AG/COL/134

LE COMITE DE LA DECOLONISATION ENTEND DES PETITIONNAIRES SUR LE STATUT DE PORTO RICO

19 juin 1997


Communiqué de Presse
AG/COL/134


LE COMITE DE LA DECOLONISATION ENTEND DES PETITIONNAIRES SUR LE STATUT DE PORTO RICO

19970619 Le Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a poursuivi cet après-midi l'audition de pétitionnaires concernant Porto Rico.

Les pétitionnaires ont pour la plupart appelé le Comité spécial à exercer une pression sur les Etats-Unis pour qu'ils mettent fin à ce qu'ils appellent l'occupation du territoire de Porto Rico. Dénonçant la politique antidémocratique appliquée à ce territoire et les violations constantes des droits de l'homme, ils ont commenté le projet de loi Young sur le statut futur de Porto Rico, actuellement en discussion au Congrès américain. Ils ont argué que toute initiative visant à régler le statut de Porto Rico exige, au préalable, la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques et de guerre détenus dans les prisons fédérales des Etats-Unis. Le Comité spécial doit maintenant prendre ses responsabilités et ne devra plus se contenter d'écouter les pétitionnaires sans prendre de décision pratique, ont souligné les pétitionnaires.

Le Comité a entendu une déclaration du représentant de Cuba qui a souligné que la présence militaire sur le territoire de Porto Rico est illégale et que les mécanismes des droits de l'homme des Nations Unies devraient se pencher sur la situation des prisonniers politiques portoricains. Il a souligné que cette présence militaire américaine à Porto Rico a des incidences négatives sur la population et que cette présence ne constitue qu'une manoeuvre supplémentaire d'imposer leur présence par la force.

Les pétitionnaires représentaient les organisations suivantes : Fédération centrales des travailleurs; Comité uni contre la répression; Interfaith Prisoners of Conscience Project; Collectif de Porto Rico; Latinos y Latinas de Ambiente; Estadidad 2000; Ligue des citoyens d'Amérique latine de Porto Rico; Portoricains aux Nations Unies; Portoricains pour la création d'un Etat, Inc.; Portorican Initiative to develop empowerment; Dialogue de réconciliation nationale; Organisation des professions libérales pour l'égalité des droits; Fondation de l'action démocratique portoricaine; Centre des droits constitutionnels; Comité national de libération des prisonniers politiques et de guerre portoricains; United Church for Homeland Ministries; et Offensive 92.

La prochaine réunion du Comité spécial aura lieu demain, vendredi 20 juin à 15 heures.

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Audition de pétitionnaires concernant Porto Rico

M. JUAN A. ROBELS ORTEGA, Fédération centrale des travailleurs a demandé la libération sans condition des 15 prisonniers politiques portoricains incarcérés actuellement dans les prisons fédérales des Etats-Unis. Ces cinq femmes et dix hommes servent des peines disproportionnées qui dépassent, dans certains cas, 100 ans d'emprisonnement. Ces peines sont bien plus lourdes que celles que l'on impose à des assassins, a poursuivi le pétitionnaire qui a dit plaidé pour l'instauration d'une société démocratique caractérisée non seulement par la jouissance de droits formels mais également par la capacité des citoyens à avoir le contrôle de leurs vies. Une société coloniale ne peut répondre à ces conditions et Porto Rico est une société coloniale. Les conditions de détention constituent des violations du droit international et du droit constitutionnel des Etats-Unis, a souligné le pétitionnaire. Il a constaté que l'une des réussites les plus marquantes de ce siècle a été la décolonisation d'un grand nombre de pays. Aujourd'hui pourtant le pays qui prétend être le chantre de la liberté a l'audace de retenir sous son joug le territoire de Porto Rico. D'éminentes personnalités publiques, des prix Nobel et d'autres dirigeants politiques du monde ont lancé un appel en faveur de l'amnistie inconditionnelle pour les quinze prisonniers politiques. La liberté est un objectif universel et humain. La demande de libération des prisonniers témoigne de la volonté des Portoricains de ne pas s'identifier au colonisateur.

M. PABLO MARCANO GARCIA, Comité unitaire contre la répression, a insisté sur le combat que mène son association pour dénoncer la situation des prisonniers portoricains dans les prisons fédérales. L'emprisonnement a été conçu comme un instrument en vue de criminaliser la lutte pour l'autodétermination. La fonction politique de la prison et les mauvais traitements visent à ébranler la volonté des combattants anticolonialistes. Amnesty international a également dénoncé le caractère inhumain des conditions d'incarcération, a-t-il insisté. Notre peuple mais également toute la communauté nord-américaine a toujours exprimé sa volonté de voir ses prisonniers libérés. Indiquant que le Comité spécial a reconnu depuis 1972 le droit de Porto Rico à l'indépendance, le pétitionnaire a lancé un appel à ses membres pour que ceux-ci fassent pression sur le gouvernement du Président Clinton afin qu'il libère les prisonniers politiques.

M. MICHAEL YASUTAKE, Interfaith Prisonners of Conscience Project, a indiqué que parmi les 100 prisonniers politiques détenus aux Etats-Unis, 15 sont des prisonniers politiques ou de guerre de Porto Rico pour lesquelles le Projet lance un appel en faveur de leur libération. Le Projet a la plus haute estime pour leur engagement en faveur de la justice et de l'autodétermination de leur peuple. Ces prisonniers sont détenus pour avoir cru à l'indépendance de Porto Rico et subissent, dans les prisons, un traitement de criminels. Une question est liée à celle des prisonniers, c'est celle de Porto Rico qui doit être libéré du contrôle américain et de son statut colonial. Actuellement le Congrès américain est en train d'examiner la

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loi Young sur le statut futur de Porto Rico. Il faut souligner que tant que ces quinze personnes resteront en prison, une manifestation libre et équitable de la conscience du peuple portoricain ne sera pas possible. Lorsque l'on met en prison des personnes pour leur conviction, l'on s'attaque à la liberté d'expression qui est le fondement d'une société juste. Cet emprisonnement a des effets limitatifs sur les Portoricains parce qu'il rend difficile la manifestation de leur volonté politique. Il faut donc procéder à la libération des prisonniers avant tout processus conduisant à la pleine autonomie. Le pétitionnaire a lancé un appel au Comité spécial pour qu'il demande aux Etats-Unis la libération de ces prisonniers.

Mme RAQUEL RIVERA, Collectif pour Porto Rico , a estimé que le Comité spécial porte une responsabilité collective pour ce qui est de la question de Porto Rico et qu'il est temps de présenter une résolution à l'Assemblée générale. La pétitionnaire a mis en relief le lien entre colonialisme et dégradation de l'environnement, notamment dans les domaines de l'agriculture et de la pêche. L'utilisation de Porto Rico à des fins militaires a causé une profonde dégradation de l'environnement et de la santé. Le Gouvernement des Etats-Unis doit assumer une responsabilité entière en la matière en dédommageant les Portoricains de la dégradation de l'écosystème. Les Etats-Unis doivent également assumer la pleine responsabilité pour ce qui est de l'évaluation écologique et des conséquences sur la santé de tous les Portoricains, y compris ceux qui vivent aux Etats-Unis, étant donné que l'immigration est due au phénomène de la colonisation. Le processus de décolonisation doit comprendre la libération des prisonniers, la démilitarisation de Porto Rico, la participation de tous les Portoricains, quelle que soit leur résidence. La pétitionnaire a demandé aux Nations Unies de jouer un rôle de supervision dans le processus de décolonisation.

M. FRANCK J. GUZMAN, Latinos et Latinas de Ambiente, expliquant que son organisation est la plus importante des organisations d'homosexuels latinos à New York, a exprimé sa solidarité avec les prisonniers politiques et de guerre détenus dans les prisons fédérales. Il est temps pour les Nations Unies, a-t-il dit, de reconnaître ces abus flagrants des droits de l'homme et de traiter de cette question fondamentale et de celle de l'autodétermination de Porto Rico, avec les Etats-Unis. Porto Rico est une colonie et doit être reconnue comme un embarras pour le monde libre. Les Etats-Unis, aujourd'hui, représentent le seul pays qui continue à posséder une entité coloniale. Les Nations Unies doivent reconnaître les abus humanitaires des Etats-Unis au même titre que les abus humanitaires qui sont perpétrés en Bosnie-Herzégovine.

Le représentant de l'Iran a indiqué qu'au cours de l'adoption de la liste de pétitionnaires, il n'avait pas été informé de la nature de l'association Latinos et Latinas Ambiente et que s'il l'avait été, il aurait fait objection à l'audition de ce pétitionnaire.

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M. JOSE J. RIVERA, Etat 2000, a déclaré que son association revendique un statut d'Etat. Depuis 1953, Porto Rico est sous domination coloniale en vertu d'une résolution des Nations Unies qui ne contraint pas les Etats-Unis à présenter un rapport annuel sur Porto Rico. Le pétitionnaire a insisté sur la volonté du peuple de Porto Rico de se libérer de la tutelle américaine. Il a cité à cet égard le plébiscite de 1993 au cours duquel le statut d'Etat a remporté 46% des suffrages pour un taux de participation de 74%.

Mme ELSI VALDES DE LIZARDI, Ligue des citoyens d'Amérique latine de Porto Rico, a affirmé qu'en approuvant le projet de loi Young sur le statut futur de Porto Rico, les membres du Congrès américain montreraient qu'ils ont entendu l'appel international en faveur de la décolonisation. L'initiative du Congrès arrive à point nommé puisqu'elle coïncide avec le centenaire de l'occupation américaine à Porto Rico. En reconnaissant que les citoyens nord-américains de Porto Rico n'ont pas encore réalisé leur projet de démocratisation, le projet de loi Young permettrait à plus de 4 millions de personnes de décider de leur avenir et de leur relation future avec les Etats-Unis. Le projet de loi prévoit un mécanisme de suivi des recommandations que le Président des Etats-Unis prendra à la suite des résultats du référendum qui sera suivi d'un deuxième référendum sur les mesures pratiques. L'approbation de cette initiative représenterait la création d'un mécanisme libre et démocratique réaffirmant les droits d'un important groupe de citoyens de la société américaine. Ce serait sans doute la mesure de décolonisation la plus importante qui ait jamais été offerte aux Portoricains et l'ONU se doit d'y participer en qualité d'observateur. Il faut se demander aujourd'hui si l'Organisation décidera de recommander au Congrès des Etats-Unis de poursuivre le processus ainsi lancé ou si elle préférera une nouvelle fois ne prendre aucune décision comme elle le fait depuis qu'elle entend les pétitionnaires de Porto Rico.

M. JUAN CARLOS LIZARDI, Portoricains devant les Nations Unies, a indiqué que le statut colonial de Porto Rico se limite à des avantages fédéraux. Indiquant qu'en 1977, la citoyenneté américaine avait été accordée aux Portoricains, le pétitionnaire a souligné que malgré cela, ceux-ci n'ont pas le droit d'élire le Président et le vice-président des Etats-Unis. Par ailleurs, a insisté le pétitionnaire, l'on nous refuse six représentants au Congrès américain. Nous disons non au statut de citoyen de deuxième classe, a-t-il déclaré. Reconnaissant que Porto Rico a pu tirer parti de certains avantages socio-économiques, il a souligné que Porto Rico ne bénéficie pas de l'assurance chômage et de l'aide au logement. Nous ne nous trouvons pas sur un pied d'égalité avec les citoyens des autres états des Etats-Unis. ll est temps d'obtenir la décolonisation de Porto Rico et ceci ne peut se faire qu'avec l'obtention du statut d'Etat qui est l'unique solution pouvant apporter un changement qualitatif à la situation de Porto Rico.

Mme MIRIAM SANTIAGO DE CRESPI, Portoricains pour la création d'un Etats, Inc., a demandé que les Etats-Unis ne permettent plus l'existence de colonies en Amérique. Elle a lancé un appel à l'organisation pour qu'elle adopte une

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résolution exigeant des Etats-Unis qu'ils accordent l'égalité de droits au peuple portoricain. Il faut agir promptement et ne pas laisser passer une année de plus.

M. RAMON LUIS CRESPI, Organisation des professions libérales, a indiqué que le peuple de Porto Rico préfère chercher par des solutions pacifiques une solution à ses problèmes malgré l'imposition d'idées et de concepts par la terreur et la menace. Pour éviter les doutes et les hésitations, il faut que Porto Rico puisse exprimer l'expression de son choix de façon définitive, a-t-il estimé. Le pétitionnaire a plaidé en faveur de l'organisation d'un plébiscite, dès que possible, sous l'égide des Nations Unies. Ce plébiscite préciserait les choix et les aspirations de la population portoricaine.

M. DIEGO M. SANTIAGO, Portorican Initiative to develop empowerment, a expliqué que son association s'occupe des populations homosexuelles et bisexuelles portoricaines qui recherchent la liberté de tous les Portoricains. Il est important de reconnaître les abus des droits de l'homme quelles qu'en soient les victimes. C'est pourquoi l'Initiative intervient en cette enceinte pour appeler le Comité spécial à exercer une pression sur les Etats-Unis afin qu'ils libèrent tous les prisonniers politiques et de guerre portoricains détenus aux Etats-Unis. Le Comité spécial devrait se saisir de cette question jusqu'à sa résolution.

M. EMILIO A. SOLER MARI, Fondation d'action démocratique portoricaine, a demandé un amendement au projet de loi Young qui doit définir plus clairement les options proposées concernant le statut futur de Porto Rico. De l'avis du pétitionnaire, l'option de la création d'un Etat souverain devrait être adoptée à la suite d'un vote majoritaire alors que l'option d'annexion devra être confirmé par la majorité absolue. En ce qui concerne l'électorat appelé à se prononcer, le pétitionnaire a souhaité qu'il englobe tous les Portoricains nés à Porto Rico ainsi que leurs enfants et quelle que soit leur lieu de résidence. Le pétitionnaire a demandé à l'ONU de demander aux Etats- Unis de faire en sorte que ces éléments soient inclus dans le projet de loi. Il a également lancé un appel au Comité spécial pour qu'il oeuvre à la libération des prisonniers politiques ou de guerre détenus dans les prisons américaines.

M. GILMA CAMARGO, Centre pour les droits constitutionnels , a qualifié d'illégale la présence américaine sur le territoire de Porto Rico. Les Etats-Unis n'ont pas respecté les principes fondamentaux qui guident le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La preuve flagrante en est l'emprisonnement de prisonniers politiques dans des conditions inhumaines qui contreviennent au droit international. La pétitionnaire s'est insurgée contre la présence militaire américaine et les nouvelles lois prévoyant l'infiltration de militants vendus à la cause américaine pour détruire les mouvements indépendantistes. Pour ce qui est du projet de loi Young, elle a indiqué que les Etats-Unis tentent ainsi de s'exempter des éléments du droit international qui doivent régir le processus d'autodétermination. L'amnistie

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des prisonniers politiques n'a jamais eu lieu et le référendum prévu en 1998 se fera selon le bon vouloir du Gouvernement américain qui définit les règles. Elle a demandé à la Cour internationale de justice de rendre un avis consultatif à ce sujet.

Mme JOSEFINA RODRIGUEZ, Comité national pour la libération des prisonniers politiques et de guerre portoricains, a demandé au Comité spécial de faire pression sur le Président des Etats-Unis afin qu'il exerce son pouvoir constitutionnel et accorde sans condition l'amnistie aux prisonniers politiques portoricains, accélérant ainsi un processus de réconciliation. Il est clair aujourd'hui que Porto Rico a commis une grande erreur en acceptant le statut d'Etat librement associé aux Etats-Unis et il revient aux Nations Unies de rectifier cette erreur. Les quinze prisonniers politiques ont déjà passé plus de 17 ans en prison pour la seule raison qu'ils ont entrepris des actions anticoloniales pour la défense de leur patrie. Donnant lecture du message de ces prisonniers transmis à l'occasion de la présentation au Congrès du projet de loi Young, le pétitionnaire a rappelé qu'il y a quatre ans, l'association avait présenté au Président Clinton une requête de libération qui, jusqu'ici, est restée lettre morte. Si aujourd'hui le Congrès se montre disposé à trouver une solution à la situation de Porto Rico par le biais d'un processus démocratique, il pourra compter sur la participation de nombre d'acteurs portoricains. Ce processus pourrait être lancé par un geste de bonne volonté, à savoir la libération de prisonniers qui se sont sacrifiés pour la défense de ce dont tous les peuples du monde ont droit.

Mme NOZOMI IKUTA, United Church Board for Homeland Ministries, a indiqué que les peines de prison infligées aux prisonniers politiques portoricains sont extrêmement longues tandis que les conditions de détention ont un caractère inhumain. Les prisonniers politiques portoricains sont devenus un sujet de préoccupation particulier pour le Homeland Ministries après l'arrestation de Mme Torres qui entamera le 29 juin prochain sa quinzième année derrière les barreaux d'une prison américaine. Les personnes ayant subi ces traitements brutaux, en particulier Oscar Lopez Rivera, condamné pour conspiration séditieuse, font l'objet d'un harcèlement systématique visant à détruire la personne humaine. Mais même en prison, a-t-elle souligné, leurs voix se font entendre pour réclamer un processus démocratique. La pétitionnaire a lancé un appel au Comité pour que celui-ci pose comme préalable à tout débat sur le statut de Porto Rico, la libération de tous les prisonniers politiques.

M. CELSO HERNANDEZ MOJICA, Offensive 92, soulignant que le droit à l'autodétermination constitue un droit fondamental qui fait partie des autres droits de la personne humaine, a estimé que, dans ce contexte, les Nations Unies ont un rôle primordial à jouer dans la défense de ce droit. Les Portoricains lutteront jusqu'à l'obtention de leur souveraineté et de leur indépendance, a dit le pétitionnaire en ajoutant que la réalité de l'affrontement est dure puisqu'elle signifie souvent que la personne devient rapidement l'objet de persécution de la part de l'appareil répressif que les

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Etats-Unis maintiennent à Porto Rico. Les patriotes Portoricains continuent d'être poursuivis pour leurs actes en faveur de l'indépendance de Porto Rico et parce que les Etats-Unis violent systématiquement les droits de l'homme des prisonniers.

M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a réaffirmé sa solidarité avec la lutte justifiée du peuple de Porto Rico en vertu de la résolution 1514 de l'Assemblée générale. Cet appui a trouvé un écho auprès de nombreuses délégations, et notamment auprès du Mouvement des non-alignés qui a toujours appuyé les droits du peuple portoricain. Cet engagement et cette responsabilité à l'égard du peuple frère de Porto Rico se sont exprimés à travers l'adoption de 16 résolutions, a-t-il précisé. Le représentant a dénoncé le recours à toute une série de manoeuvres de la part des Etats-Unis pour retarder toute solution au problème que connaît Porto Rico. Il a critiqué la présence militaire américaine qui, selon lui, a des incidences négatives sur le peuple. Par cette présence militaire, a-t-il expliqué, les Etats Unis cherchent à imposer par la force leur présence. Les conditions de détention des prisonniers politiques portoricains, qui sont coupables de fidélité à leur histoire, appellent également l'attention des mécanismes de défense des droits de l'homme des Nations Unies. Ces prisonniers doivent bénéficier de la reconnaissance et de la solidarité des Nations Unies. Le Comité spécial a le devoir de rester vigilant et de dénoncer toute tentative visant à rejeter le droit à l'autodétermination des peuples. Il a estimé qu'il ne peut pas y avoir d'élections libres à Porto Rico tant que l'île abritera des installations militaires et des soldats qui intimident la population.

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