AG/705

LE PRESIDENT DU MOZAMBIQUE PRONE LA CULTURE DE LA PAIX COMME MOYEN DE PALLIER LES DIFFICULTES ECONOMIQUES ET DE DEVELOPPEMENT

22 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/705


LE PRESIDENT DU MOZAMBIQUE PRONE LA CULTURE DE LA PAIX COMME MOYEN DE PALLIER LES DIFFICULTES ECONOMIQUES ET DE DEVELOPPEMENT

19971022 L'Assemblée générale adopte des résolutions sur la coopération de l'ONU avec le SELA, l'OCI et la Ligue arabe et octroie le statut d'observateur à la Communauté andine

L'Assemblée générale a entendu ce matin une allocution du Président de la République du Mozambique, M. Joaquin Alberto Chissano, qui a notamment indiqué que son pays s'efforce, en dépit de nombreuses difficultés, de relancer son économie. Pour le Président, seuls des liens étroits entre la démocratie, le renforcement du développement durable et une culture de la paix peuvent pallier ces difficultés. Dans cet esprit, le Président du Mozambique s'est félicité des initiatives prises par la Communauté de développement en Afrique australe et de l'adhésion à la Communauté des Seychelles et de la République démocratique du Congo.

L'Assemblée, au titre de l'examen de la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et le Système économique latino-américain (SELA), a adopté sans vote une résolution présentée par le représentant du Pérou. Aux termes de cette résolution, l'Assemblée invite instamment la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) à continuer d'étendre et d'intensifier la coordination et l'entraide avec le SELA. Elle invite instamment le PNUD à reconduire et étendre sa coopération financière et technique avec les programmes que mènent le SELA et les institutions spécialisées, fonds et autres organismes et programmes de l'ONU, à poursuivre et accroître leur participation et leur appui aux activités du SELA.

Pour examiner cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général.

Les représentants du Venezuela, de l'Argentine, du Suriname (au nom de la Communauté des Caraïbes), de la Roumanie et du Luxembourg (au nom de l'Union européenne) ont fait une déclaration. L'observateur du SELA est également intervenu.

(à suivre -1a)

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L'Assemblée générale a ensuite examiné le point relatif à la coopération entre l'ONU et l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) et a, dans ce cadre, adopté sans vote une résolution présentée par le représentant de l'Indonésie. Aux termes du texte adopté, l'Assemblée générale prie l'ONU et l'OCI de continuer à coopérer à la recherche commune de solutions à des problèmes mondiaux. Elle encourage les institutions spécialisées des Nations Unies à coopérer toujours plus étroitement avec l'OCI, notamment en négociant des accords de coopération.

Pour l'examen de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général. L'observateur de l'OCI a fait une déclaration.

L'Assemblée a également adopté sans vote une résolution relative à la coopération entre l'ONU et la Ligue des Etats arabes, dont le projet a été présenté par le représentant du Yémen. Par cette résolution, l'Assemblée prie le Secrétariat de l'ONU et le Secrétariat général de la Ligue des Etats arabes de coopérer encore plus étroitement, en vue de renforcer la paix et la sécurité internationales et d'assurer le développement économique, le désarmement, la décolonisation, l'autodétermination et l'élimination de toutes les formes de racisme et de discrimination raciale. Elle demande également aux institutions spécialisées des Nations Unies d'intensifier leur coopération avec la Ligue dans les domaines prioritaires ci-après : énergie, développement rural, désertification et ceintures vertes, formation et formation professionnelle, technologie, environnement, information et documentation.

Pour l'examen de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général. L'observateur de la Ligue des Etats arabes a fait une déclaration. Le représentant d'Israël a expliqué la position de son pays sur cette résolution.

L'Assemblée générale a également adopté sans vote une résolution présentée par le représentant de l'Equateur par laquelle elle décide d'inviter la Communauté andine à participer à ses sessions et à ses travaux en qualité d'observateur et prie le Secrétaire général de donner suite comme il convient à sa décision. Un mémoire explicatif sur cette question figure en annexe à la lettre que les cinq membres de la Communauté andine ont adressé le 28 août dernier au Secrétaire général des Nations Unies.

En début de séance, l'Assemblée générale avait élu, au titre de l'examen du point 16b) relatif aux élections aux sièges devenus vacants dans les organes subsidiaires et autres élections, sept membres du Comité du programme et de la coordination (CPC), sur proposition du Conseil économique et social, pour un mandat de trois ans, à compter du 1er janvier 1998. Les pays élus ce matin sont l'Ouganda et la Zambie (Etats d'Afrique); la Fédération de Russie (Etats d'Europe orientale); les Bahamas et le Mexique (Etats d'Amérique latine et des Caraïbes); et les Etats-Unis et la France (Etats d'Europe occidentale et autres Etats).

(à suivre - 1b)

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Au 1er janvier 1998, le CPC se composera donc des 32 Etats Membres suivants : Allemagne, Argentine, Autriche, Bahamas, Brésil, Cameroun, Chine, Congo, Egypte, Etats-Unis, Fédération de Russie, France, Indonésie, République islamique d'Iran, Japon, Mexique, Nicaragua, Nigéria, Ouganda, Pakistan, Pologne, République de Corée, République démocratique du Congo, Roumanie, Royaume-Uni, Thaïlande, Togo, Trinité-et-Tobago, Ukraine, Uruguay, Zambie et Zimbabwe. Pour l'examen de cette question, l'Assemblée était saisie d'une note du Secrétaire général. Deux Etats d'Europe occidentale et autres Etats seront ultérieurement désignés par l'Assemblée générale.

Avant cela, l'Assemblée générale avait pris note de la communication faite par le Secrétaire général en vertu du paragraphe 2 de l'Article 12 de la Charte des Nations Unies, qui dispose notamment que le Secrétaire général, avec l'assentiment du Conseil de sécurité, porte à la connaissance de l'Assemblée générale, lors de chaque session, les affaires relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales dont s'occupe le Conseil.

Au cours de la réunion, le Président a précisé que l'examen du point 42 relatif à l'examen de la coopération entre l'ONU et l'Organisation de l'unité africaine (OUA) initialement prévu pour ce matin, serait abordé à une date ultérieure.

La prochaine séance de l'Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

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Allocution de Son Excellence M. Joaquim Alberto Chissano, Président de la République du Mozambique

M. JOAQUIM ALBERTO CHISSANO (Mozambique) a rappelé que la situation dans son pays s'est améliorée au point qu'il envisageait l'avenir du Mozambique avec optimisme. La démocratie pluraliste continue de se développer et la situation économique et financière progresse. Cependant, des défis considérables subsistent au nombre desquels la réhabilitation des hôpitaux et des écoles, des routes à construire, des millions de mines terrestres à désamorcer. Le fardeau de la dette reste lourd. Ces défis sont immenses mais pas insurmontables. Les Nations Unies et la communauté internationale ont permis de trouver une paix et une stabilité durables au Mozambique. Leurs efforts ont permis de mettre fin aux souffrances des habitants du Mozambique dans un processus de paix qui s'est avéré complexe. Le coût de la paix a été élevé mais il l'aurait été davantage sans l'intervention de l'ONU et de la communauté internationale. A cet égard, M. Chissano a invité les délégations à poursuivre et accroître leurs efforts afin que tous les moyens nécessaires soient mis en oeuvre en vue de la consolidation de la paix.

En ce qui concerne la situation économique, M.Chissano a déclaré que ses concitoyens souhaitaient profiter pleinement de leurs ressources naturelles et de leurs potentiels afin de créer plus de richesse et un avenir meilleur. Les résultats économiques du Mozambique sont encourageants : le produit national brut a augmenté de 6,45. Les exportations ont également augmenté de 24% et l'inflation a diminué, s'élevant aujourd'hui à 16,6% contre 70% en 1994 et 54% en 1995. La stabilisation des cours des changes et le renouveau des indicateurs économiques ont favorisé la relance économique.

Les succès enregistrés dans le processus de paix et de démocratie reflètent les valeurs du peuple du Mozambique à vivre ensemble dans l'unité, l'harmonie et dans une culture de la paix. La promotion d'une culture de la paix est un des défis les plus importants de toutes les sociétés, et aussi de chaque individu. C'est dans cet esprit que le Mozambique a convoqué, en collaboration avec l'UNESCO, une conférence sur la culture de la paix et la bonne gouvernance à Maputo afin d'affirmer les liens entre démocratie, paix et développement économique. A l'approche du nouveau millénaire, notre tâche est de garantir que la culture de la paix soit enracinée en chacun de nous, en dépit de nos diversités d'opinion car c'est le seul moyen de prévenir les conflits.

Dans cet esprit, la notion de sécurité doit être envisagée de manière globale. Les crimes internationaux, les trafics de drogue, le blanchiment de l'argent ne peuvent être combattus que grâce à une approche coopérative mondiale.

Ces défis évoqués sont ceux également auxquels est confrontée l'Afrique australe aujourd'hui. Seuls des efforts collectifs et une coopération active peuvent permettre la paix, la stabilité et le développement durable. A cet

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égard, le Mozambique attache une importance toute particulière à la Communauté de développement de l'Afrique australe. Composée de 14 Etats membres, la Communauté de développement de l'Afrique australe est une institution économique viable qui joue un rôle positif dans les efforts de développement, en accordant une importance particulière aux investissements dans le développement de la technologie et des infrastructures. Durant son dernier Sommet, la Communauté de développement de l'Afrique australe a également examiné et approuvé la demande de nouveaux adhérents comme la République démocratique du Congo et la République des Seychelles.

Le concept de corridors de développement économiques au sein de l'Afrique australe représente la possibilité d'un nouveau partenariat dans la région entre le gouvernement, les entrepreneurs et la communauté internationale.

Communication faite par le Secrétaire général en vertu du paragraphe 2 de l'Article 12 de la Charte des Nations Unies : note du Secrétaire général (A/52/392)

Pour l'examen de cette question, l'Assemblée générale est saisie d'une note du Secrétaire général (A/52/392) par laquelle ce dernier, avec l'assentiment du Conseil de sécurité, porte à la connaissance de l'Assemblée les affaires relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales dont s'occupe le Conseil de sécurité et celles dont il a cessé de s'occuper.

Les questions relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales qui ont été examinées au cours de la période écoulée depuis la notification adressée à l'Assemblée générale à sa cinquante et unième session concernent la situation dans les pays et régions suivants: Afghanistan; Géorgie; région des Grands Lacs; Croatie; Moyen-Orient; ex-République yougoslave de Macédoine; Libéria; Sahara occidental; Haïti; Sierra Leone; Angola; Bosnie-Herzégovine; Tadjikistan et le long de la frontière tadjiko- afghane; Somalie; Chypre; et la situation entre l'Iraq et le Koweït.

Les questions suivantes ont également été examinées: Amérique centrale: efforts de paix; lettres des Etats-Unis d'Amérique, de la France et du Royaume-Uni datées des 20 et 23 décembre 1991; la situation dans les territoires arabes occupés; sécurité des opérations des Nations Unies; la situation en Albanie; création d'un Tribunal international pour l'ex- Yougoslavie; protection de l'assistance humanitaire aux réfugiés et autres personnes touchées par un conflit; la situation concernant la République démocratique du Congo; la situation au Burundi; la situation au Cambodge; la police civile dans les opérations de maintien de la paix; opérations de maintien de la paix des Nations Unies : Médaille Dag Hammarskjöld; la situation en République centrafricaine; et la situation dans la République du Congo.

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La note comprend également une liste de questions que le Conseil de sécurité n'a pas examinées en séance officielle au cours des cinq années précédentes (1992-1996), ainsi qu'une liste des affaires que le Conseil n'a pas examinées au cours de la période considérée.

Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et le Système économique latino-américain : rapport du Secrétaire général (A/52/376)

Pour l'examen de cette question (point 25 de l'ordre du jour), l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général établi en application de la résolution 50/14 du 15 novembre 1995 relative à la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et le Système économique latino-américain (SELA).

Le présent rapport, basé sur un exposé à jour des activités que mènent les divers programmes, organisations et institutions des Nations Unies en collaboration avec le SELA, fait ressortir que la coopération se renforce et se diversifie et que la coopération interinstitutions a été établie dans plusieurs domaines dans lesquels les ressources disponibles sont utilisées pour le plus grand avantage des pays de la région.

Depuis la création du SELA en 1975, une coopération très étroite s'est établie entre celui-ci et les organismes, programmes et institutions des Nations Unies, notamment la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC). La coopération entre le SELA et la CEPALC s'est poursuivie dans le domaine social, notamment en ce qui concerne l'intégration des politiques sociales en Amérique latine et dans les Caraïbes; elle s'est également renforcée dans le domaine du commerce international, des transports et du financement afin d'améliorer et de coordonner les politiques commerciales de la région et dans le domaine de la politique industrielle.

La collaboration entre le SELA et l'UNESCO, marquée notamment par l'aptitude des deux organisations d'intégrer à leur action non seulement les organisations régionales, sous-régionales et internationales, mais aussi les agents de la société civile tels que les médias, est pour sa part extrêmement fructueuse et montre bien que la coopération intellectuelle est une source d'enrichissement et de rapprochement. Les deux institutions collaborent ces dernières années dans les domaines tels que les changements à l'échelon mondial, les perspectives technologiques, la propriété intellectuelle et le développement de micro-entreprises artisanales ainsi que la coordination des politiques sociales et économiques et de l'enseignement supérieur. L'UNESCO collabore également avec le SELA à la mise en oeuvre du programme de communication au service de l'intégration en Amérique latine et dans les Caraïbes et il est prévu d'élaborer au cours du prochain exercice biennal, un nouveau cadre de collaboration qui portera sur les incidences de la mondialisation sur le développement des industries culturelles des pays d'Amérique latine et des Caraïbes.

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S'il n'existe à ce jour aucun programme de coopération officiel entre le SELA et la FAO, les principaux domaines de coopération, tels que la sécurité alimentaire, la politique commerciale en relation avec le cycle des négociations d'Uruguay et la compétitivité ont été cependant déjà définis. La coopération s'est par ailleurs poursuivie entre le SELA et, notamment, l'OMC, l'OIT, l'ONUDI, l'OMPI, le PNUD, la CNUCED, l'UNICEF, le PAM, la Banque mondiale et le FMI.

Adoption du projet de résolution (A/52/L.6)

L'Assemblée a adopté sans vote le projet de résolution sur la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et le Système économique latino-américain (SELA). Aux termes de ce projet, l'Assemblée invitera instamment la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes à continuer d'étendre et d'intensifier la coordination et l'entraide avec le Système économique latino-américain. Elle invitera instamment le PNUD à reconduire et étendre sa coopération financière et technique avec les programmes que mène le Secrétariat permanent du SELA dans des domaines d'intérêt commun, en vue de compléter l'oeuvre d'assistance technique accomplie par le Système. Elle invitera également instamment les institutions spécialisées, fonds et autres organismes et programmes des Nations Unies à poursuivre et accroître leur participation et leur appui aux activités du SELA. Elle priera le Secrétaire général de l'ONU et le Secrétaire permanent du SELA de faire en temps opportun le point de l'application de l'Accord de coopération entre l'ONU et le SELA et de lui en rendre compte à sa cinquante- troisième session.

M. NORMAN PINO (Venezuela) a déclaré qu'il était fermement convaincu que le SELA est un instrument effectif et efficace de consultation, de coordination et de coopération entre les nations de la région latino- américaine et des Caraïbes. Le Système économique latino-américain (SELA) s'efforce en effet de promouvoir la coordination des politiques gouvernementales dans les domaines prioritaires tels que l'intégration économique, la participation active de la région au commerce mondial, le développement social, la coopération technique et l'investissement, entre autres. La coopération du SELA avec les organismes des Nations Unies et d'autres organismes régionaux et extra-régionaux, a permis de gérer plus efficacement les ressources techniques et financières de la région. Le représentant a conclu en lançant un appel aux organismes et programmes des Nations Unies pour qu'ils apportent un soutien toujours accru aux efforts déployés par le Système économique latino-américain.

M. FERNANDO PETRELLA (Argentine) a déclaré que son pays souhaite que de nouvelles ressources soient consacrées à la coopération entre l'ONU et le SELA, notamment dans le cadre des institutions spécialisées des Nations Unies. Le représentant a noté que de nombreux événements ont contribué au renforcement de la coopération et de l'intégration régionales, notamment la

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mondialisation. Cependant, aux vues des études menées, la croissance économique de la région d'Amérique latine reste insuffisante. Cette situation montre à l'évidence la nécessité de développer les mécanismes de coopération économique et politique en faveur de l'emploi. L'expérience a montré qu'aussi bien l'action des Nations Unies que de la société civile sont venus compléter les initiatives gouvernementales prises dans la région.

Pour le représentant, il incombe en premier lieu aux Etats de la région de prendre des mesures pour renforcer la coopération régionale. On peut, à cet égard, se féliciter de la participation active des pays de la région à l'accroissement de la coopération entre le SELA et l'ONU. L'Argentine appuie sans réserve le projet de résolution soumis à l'approbation des Etats Membres de l'Assemblée générale.

M. SUBHAS C. MUNGRA (Suriname, au nom de la Communauté des Caraïbes - CARICOM), après s'être félicité de la qualité du rapport préparé par le Secrétaire général sur la question, a indiqué que la CARICOM est favorable à un nouvel élargissement et un nouvel approfondissement des activités communes de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et le Système économique latino-américain (SELA). Au cours du débat général de la deuxième Commission, les membres de la CARICOM ont exprimé leur préoccupation face à la menace de la marginalisation de nombreux pays en développement, en particulier les Etats petits et vulnérables sur qui pèse le processus de mondialisation. C'est pourquoi, une attention plus soutenue doit être accordée aux fragiles économies des membres de la CARICOM de façon à renforcer les institutions régionales de développement pour leur permettre d'aider leurs Etats Membres à s'adapter au processus en cours.

Le SELA a adopté des directives pour les actions à mener au cours de la période 1997-2000 dont les principaux objectifs visent à favoriser la participation des pays d'Amérique latine et des Caraïbes aux changements rapides de l'économie mondiale, à contribuer au renforcement de l'intégration régionale et développer la compétitivité économique des Etats de la région. Les buts et responsabilités du SELA sont ambitieux en dépit de ressources limitées. Aussi, convient-il de développer la coopération entre les différentes institutions des Nations Unies et le SELA afin de permettre au Système de s'acquitter pleinement de son mandat. A cette fin, le Suriname, au nom de la CARICOM souhaite que le projet de résolution L.6 soit adopté à l'unanimité.

M. SORIN TANASESCU (Roumanie), a rappelé qu'il avait des raisons particulières d'intervenir au cours de ce débat sur le point 25. En effet, la Roumanie est un pays latin qui a deux extrémités : l'une en Europe de l'Est et l'autre en Amérique latine. Les affinités linguistiques et culturelles de son pays avec les pays de l'Amérique latine constituent un élément essentiel aux bonnes relations qui existent entre eux. C'est pourquoi, il est dans l'intérêt de la Roumanie de maintenir des relations économiques et politiques

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dans cette région. A cet égard, la Roumanie accorde une importance particulière au Système latino-américain et à ses évolutions.

M. Tanasecu s'est félicité du rapport du Secrétaire général sur ce point car il offre un forum à de nombreux débats et met en évidence la convergence d'intérêts entre les Nations Unies et le SELA, ce qui constitue un élément favorable au développement des relations entre les deux organisations.

Les évolutions récentes en Amérique latine confirment l'importance de la coopération régionale dans le processus actuel de la mondialisation. Mercosur en Amérique du Sud, le SICA en Amérique centrale ont connu durant ces dernières années un renforcement de leur coopération économique, ce qui est la preuve que l'intégration régionale est une forme de solidarité envers les pays les plus faibles et constitue le seul outil de développemnt efficace et complémentaire des forces de libéralisation et d'ouverture économique.

M. ALAN WAGNER, Observateur du Système économique latino-américain (SELA), a pris note de l'initiative de la Roumanie qui a présenté un projet d'échange d'expérience entre les pays d'Europe centrale et les pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Après avoir rappelé les domaines dans lesquels s'exercent les activités du SELA, il a estimé que la coopération entre le SELA et le système des Nations Unies était particulièrement important du fait de la convergence des priorités définies par le SELA et celles de l'ONU. Les liens entre le SELA et les différentes organisations et institutions des Nations Unies n'ont cessé de se développer, et particulièrement avec le PNUD. Le Secrétariat permanent du SELA est certain qu'une coopération élargie et renforcée pourrait aider les pays de la région dans leurs efforts pour faire face aux défis de la mondialisation et du développement.

M. MARC BALTES, Luxembourg, parlant au nom de l'Union européenne sur le point 25 de l'ordre du jour, a relevé, s'agissant du paragraphe 3 du projet de résolution que celui-ci exhorte le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à "étendre sa coopération financière". Il souhaiterait avoir des précisions sur ce point. S'agissant du paragraphe 4 de la résolution, l'Union européenne relève que la résolution ajoute des fonds à la liste des organes des Nations Unies. Le représentant du Luxembourg souhaiterait également avoir des éclaicissements sur ce sujet.

Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation de la Conférence islamique : rapport du Secrétaire général (A/52/377)

Pour l'examen de cette question (point 31 de l'ordre du jour), l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général en application de la résolution 51/18 du 14 novembre 1996 relative à la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation de la Conférence islamique.

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Au cours de la période considérée, les secrétariats des deux organisations se sont consultés régulièrement et ont échangé des informations concernant leur action respective en matière de maintien de la paix, notamment en Afghanistan, au Tadjikistan et en Somalie. Ils ont en outre exprimé leur volonté d'étendre la coopération entre l'ONU et l'OCI dans tous les domaines d'intérêt commun et ont défini des domaines d'actions prioritaires pour lesquels les organismes et institutions des Nations Unies serviraient de centres de liaison.

Ainsi, la CNUCED a prêté une assistance accrue à la Banque islamique de développement (BIsD), notamment en raison des travaux en cours à l'OMC. Elles ont également tenu des consultations bilatérales concernant un projet d'investissement destiné aux Etats membres de l'OCI les moins avancés et un programme d'assistance technique géré conjointement par les deux institutions devrait être mis en place en 1997/98. Le HCR et l'OCI ont pour leur part continué à resserrer les liens de coopération dans les domaines prioritaires ayant trait aux réfugiés et aux problèmes humanitaires. La FAO a poursuivi ses activités de coopération avec certaines institutions spécialisées et affiliées à l'OCI, en particulier dans les domaines d'intérêt commun comme la sécurité alimentaire, la gestion et la conservation des ressources en eau, la réforme des politiques des eaux et la formation à l'analyse des politiques agricoles. La BIsD et la FAO ont en outre recensé des activités et des domaines prioritaires pour la coopération future en matière, notamment, de politique agricole, de lutte contre la désertification et de sécurité alimentaire. L'UNESCO a renforcé sa collaboration avec l'OCI, notamment par la signature en mars 1996 d'un Accord de coopération avec l'Organisation islamique pour l'éducation, la science et la culture (ISESCO) qui prévoit des activités conjointes dans le domaine de l'éducation, de la science, de la culture et de la communication pour 1996/97. Le PNUE et l'ONUDI ont également signé des accords de coopération avec l'OCI.

Dans le domaine du développement économique et social, la Commission économique pour l'Afrique (CEA) a établi des relations de coopération fructueuses avec l'OCI et ses institutions spécialisées, en particulier la BIsD, l'ISESCO, la Fondation islamique des sciences, de la technologie et du développement (FISTED) et l'Institut islamique de recherche et de formation (IIRF). La CESAO a pour sa part développé des projets en coopération avec la BIsD relatifs aux ressources en eau. L'UNRWA a bénéficié du soutien continu de l'OCI aux efforts qu'il a entrepris pour fournir des services de base et une aide alimentaire aux réfugiés palestiniens. Un nouveau chapitre de la coopération entre l'UNICEF et l'ISESCO s'est ouvert avec la signature en octobre 1996 d'un mémorandum d'accord sur la coopération dans les domaines de l'éducation des filles, de l'éducation en matière d'environnement et de santé, de l'éducation pour la paix et de la sensibilisation aux dispositions de la Convention relative aux droits de l'enfant. La coopération s'est également renforcée entre l'OCI et la FNUAP, la FIDA, l'OIT, l'OMS, l'OMPI, l'OACI et d'autres départements et organisations du système des Nations Unies.

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Adoption du projet de résolution (A/52/L.2)

L'Assemblée générale a adopté sans vote le projet de résolution sur la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), présenté par l'Indonésie. Aux termes de cette résolution, l'Assemblée prie l'ONU et l'OCI de continuer à coopérer à la recherche commune de solutions à des problèmes mondiaux tels que ceux qui ont trait à la paix et à la sécurité internationale, au désarmement, à l'autodétermination, à la décolonisation, aux droits fondamentaux de l'homme, au développement social et économique et à la coopération technique. Elle se félicite des efforts déployés par l'ONU et l'OCI pour resserrer la coopération entre les deux institutions dans les domaines d'intérêt commun. Elle recommande, afin de renforcer la coopération et d'examiner et d'évaluer les progrès accomplis, de tenir en 1998 une réunion générale des représentants des secrétariats des organismes des Nations Unies et de l'OCI. Elle encourage les institutions spécialisées des Nations Unies à coopérer toujours plus étroitement avec l'OCI, notamment en négociant des accords de coopération.

L'Assemblée demande instamment à l'ONU et autres organismes des Nations Unies de fournir à l'OCI une assistance technique et autre accrue. Elle sait gré au Secrétaire général des efforts soutenus qu'il fait pour renforcer la coopération et la coordination entre l'ONU et autres organismes des Nations Unies et l'OCI, ses organes subsidiaires, ses institutions spécialisées et ses institutions apparentées et servir ainsi les intérêts mutuels des deux organisations dans les domaines politique, économique, social et culturel, et espère qu'il continuera à renforcer leurs mécanismes de coordination.

L'Assemblée décide d'inscrire à l'ordre du jour provisoire de sa cinquante-troisième session la question intitulée "Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation de la Conférence islamique".

M. AHMET ENGIN ANSAY, Observateur de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), après avoir rendu hommage au rapport du Secrétaire général et aux efforts mutuels pour renforcer la coopération entre les deux organisations, s'est félicité des résultats des deux réunions des deux Secrétaire généraux de l'ONU et de l'OCI qui ont eu lieu au Siège le 2 mai et le 4 octobre 1997. L'observateur a évoqué les efforts communs de l'OCI et de l'ONU pour promouvoir une réconciliation nationale en Afghanistan et la signature d'un accord intertadjik en juin dernier à Moscou. Il s'est félicité de ce que la coopération culturelle et technique axée sur les neuf points fondamentaux définis par l'OCI se soit poursuivie au cours de l'année écoulée. L'observateur s'est réjoui de l'aide apportée à la Fondation pour la paix sociale, ONG basée au Niger et l'assistance technique fournie à la Chambre de commerce islamique pour les petites entreprises travaillant dans le secteur agroalimentaire et textile au Moyen-Orient.

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L'observateur a rappelé que la Réunion ministérielle de l'OCI qui s'est tenue le 2 octobre dernier a entendu pour la première fois une déclaration du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan. L'observateur a attiré l'attention des Etats Membres sur les paragraphes 7 et 8 du dispositif du projet de résolution qui prévoient la tenue de deux réunions au cours d'une même période afin de renforcer l'efficacité des actions en cours. Il a fait observer qu'aucun paragraphe du dispositif n'a d'incidence budgétaire. Il a conclu son intervention en soulignant que l'OCI tire sa force et son inspiration de l'Islam, religion qui souhaite favoriser la paix et la prospérité.

Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Ligue des Etats arabes : rapport du Secrétaire général (A/52/378)

Pour l'examen de cette question (point 33 de l'ordre du jour), l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général en application de la résolution 51/20 du 19 novembre 1996, relative à la coopération entre l'ONU et la Ligue des Etats arabes.

Au cours de la période considérée, les secrétariats de l'ONU et de la Ligue des Etats arabes sont restés en contact étroit pour examiner la coopération entre les deux organisations et les questions d'intérêt commun concernant notamment la Jamahiriya arabe libyenne, la Somalie, l'Iraq et la situation au Moyen Orient. Au cours de la réunion générale des représentant des organismes des Nations Unies et des représentants de la Ligue des Etats arabes et de ses organisations spécialisées en juillet dernier, il a été procédé à l'évaluation de la coopération entre le système des Nations Unies et la Ligue arabe. Les participants se sont félicités de la volonté manifestée par les deux organisations de renforcer la coopération existante et souligné l'importance d'une coopération permanente entre les deux organisations afin de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationale et d'encourager le développement social et économique.

A cet égard, l'ONU a pris note des efforts déployés par la Ligue arabe pour résoudre les conflits régionaux et apaiser les tensions au Moyen Orient, notamment en Somalie, en Jamahiriya arabe libyenne et en Algérie. Il a été convenu également qu'il fallait explorer de nouveaux moyens de stimuler le développement et d'améliorer les capacités de la Ligue dans les domaines de la diplomatie préventive et du maintien de la paix et renforcer la capacité de réaction dans les domaines de l'alerte rapide, de l'action préventive et du rétablissement de la paix. Dans ce domaine, il a été décidé que la Division de l'Asie occidentale du Département des affaires politiques servirait de centre de liaison pour la coopération entre les deux organisations.

Dans le domaine humanitaire, la coopération entre les deux organisations doit s'intensifier pour assurer la protection des réfugiés au Moyen Orient de manière à faire face efficacement et humainement à la situation sans cesse

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changeante des réfugiés dans la région. A cet égard, on parachève actuellement un projet d'accord de coopération entre la Ligue arabe et le HCR. Mais surtout, la coopération entre la Ligue arabe et l'UNRWA s'est beaucoup développée notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé, et les deux parties ont estimé qu'il importait de fournir une aide accrue à l'UNRWA, qui a continué de bénéficier de l'appui généreux de la Ligue arabe, afin d'améliorer les conditions d'existence des Palestiniens.

Les institutions et programmes du système des Nations Unies ainsi que de la Ligue arabe ont en outre décidé d'unifier et de renforcer leur coopération notamment dans les domaines suivants : environnement, développement agricole et rural et lutte contre la désertification, démographie et santé, y compris en matière de reproduction et de planification familiale, établissements humains, travail, éducation, science et culture, formation et recherche, information et télécommunications, énergie, transport et commerce.

Adoption du projet de résolution (A/52/L.3 et Corr.1)

L'Assemblée a adopté sans vote le projet de résolution sur la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Ligue des Etats arabes, présenté par le Yémen, aux termes duquel elle félicite la Ligue arabe des efforts qu'elle continue de faire pour encourager la coopération multilatérale entre les Etats arabes et prie les organismes des Nations Unies de continuer à lui prêter leur soutien. Elle prie le Secrétariat de l'ONU et le Secrétariat général de la Ligue des Etats arabes de coopérer encore plus étroitement, en vue de réaliser les buts et principes de la Charte des Nations Unies, de renforcer la paix et la sécurité internationales et d'assurer le développement économique, le désarmement, la décolonisation, l'autodétermination et l'élimination de toutes les formes de racisme et de discrimination raciale. Elle demande aux organisations spécialisées et autres organismes et programmes des Nations Unies, notamment, de continuer à coopérer avec le Secrétariat général et entre eux ainsi qu'avec la Ligue des Etats arabes et ses organisations spécialisées pour donner suite aux propositions multilatérales visant à renforcer et à développer dans tous les domaines la coopération entre les organismes des Nations Unies et la Ligue des Etats arabes; de s'associer avec les organisations et institutions de la Ligue arabe pour exécuter et mettre en oeuvre des projets de développement dans la région arabe; d'informer le Secrétaire général, le 10 juin 1998 au plus tard, des progrès de leur coopération avec la Ligue et ses organisations spécialisées. Elle demande également aux institutions spécialisées d'intensifier leur coopération avec la Ligue dans les domaines prioritaires ci-après : énergie, développement rural, désertification et ceintures vertes, formation et formation professionnelle, technologie, environnement, information et documentation. Elle recommande la tenue en 1998, d'une réunion sectorielle entre l'ONU et la Ligue arabe, au siège de la Ligue au Caire, qui sera consacrée à la question du commerce et du développement. Elle décide qu'il

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conviendrait de tenir tous les deux ans une réunion générale des représentants des organismes des Nations Unies et des représentants de la Ligue des Etats arabes et d'organiser périodiquement des réunions sectorielles interorganisations portant sur des questions prioritaires. Elle décide enfin d'inscrire à l'ordre du jour provisoire de sa cinquante-troisième session la question intitulée "Coopération entre l'ONU et la Ligue des Etats arabes".

M. HOUSSEIN HASSOUNA, observateur de la Ligue des Etats arabes, a rappelé que les relations entre l'ONU et la Ligue arabe remontait aux années quarante. Depuis, les relations de coopération se sont développées pour englober plusieurs accords de coopération entre différents organismes de la Ligue arabe et du système des Nations Unies dans le cadre de programmes et de projets communs dans la région. Le Secrétaire général de la Ligue arabe a en outre entrepris des négociations avec le Secrétaire général de l'ONU sur différentes questions arabes examinées par les Nations Unies et attend la visite de M. Kofi Annan prochainement au Caire. Evoquant la réunion de Genève, il a rappelé que les participants avaient estimé que la Ligue des Etats arabes devrait participer aux opérations de maintien de la paix.

Il a réiteré l'attachement des pays de la Ligue arabe, premièrement en faveur d'une paix juste et globale sur la base des résolutions 342,238,425, du respect des droits du peuple palestinien et du principe de l'échange de la paix contre la terre; deuxièmement, le rejet de la politique israélienne visant à saper le processus de paix en tentant d'imposer un fait accompli à Jerusalem/Al Qods et au Sud-Liban. Face aux dangers résultants de la pratique et de la politique israélienne, l'observateur demande à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités et de jouer son rôle afin de relancer le processus de paix.

Explication de position

Le représentant d'Israël a indiqué que pour la quatrième fois consécutive, son pays s'est associé au consensus sur le projet de résolution L.3 relatif à la coopération entre l'ONU et la Ligue des Etats arabes. Le représentant a rappelé que le processus de Madrid est fondé sur deux voies, l'une bilatérale, l'autre multilatérale. Par conséquent, bloquer l'une de ces deux voies ne peut être qu'improductif et aller à l'encontre du processus de paix. Il est regrettable qu'Israël n'appartienne toujours pas au groupe des Etats d'Asie ni à aucun autre groupe régional, ce qui va à l'encontre des dispositions de la Charte des Nations Unies et du droit international. Israël souhaite recommander à toutes les parties au processus de paix de faire preuve de modération et de s'abstenir dans la rédaction des projets de résolution ayant trait à la situation au Moyen-Orient de toute rhétorique enflammée.

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Octroi à la Communauté andine du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale (A/52/L.5)

Adoption d'un projet de résolution

L'Assemblée générale a adopté sans vote un projet de résolution A/52/L.5 aux termes duquel elle décide d'inviter la Communauté andine à participer à ses sessions et à ses travaux en qualité d'observateur. L'Assemblée prie le Secrétaire général de donner suite comme il convient à la présente résolution.

Documentation

L'Assemblée générale avait été saisie pour l'examen de cette question d'une lettre datée du 28 août 1997, adressée au Secrétaire général par les représentants de la Bolivie, de la Colombie, de l'Équateur, du Pérou et du Venezuela auprès de l'ONU (A/52/232) qui contient un mémoire explicatif rappelant notamment que le 26 mai 1969, réunis à Carthagène (Colombie), les plénipotentiaires de la Bolivie, du Chili, de la Colombie, de l'Équateur et du Pérou ont signé l'Accord d'intégration sous-régionale, qui visait à remédier au déséquilibre existant entre les membres de l'Association latino-américaine de libre-échange. Le Venezuela a adhéré à l'Instrument le 13 février 1973 et le Chili s'en est dégagé en 1976. La zone de libre-échange andine a été établie en 1992 et l'Union douanière andine constituée en janvier 1995, avec l'entrée en vigueur du tarif extérieur commun.

Afin d'assurer la réalisation des objectifs et l'exécution résolue des directives et des mandats énoncés dans l'Accord, les Présidents ont décidé, à l'occasion de la septième Réunion du Conseil tenue à Quito le 5 septembre 1995, de réaménager les organes exécutifs et administratifs du processus andin, instituant ainsi le Système andin d'intégration. La Communauté andine s'est constituée en zone de libre-échange sans restrictions de type tarifaire ou paratarifaire d'aucune sorte, l'intégration des membres se faisant de façon progressive et automatique. Quatre de ses cinq membres appliquent en outre un tarif extérieur commun. La Communauté a entrepris de libérer les échanges de services en adoptant les politiques voulues en matière de transport aérien, dont le régime "Ciel ouvert", de transport routier des personnes et des biens, et de transport maritime et multimodal, et elle entend conclure prochainement un accord dans ce domaine.

La Communauté andine a en outre engagé des négociations avec le Marché commun du Sud en vue d'établir dans les 10 ans à venir une zone de libre- échange commune. Elle négocie également à cet effet avec le Panama et la Communauté des Caraïbes et se dispose à en faire autant avec un certain nombre de pays d'Amérique centrale. La Communauté andine coopère depuis 20 ans avec l'Union européenne, dans le cadre d'un accord dit de troisième génération

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visant à remédier aux insuffisances de l'assistance technique et de la coopération économique en vue de faciliter les investissements et le transfert de technologie.

Quatre des pays de la Communauté andine ont conclu un accord de préférences commerciales avec les États-Unis d'Amérique, et les cinq avec la Communauté européenne, l'objectif visé étant de faciliter l'accès aux marchés andins tout en assurant aux pays de la Communauté la coopération voulue pour les aider à lutter contre le trafic de drogue.

La Communauté andine a pour objectif de promouvoir le développement équilibré et harmonieux des pays membres sur la base de l'équité, par l'intégration et la coopération économique et sociale; d'y accélérer la croissance et la création d'emplois; de faciliter leur participation au processus d'intégration régionale en vue de la mise en place progressive d'un marché commun latino-américain; de rendre les pays membres moins vulnérables vis-à-vis de l'extérieur et améliorer leur position dans l'économie internationale; renforcer la solidarité sous-régionale; de réduire les différences existant entre les pays membres quant au niveau de développement; d'assurer par ces divers moyens un relèvement durable du niveau de vie des habitants de la sous-région.

Pour la Communauté économique, le développement équilibré et harmonieux doit en outre se traduire par une répartition équitable des avantages tirés de l'intégration entre les pays membres qui ait pour effet de réduire les différences existant entre eux. Les résultats de ce processus devront être évalués périodiquement, sur la base notamment de l'accroissement des exportations de chaque pays, du comportement de sa balance commerciale avec la sous-région, de l'évolution de son produit intérieur brut, de la création d'emplois et de la formation de capital.

Aussi, la Communauté andine, désireuse de promouvoir la coopération avec l'ONU, souhaite que l'Assemblée générale, par une résolution, décide de l'inviter à participer à ses sessions et à ses travaux en qualité d'observateur et prie le Secrétaire général de donner suite comme il convient à cette résolution.

M. RAMON ESCOVAR SALOM (Venezuela) a indiqué que son pays se félicite de s'être porté coauteur du projet de résolution visant à octroyer le statut d'observateur auprès de l'ONU à la Communauté andine. La Communauté andine a permis à ses cinq Etats membres de promouvoir un développement équilibré, harmonieux et équitable. Le dynamisme qu'imprime la Communauté andine aux économies de ses Etats membres a permis de créer des emplois stables et productifs et de combattre de manière efficace la pauvreté et la marginalisation qui affecte une large partie de leurs populations. L'obtention du statut d'observateur auprès de l'ONU facilitera à n'en pas douter la mission de la Communauté andine.

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