qui sont prêts à tuer pour empêcher que le processus de paix ne se concrétise.

Le Botswana réaffirme que la construction de colonies juives dans les territoires occupés est une provocation et sape le processus de paix. Elle constitue une injure et empêche de faire face aux terroristes qui sont opposés au processus de paix, a-t-il conclu.

M. ABODULIE A. SALLAH (Gambie) a rendu hommage aux efforts déployés par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Le représentant a regretté que les recommandations, pourtant adoptées à une forte majorité lors des sessions extraordinaires d'urgence de l'Assemblée générale, soient restées lettres mortes. Il a condamné les déclarations péremptoires faites par le Gouvernement israélien et la poursuite de sa politique d'implantation de colonies de peuplement et de bouclage des territoires occupés. "Pendant combien de temps encore la communauté internationale va-t- elle accepter qu'Israël ne se conforme pas au droit international", s'est interrogé le représentant. La Gambie, pour sa part, continuera, dans la limite de ses possibilités, à aider le peuple palestinien à exercer ses droits inaliénables.

M. AHMET ENGIN ANSAY (Organisation de la conférence islamique) a déclaré que la processus de paix au Moyen-Orient, qui a été lancé il y a six ans, avait suscité à l'époque de grands espoirs. Cependant, depuis cette époque une série de violations par Israël des accords de paix avec les palestiniens intervenue après l'installation du gouvernement actuel en Israël. Les Palestiniens, de leur côté, ont naturellement continué à résister aux actes d'agression des autorités israéliennes. Ils ont aussi démontré une capacité remarquable à endosser les responsabilités de la construction d'une nation en dépit des obstacles que les autorités israéliennes ont placé sur leur chemin, en particulier en ce qui concerne leurs efforts de reconstruction et de développement.

L'Observateur a tenu à assurer le Commissaire général de l'Office des secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de la Palestine dans le Proche-Orient de son soutien continu et de sa coopération pour les tâches importantes que l'Agence s'est engagée à accomplir en dépit des ressources limitées et du manque de coopération d'Israël. La coopération internationale humanitaire et technique dont a besoin le peuple de Palestine reste entravée par l'attitude de non-coopération dont fait preuve Israël, qui continue à appliquer à la population palestinienne d'aujourd'hui les mêmes restrictions bureaucratiques qu'ils utilisaient lors de leurs années d'occupation

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militaire. En conclusion, l'Observateur a noté que dans le processus de paix en cours réside l'opportunité d'unifier tous les efforts pour atteindre la paix et la tranquillité en Palestine et dans l'ensemble de la région. Il appartient aux Membres de cette grande Organisation mondiale que dans le court laps de temps qui reste jusqu'à la fin du vingtième siècle, cette opportunité ne soit pas perdue.

Projets de résolution

L'Assemblée était saisie de cinq projets de résolution recommandés par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

Aux termes d'un premier projet de résolution relatif au Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/52/L.49), l'Assemblée générale ferait siennes les recommandations formulées par le Comité à la section VII de son rapport. Elle autoriserait le Comité à continuer d'oeuvrer sans réserve en faveur de l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, à apporter les aménagements qu'il jugera appropriés et nécessaires à son programme de travail, en fonction de l'évolution de la situation, à mettre plus spécialement l'accent sur la nécessité de mobiliser aide et appui en faveur du peuple palestinien. L'Assemblée générale prierait par ailleurs le Comité de continuer d'aider les organisations non gouvernementales qui contribuent à faire mieux connaître le dossier de la question de Palestine. Elle prierait en outre la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine et les autres organes de l'Organisation des Nations Unies qui s'occupent de la question de Palestine, de continuer à coopérer pleinement avec le Comité. L'Assemblée générale prierait également le Secrétaire général de communiquer le rapport du Comité à tous les organes compétents de l'Organisation qu'elle inviterait instamment à prendre les mesures nécessaires selon qu'il conviendra.

Aux termes d'un second projet de résolution relatif à la Division des droits des Palestiniens (A/52/L.50), l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à fournir à la Division des droits des Palestiniens les ressources dont elle a besoin, en particulier pour continuer de mettre au point son système de traitement électronique de l'information sur la question de Palestine. Elle prierait également le Secrétaire général de veiller à ce que le Département de l'information et les autres services du Secrétariat continuent d'aider la Division à s'acquitter de ses tâches et à couvrir adéquatement les divers aspects de la question de Palestine. L'Assemblée générale inviterait tous les gouvernements et organisations à aider dans leurs tâches, le Comité et la Division. Elle noterait avec satisfaction les mesures prises par les Etats Membres pour célébrer, chaque année, le 29 novembre, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.

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Aux termes du troisième projet de résolution relatif au Programme spécial d'information sur la question de Palestine du Département de l'information (A/52/L.51), l'Assemblée générale prierait le Département, agissant en coopération et coordination étroite avec le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, de poursuivre, avec la souplesse nécessaire pour tenir compte, le cas échéant, des nouveaux faits intéressant la question de Palestine, son programme spécial d'information jusqu'à la fin de l'exercice biennal 1998-1999, en s'adressant plus spécialement à l'opinion publique en Europe et en Amérique du Nord, et en particulier : de diffuser des informations sur toutes les activités du système des Nations Unies concernant la question de Palestine, y compris des rapports sur les travaux des organismes des Nations Unies concernés, de continuer à apporter une aide au peuple palestinien pour le développement des médias, en particulier pour renforcer le programme de formation de personnels de la radio et de la télévision palestinienne et de journalistes palestiniens, entrepris en 1995.

L'Assemblée générale était encore saisie d'un quatrième projet de résolution relatif au Règlement pacifique de la question de Palestine (A/52/L.52). Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale réaffirmerait la nécessité de parvenir à un règlement pacifique, sous tous ses aspects, de la question de Palestine, qui est au coeur du conflit israélo-arabe. Elle appuierait pleinement le processus de paix engagé à Madrid ainsi que la Déclaration de principe sur les arrangements intérimaires d'autonomie de 1993 et les accords d'application postérieurs, dont l'Accord intérimaire israélo- palestinien relatif à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, conclu en 1995, et formulerait l'espoir que ce processus conduira à l'instauration d'une paix globale, juste et durable, au Moyen-Orient.

L'Assemblée générale soulignerait la nécessité de s'engager à respecter le principe "Terre contre paix" et à appliquer les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité et de mettre en oeuvre ponctuellement et scrupuleusement les accords auxquels sont parvenues les parties, notamment le redéploiement des forces israéliennes en Cisjordanie et le commencement des négociations sur le statut final. Elle soulignerait la nécessité de respecter les principes ci-après : réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, retrait d'Israël du territoire palestinien occupé depuis 1967. L'Assemblée générale soulignerait également la nécessité de résoudre le problème des réfugiés palestiniens, conformément à sa résolution 194 (III) du 11 décembre 1948. Elle exhorterait les Etats Membres à accélérer la fourniture d'une aide économique et technique au peuple palestinien durant cette période critique.

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Enfin, l'Assemblée générale était saisie d'un cinquième projet de résolution sur la pleine participation de la Palestine aux travaux de l'Organisation des Nations Unies (A/52/L.53), aux termes duquel l'Assemblée générale déciderait de conférer à la Palestine les mêmes droits et privilèges que ceux dont jouissent les Etats Membres, à l'exception du droit de vote et de candidature, pour ce qui est de participer aux sessions et aux travaux de l'Assemblée générale et des conférences internationales convoquées sous les auspices de l'Assemblée ou d'autres organes de l'Organisation des Nations Unies, ainsi qu'aux conférences des Nations Unies. L'Assemblée générale autoriserait le Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies à appliquer les dispositions de la présente résolution et prierait le Secrétaire général d'agir promptement à cet égard.

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