En cours au Siège de l'ONU

CPSD/140

LES AVANTAGES DU DEPLOIEMENT RAPIDE ET DE LA DIPLOMATIE PREVENTIVE DANS LE CADRE DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SONT SOULIGNES

11 novembre 1997


Communiqué de Presse
CPSD/140


LES AVANTAGES DU DEPLOIEMENT RAPIDE ET DE LA DIPLOMATIE PREVENTIVE DANS LE CADRE DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SONT SOULIGNES

19971111 Réunie cet après-midi sous la présidence de M. Machivenyika Tobias Mapuranga, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi son débat général relatif à l'étude d'ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects. Les délégations, dans leur ensemble, ont fait valoir les avantages en terme d'efficacité qui pourraient découler des initiatives récentes prises dans le cadre de l'amélioration de la capacité de déploiement rapide des Nations Unies, et notamment la mise en place des accords relatifs aux forces et moyens en attente, la création de l'Etat-major de missions rapidement déployable ou encore le projet de création de la brigade multinationale d'intervention rapide des forces en attente lancé à l'initiative d'un groupe de petits Etats. Une délégation a demandé que ces propositions associent les pays en développement qui sont, soit bénéficiaires sur leur propre territoire des opérations de maintien de la paix, soit y participent. De nombreuses délégations ont également rappelé l'importance de l'action préventive par le biais d'opérations de diplomatie ou de déploiement préventifs qui permettrait une réduction des coûts inhérents à toute opération de maintien de la paix. Une délégation, déplorant que des divergences d'opinion aient freiné l'exploitation du plein potentiel de l'action préventive, a demandé un examen de ce concept en séance plénière de l'Assemblée générale.

Les délégations des pays suivants ont pris part au débat: Japon, Singapour, Fédération de Russie, Myanmar, République démocratique populaire lao, Mozambique, Jamaïque, Egypte, Burkina Faso, Haïti, Malaisie, République de Corée, Cuba, Koweit et Soudan.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu mercredi 12 novembre, à partir de 15 heures, pour poursuivre son débat général sur la question relative à l'étude d'ensemble des opérations de maintien de la paix.

Débat général

M. HISASHI OWADA (Japon) a noté que depuis la fin de la guerre froide nous avons été témoins d'une prolifération de conflits qui se déroulent pour la plupart à l'intérieur des Etats mais ont des répercussions à l'extérieur. Les opérations de maintien de la paix doivent donc de plus en plus jouer un rôle nouveau. Or, il y a eu, par contraste, un déclin de ces opérations et le nombre des effectifs a baissé. Le représentant a rappelé que ces deux dernières années aucune nouvelle opération n'a été lancée et qu'il appartient donc à la communauté internationale de mieux utiliser les forces de maintien de la paix et de faire en sorte qu'elles puissent être envoyées rapidement. Quand les conditions sont réunies, on ne devrait pas hésiter à envoyer une mission de maintien de la paix pour éviter l'afflux de réfugiés. Il est par ailleurs important d'examiner aussi l'assistance humanitaire qui est l'une des activités essentielles des Nations Unies. L'Organisation doit mettre au point une stratégie plus complète pour faire face à ces problèmes grâce à une coopération intégrée. Le représentant a annoncé qu'en janvier prochain, le Japon va réunir une Conférence sur la prévention des conflits, notamment en Afrique. Le Japon, a-t-il par ailleurs noté, accorde de l'importance au calendrier des opérations de maintien de la paix car il convient de les lancer au bon moment. En particulier, il s'est déclaré en faveur de la réduction du temps qui s'écoule entre le moment où le Conseil de sécurité décide d'une mission et celui où la mission est envoyée. A cet égard, il s'est félicité de l'idée de la création d'une brigade d'intervention rapide des forces en attente lancée par le Danemark.

En ce qui concerne la coopération régionale, le représentant a déclaré qu'elle joue un rôle de plus en plus important surtout lorsqu'il est en rapport avec les conflits qui se déroulent dans une région. La tendance à revitaliser le rôle des organisations régionales lui est apparue extrêmement louable mais il faudrait que ces organisations disposent d'un mandat clair, défini et précis. Grâce à une coopération bien organisée avec les Nations Unies, l'aide apportée par ces organisations pourra être plus efficace. Le représentant a enfin noté que l'aide aux réfugiés constitue une tâche à entreprendre d'urgence. C'est en effet une condition préalable au maintien de la paix. Il a aussi noté que la sécurité du personnel employé dans les opérations de maintien de la paix est extrêmement importante et il s'est prononcé en faveur de l'entrée en vigueur de la Convention concernant la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.

M. ONG SIEW GAY (Singapour) a réitéré le soutien de son pays aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies et a indiqué que son pays a participé aux opérations en Namibie, au Koweit, en Angola, au Cambodge, au Guatemala ainsi qu'à la mission spéciale en Afghanistan. Les activités de maintien de la paix sont devenus des éléments importants de l'activité des Nations Unies. Qu'on le veuille ou pas, l'image des Nations Unies dépendra largement du travail effectué par les troupes de maintien de la paix. A cet égard, il est indispensable que ces opérations bénéficient d'un mandat clair

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et d'objectifs réalisables. Par ailleurs, il est essentiel de renforcer les mécanismes de coordination entre les activités humanitaires et les opérations de maintien de la paix. En outre, a ajouté le représentant, les Nations Unies doivent être en mesure de déployer leurs troupes sur le terrain plus rapidement et d'établir une présence crédible avant que le conflit ne dégénère. A cet égard, le représentant s'est félicité que de plus en plus d'Etats, dans le cadre des accords relatifs aux forces et moyens en attente, mettent en place des unités qui pourront être déployés dès que le Conseil de sécurité aura autorisé une opération de maintien de la paix. Ce développement témoigne de la prise de conscience de plus en plus d'Etats de la nécessité d'améliorer la capacité de réaction rapide de l'Organisation. Le représentant a précisé qu'en mai dernier, Singapour a signé le Mémorandum relatif aux forces et moyens en attente.

Abordant le financement des opérations de maintien de la paix, le représentant a appelé au règlement des arriérés et contributions sans condition. Emprunter éternellement sur le compte du maintien de la paix afin de financer les dépenses qui devraient être prélevées sur le budget ordinaire de l'Organisation n'aidera en rien la cause du maintien de la paix aux Nations Unies. Le retard dans le remboursement des pays contributeurs de troupes, en particulier les pays en développement, pourrait avoir des conséquences négatives sur la bonne volonté des Etats Membres de contribuer aux futures opérations de maintien de la paix. Le représentant a conclu en indiquant que la leçon la plus importante à tirer des expériences passées est que la cause de la paix ne peut avancer que si les protagonistes sont réellement engagés en faveur du règlement des différends et veulent réellement coopérer avec l'ONU. A cet égard, les impératifs de financement doivent être sans cesse gardés à l'esprit, a souligné le représentant.

M. SERGEI LAVROV (Fédération de Russie) a indiqué que l'oeuvre de l'ONU en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales montre bien que les opérations de maintien de la paix continuent d'être l'un des instruments majeurs qui permettent de résoudre les crises et d'assurer la stabilité mondiale et régionale. M. Lavrov s'est déclaré en faveur d'une définition claire du mandat de ces opérations par le Conseil de sécurité. Il a rappelé qu'elles ne sont pas une fin en soi, mais un moyen important de parvenir à un accord politique en établissant un climat favorable à la médiation internationale et il a souhaité que cet aspect ressorte nettement de leur mandat. Les opérations de maintien de la paix devraient donc ne pas dépasser une certaine durée et devraient être progressivement réduites ou voir leur mandat transformé pour que leur mission soit une mission de réorganisation des structures. Le conflit récent dans l'ex-Yougoslavie a bien montré qu'il faut établir une nette distinction entre maintien de la paix et imposition de la paix. On peut s'inquiéter par ailleurs de la tendance à avoir de plus en plus recours à des mesures de coercition, ce au détriment de solutions diplomatiques. A cet égard, le représentant a fait valoir que le recours à ce genre de mesures ne devrait se faire qu'en dernier ressort. Il a également souhaité voir une meilleure coordination entre la planification et l'exécution des fonctions multiples attribuées aux opérations de maintien de

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la paix et l'oeuvre des organisations humanitaires dont les mandats ne sont pas toujours en rapport direct avec les buts et objectifs de ces opérations. Il a par ailleurs estimé que l'étude du concept de déploiement préventif s'imposait et s'est félicité des résultats positifs issus de l'expérience acquise en Macédoine. Il a également estimé que les opérations préventives devraient disposer d'un personnel d'observateurs militaires et d'une composante civile plutôt que militaire. D'autre part, l'expérience bosniaque peut servir d'exemple car elle a démontré que la police civile ne saurait voir ses fonctions mêlées aux tâches de la police militaire. M. Lavrov a noté que la Russie a toujours été en faveur d'améliorer l'interaction des Nations Unies avec les organisations régionales, conformément au Chapitre VIII de la Charte. Il faudrait à cet égard mettre en place des paramètres spécifiques de coopération et de division rationnelles des travaux liés au maintien de la paix. Cette interaction constitue pour la Russie un point extrêmement important, étant donné le renforcement de la coopération entre les Nations Unies et la Communauté d'Etats indépendants pour le règlement des conflits sur le territoire de la Communauté.

M. U TIN WINN (Myanmar) a estimé encourageante le fait que les opérations de maintien de la paix ont diminué. Myanmar continue à appuyer les opérations qui visent à faire cesser une agression perpétrée par un Etat dans la mesure où les buts et principes de la Charte des Nations Unies, en particulier le respect des principes de souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'indépendance politique des Etats et la non-intervention dans les affaires intérieures, sont respectés. Mais de telles opérations nécessitent le consentement des parties concernées et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense. Le représentant a par ailleurs exprimé sa préoccupation quant aux sérieuses contraintes financières que connaissent les opérations de maintien de la paix. Nous estimons que les Membres des Nations Unies doivent contribuer au coût du maintien de la paix conformément au barème des quotes-parts établi par la résolution 3101 de l'Assemblée générale. Myanmar, pour sa part, a toujours honoré ses engagements, a souligné le représentant. Abordant les efforts de revitalisation de l'Organisation, le représentant a estimé indispensable de renforcer la capacité des Nations Unies à planifier, gérer et mener des opérations de maintien de la paix. Il a également souligné l'importance des consultations entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat.

Le représentant a aussi appuyé le concept des forces et moyens en attente et a indiqué que son pays a répondu favorablement à la demande du Secrétaire général portant sur la mise à disposition de personnel et de matériel à ces forces. La mise en oeuvre efficace des accords relatifs aux forces et moyens en attente contribuera de façon significative à l'amélioration de la capacité de réaction rapide de l'Organisation dans le cadre de situations d'urgence. Le représentant a également accueilli favorablement l'initiative lancée par un groupe de petits pays visant à créer une brigade multinationale d'intervention rapide des forces en attente. Une telle brigade permettra à l'Organisation d'intervenir avant qu'une crise ne

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dégénère en conflit. Pour ce qui est du Comité spécial, le représentant a appuyé l'élargissement de sa composition et a précisé qu'il est l'organe approprié pour discuter des différents concepts du maintien de la paix. Par ailleurs, traçant un lien entre paix et développement et faisant valoir le caractère interne des conflits, le représentant a accueilli favorablement la coopération croissante entre les organisations régionales et les Nations Unies. Les organisations régionales, a-t-il précisé, ont un rôle à jouer dans la résolution des conflits. Le représentant a également soutenu l'intégration des composantes humanitaires et de développement dans le cadre des efforts de maintien de la paix.

M. KINGMANO PHOMMAHAXAY (République démocratique populaire lao) a estimé que si l'Organisation souhaite renforcer son rôle de maintien de la paix et de la sécurité internationales, il faudra que la communauté internationale unisse ses efforts et fasse comprendre que les opérations de maintien de la paix constituent un instrument efficace dans le règlement des conflits internationaux. Il s'est donc déclaré en faveur d'un examen approfondi de cette question qui tirerait les enseignements des échecs et des succès et analyserait les mécanismes en place. Tout en notant que les opérations de maintien de la paix continuent de jouer un rôle important en empêchant l'escalade des conflits et en créant les conditions de leur règlement pacifique, il a estimé que ces opérations ne devraient pas être la méthode préférée pour les endiguer. M. Phommahaxay a par ailleurs noté qu'il était essentiel de continuer à respecter les principes importants du consentement des parties, de l'impartialité et du non-usage de la force, sauf en cas de légitime défense, aussi bien que de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, pour que réussissent les opérations de maintien de la paix. Il faut par ailleurs que ces opérations soient assorties d'un mandat et d'objectifs bien définis.

Abordant par ailleurs la question de la crise financière que connaît actuellement l'Organisation, le représentant a estimé nécessaire que tous les Etats Membres, aussi bien développés qu'en développement, honorent leurs engagements et s'acquittent de leurs contributions intégralement et ponctuellement selon le barème des quotes-parts. La situation à cet égard compromet la poursuite des opérations de maintien de la paix. En ce qui concerne les missions de déploiement rapide, le représentant a souhaité que sa délégation dispose d'informations régulières sur la question puisque le plan d'application de ces missions comporte de nombreux aspects importants, en rapport avec leurs fonctions et leur financement, entre autres. Il a également estimé que le système d'agencement des forces et moyens en attente pourrait, s'il est élargi et précisé, permettre d'améliorer l'efficacité et la capacité de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix.

M. EDUARDO ZAQUEU (Mozambique) a souligné les vertus de l'action préventive à travers la diplomatie et le déploiement préventifs qui peuvent empêcher qu'une crise ne dégénère. A cet égard, il a indiqué le soutien de son pays aux efforts déployés pour promouvoir les accords relatifs aux forces et moyens en attente. Pour garantir le succès de toute opération, il est

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indispensable qu'elle soit dotée d'un mandat clair et réaliste, et de ressources nécessaires. Il est également essentiel de s'assurer la coopération des différents départements de l'Organisation et des différentes composantes des missions sur le terrain, y compris l'aide humanitaire. Par ailleurs, les sphères d'influence respectives du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale doivent être respectées conformément aux principes et buts pertinents de la Charte des Nations Unies.

Le représentant a rappelé les principes de base qui doivent guider les opérations de maintien de la paix et notamment le respect des principes d'impartialité, de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un pays, de l'indépendance politique des Etats ou du non-recours à la force sauf en cas de légitime défense. Il a également insisté sur la bonne volonté des parties, nécessaire au succès de toute opération. Au Mozambique, notre expérience montre que l'établissement de la paix dépend en grande partie de cette volonté. Dans ce contexte, les parties doivent mettre de coté leur différends pour travailler au bien-être de leur peuple. La consolidation de la paix et de la démocratie doit refléter la volonté commune de vivre et de travailler ensemble, en harmonie, dans le respect mutuel et la tolérance. C'est ainsi qu'une véritable culture de la paix pourra s'ériger, a conclu le représentant.

MME HILLARY WILLIAMS (Jamaïque), rappelant que cette année la Jamaïque a pour la première fois participé à la session du Comité spécial des opérations de maintien de la paix en tant que membre, s'est félicitée de l'élargissement du Comité qui permettra à de plus nombreuses voix de se faire entendre. Elle s'est déclarée entièrement en faveur de la recommandation du Comité tendant à uniformiser les indemnités payées en cas de décès ou d'invalidité, alors que ces dernières était antérieurement fonction de la nationalité des contingents. Elle s'est également réjouie de l'intention exprimée par le Secrétaire général de réduire progressivement le personnel fourni à titre gratuit. Abordant par ailleurs la proposition de mise en place d'un quartier général pour les missions de déploiement rapide au sein du Secrétariat, elle a estimé que conformément au respect du principe de transparence, toute mesure visant à améliorer les capacités de maintien de la paix de l'Organisation devrait être présentée au Comité pour examen, puisqu'il a pour mandat d'étudier tous les aspects de ces capacités. Puisque la mise en place de ce système est lié à un effort de réduction du temps de déploiement, la Jamaïque est également d'accord avec les recommandations similaires que l'Assemblée générale avait approuvées en 1995 dans sa résolution 50/30. Mme Williams a par ailleurs noté que son pays est d'avis que, s'agissant de l'amélioration de la capacité de déploiement rapide, la priorité fondamentale doit résider dans la meilleure utilisation du système d'arrangement des forces et moyens en attente, en vigueur. Ce mécanisme, a-t-elle déclaré, est absolument nécessaire ; en effet s'il avait été en vigueur au Congo-Brazzaville récemment, on peut concevoir que la république du Congo aurait connu moins d'instabilité. Par ailleurs elle s'est inquiétée du concept de brigade d'intervention rapide des forces en

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attente et a estimé qu'il ne faudrait pas qu'une initiative de ce genre porte atteinte à la capacité des Etats Membres de fournir des contingents pour les opérations de maintien de la paix. Elle a également regretté le fait que les Etats Membres n'aient pu se mettre d'accord sur la question de la diplomatie préventive pour le maintien de la paix.

M. HOSSAM ZAKI (Egypte) a noté avec préoccupation la tendance croissante visant à ne pas lancer d'opérations de maintien de la paix malgré l'existence de circonstances qui justifieraient de telles opérations. Nous sommes conscients des implications financières de toute opération mais il est d'égale importance que la démarche du Conseil s'inspire du rôle qui lui a été confié par la Charte des Nations Unies, et non pas de critères financiers ou de manque de volonté politique. Par ailleurs, le représentant a associé la capacité de réaction rapide des Nations Unies aux actions de diplomatie préventive. L'Egypte est favorable aux initiatives de cette nature dans la mesure où elles ont des objectifs clairs. En outre, l'Egypte espère que le mécanisme de consultations entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes s'améliorera de façon qualitative. Le représentant a par ailleurs évoqué la persistance de la crise financière et ses effets sur le budget du maintien de la paix. Il a insisté sur la nécessité pour tous les Etats de s'acquitter de leur obligations sans conditions et a souligné que le paiement des contributions mises en recouvrement n'est pas une option. Il s'est par ailleurs félicité de l'adoption d'un barème d'indemnisation standard. Il a également pris note de la réforme de l'Organisation dans le domaine du maintien de la paix et notamment de la réduction du personnel détaché.

M. AMADOU TRAORE (Burkina Faso) a appuyé la recommandation du Comité spécial tendant à ce que pendant la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale, une séance commémorative soit consacrée à un hommage à ceux qui ont participé aux opérations de maintien de la paix. Le représentant s'est félicité de la nomination du même Représentant spécial pour l'Organisation des Nations Unies et pour l'Organisation de l'unité africaine dans la région des Grands Lacs. L'OUA, par la mise en place d'un mécanisme pour la prévention des conflits en Afrique, démontre la volonté de l'Afrique de régler en priorité ses propres problèmes. A coté de l'OUA, les organisations régionales et sous-régionales lancent également des initiatives en matière de prévention et de règlement des conflits. Le représentant a cité à cet égard les initiatives lancées par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest et les projets de l'Accord de non-agression et d'assistance en matière de défense (ANAD). Nous souhaitons qu'un véritable rapprochement s'opère entre les organisations régionales et les Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix, a dit le représentant qui a, par ailleurs, réitéré l'importance de respecter les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un pays, de souveraineté, de non-recours à la force sauf en cas de légitime défense, et de l'indépendance politique des pays.

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La fin de la guerre froide avait fait naître l'espoir que le moment était venu où la communauté internationale allait focaliser sa réflexion et son action sur les questions de développement. Hélas, cet espoir a été de très courte durée, a regretté le représentant. Bien au contraire, l'aide publique au développement a sensiblement diminué, tandis que les tensions et les crises se sont aggravées. A cet égard, le Burkina Faso est d'avis que la première variable à prendre en compte dans la prévention des conflits est l'élément "développement". Les Nations Unies et la communauté internationale ont souvent déboursé des millions de dollars pour stabiliser des situations de conflits sans y parvenir en raison de la non-prise en compte du facteur développement. Pour ce qui est du concept de prévention des conflits, le représentant a fait valoir les avantages de l'éducation scolaire, extra- scolaire ou informelle. Une éducation qui prendrait ses racines dans la compréhension et le pardon peut servir la cause de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il estimé. Par ailleurs, le représentant a indiqué que là où la conciliation, la médiation et l'arbitrage ont échoué, il se pourrait que le règlement juridique réussisse. Il serait peut-être nécessaire de réfléchir au rôle que pourrait jouer la Cour internationale de Justice en matière de diplomatie préventive, a-t-il suggéré.

M. BERTRAND FILS-AIME (Haïti) s'est félicité des efforts que déploie le Comité des opérations de maintien de la paix pour répondre aux exigences de plus en plus pressantes et complexes des situations de conflits. Il a noté à cet égard que sa délégation est favorable à la "mise en place des structures appropriées" qui permettra un déploiement plus rapide et plus efficace. Même si nous sommes les produits de l'histoire, ce qui peut expliquer l'éclatement de certaines sociétés comme en Somalie ou au Rwanda, nous avons le pouvoir et le devoir de changer le cours de l'histoire. C'est ainsi que les Nations Unies ne sauraient rester impassibles quand la paix et la sécurité internationales se trouvent menacées. M. Fils-Aimé a cité à cet égard l'organe de l'OUA chargé de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits et rappelé l'engagement des représentants spéciaux du Secrétaire général en Haïti pour leur contribution à la cause haïtienne. C'est la communauté internationale, a-t-il noté, qui a embrassé la lutte des Haïtiens pour le rétablissement d'un Etat de droit et c'est la présence physique du personnel des Nations Unies sur le terrain qui a favorisé l'éclosion des activités politiques, économiques et sociales du gouvernement. Le représentant s'est donc déclaré en faveur de ce genre d'activités à condition qu'elles se fassent dans le strict respect des buts et des principes de la Charte. Il a également engagé les Nations Unies à raffermir la coopération au profit des Etats Membres à travers leurs programmes d'assistance économique et sociale. En effet si les Nations Unies ne disposaient que de plans à court terme pour améliorer le sort des populations, on serait en droit de s'interroger sur l'intérêt des opérations de maintien de la paix. Il a donc mentionné l'initiative "Haïti 2012", parrainée par le PNUD, et dans le cadre de laquelle 250 participants devront définir une trentaine d'objectifs à atteindre en quinze ans dans les domaines économique, social et institutionnel.

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M. HASMY AGAM (Malaisie) a déclaré qu'en dépit des revers infligés à l'Organisation, les opérations de maintien de la paix restent un outil indispensable au maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le respect scrupuleux des principes et buts de la Charte, notamment ceux de l'intégrité territoriale et de la souveraineté, est tout autant essentiel a insisté le représentant. A la lumière des leçons du passé, la communauté internationale a développé une compréhension de l'utilité et des limites des opérations de maintien de la paix. Nous sommes maintenant plus conscients des risques encourus quand une mission ne bénéficie pas de mandat clair et de financement adéquat. Le représentant a précisé que les mandats devaient contenir des mesures permettant de jauger les progrès réalisés. Le maintien de la paix constitue un objectif parmi tant d'autres adoptés par l'Organisation dans le domaine de la résolution des conflits. La prévention des conflits, à travers des actions de diplomatie préventive, devrait être entreprise par l'Organisation de façon prioritaire dans la mesure où l'action préventive contribuera à la réduction des coûts inhérents aux opérations de maintien de la paix, a souligné le représentant. Il a regretté que des points de vue divergents n'aient pas permis d'exploiter le plein potentiel de ce concept qui mérite d'être clarifié et débattu en séance plénière de l'Assemblée générale.

Préoccupé par la situation financière de l'Organisation et la tendance visant à emprunter de façon continue sur le compte du maintien de la paix, le représentant a fait valoir les conséquences négatives de cette pratique sur le remboursement des pays contributeurs de troupes, en particulier des pays en voie de développement, et sur le futur des opérations de maintien de la paix. Préoccupé également par le recrutement des officiers détachés gratuitement par leurs gouvernements, le représentant a appelé à la réduction de cette pratique qui ne fait que creuser le déséquilibre existant entre le personnel des pays en développement et ceux issus des pays développés. Pour ce qui est de la capacité de réaction rapide de l'Organisation, il a indiqué le soutien de son pays aux accords relatifs aux forces et moyens en attente. La Malaisie est convaincue que ce système est un facteur essentiel d'une meilleure efficacité et d'un déploiement plus rapide des troupes, et c'est la raison pour laquelle la Malaisie a été un des premiers pays à signer le Mémorandum d'accord sur cette question. Nous avons néanmoins noté d'autres initiatives de la part de certains pays en vue de créer leur propre unité de réserve. Nous ne nions pas que ces initiatives amélioreront la capacité de réaction rapide des Nations Unies, mais il serait souhaitable que le Comité spéciale en soit saisi pour examen. Il est essentiel que toute discussion à ce sujet associe les pays en voie de développement qui sont, soit bénéficiaires des missions sur le terrain, soit contributeurs de troupes. Le représentant a conclu en appelant à plus de transparence pour ce qui est des achats et à une égalité de traitement des pays en voie de développement pour l'adjudication des marchés.

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M. SOO GIL PARK (République de Corée) a estimé qu'il fallait chercher à améliorer l'efficacité des opérations de maintien de la paix. Etant donné le nombre croissant de conflits à l'intérieur des Etats, ces opérations devront être en mesure de faire face à des exigences plus grandes. Il faut que les opérations de maintien de la paix s'occupent également de l'aide humanitaire et de la protection des réfugiés dans les situations de conflits. Par ailleurs, en mai dernier, pendant qu'elle présidait le Conseil de sécurité, la République de Corée a organisé un débat sur la question de l'aide humanitaire à l'issue duquel le Conseil a adopté une déclaration de son président. Le représentant a également noté l'importance du déploiement rapide et a estimé qu'il faudrait sans plus tarder mettre sur pied un état-major pour les missions de déploiement rapide, au sein de laquelle il devrait y avoir une répartition géographique équitable. En ce qui concerne le système d'arrangement des forces et moyen en attente, il a indiqué que son pays a déjà assigné 800 membres du personnel militaire pour qu'ils y participent. Il s'est également félicité de la mise en place de la brigade multinationale d'intervention rapide des forces en attente (BIRFA) qu'il a considérée importante pour la capacité de réaction rapide des Nations Unies. Une fois que cette brigade deviendra opérationnelle, elle servira de complément précieux au système d'arrangement des forces et moyens en attente. Rappelant par ailleurs que les opérations de maintien de la paix de l'ONU ont joué un rôle important depuis la création de l'Organisation pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, le représentant a indiqué que ce rôle demeure essentiel.

M. NUNEZ MOSQUERA (Cuba) a indiqué que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies ont joué un rôle historique, mais elles ne peuvent pas être considérées comme un substitut au règlement pacifique des différends. Elles doivent être invoquées en dernier recours et elles doivent respecter et s'appuyer sur le consentement des Etats, les principes d'impartialité et du non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense. Il faut établir des objectifs réalistes et Cuba rejette l'établissement d'opérations de maintien de la paix et l'inclusion dans leur mandat, de tâches qui incombent ou relèvent de la compétence interne des Etats, comme la surveillance électorale ou la surveillance des droits de l'homme. Pour ce qui est du recrutement au sein du Département des opérations de maintien de la paix, le représentant a demandé la mise en oeuvre le plus rapidement possible de la résolution demandant le retrait des officiers prêtés. Cela a pour résultat négatif de créer un déséquilibre au détriment de la représentation des pays en développement.

Se déclarant préoccupé par les retards de paiement des contributions, en particulier de la part du plus grand contributeur de l'Organisation, il a indiqué son désaccord quant à la pratique visant à emprunter sur le budget du maintien de la paix. Il a par ailleurs soutenu le système des forces en attente qu'il a qualifié de tremplin, qui permettra de racourcir le délai entre le moment où le Conseil autorise le déploiement d'une mission et le déploiement effectif sur le terrain. Il a appelé néanmoins à un examen de toutes les modalités de ces accords. Pour ce qui est de la réforme du

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Département des opérations de maintien de la paix, il a exprimé ses réserves quant au transfert des activités humanitaires à ce Département et a appelé à un examen de fond avant l'adoption de toute décision définitive. En conclusion, le représentant a exprimé sa satisfaction quant à l'élargissement de la composition du Comité spécial et a rappelé le soutien de son pays à un Comité à composition non limitée, comme gage de l'importance de la tâche qui lui a été confiée.

M. AL ADGHAM (Koweït) a noté que les opérations de maintien de la paix remplissent un rôle vital pour ce qui est de désamorcer les conflits, aussi bien que pour l'acheminement de l'aide humanitaire , la surveillance des droits de l'homme et l'aide aux efforts de reconstruction. Le représentant a noté une réduction des efforts de la part des Etats dans le cadre du maintien de la paix, mais il a noté que les Etats doivent s'engager à verser leurs contributions en temps utile et selon les barèmes établis. Il a par ailleurs appelé au renforcement et à la consolidation du rôle de l'ONU dans le domaine de la diplomatie préventive. Abordant la capacité de déploiement rapide des Nations Unies, il a indiqué le soutien de son pays aux accords relatifs aux forces et moyens en attente. Depuis 1991, le Koweït accueille sur son territoire la Mission d'observation des nations Unies pour l'Iraq et le Koweït, mise sur pied au lendemain de la guerre. A la lumière des événements récents, le représentant a attiré l'attention sur l'importance de la MONUIK. Pour ce qui est de la situation financière des Nations Unies, le représentant a indiqué que son pays a toujours rempli ses engagements financiers en payant sa contribution à la MONUIK. Au delà de cette contribution, le Koweït a fourni des services administratifs et militaires pour assurer le mandat de la Mission. D'autre part, la consultation et le dialogue continus ont permis d'établir des contacts réguliers avec la MONUIK.

M. ERWA (Soudan) a observé que, malgré certains défauts, les opérations de maintien de la paix ont prouvé leur utilité quand elles bénéficient de l'assentiment des parties et quand elles ne reposent pas sur des considérations politiques. Il convient également de faire la distinction entre les opérations de maintien de la paix et les actions connexes, y compris les activités humanitaires, ainsi que les opérations d'imposition de la paix. Le représentant a souligné l'importance de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales telles que l'OUA qui dispose d'un mécanisme de prévention des conflits en Afrique. Se félicitant par ailleurs de la composante de police civile au sein des opérations de maintien de la paix, il a demandé que des activités de formation supplémentaires soient organisées.

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