QUATRIEME COMMISSION: LES DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN ET LE CARACTERE POLITIQUE DE LA QUESTION PALESTINIENNE SONT SOULIGNES
Communiqué de Presse
CPSD/147
QUATRIEME COMMISSION: LES DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN ET LE CARACTERE POLITIQUE DE LA QUESTION PALESTINIENNE SONT SOULIGNES
19971124 La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a achevé cet après-midi l'examen de la questions intitulée "Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)". L'ensemble des délégations a évoqué les souffrances de quelque 3,4 millions de réfugiés ainsi que les conditions socio-économiques difficiles dans lesquelles ils vivent. Certaines délégations ont attribué cet état de fait à la politique du Gouvernement israélien qui, à leurs yeux, est en contradiction avec les efforts déployés pour trouver une solution juste et durable à la situation dans la région. A la lumière de la diminution des programmes menés par l'Office à la suite de l'adoption de mesures d'austérité et de l'annonce de la réduction de certaines contributions, de nombreuses délégations ont souligné que la communauté internationale toute entière est responsable de la cause palestinienne. Certains participants ont lancé un appel aux pays donateurs pour que ceux-ci augmentent leurs contributions. D'autres ont réaffirmé la nature foncièrement politique de la question des réfugiés palestiniens. Dans ce contexte, nombreux sont ceux à avoir mentionné la résolution 194 adoptée le 11 décembre 1948 par l'Assemblée générale, qui affirme les droits inaliénables du peuple palestinien, et notamment le droit au retour. La question des réfugiés palestiniens est au coeur de la problématique que connaît la région et dans ce cadre, a indiqué une délégation, elle constitue bien un problème d'ordre politique et non pas humanitaire.Les délégations des pays suivants ont pris la parole: République arabe syrienne, Malte, Japon, Arabie Saoudite, Chine, Australie, Indonésie, Viet Nam, Tunisie, Norvège, Jamahiriya arabe libyenne, Colombie. Le Commissaire général de l'UNRWA a fait une déclaration.
La prochaine réunion de la Commission aura lieu mardi 25 novembre à partir de 10 heures. Elle entamera son débat général sur la question relative au Rapport du Comité chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits des Palestiniens et autre Arabes des territoires occupés.
Débat général
M. MEKDAD (République arabe syrienne) a indiqué que les souffrances de 4 millions de personnes perdurent sans qu'une quelconque lueur d'espoir apparaisse. La politique de judéisation menée par Israël se poursuit sans que les droits inaliénables du peuple palestinien soient reconnus. Le point 11 de la résolution 194 adoptée le 11 décembre 1948 par l'Assemblée générale réaffirme pourtant le droit au retour des réfugiés palestiniens. Le fait d'ignorer les menaces engendrées par cette situation est en contradiction avec les efforts déployés pour trouver une solution juste et durable au conflit au Moyen-Orient. En effet, a indiqué le représentant, le problème des réfugiés palestiniens entre dans le cadre général de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix. Il est évident que le Gouvernement israélien repousse non seulement le processus de paix mais tourne le dos à toutes les réalisations précédentes.
Mentionnant le rapport du Commissaire général de l'UNRWA, le représentant a rendu hommage à M. Peter Hansen pour ses efforts en vue d'améliorer la situation sociale et économique des réfugiés palestiniens. Le représentant a fait part de sa préoccupation quant au niveau des revenus des réfugiés qui a enregistré une baisse de 29 % depuis 4 ans. Le Gouvernement syrien en tant qu'Etat hôte a consenti de grands efforts pour alléger les souffrances du peuple palestinien. Ces moyens dépassent de loin ceux qui sont accordés par les contributeurs. Notre assistance a dépassé les 40 millions de dollars et se manifeste dans le domaine du logement, de l'éducation, de la gestion et de l'administration de l'UNRWA en Syrie. Néanmoins, a précisé le représentant, la responsabilité vis-à-vis de la cause palestinienne est du ressort de la communauté internationale. Aucune partie ne doit prendre en charge ces services conformément à la résolution 147 de 1949. Dans ce contexte, a indiqué le représentant, nous lançons un appel aux pays donateurs pour que ceux-ci augmentent leurs contributions. Aucune diminution des services de l'Office ne sera acceptée par la Syrie. Les programmes doivent être maintenus et il est nécessaire que l'Office ne fasse pas porter au réfugiés ou aux pays hôtes le poids du manque de ressources.
M. GEORGE SALIBA (Malte) a noté que pour des millions de personnes, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) continue à représenter l'espoir. Les services qu'il offre à plus de 3,4 millions de réfugiés palestiniens leur donnent non seulement les moyens de subsister mais s'attachent aussi à assurer leur participation sociale. Il est donc préoccupant que l'Office ait dû continuer à imposer des mesures d'austérité et à en introduire de nouvelles. Notant que le secteur de l'éducation continue à bénéficier du plus de ressources, il a regretté que plusieurs zones d'opération de ce secteur aient eu à souffrir du gel de l'embauche d'enseignants et de l'arrêt de la construction de nouvelles écoles entre autres. L'éducation, a-t-il estimé, demeure l'un des aspects cruciaux du bien-être des réfugiés palestiniens aussi bien qu'un investissement pour l'avenir. Par ailleurs les services offerts dans le secteur de la santé devraient garantir aux réfugiés un minimum de
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sécurité et de dignité. Le représentant a également noté que les programmes de secours et de services sociaux ont subi des revers et que beaucoup de réfugiés n'ont pu avoir accès à un abri digne d'eux. L'Office a continué à concentrer ses efforts sur les besoins des plus vulnérables et a offert des programmes aux handicapés et aux jeunes, ainsi que des programmes d'auto- assistance à l'intention des femmes.
Abordant la question du Programme de mise en oeuvre de la paix, il a noté que le Programme demeure une importante source d'investissements au niveau de l'infrastructure et du développement des ressources humaines en impliquant le peuple palestinien dans son exécution. Ce qui continue à caractériser l'Office est son niveau de coopération avec les gouvernements des pays hôtes et avec l'Autorité palestinienne. Cette coopération garantit en elle-même le renforcement de l'efficacité des programmes. Ces programmes, s'ils sont adaptés à la situation de la région, ont des chances d'avoir un impact plus positif sur la vie des réfugiés. Rappelant par ailleurs que le peuple de Malte est depuis longtemps solidaire du peuple palestinien et apporte depuis toujours son appui à l'UNRWA, il a indiqué que son pays continuerait de contribuer à l'oeuvre de l'Office.
M. MAKAHIRO KOHARA (Japon) a exprimé sa préoccupation devant la situation où se trouvent 3,4 millions de réfugiés palestiniens. Il a rendu hommage aux efforts déployés par l'UNRWA et ses 22 000 employés pour le travail essentiel qu'ils mènent dans le domaine de l'éducation et de la santé. Il a également fait part de sa gratitude aux pays hôtes et notamment la Syrie, la Jordanie et le Liban. Le développement économique est essentiel à l'amélioration des conditions de vie des réfugiés, a-t-il estimé. Ainsi, toute action ayant des effets négatifs sur les conditions socio-économiques de la population palestinienne doit être évitée. Abordant le déficit chronique de l'UNRWA et ses conséquences, le représentant a fait part de sa préoccupation quant aux soulèvements qui se sont produits dans les camps de réfugiés au Liban et notamment les grèves de la faim et autres formes de protestations. Par ailleurs, il a souhaité que dans le cadre des mesures de restructuration de l'Office, l'on prenne en considération le fait que de nombreux palestiniens employés par l'Office risquent de perdre leur emploi. Il a fait état également de la poussée démographique de la population palestinienne, de la hausse de l'inflation et de la réduction des contributions au Fonds général de l'Office. La confiance des contributeurs serait plus grande si l'Office expliquait clairement les raisons motivant l'allocation des ressources et accordait un rang de priorité à certains programmes. Le Japon reste fermement engagé dans le processus de paix comme en témoigne l'assistance qu'il prodigue aux Palestiniens et qui s'est traduite, depuis 1993, par l'allocation de 314 millions de dollars. Plus récemment, le Japon a répondu à l'appel lancé en faveur des Palestiniens des camps du Liban en accordant un million de dollars.
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M. AL-MUHANNA (Arabie saoudite) a remercié l'UNRWA de ses activités et des efforts qu'il a entrepris pour sauver les réfugiés palestiniens. Il a estimé que l'Office a aidé nombre d'entre eux grâce à ses programmes ordinaires et aux services qu'il offre dans le domaine de l'éducation, de la santé et des services sociaux. Nous constatons, a-t-il noté, que les réfugiés palestiniens dépendent entièrement de ces programmes. Il a par ailleurs approuvé les programmes destinés à engendrer des revenus qui permettent aux petites entreprises de faire des bénéfices. En ce qui concerne la situation financière grave dans laquelle se trouve l'Office et qui a entraîné une réduction des services offerts aux réfugiés, il a estimé que les pays occidentaux étaient à l'origine de cette situation. Ce sont donc les pays occidentaux qui doivent subvenir aux besoins des réfugiés. Constatant que les différents programmes avaient été touchés et qu'il en était résulté une crise grave, il a indiqué que l'Arabie saoudite s'était toujours intéressée au sort des réfugiés en leur offrant une aide financière.
Mme ZHANG QIYUE (Chine) s'est félicitée des liens de coopération entre l'UNRWA et l'Autorité palestinienne, ce qui témoigne de l'attachement de l'Office à la cause d'une paix juste et durable. Depuis le début de l'année, a-t-elle regretté, les tensions entre Israël et les Palestiniens se sont aggravées terriblement tandis que la solution au problème des réfugiés s'éloigne de plus en plus. Pour ce qui est de la situation financière de l'UNRWA, elle a mis en garde contre toute action qui aurait des incidences négatives sur les conditions de vie des réfugiés et entraverait la réalisation des programmes que mène l'UNRWA. Elle a appelé la communauté internationale à adopter une approche concertée pour trouver une solution financière au déficit chronique de l'Office. La Chine, a-t-elle souligné, éprouve une profonde sympathie pour la cause palestinienne et dans ce contexte, elle a décidé de verser une contribution à l'UNRWA.
Mme CAROLINE MILLAR (Australie) a reconnu le rôle crucial joué par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens. Le rapport rendu par le Commissaire général sur les activités de l'UNRWA du 1er juin 1996 au 30 juin 1997 met en lumière les contraintes, internes et externes, qui continuent d'affecter ses opérations. La précarité de la situation financière de l'UNRWA est une menace aux services fournis aux 3.4 millions de réfugiés palestiniens, a-t-elle déclaré, et il est fort probable que les difficultés financières subsisteront l'an prochain si les réformes de gestion ne sont pas strictement maintenues. La déléguée australienne a par ailleurs remercié le Commissaire général d'avoir trouvé de nouvelles aides financières et diminué les dépenses de l'UNRWA. A un moment où le processus de paix est gravement menacé, il est d'une importance vitale que l'UNRWA puisse apporter aide et assistance aux réfugiés palestiniens. C'est pourquoi l'Australie a maintenu sa participation au budget de l'UNRWA et que son aide totale a représenté l'équivalent de 7 millions de dollars australiens en 1996/97. Enfin, la représentante de l'Australie a appelé les parties en présence sur le terrain à la recherche d'une paix durable.
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M. AGUS SRIYONO (Indonésie) a déclaré que son pays garde l'espoir que, malgré les formidables obstacles qui restent à franchir, le peuple palestinien, avec les efforts fournis par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), sera capable de jouir d'un état permanent de paix, de stabilité et de développement dans sa terre d'origine.
L'Indonésie se félicite du travail accompli par l'UNRWA qui, malgré de sévères contraintes budgétaires, a apporté de substantielles améliorations aux conditions de vie des 3,4 millions de réfugiés recensés dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en République arabe syrienne. Les divers programmes mis en place par l'Agence dans les domaines de la santé, de l'éducation, des secours humanitaires et des services sociaux, ont énormément soulagé le sort de populations soumises à des décennies d'oppression et d'occupation. L'Indonésie est particulièrement reconnaissante des activité que mène l'UNRWA dans le cadre du Programme de mise en oeuvre de la paix.
Or la dégradation de la situation financière de l'UNRWA a atteint des proportions telles que le rapport présenté par son Commissaire général qualifie l'Agence de "techniquement en faillite" et incapable de remplir ses obligations courantes par manque de ressources. Les mesures d'austérité qui lui sont imposées, de l'ordre de 29 % de réduction sur les dépenses dévolues pour chaque réfugié, ont entraîné une réduction du niveau de vie dans les régions concernées de 36,1 % au cours des dernières années. L'Indonésie espère que, face au piétinement du processus de paix, les Etats Membres de l'ONU contribueront financièrement au fonctionnement de l'Agence en ce moment critique dans la vie des populations palestiniennes qui ont besoin plus que jamais de l'assistance de la communauté internationale. Le mandat de l'UNRWA doit être prolongé, a déclaré M. Sriyono, et ce jusqu'à ce que la question des réfugiés soit réglée de manière acceptable au cours des phases finales de négociations. La détérioration de la situation générale dans la région du Moyen-Orient est une source d'inquiétude, surtout quand, au lieu de bénéficier des fruits attendus du processus de paix, les populations des territoires occupés voient leur existence rendue plus difficile par les mesures imposées par Israël sous le prétexte fallacieux de mesures de sécurité.
M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam) a reconnu que la période considérée avait été une période très difficile pour l'UNRWA, ainsi qu'une période de transition. Il a félicité l'Office d'avoir pu continuer à offrir des services de base aux réfugiés palestiniens et d'avoir contribué à améliorer leur condition socio-économique, en leur assurant notamment des soins de santé et des services sociaux. Il a toutefois regretté les restrictions qui continuent d'être imposées aux activités de l'Office en Cisjordanie et dans la bande de Gaza du fait des mesures prises par les autorités israéliennes qui ont entraîné un sérieux effritement du processus de paix. Le redéploiement des forces israéliennes de la Cisjordanie, que réclamait l'Accord intérimaire, ne s'est pas fait. Les négociations sur le statut permanent ont été reportées et
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la sévérité de la crise financière affecte à tous les niveaux l'oeuvre de l'UNRWA. Le représentant a donc estimé qu'il était nécessaire de résoudre les problèmes financiers de l'Office et de trouver une solution immédiate, sans quoi le déficit pourrait avoir des conséquences critiques.
Notant que la question des réfugiés palestiniens ne pourra être réglée que lorsqu'on s'attaquera à la source du problème, il a regretté la crise qu'a connue l'application des accords auxquels on était déjà parvenu et le fait qu'il n'ait pas été possible de parvenir à une paix juste et durable dans la région. Indiquant la sympathie de son gouvernement pour la situation actuelle des Palestiniens, il a estimé qu'une solution politique doit aller de pair avec un développement socio-économique durable qui permettrait de mettre fin à la situation de personnes déplacées. Sa délégation, a-t-il noté, demande donc l'application immédiate de l'Accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza signé en septembre 1995, ainsi que de la Déclaration de principe sur les accords intérimaires d'autonomie signée en septembre 1993 entre l'Organisation de libération de la Palestine et Israël.
M. DOUDECH (Tunisie) a indiqué que l'aggravation de la situation dans la région résulte de la violation des engagements contractés par le Gouvernement israélien qui a conduit au gel du processus de paix et à l'élimination de la confiance entre les parties. Parmi les violations commises par le Gouvernement israélien, le représentant a cité le bouclage des territoires qui a contribué à l'aggravation de la situation économique et sociale des Palestiniens. Ces événements n'ont fait qu'augmenter l'intensité des problèmes dont souffre l'UNRWA depuis des années, a précisé le représentant. L'Office en effet ne peut pas assurer ses services de façon normale. Les difficultés découlant de la politique israélienne ne sont pas les seules dont souffre l'Office. Le déficit chronique de l'UNRWA, s'il perdure, menacera son existence même. Les mesures d'austérité ont entraîné une réduction du nombre des programmes mis en oeuvre pour les réfugiés. A la lumière de cette situation grave, nous constatons qu'une inquiétude ne cesse de croître, et la tendance à penser que l'on cherche à liquider l'Office se développe. Le rôle que joue la communauté internationale est indispensable si l'on veut sauver l'UNRWA de la faillite et instaurer la paix et la sécurité.
M. DAG WERNO HOLTER (Norvège) a souligné l'importance que son gouvernement attache au rôle inestimable de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui depuis de nombreuses années apporte une aide fort nécessaire aux réfugiés palestiniens. La Norvège a prouvé son engagement en comptant au nombre des principaux donateurs de l'Office. M. Holter a estimé que l'importance de l'UNRWA était loin d'avoir diminué depuis qu'avait débuté le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Répondant à l'appel lancé par l'Office, la Norvège a donc décidé de lui apporter un soutien accru. Rappelant en outre les graves conséquences de la difficile situation financière que connaît l'UNRWA, aussi bien au niveau des services assurés à la population de réfugiés qu'au niveau des conséquences politiques sur le processus de paix au Moyen-Orient, il a relevé l'importance pour la communauté
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des donateurs de maintenir ses efforts. Il a exprimé sa préoccupation devant le fait que certains donateurs importants envisagent une réduction de leur contribution. Il faut que les paroles de solidarité pour les réfugiés palestiniens se reflètent par des contributions.
Rappelant enfin l'appréciation de la Norvège pour les efforts menés par le Commissaire général de l'Office, qui cherche à rendre celui-ci plus efficace, il a espéré que ces efforts se poursuivraient. Le processus de paix au Moyen-Orient se trouve confronté à des difficultés qui ne pourront être résolues que par les parties concernées. La Norvège demeure toutefois convaincue que pour que ce processus aboutisse, il faut qu'il ait des conséquences positives sur le terrain et sur la vie de tous les jours de la population. La communauté internationale doit donc assortir son soutien au processus de paix d'une importante aide économique, au peuple palestinien en particulier. C'est dans ce contexte que l'UNRWA a un rôle essentiel à jouer.
M. BUNI (Jamahiriya arabe libyenne) a fait état de ses préoccupations quant aux restrictions financières dont souffre l'Office et les mesures prises par le Gouvernement israélien entravant le travail des fonctionnaires de l'Office. Il a souligné la responsabilité de la communauté internationale vis-à-vis de la question de Palestine qui doit se manifester à travers une assistance politique et financière. Le problème des réfugiés est d'ordre juridique ainsi que politique. En effet, a expliqué le représentant, il s'agit d'un peuple dont on a confisqué le territoire et les biens. Il ne s'agit pas d'un problème humanitaire et l'Office n'est qu'un moyen temporaire dans l'attente du recouvrement par le peuple palestinien de ses droits légitimes inaliénables. Abordant la situation des réfugiés à la frontière égypto-lybienne, il a expliqué que son pays n'a jamais demandé à un Palestinien de quitter le territoire libyen. Nous estimons avoir un devoir vis-à-vis du peuple palestinien et ceux qui ont quitté notre territoire sont partis de bon gré. Nous aurions souhaité cependant que l'UNRWA facilite le retour des réfugiés non seulement depuis la Libye mais depuis n'importe quel pays, a expliqué le représentant. Il a affirmé que l'établissement d'un état indépendant de Palestine avec Jérusalem pour capitale où Juifs et Arabes vivraient ensemble, est l'unique solution à ce drame.
M. PAEZ (Colombie) a exprimé la sympathie de son gouvernement pour le peuple palestinien. Il a indiqué que l'UNRWA a fait un travail essentiel qu'il nous incombe de reconnaître, car il donne aux réfugiés la possibilité de vivre dans la dignité. Il est impossible de rester indifférent devant la souffrance de ce peuple, a-t-il indiqué. Les donateurs ne doivent pas abandonner leur entreprise. Espérant par ailleurs que le processus de paix pourra aboutir, il a indiqué que son pays remerciait les pays qui ont accueilli des réfugiés palestiniens.
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M. PETER HANSEN (Commissaire général de l'UNRWA) a souligné que l'examen des réalisations de l'UNRWA devrait se faire dans la perspective de leur renforcement. Il a rappelé que les réfugiés, malgré les privations, constitue un des groupes les plus éduqués au monde. Ils jouissent d'un niveau de santé primaire trés élevé tandis que la jeunesse et les femmes jouent un rôle important. Nous pourrions faire plus, a-t-il dit, mais les réalisations de l'UNRWA sont menacées par le manque relatif de revenus par rapport à ses besoins. Certains pays ont diminué leurs contributions, mais nous n'avons pas été abandonnés par les donateurs, a-t-il estimé. Par ailleurs, le Commissaire général a établi un lien étroit entre la situation humanitaire et les éléments politiques inhérents à la situation. Pour des raisons humanitaires et politiques, la communauté internationale doit repenser son rôle. M. Hansen a rappelé, à ce propos, la tenue de la Conférence d'annonces de contributions en décembre prochain au Siège de l'Organisation.
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