AG/COL/121

LE COMITE SPECIAL DE LA DECOLONISATION OUVRE SA SESSION DE 1997, ELIT SON BUREAU ET ORGANISE SES TRAVAUX

16 janvier 1997


Communiqué de Presse
AG/COL/121


LE COMITE SPECIAL DE LA DECOLONISATION OUVRE SA SESSION DE 1997, ELIT SON BUREAU ET ORGANISE SES TRAVAUX

19970116 Dans un message adressé au Comité, le Secrétaire général appelle l'ONU à accroître son assistance aux territoires non autonomes

Le Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a ouvert ce matin sa session de 1997. Il a élu à l'unanimité M. Utula Utuoc Samana (Papouasie-Nouvelle-Guinée), à la présidence; MM. Bruno Rodriguez Parilla (Cuba) et Moctar Ouane (Mali) aux postes de Vice-Présidents; et M. Farouk Al-Attar (République arabe syrienne), au poste de Rapporteur.

Le Comité a entendu, M. Marrack Goulding, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, qui a lu un message du Secrétaire général, M. Kofi Annan. Le Secrétaire général a rappelé que, depuis plus de 36 ans, le Comité spécial a permis à de nombreux peuples de défendre leur droit à l'autodétermination et d'accéder à l'indépendance. Le Secrétaire général se félicite des efforts des puissances administrantes pour remplir leurs obligations envers les 17 territoires non autonomes restant à l'ordre du jour du Comité. Il a rappelé la responsabilité de l'ONU dans la défense du droit à l'autodétermination.

Le Président du Comité spécial, M. Utula Utuoc Samana (Papouasie- Nouvelle-Guinée), a déclaré qu'il n'épargnera aucun effort pour établir une coopération efficace avec les puissances administrantes visant à réaliser le noble objectif de l'élimination du colonialisme d'ici à l'an 2000. Le Comité spécial devrait garder à l'esprit que les résolutions 1514 (XV) et 1541 (XV) offrent le cadre propice aux travaux du Comité.

Le Comité a en outre entendu les représentants des pays suivants qui sont intervenus pour féliciter les membres du Bureau de leur élection, réaffirmer leur appui aux travaux du Comité spécial et encourager les puissances administrantes à coopérer avec le Comité : République islamique d'Iran, Cuba, Tunisie, Mali, République arabe syrienne, Chili, Papouasie- Nouvelle-Guinée, Chine, Côte d'Ivoire et Fidji. Il a ensuite examiné et approuvé l'organisation de ses travaux pour l'année 1997. Pour ce faire, le Comité spécial était saisi de deux notes, l'une du Secrétaire général

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(A/AC.109/L.1855), et l'autre de son Président (A/AC.109/L.1856). Dans cette dernière, le Président par intérim rappelle que la question de l'intégration du Sous-Comité des petits territoires, des pétitions, de l'information et de l'assistance a déjà été examinée en 1996, notamment au sein du Groupe de travail à composition non limitée, et suggère que le Comité spécial l'aborde à nouveau au début de sa session de 1997, de façon notamment à rationaliser les travaux du Comité spécial, à éviter les doubles-emplois et à renforcer son efficacité. A ce titre le Comité spécial a entendu les déclaration des représentants de la République islamique d'Iran et de Cuba. Le Président et le Secrétaire du Comité spécial sont également intervenus sur la question.

Le Comité spécial comprenait au 1er janvier 1997, les 22 pays suivants : Chili, Chine, Congo, Côte d'Ivoire, Cuba, Ethiopie, Fédération de Russie, Fidji, Grenade, Inde, Indonésie, Iraq, Mali, Papouasie-Nouvelle- Guinée, République arabe syrienne, République islamique d'Iran, République- Unie de Tanzanie, Sierra Leone, Trinité-et-Tobago, Tunisie, Venezuela et Yougoslavie.

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Déclarations liminaires

M. MARRACK GOULDING, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, donnant lecture d'un message du Secrétaire général, a rappelé que les résolutions 1514 (XV) et 1541 (XV) de l'Assemblée générale ont facilité l'élaboration d'un principe important du droit international concernant le droit inaliénable des peuples à l'autodétermination. Depuis plus de 36 ans, le Comité a favorisé la défense du droit à l'autodétermination de nombreux peuples, ce qui leur a permis d'accéder à l'indépendance. En défendant le droit à l'autodétermination, le droit des peuples à déterminer leur avenir politique par des moyens démocratiques, le Comité a facilité les efforts des Nations Unies pour assurer le respect des droits de l'homme dans le monde entier. Il est encourageant de voir que tant de pays en Afrique, en Asie et sur le continent américain ont pu, grâce au travail du Comité, accéder à l'indépendance et devenir membres de cette Organisation. Les 17 territoires non autonomes restant à l'ordre du jour du Comité présentent des situations différentes. Certains d'entre eux sont économiquement et socialement avancés et bénéficient de droits constitutionnels. D'autres souffrent d'un manque de développement, d'un isolement géographique et de catastrophes naturelles.

Le Secrétaire général se félicite des efforts des puissances administrantes pour remplir leurs obligations envers ces territoires, conformément à la Charte. Il rappelle la responsabilité de l'ONU dans la défense du droit à l'autodétermination et celle du Comité spécial qui doit aider à la fois les peuples des territoires non autonomes et les puissances administrantes. Le droit à l'autodétermination donne aux peuples le droit de choisir d'être indépendants, de s'associer ou de s'intégrer à un autre pays. Il faudrait aider les peuples, particulièrement ceux des territoires non autonomes, à déterminer l'avenir qui leur conviendra le mieux. La coopération des puissances administrantes avec le Comité est un élément important pour permettre à l'Organisation d'atteindre ses objectifs en ce qui concerne les territoires non autonomes. Le Secrétaire général appelle les institutions spécialisées et les autres organismes du système des Nations Unies à accroître leur assistance aux peuples de ces territoires. Il souligne la nécessité d'appuyer la MINURSO dans l'exécution de son mandat afin qu'il puisse y avoir un référendum sur le Sahara occidental, le plus grand territoire dont la situation est toujours à l'ordre du jour du Comité spécial.

M. UTULA UTUOC SAMANA, Président du Comité spécial (Papouasie-Nouvelle- Guinée), a déclaré qu'il n'épargnera aucun effort pour établir une coopération efficace avec les puissances administrantes qui vise à réaliser le noble objectif de l'élimination du colonialisme d'ici à l'an 2000. Conscient de la crise financière que traverse l'Organisation, M. Utuoc Samana a souligné la nécessité d'adopter une approche novatrice en vue de faciliter les travaux du Comité spécial, d'éviter les doubles-emplois et de renforcer son efficacité. Le Président a déclaré que son élection à la présidence du Comité spécial est un honneur pour lui mais également pour son pays et pour son attachement profond à la cause de la décolonisation. Il a exprimé sa gratitude aux membres du Comité spécial, ainsi qu'à son nouveau Secrétaire pour la manière efficace dont les travaux préparatoires de la session de fond de 1997 ont été accomplis. (à suivre)

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Le Comité spécial devrait garder à l'esprit que les résolutions 1514 (XV) et 1541 (XV) offrent le cadre qu'il faut en ce qui concerne les travaux du Comité. Il a réaffirmé l'engagement des Nations Unies en faveur de tous les peuples et territoires coloniaux, indépendamment de leur taille, de leur situation géographique ou de leurs progrès économiques. La réalisation de ces objectifs dépendra en grande partie de la coopération des puissances administrantes. Le Comité spécial invite les puissances administrantes à coopérer avec lui pour mettre en oeuvre leurs engagements en vertu de la Charte des Nations Unies et pour répondre de façon efficace à de nombreuses résolutions sur la décolonisation adoptées par l'Assemblée générale. M. Utuoc Samana a espéré qu'un consensus sera possible non seulement en ce qui concerne les résolutions présentées à l'Assemblée générale, mais également en ce qui concerne les préoccupations générales visant à améliorer la coopération des puissances administrantes avec le Comité spécial, pour permettre à toutes les parties de s'acquitter de leurs obligations respectives, conformément aux résolutions de l'Assemblée générale.

Le Président a souligné que même si de nombreux territoires non autonomes sont de petites îles, ou souffrent de l'absence de ressources ou sont frappées par des catastrophes naturelles, cela ne devrait pas empêcher le Comité spécial d'examiner leur situation politique respective, ainsi que leur situation socio-économique. En conséquence, il ne faut pas essayer de choisir à la place des peuples de ces territoires, leur avenir politique. Il faudrait plutôt les assister à le faire, en tenant compte de leurs propres souhaits. La tâche qui incombe au Comité spécial en ce qui concerne la coopération avec les puissances administrantes consiste à aider les peuples coloniaux dans l'exercice de leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance. De récents développements ont réaffirmé qu'un processus électoral libre et juste constitue l'un des piliers de la démocratie. M. Utuoc Samana a émis l'espoir que le succès des Nations Unies dans leur rôle d'assistance au processus électoral pourra convaincre les puissances administrantes à inviter le Comité spécial à participer à ce processus dans les territoires concernés.

Déclaration

M. MARTY NATALEGAWA (Indonésie) a regretté l'inclusion de la question du Timor oriental à l'ordre du jour du Comité. Comme l'Indonésie l'a répété au cours des années précédentes, le peuple du Timor oriental a déjà bénéficié de son droit à l'autodétermination depuis plus de 20 ans, conformément aux résolutions 1514 (XV) et 2625 (XXV) des Nations Unies, mettant ainsi un terme à plus de quatre siècles de colonialisme. Les représentants de la diplomatie et des médias internationaux en ont été les témoins. Durant le processus de décolonisation, les Nations Unies, ainsi que ce Comité, ont été informés de la situation au Timor oriental. Les Etats membres et la communauté internationale ont pu réaliser que l'Indonésie a contribué au développement politique, économique et social du Timor oriental ainsi qu'à la protection et à la promotion des droits de l'homme.

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L'Indonésie a depuis longtemps cessé d'envisager la situation du Timor oriental comme une question relevant de l'autodétermination et de la décolonisation. Il est grand temps que ce Comité décide que l'inclusion de la question du Timor oriental dans son programme de travail n'a pas d'utilité et est contraire à la volonté de sa population. L'Indonésie demande au Comité d'envisager objectivement les réalités géopolitiques, culturelles, économiques et sociales concernant le Timor oriental où la majorité de la population a pu exercer son droit à l'autodétermination en choisissant l'indépendance tout en restant intégré à l'Indonésie. La considération de cette question ne contribue aucunement au dialogue tripartite en cours entre l'Indonésie et le Portugal sous les auspices du Secrétaire général. L'Indonésie appelle les délégations à appuyer le dialogue tripartite comme étant un mécanisme viable conduisant à des résultats fructueux et positifs. L'Indonésie demande à ce que son objection à l'inclusion de la question du Timor oriental à l'ordre du jour du Comité apparaisse dans les documents officiels du Comité.

Organisation des travaux

M. JALAL SAMADI (République islamique d'Iran), s'agissant de l'examen de la question de l'intégration du Sous-Comité au Comité spécial, a estimé qu'il y a lieu de respecter la décision prise l'an dernier par le Comité spécial d'examiner au cours de la présente session la question. Toute décision prise par le Comité spécial en vue de rationaliser son travail, ne devra pas l'empêcher de s'acquitter de son mandat.

Pour sa part, M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba), évoquant la note du Président relative à l'organisation des travaux du Comité spécial (A/AC.109/L.1856), a estimé qu'il sera difficile d'organiser des séminaires sur la décolonisation en ce qui concerne notamment l'Amérique latine. Le représentant a regretté que le rapport du Bureau du contrôle interne sur le séminaire sur la décolonisation en Amérique latine, organisé à Trinité-et- Tobago contienne des affirmations agressives et des insinuations inacceptables. Il importe que le Comité spécial se saisisse de cette question et l'examine au cours de la présente session.

M. ARAIM, Secrétaire du Comité spécial a indiqué que le Comité spécial examinera le rapport du Bureau de contrôle interne lorsqu'il abordera la question de la tenue de séminaire envisagé, pour lequel un budget a d'ores et déjà été prévu.

M. ROSARIO (Cuba), tout en remerciant le Secrétaire du Comité spécial, a rappelé que sa proposition vise, d'une part, à saisir le Bureau du contrôle interne à la suite du rapport qu'il a rédigé, et de l'autre, à organiser les travaux du séminaire à venir.

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