SG/SM/6152

TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE TENUE PAR LE SECRETAIRE GENERAL, M. KOFI ANNAN, A L'OFFICE DES NATIONS UNIES A GENEVE

31 janvier 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6152


TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE TENUE PAR LE SECRETAIRE GENERAL, M. KOFI ANNAN, A L'OFFICE DES NATIONS UNIES A GENEVE

19970131 On trouvera ci-après la transcription d'une conférence de presse que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a tenue le 30 janvier, à l'Office des Nations Unies à Genève :

Mme Thérèse Gastaut, Directrice du Service de l'information des Nations Unies à Genève : J'ai le plaisir d'ouvrir cette conférence de presse du Secrétaire général des Nations Unies. Nous avons l'interprétation en anglais et français. Monsieur le Secrétaire général, je voudrais vous remercier d'avoir accepté si volontiers, dès votre première visite à Genève, de donner cette conférence de presse. Permettez-moi d'ajouter également que nous avons été très heureux de la nomination de Fred Eckhard comme votre porte-parole, car nous connaissons très bien Fred ici à Genève. Fred, je vous donne la parole.

M. Fred Eckhard, Porte-parole du Secrétaire général : Merci beaucoup. Je pense que la Présidente de l'Association des correspondants devrait dire un mot, si vous le voulez bien.

Mme Samar Shamoun, Présidente de l'Association des Correspondants accrédités auprès de l'Office des Nations Unies à Genève : Dans la bonne tradition de l'ONU à Genève, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue en français mais, pour respecter l'esprit du bilinguisme, je me réserve le droit de passer d'une langue à l'autre. Nous sommes reconnaissants que vous ayez pris le temps de nous rencontrer lors de votre premier passage à Genève en tant que Secrétaire général des Nations Unies. Nous espérons que vous posez ainsi la première pierre d'une tradition qui se répétera à chacun de vos passages à Genève. Entre-temps, nous comptons poursuivre la bonne coopération avec le bureau de Thérèse Gastaut. Nous avons hâte d'apprendre à mieux vous connaître. En attendant, nous sommes très heureux que vous ayez ramené à Genève notre bon ami Fred Eckhard.

Le Secrétaire général : Je suis très content d'être ici, parmi des amis. Genève est une ville que je connais bien, ayant travaillé et vécu ici huit à neuf ans. Je suis content d'être de retour. Vivre c'est choisir et vous avez indiqué qu'au nom du bilinguisme, nous allions faire des allers-retours entre l'anglais et le français. Vous pouvez donc poser vos questions dans l'une ou l'autre langue et moi-même je répondrai soit en français soit en anglais, selon l'inspiration du moment. Cela dit, nous pouvons commencer.

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Question : Monsieur le Secrétaire général, concernant la question du Timor oriental, vous avez affirmé le 18 décembre ne pas savoir comment sortir d'une impasse de 20 ans et vous avez dit que vous alliez étudier le problème. Après des entretiens avec les ambassadeurs du Portugal et de l'Indonésie à New York, je crois savoir que demain vous rencontrerez M. Ali Alatas à Davos. Comment pensez-vous faire avancer ce processus ?

Le Secrétaire général : Vous avez raison, je vais voir le Ministre des affaires étrangères de l'Indonésie M. Ali Alatas à Davos. J'ai déjà eu l'occasion de m'entretenir avec les deux parties, la partie indonésienne et la partie portugaise, et les deux sont prêtes à aller de l'avant et à poursuivre les pourparlers. Comme vous vous en rappelez peut-être, les pourparlers qui devaient avoir lieu en décembre de l'année dernière ont dû être reportés puisque des deux côtés, on est prêt et disposé à aller de l'avant, j'ai l'intention, après avoir procédé aux consultations voulues, de mettre en marche le mécanisme des pourparlers. Nous essaierons de maintenir un dialogue suivi et nous nous efforcerons de faire en sorte que les parties aboutissent à un résultat aussi rapidement que possible.

Question : Avant-hier, le Président Bill Clinton a dit qu'il était en faveur d'une force de police internationale spéciale qui serait chargée de rechercher et d'arrêter les criminels de guerre qui ont commis des crimes pendant le conflit dans l'ex-Yougoslavie. Cette force a-t-elle d'après vous des chances d'être créée et y êtes-vous favorable ?

Le Secrétaire général : Tout d'abord, permettez-moi de vous dire, à propos des criminels de guerre et de la question de la justice en Bosnie, que je suis fermement convaincu que, sans justice, il ne sera pas possible de commencer à cicatriser les plaies de la guerre. Justice et paix sont en l'occurrence indissociables. Il est évident qu'il s'agit d'un équilibre délicat. Nous devons faire avancer le processus de paix, nous devons essayer de reconstruire la Bosnie et d'en faire un Etat fort et unifié. Dans le même temps, nous devons nous occuper des criminels. On a donc eu tendance, dans certains milieux, à ne prendre aucune initiative qui risquerait de faire dérailler ou de ralentir le processus de paix. Mais le besoin de justice est toujours là. Au sujet des unités de police spéciales qui seraient chargées de s'occuper des criminels de guerre en Bosnie, je ne peux vraiment pas dire grand chose, car je n'ai pas été consulté à ce sujet et je ne connais pas les détails. Nous avons nos propres policiers de contrôle en Bosnie et ils font un travail très utile en aidant à former et à préparer la police nationale. J'en apprendrai peut-être plus sur cette nouvelle proposition à mon retour à New York, mais pour l'instant, je ne peux pas en dire grand-chose.

Question : Monsieur le Secrétaire général, je voudrais vous poser une question d'ordre général sur la démocratie. Votre prédécesseur avait établi un programme pour la démocratisation. Allez-vous le maintenir ? Comment faire, à votre avis, pour que le Secrétariat contribue plus efficacement à l'instauration de la démocratie aux niveaux international et national ?

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Le Secrétaire général : Oui, je vais poursuivre les efforts de mon prédécesseur dans ce domaine et je pense que l'Organisation des Nations Unies est maintenant fermement engagée dans les processus démocratiques en cours à travers le monde. En 1994, nous avions reçu sept demandes pour surveiller des élections et aider les gouvernements à mener à bien des processus électoraux. L'an dernier, nous en avons reçu 120 et leur nombre augmente. Je pense qu'en ce qui concerne le développement, nos organismes, comme le Programme des Nations Unies pour le développement et d'autres, ont appuyé très activement les programmes des gouvernements et la mise en place d'institutions, et nous poursuivrons ces efforts. Sur le plan économique, nous aidons les gouvernements à passer d'un système d'économie dirigée au développement du secteur privé, tant dans les pays en développement que dans les pays en transition et, en fait, mon voyage à Davos est lié à cette action. Nous reconnaissons que, compte tenu de l'influence des entreprises et des sociétés du secteur privé et vu leur impact sur les investissements, il nous faut travailler avec elles, dans le cadre de partenariats, pour aider les pays en développement et les pays en transition. Nous ne pouvons pas continuer à courir après les dollars des donateurs, dont le montant diminue, alors que l'essentiel des ressources échappe à leur contrôle. Bien entendu, la privatisation, la démocratisation et la libéralisation du processus politique vont de pair.

Question : M. Annan, est-il normal, selon vous, que le Secrétaire général des Nations Unies soit obligé de rendre une visite particulière à M. Jesse Helms pour que les Etats-Unis envisagent de payer leur contribution ? Puisque nous parlons de ce sujet, quelles sont les dernières nouvelles sur le remboursement de la dette américaine envers l'Organisation ? Ça c'est le premier point. Le deuxième point étant la réforme des Nations Unies en cours. Vous avez notamment été élu pour poursuivre cette réforme engagée par votre prédécesseur. Quelles sont les priorités de cette réforme et quelles sont les conséquences, dans votre esprit, de cette réforme sur le statut de l'Office des Nations Unies à Genève et des institutions spécialisées qui sont à Genève ?

Le Secrétaire général : Très impressionnant. Vous avez posé quatre questions en une. Laissez-moi vous dire tout d'abord que j'ai dû aller à Washington pour plusieurs raisons. Premièrement, j'ai été invité par le Président, et, deuxièmement, le sénateur Helms m'a invité à prendre le café. J'ai eu des entretiens très utiles et très constructifs à Washington. L'Administration est résolue à payer à l'Organisation des Nations Unies ce qu'elle lui doit, et par Administration, j'entends le Président, le Vice- Président, la nouvelle Secrétaire d'Etat et toute l'équipe gouvernementale. Mais j'ai dû aussi aller à Capitol Hill pour expliquer la raison d'être de l'Organisation des Nations Unies, pour expliquer que l'ONU est essentielle pour les Etats-Unis et que le rôle prépondérant des Etats-Unis est essentiel pour l'ONU. J'ai dû aller à Capitol Hill parce que c'est le Congrès qui tient

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les cordons de la bourse et j'ai dû dissiper certains malentendus. La question m'a été posée : Allez-vous vous rendre dans les 185 Etats Membres ? Tous ont un parlement, je le sais, mais ma réponse est que je consacrerais autant d'attention à tout Etat Membre qui paierait 25 % du budget et devrait 1,3 milliard de dollars. A la question suivante, qui était de savoir si les Etats-Unis allaient payer, je répondrai que j'ai l'espoir que le paiement sera effectué. Je pense qu'actuellement l'idée est de faire en sorte que les montants dus à l'ONU soient inclus dans le budget du Président, que les crédits correspondants soient ouverts et que le versement s'effectue sur une période d'environ deux ans, à mesure que nous avancerons dans notre réforme, le tout étant assorti d'un engagement de rester à jour pour les contributions futures. Autrement dit, j'espère qu'à terme les Etats-Unis régleront leurs arriérés tout en s'engageant à acquitter leurs contributions intégralement et en temps voulu. Je pense que les Américains n'aiment pas avoir de dettes. Ils se considèrent comme un peuple très démocrate et respectueux des lois, et la plupart des Américains avec lesquels je parle sont gênés de voir que leur pays se trouve dans cette situation. Les entretiens que j'ai eus à Capitol Hill sont également encourageants. Je crois que la plupart des sénateurs ont trouvé les entretiens et les explications utiles. Ce sont des hommes honorables et je suis sûr qu'en fin de compte, ils feront ce qu'il convient de faire et paieront.

Passons maintenant à la question de la réforme. Elle ne sera pas limitée à New York, mais touchera tous les lieux d'affectation. Je pense que le principal objectif de la réforme est de créer une Organisation des Nations Unies allégée, qui puisse ambitionner d'obtenir les résultats voulus et d'atteindre des objectifs justes de manière efficace et rationnelle et qui soit compétente et à même de relever les défis d'aujourd'hui et de demain. Il ne va pas s'agir uniquement de procéder à des réductions sans régler la question du rôle de l'Organisation. Ce que nous devrions faire, c'est adopter une approche holistique. Il faudra peut-être opérer des réductions. Il sera peut-être nécessaire de supprimer certaines unités administratives et nous allons nous attacher à éliminer les doubles emplois et à faire en sorte que nos activités soient mieux coordonnées et mieux harmonisées et à conjuguer nos efforts avec tous les autres organismes pour être en mesure de mieux tirer parti de chaque dollar. Je pense qu'avec ce type d'objectif, nous avons l'appui de tous les Etats Membres pour nous atteler au travail de réforme. Je peux dire cela car, depuis mon élection, je les ai tous consultés. J'ai eu des entretiens avec les cinq groupes régionaux et presque tous les pays Membres étaient présents. Les Etats Membres veulent des réformes. Le personnel veut des réformes. Nous voulons tous que l'Organisation soit efficace. On voit donc que l'Organisation des Nations Unies veut la même chose que les Etats- Unis. Il y a une certaine convergence de vues à ce sujet et je pense que nous devrions pouvoir aller de l'avant. J'espère bien aussi que les Etats-Unis vont payer leurs arriérés. Quant à la question des conséquences pour Genève, je ne peux rien dire à ce stade. Je pense qu'il y a eu à Genève une légère diminution d'effectifs. Certaines unités administratives sont parties mais d'autres sont arrivées et, à mon avis, les réformes n'auront ni plus ni moins d'impact à Genève que dans les autres lieux d'affectation.

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Question : Toujours à propos de la réforme, je m'en tiendrai à une question. Je crois qu'il vous sera très difficile d'entreprendre le genre de réformes que vous souhaitez si les Etats-Unis ne paient pas au moins une bonne partie de ce qu'ils doivent. Or, M. Helms déclare qu'il ne consentira au déliement des cordons de la bourse que si les réformes sont visibles et tangibles. Avez-vous l'impression d'être dans une situation à la Catch 21, ou à la Catch 22 ? Je ne suis pas très sûr de mes références littéraires.

Le Secrétaire général : Vous aviez raison de parler de Catch 21 si vous pensiez à des progrès. J'ai déjà déclaré que nous ne pouvions pas procéder à des réformes avec un budget dérisoire. Je pense que l'argent va rentrer, et je pense aussi que nous pouvons prouver notre détermination de mener à bien une réforme dont les effets seront visibles et quantifiables. Lorsque nous aurons publié notre plan, avec un calendrier, si le Sénateur Helms et le Sénat veulent en suivre l'application et s'assurer que nous respectons bien les critères établis, nous n'y verrons sans doute pas d'inconvénients. Ce que j'ai annoncé au Sénat serait difficile à réaliser si des objectifs arbitraires étaient fixés, sans aucun rapport avec ce que nous entendons faire. Si les Etats-Unis versent régulièrement leur contribution à l'avenir et prennent des dispositions pour régler leurs arriérés, et si nous poursuivons la réforme, je pense que tout ira bien.

Question : Monsieur le Secrétaire général, cette question concerne vos fonctions antérieures de Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. On blâme l'ONU de la chute de la zone de sécurité des Nations Unies à Srebrenica en juillet, et du massacre de 8 000 civils qui a suivi. Je pense que ce drame a profondément sapé le crédit de l'Organisation et la confiance dans sa capacité future de contribuer au maintien et à l'imposition de la paix. Mais les documents internes de l'ONU et de gouvernements dont nous avons pris connaissance la semaine dernière montrent clairement que c'est le Président Jacques Chirac et le Gouvernement français qui ont ordonné au commandant des forces des Nations Unies à l'époque de ne pas défendre l'enclave et de ne pas faire appel à l'OTAN. Ces documents indiquent également que M. Chirac a donné au Président Slobodan Milosevic l'assurance que l'enclave ne serait pas défendue. Enfin, ils montrent que vous étiez pleinement informé de la situation. Je me réfère, par exemple, à un télégramme que M. Yasushi Akashi vous a envoyé le 19 juin 1995. Ma question est donc la suivante : pourquoi avez-vous gardé le silence à ce sujet au cours des 18 derniers mois, laissant l'ONU subir un feu nourri de critiques pour la catastrophe de Srebrenica ? Et, maintenant que vous êtes Secrétaire général, aiderez-vous à rétablir la vérité historique sur ce qui s'est passé à Srebrenica ?

Le Secrétaire général : Voilà une longue question, qui fait référence à des documents que je n'ai pas vus. Laissez-moi tout d'abord vous dire que s'il y a eu effectivement échec à Srebrenica, c'est de notre faute à tous. J'entends par là que la communauté internationale en est responsable. Si elle avait fourni les ressources nécessaires et doté les zones de sécurité de

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moyens de défense efficaces, tout cela ne serait peut-être pas arrivé. Comment une zone de sécurité protégée par 350 hommes équipés d'armes légères, et confrontés à 4 000 soldats de part et d'autre, pourrait-elle être efficacement défendue ? En outre, les forces des Nations Unies avaient pour mission non pas de défendre la zone mais, par leur présence, de décourager les attaques - ce qui explique peut-être l'insuffisance des ressources allouées; le Département des opérations de maintien de la paix, après planification et analyse, avait initialement demandé des ressources beaucoup plus importantes. C'est donc notre faute à tous, et je le déplore, si les courageux soldats néerlandais qui ont fait ce qu'ils pouvaient, en établissant des barrages routiers, et les autres hommes qui ont dû capituler sont parfois blâmés pour ce qui s'est passé à Srebrenica. Nous avons tous échoué à Srebrenica. Nous avons tous failli à notre mission envers l'Etat bosniaque. Je ne possède pas de renseignements au sujet des allégations que vous rapportez. J'en ai entendu parler, mais je n'ai pas eu confirmation de la conclusion d'un accord entre le Président français et M. Milosevic, aussi ne puis-je pas vraiment répondre à votre question. Il s'agit là d'allégations qui doivent être prises au sérieux, mais faute de preuves je ne saurais vous en dire plus.

Question : Monsieur le Secrétaire général, l'image des Nations Unies dans le monde arabe s'est dégradée depuis la guerre du Golfe et l'opinion qui prévaut dans la région est que cette organisation est très efficace lorsqu'il s'agit d'imposer des sanctions, que ce soit en Iraq ou en Libye et bientôt au Soudan, mais qu'elle est absente lorsqu'il s'agit de processus de paix comme entre les Palestiniens et les Israéliens, et inefficace lorsqu'il s'agit du Sahara occidental. Est-ce que l'amélioration de l'image des Nations Unies dans cette région du monde fait partie de vos priorités ? Dans l'affirmative, comment pensez-vous vous y prendre ?

Le Secrétaire général : L'ONU prend très au sérieux la crise du Moyen- Orient. Elle a adopté de nombreuses résolutions qui servent en grande partie de fondement aux discussions en cours. On ne peut pas toujours résoudre une crise aussi vite qu'on le souhaiterait, mais il faut bien comprendre que la paix ne saurait être imposée, et qu'une paix acceptable et viable doit puiser ses racines dans la volonté des dirigeants et de la population elle-même. L'ONU peut y contribuer, et elle a déjà fait beaucoup dans ce domaine. Mais si la volonté de régler les conflits est absente et si les parties utilisent la négociation comme une tactique pour promouvoir des intérêts égoïstes, la communauté internationale ne peut pas faire grand chose. Cela dit, je pense que nous avons fait du bon travail au Moyen-Orient. Nous continuons à nous intéresser à l'évolution de la situation, et nous sommes présents en plusieurs endroits de la région. A propos des sanctions, je pense comme vous qu'il s'agit d'un instrument rudimentaire qui touche souvent aussi bien les faibles que les forts; dans certains cas, elles peuvent renforcer le pouvoir en place en ce sens qu'elles affaiblissent encore la population. Je pense que c'est dans cet esprit que le Conseil de sécurité a approuvé le plan "pétrole contre nourriture". Je suis moi-même allé en Iraq pour convaincre les autorités

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d'étudier cette proposition, afin que les pauvres ne souffrent pas de la situation, et j'ai dirigé les premières négociations de l'ONU avec les Iraquiens à Vienne, en vue d'assurer l'exécution de ce plan et la distribution de vivres à ceux qui en ont besoin. Vous voyez donc que l'ONU n'est pas insensible.

A propos du Sahara occidental, on n'a effectivement guère progressé sur le plan politique, mais je pense que, dans le domaine du maintien de la paix, l'action de l'ONU a été efficace. Depuis que nous avons déployé nos troupes, les combats et les affrontements entre les parties ont cessé. Il n'y a pas eu de combats depuis plusieurs années. Sur le plan politique, je vous ai dit ce qu'il en était.

Question : Monsieur le Secrétaire général, avez-vous le pouvoir de donner plus de poids au Centre pour les droits de l'homme ? Et j'ai une deuxième question : pensez-vous qu'il est bon que le Département des affaires humanitaires soit divisé entre New York et Genève ?

Le Secrétaire général : Le Centre pour les droits de l'homme, comme toutes les unités administratives, peut faire plus et mener une action plus efficace. Je m'entretiendrai aujourd'hui même avec le Haut Commissaire aux droits de l'homme, M. José Ayala Lasso, et avec le Sous-Secrétaire général aux droits de l'homme, M. Ibrahima Fall, pour voir ce que l'on peut faire dans ce domaine. Je ne suis pas sûr qu'il soit nécessaire de leur conférer davantage de pouvoirs. Il s'agit plutôt de collaborer avec les gouvernements et des organisations gouvernementales, et de poursuivre les travaux. Mais comme je l'ai dit, je vais m'entretenir avec eux aujourd'hui.

Au sujet du Département des affaires humanitaires, l'idée de regrouper les deux unités - dont l'une est à New York et l'autre à Genève - est à l'étude depuis un certain temps déjà, et figurera parmi les questions qui seront examinées dans le cadre de la réforme.

Question : Monsieur le Secrétaire général, lorsque vous vous êtes adressé à la Conférence du désarmement, ce matin, vous avez évoqué le problème des armes classiques. La Conférence du désarmement ne pas entamés de négociations sur la question des armes classiques. Je me demande si, dans l'exercice de votre mandat, vous soutiendrez l'organisation d'une série de négociations sur ce point et j'aimerais savoir si, à votre avis, il devrait y avoir un moratoire concernant les subventions à la production et à l'exportation d'armes classiques.

Le Secrétaire général : Je pense que, même si la question n'est pas à l'ordre du jour de la Conférence, il serait logique de lui confier l'examen de certains aspects du problème, comme je l'ai indiqué dans ma déclaration de ce matin. Si les gouvernements proclamaient unilatéralement un moratoire sur la

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vente d'armes classiques et de mines terrestres, ce serait une excellente chose. Nous savons tous le mal que font ces armes. Nous sommes aussi tous conscients des conflits qui déchirent certaines régions du monde où, au lendemain de la guerre froide, affluent des armes à bon marché qui font des ravages, surtout parmi les civils. Il serait bon que les gouvernements imposent unilatéralement un embargo, en attendant la conclusion d'un accord international. Le fait que d'autres ne sont pas d'accord et sont résolus à vendre des armes meurtrières ne devrait pas empêcher les gouvernements humains et sensés de prendre une telle décision.

Question : Etes-vous favorable à un moratoire sur les crédits à l'exportation d'armes ?

Le Secrétaire général : Je ne souhaite pas m'engager à ce sujet avant d'avoir creusé la question.

Question : Monsieur le Secrétaire général, je vous pose ma question en français bien volontairement et j'espère que vous me répondrez en français. Ma question, en fait deux questions, concerne le continent africain. Il semblerait que vous êtes déterminé à donner un nouveau rôle dans les réformes à venir à l'ONUDI pour que l'ONUDI devienne un instrument pour la seule Afrique. Est-ce vrai et en avez-vous les moyens ? Cela a été annoncé ces jours-ci. Je croyais que vous étiez déterminé à soutenir l'ONUDI et à ne pas réduire le rôle de l'ONUDI de par le monde. Et ma deuxième question : je croyais que vous deviez aller en Angola - nous n'avez pas pu puisque vous étiez chez M. Clinton; est-il facile de renforcer cette paix qui vient d'être signée la semaine dernière ?

Le Secrétaire général : Je n'ai pas bien compris votre première question parce que je ne crois pas avoir fait de déclaration à ce sujet. En ce qui concerne mon voyage en Angola, il n'était pas prévu que je m'y rende. Il était clair que je ne pouvais pas être là. Je suis en train de préparer un projet de voyage, peut-être à la fin de février. Il n'était pas question que je sois là le 25. Je savais qu'il y avait une réunion le 25, mais ce n'était pas prévu. Pourriez-vous répéter votre première question, s'il vous plaît ?

Question : Vous savez les difficultés auxquelles doit faire face l'ONUDI à Vienne aujourd'hui. Certains pays, après les Etats-Unis, par exemple je crois l'Allemagne, ont à un moment donné décidé de se retirer; l'Allemagne est peut-être revenue sur sa décision, si je ne me trompe pas, mais le Royaume-Uni maintient sa décision de ne pas soutenir l'ONUDI à l'avenir.

Est-ce que l'ONUDI va connaître de mauvais jours ? Est-ce que l'ONUDI pourra travailler ? Mais j'ai lu dans un journal qui traite beaucoup du continent africain que vous aviez dit que vous aimeriez transformer cette agence en un outil pour le développement industriel de l'Afrique.

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Le Secrétaire général : Ce n'est pas exact. Je n'ai jamais dit cela. De toute évidence, si les Etats Membres ne sont pas prêts à soutenir l'ONUDI, on va avoir énormément de problèmes, et je me demande s'ils vont surmonter cela. Mais c'est à voir.

M. Fred Eckhard : Plus d'une douzaine de personnes souhaitent encore poser des questions. Si le Secrétaire général y consent, nous pourrions poursuivre cette conférence de presse un peu au-delà de 13 heures.

Le Secrétaire général : Je ne viens pas très souvent à Genève, alors faisons comme cela.

Question : Monsieur, je voudrais parler de l'Iraq. La résolution 986 (1995) du Conseil de sécurité est applicable jusqu'en juin. Vous attendez-vous à des négociations difficiles encore une fois avec le Gouvernement iraquien pour obtenir sa reconduction pendant six mois ou la reconduction est-elle automatique ? Je voudrais connaître votre interprétation de la résolution 687 (1991) : que reste-t-il encore à faire aux Iraquiens ?

Le Secrétaire général : A mon avis, ce qui va se passer, c'est que, maintenant que le processus est engagé, si tout va bien, il se poursuivra; il y aura une nouvelle prorogation de six mois. La situation qui a obligé à adopter la résolution n'aura pas disparu et l'assistance que nous nous efforçons d'apporter au peuple iraquien sera toujours nécessaire. Donc, j'ai le sentiment que le plan sera renouvelé pour six mois, sauf imprévus. En ce qui concerne la résolution 687 (1991), je crois que ce que l'on attend de l'Iraq est clair, et Rolf Ekeus l'a clairement fait savoir aux autorités. On pense que l'Iraq va coopérer pleinement avec les inspecteurs et travailler avec eux à la destruction des armes qu'il y a encore dans le pays. Et s'il coopère, s'il apporte toutes les preuves demandées et laisse les inspecteurs détruire les armes ou emporter le matériel nécessaire pour être analysé, je pense que le Conseil de sécurité réagira comme il convient.

Question : Monsieur le Secrétaire général, ma question est la suivante : pensez-vous que la neutralité de la Suisse a été compromise et que sa position en tant qu'hôte de l'Organisation des Nations Unies et d'autres institutions a été compromise par cette tromperie concernant les fonds juifs et l'holocauste ?

Le Secrétaire général : Je pense que toute cette histoire a été difficile pour la Suisse et a été désastreuse du point de vue des relations publiques mais, en ce qui concerne l'ONU, l'Office et les institutions continueront à faire leur travail et nous n'avons pas l'intention de nous installer ailleurs. D'ailleurs, nous n'en aurions pas vraiment la possibilité. J'espère qu'une solution juste et équitable sera trouvée rapidement, à la satisfaction de toutes les parties. Il est regrettable que les choses traînent depuis si longtemps.

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Question : A l'époque où vous étiez responsable des opérations de maintien de la paix, Boutros Boutros-Ghali a annoncé qu'une enquête allait être ouverte pour faire la lumière sur des allégations faites par Graça Machel dans son rapport, concernant les Casques bleus et l'exploitation sexuelle des enfants. Je me demande si l'enquête a été ouverte et, dans l'affirmative, quels en ont été les résultats. Ensuite, je voudrais savoir quelles mesures vous envisagez de prendre pour relancer le dialogue politique au Sahara occidental et, dans ce cas, si vous allez reprendre à votre compte les plans établis par vos prédécesseurs ou si vous comptez lancer une nouvelle initiative.

Le Secrétaire général : Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas le rapport de Graça Machel, il portait sur les cas de prostitution impliquant des membres des Forces de maintien de la paix au Mozambique et des mineurs prostitués. Quand les cas nous ont été rapportés, nous avons ouvert une enquête et sanctionné les contingents impliqués. En fait, nous les avons renvoyés dans leur pays et avons demandé à chacun des gouvernements de prendre les sanctions parce que, comme vous le savez, ces troupes nous sont "prêtées" et elles ne relèvent pas de notre juridiction. Il s'est présenté une situation analogue en Bosnie et, après enquête, les contingents ont été renvoyés dans leur pays, étant entendu que les gouvernements dont ils relevaient prendraient des sanctions. Nous avons effectivement créé un service, un groupe d'enquête, et c'est mon département qui a constitué ce groupe d'enquête. Ce groupe a formulé plusieurs recommandations, préconisant notamment une amélioration de la formation. Cet effort doit commencer à la base. Quand je dis "à la base", je veux dire que la formation doit être assurée d'abord par les Etats, dans le cadre de l'instruction donnée à leurs propres troupes, avant de les envoyer dans des opérations de maintien de la paix. Pour être un bon Casque bleu, il faut être un bon soldat, un soldat consciencieux qui observe la discipline. Souvent, on dit que le maintien de la paix n'est pas un travail de soldat, mais il se trouve que seul un soldat peut le faire. Nous avons également entrepris d'élaborer des directives que les contingents devront emporter avec eux, une sorte de code de conduite que les soldats pourront avoir sur eux. Mais il me semble que ce qui est le plus important c'est d'obtenir des gouvernements qu'ils leur donnent la formation voulue, qu'ils les sensibilisent avant de partir sur le terrain. Ce n'est pas facile et le problème est assez complexe parce que la majorité est atteinte à un âge différent selon les sociétés, mais nous espérons que l'âge de 18 ans sera généralement accepté et que tous les gouvernements s'y rallieront. Dans le cadre de l'instruction militaire, il faudrait prévoir une sensibilisation des troupes à ce genre de situation pour obtenir une prise de conscience et une attitude non discriminatoire à l'égard des femmes.

Pour revenir à la question du Sahara occidental, nous sommes en train de reconsidérer toute notre approche, en particulier sur le plan politique. Par exemple, quel type d'initiative nous pouvons prendre pour faire avancer le processus. Nous n'avons pas réussi à progresser dans le travail

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d'identification parce que nous n'avons pas bénéficié de la coopération nécessaire mais nous sommes en train de réexaminer la question de notre présence sur le terrain et nous nous efforçons de réfléchir globalement aux initiatives qui peuvent être prises et à la question de savoir si nous devons nous associer d'autres pays pour sortir de l'impasse.

Question : Monsieur le Secrétaire général, je voudrais revenir sur la question du Centre pour les droits de l'homme. Le Centre dispose d'environ 1 % du budget total de l'Organisation des Nations Unies, plus ou moins, ce qui semble totalement disproportionné avec l'importance politique et morale du Centre. J'ai donc deux questions à vous poser. Comptez-vous essayer d'augmenter le budget du Centre pour le rendre plus efficace et envisagez-vous de le restructurer ?

Le Secrétaire général : Nous avons commencé à établir notre budget pour 1998-1999 et le budget des droits de l'homme sera l'une des questions à étudier. Je voudrais en profiter pour rappeler qu'un très grand nombre d'activités se rapportant à la défense des droits de l'homme sont également financées par des contributions volontaires. Les observateurs déployés au Burundi et au Rwanda ont pu être envoyés grâce à des contributions volontaires. Alors, dans vos reportages et dans vos articles, vous pourriez aussi encourager les gouvernements à se montrer généreux, à contribuer, et à contribuer spontanément, de leur propre gré et avec largesse à cette action importante. En ce qui concerne la restructuration, elle est en cours et elle se poursuivra.

M. Fred Eckhard : Encore une question, mais malheureusement ce sera la dernière.

Question : Monsieur le Secrétaire général, j'ai une question et demie à vous poser. Etant donné que les Etats-Unis se retireront de la Bosnie dans 18 mois et que l'OTAN suivra peut-être - ou ne suivra pas, on ne sait pas - envisagez-vous la possibilité de créer une nouvelle FORPRONU, FORPRONU 2, qui aurait le même mandat que l'actuelle force de l'OTAN ? Le sentiment général est que quand les troupes étrangères partiront - dans 18 mois si c'est 18 mois, je n'ose pas dire 18 ans - les hostilités risquent de reprendre. Pour la demi-question, vous avez parlé de la présence de la police des Nations Unies en Bosnie. Est-ce que son travail est de former la police locale ou envisagez-vous la possibilité d'en faire une véritable force de police ?

Le Secrétaire général : Que se passera-t-il si la Force internationale devait se retirer ? Y aurait-il une FORPRONU 2 ? J'espère que non. Je trouve que le travail des Nations Unies en Bosnie a été particulièrement difficile; certains d'entre vous sont allés sur le terrain et ont vu les activités des Nations Unies; ils ont pu constater combien la tâche était difficile pour les

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hommes et les femmes qui s'y trouvaient. Leur contribution a été capitale : ils ont donné à manger à ceux qui en avaient besoin, en prenant de grands risques, et peut-être l'une des réalisations les plus importantes des Nations Unies, souvent ignorée par les médias et les décideurs, est que parce que les Nations Unies ont été présentes tôt et ont obligé toutes les grandes puissances à travailler ensemble sous leur égide, on a évité que les pays ne s'impliquent individuellement, en se faisant concurrence, ce qui aurait eu des résultats désastreux. Je crois que nous avons un travail à accomplir, nous c'est-à-dire la communauté internationale. Et j'espère que nous aurons la patience et la volonté de soutenir l'effort. Le travail que nous avons à faire en Bosnie ne se fait pas en un jour et prendra du temps. Ceux qui se trouvent déjà sur le terrain et qui ont commencé ce travail devraient à mon avis y rester et continuer ce travail pour le mener jusqu'à un terme logique. Si l'idée que vous avez avancée se concrétisait et si ceux qui sont là-bas en ce moment se retiraient pour céder la place à une FORPRONU 2, je pense que ce serait une très mauvaise chose. Je pense aussi que vraiment le monde devrait essayer de voir la situation à plus long terme. Les dirigeants qui ont créé l'Organisation des Nations Unies en 1945 savaient qu'ils bâtissaient pour l'avenir. Ils ont toujours eu une vision à long terme de ce qu'ils entreprenaient. Ils ont édifié les Nations Unies après la seconde guerre mondiale parce qu'ils ne voulaient plus jamais revoir ce qu'ils avaient connu pendant ce conflit. Ils ont conçu le plan Marshall et ils savaient que c'était un travail de longue haleine; il a fallu attendre trois ou quatre ans avant de voir des résultats. Nous, nous avons fait une déclaration universelle des droits de l'homme, ce qui n'existait pas à l'époque de la seconde guerre mondiale. Il est vrai que la société d'aujourd'hui est telle que nous voulons tout tout de suite et que nous avons tendance à perdre très vite patience quand les choses ne viennent pas. J'espère que cela ne se produira pas en Bosnie. Pour moi, il est essentiel d'aider la Bosnie à rester unie, à remettre son infrastructure en état et à organiser véritablement la reconstruction de façon à sceller des liens et à permettre à la population de s'imaginer un avenir commun en Bosnie. Parce que si nous ne savons pas attendre et si nous nous retirons et puis supposons que la Bosnie se désagrège, nous aurons peut- être une plus grande Croatie et une plus grande Serbie. Qu'adviendra-t-il de cette petite bande de terre au milieu ? Est-ce que ce sera une bande de Gaza ? Ou est-ce que ce sera un Israël avec tous les moyens de se défendre ? Est-ce que nous pouvons laisser se créer une nouvelle bande de Gaza ou un nouvel Israël ? Quand on réfléchit à toutes les possibilités, j'espère que l'on met mieux les choses en perspective et que cela nous décidera à engager l'effort nécessaire.

Maintenant, en ce qui concerne la police des Nations Unies : je ne crois pas que les Etats Membres qui nous ont prêté les forces de police voudraient que nous leur donnions des pouvoirs exécutifs, c'est-à-dire que nous les autorisions à arrêter les gens et à faire appliquer la loi. Nous les avons fait venir pour surveiller, pour former, pour préparer la police locale maintenant qu'elle se réorganise. Comme vous le savez, les membres de la force

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de police internationale ne sont même pas armés et ils ont déjà fait du très bon travail. La nature des activités de maintien de l'ordre est essentiellement nationale et locale et il faut appliquer des lois locales; il faut comprendre et connaître la psychologie des gens et la culture locale pour pouvoir faire ce travail efficacement. Imaginez donc que l'on importe des policiers ghanéens ou des policiers de New York pour faire le travail de la police à Genève, ce serait le plus grand désordre. Alors il faut que la police des Nations Unies continue à former la police locale, à travailler avec elle et à la renforcer. Je ne crois pas que ce soit une bonne chose de lui faire assumer des fonctions de police et d'ailleurs les gouvernements ne le permettraient pas. Je vous remercie.

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