CS/767

LE CONSEIL DE SECURITE, EN RAISON DU VETO DE LA CHINE, N'A PAS ETE EN MESURE D'ADOPTER UN TEXTE AUTORISANT UN RENFORCEMENT MILITAIRE DE LA MINUGUA

10 janvier 1997


Communiqué de Presse
CS/767


LE CONSEIL DE SECURITE, EN RAISON DU VETO DE LA CHINE, N'A PAS ETE EN MESURE D'ADOPTER UN TEXTE AUTORISANT UN RENFORCEMENT MILITAIRE DE LA MINUGUA

19970110 APRES-MIDI CS/767 Le Conseil de sécurité n'a pas été en mesure d'adopter, ce soir, à la suite du veto de la Chine, un projet de résolution par lequel il aurait décidé d'autoriser l'adjonction à la Mission des Nations Unies pour la vérification des droits de l'homme et du respect des engagements pris au terme de l'accord général relatif aux droits de l'homme au Guatemala (MINUGUA) d'un groupe de 155 observateurs militaires aux fins de la vérification de l'application de l'accord sur le cessez-le-feu définitif. Le représentant de la Chine a expliqué que le Gouvernement guatémaltèque, en invitant les autorités taïwanaises, à participer à la cérémonie de signature de l'Accord de paix, a non seulement ouvert la voie à des activités sécessionnistes en Chine mais a en outre violé la souveraineté et l'intégrité territoriale chinoises. Toutefois, si le Guatemala fait le nécessaire pour résoudre ce différend, la Chine pourrait revenir sur son refus et autoriser le déploiement des observateurs militaires au Guatemala.

Les membres du Conseil suivants ont expliqué leur vote : Royaume-Uni, Portugal, France, République de Corée, Pologne, Suède, Egypte, Kenya, Guinée-Bissau, Chili, Japon, Etats-Unis, Costa Rica, Fédération de Russie et Chine.

Les délégations suivantes ont fait une déclaration : Guatemala, Colombie, Venezuela, Pays-Bas, Norvège, Mexique, Espagne, Argentine et Canada.

Le Conseil était saisi, pour l'examen de cette question, d'un rapport du Secrétaire général.

Texte du projet de résolution (S/1997/18)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant l'Accord-cadre pour la reprise du processus de négociation entre le Gouvernement guatémaltèque et l'Union révolutionnaire nationale guatémaltèque (URNG) conclu le 10 janvier 1994 (S/1994/53, annexe), et tous les accords ultérieurs, par lesquels les parties sont convenues de demander à l'Organisation des Nations Unies d'assurer la vérification internationale de l'application des accords de paix.

Saluant les efforts que le Secrétaire général, le Groupe des pays amis du processus de paix au Guatemala, la communauté internationale, les organismes des Nations Unies et d'autres organismes internationaux ont déployés à l'appui du processus de paix,

Prenant note du rapport du Secrétaire général en date du 26 novembre 1996 (S/1996/998) sur la Mission des Nations Unies pour la vérification des droits de l'homme et du respect des engagements pris aux termes de l'Accord général relatif aux droits de l'homme au Guatemala (MINUGUA), dans lequel il était indiqué que les mesures de vérification se rattachant à l'accord sur le cessez-le-feu définitif signé à Oslo le 4 décembre 1996 (S/1996/1045, annexe) comporteraient le déploiement de personnel militaire des Nations Unies,

Prenant note également du rapport, en date du 17 décembre 1996 (S/1996/1045*), dans lequel le Secrétaire général recense les mesures nécessaires à la vérification de l'application de l'accord sur le cessez-le- feu définitif, ainsi que des additifs à ce rapport en date des 23 et 30 décembre 1996 (S/1996/1045, Add.1 et 2), et notant que le cessez-le-feu doit entrer en vigueur à la date où le dispositif de vérification des Nations Unies sera en place et prêt à fonctionner,

Se félicitant des accords entre le Gouvernement guatémaltèque et l'UNRG signés à Guatemala le 29 décembre 1996, qui, avec la série d'accords de paix signés à Madrid, Mexico, Oslo et Stockholm, mettent définitivement fin au conflit interne au Guatemala et favoriseront la réconciliation nationale et le développement économique du pays,

1. Décide, conformément aux recommandations formulées dans le rapport du Secrétaire général en date du 17 décembre 1996, d'autoriser pour une période de trois mois l'adjonction à la MINUGUA d'un groupe de 155 observateurs militaires, avec le personnel médical nécessaire, aux fins de la vérification de l'application de l'accord sur le cessez-le-feu définitif, et prie le Secrétaire général d'aviser le Conseil, au moins deux semaines à l'avance, du démarrage de l'opération;

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2. Demande aux deux parties de respecter intégralement les engagements qu'elles ont pris aux termes des accords signés à Guatemala et de coopérer pleinement à la vérification du cessez-le-feu, à la séparation des forces et au désarmement et à la démobilisation des combattants de l'URNG, en honorant de même les autres engagements contractés dans la série des accords de paix;

3. Invite la communauté internationale à continuer d'appuyer le processus de paix au Guatemala, et en particulier la mise en oeuvre des accords visés au paragraphe 2 ci-dessus;

4. Prie le Secrétaire général de le tenir pleinement informé de l'application de la présente résolution et de lui rendre compte de la manière dont se sera déroulée la mission des observateurs militaires.

Rapport du Secrétaire général sur les efforts en faveur de la paix au Guatemala (S/1996/1045 et Add. 1 et 2)

Ce rapport est présenté au Conseil de sécurité en réponse à la demande faite par le Gouvernement guatémaltèque et l'Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca (URNG) dans l'Accord-cadre pour la reprise du processus de négociations et dans les accords ultérieurs, demandant à l'Organisation des Nations Unies de se charger de la vérification internationale des accords de paix qu'ils ont signés sous ses auspices. Ce rapport, qui porte exclusivement sur l'accord de cessez-le-feu définitif, signé par les parties le 4 décembre 1996 à Oslo, fait suite au rapport que le Secrétaire général a présenté le 26 novembre 1996 à l'Assemblée générale et qui a également été distribué au Conseil de sécurité. Dans ce rapport, il avait indiqué que des mesures de vérification concernant l'accord sur le cessez-le-feu définitif devraient être prises dès la signature de l'ensemble des accords de paix et qu'il faudrait prévoir le déploiement de personnel militaire des Nations Unies pour vérifier le cessez-le-feu, la séparation des forces en présence et la démobilisation des combattants de l'URNG. L'accord sur le cessez-le-feu définitif entrera en vigueur, comme les autres accords, dès la signature de l'accord de paix final prévue pour le 29 décembre 1996 à Guatemala. Sous réserve de l'accord du Conseil, il faudra renforcer à brève échéance la Mission des Nations Unies pour la vérification des droits de l'homme et du respect des engagements pris au terme de l'accord général relatif aux droits de l'homme au Guatemala (MINUGUA), en y incluant, pour une période de trois mois, une composante militaire chargée de vérifier l'application de l'accord. Le Secrétaire général formule dans son rapport des recommandations à l'intention du Conseil de sécurité concernant la manière dont la future composante militaire de la MINUGUA devrait s'acquitter de sa tâche aux termes de l'accord de cessez-le-feu ainsi que les changements qu'il faudrait apporter à son organisation et à ses effectifs. Ces recommandations se fondent sur les résultats d'une enquête effectuée au Guatemala par une équipe technique du Secrétariat pour évaluer les besoins et préparer l'éventuel déploiement de personnel militaire des Nations Unies.

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Le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité d'autoriser le déploiement de la composante militaire rattachée à la Mission des Nations Unies pour la vérification des droits de l'homme et du respect des engagements pris au terme de l'Accord général relatif aux droits de l'homme au Guatemala (MINUGUA), constituée de 155 observateurs militaires, pour une période de trois mois, afin de vérifier la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu définitif, qui a été signé par le Gouvernement guatémaltèque et l'Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca (URNG) le 4 décembre 1996 à Oslo. Ces observateurs seraient chargés également de vérifier la séparation des forces et la démobilisation d'environ 3 000 combattants de l'URNG. Le Secrétaire général estime qu'un effectif de 155 officiers et du personnel médical devraient arriver dans la zone de la mission au plus tard 15 jours avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Le quartier général principal, chargé de la composante militaire du commandement, du contrôle et de la logistique, serait situé à Guatemala City et des quartiers généraux de secteur seraient établis à Guatemala City et à Santa Cruz de Quiché. La séparation des forces s'effectuera en plusieurs étapes. Certaines unités de l'armée guatémaltèque seront redéployées vers des sites désignés et les combattants de l'URNG seront regroupés en divers endroits avant d'être transférés vers des points de rassemblement désignés. Le redéploiement des unités des forces armées guatémaltèques doit commencer deux jours après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu et se terminer dans les dix jours de cette entrée en vigueur. Les troupes de l'URNG commenceront leurs mouvements dans une période allant de 11 à 21 jours après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, une fois que les forces armées guatémaltèques auront achevé leur redéploiement.

Le Secrétaire général rappelle que l'accord sur le cessez-le-feu définitif est le troisième accord signé cette année dans le cadre du processus de paix au Guatemala. Auparavant, il y a eu l'accord sur les questions économiques et sociales et la situation agraire, signé à Mexico le 6 mai 1996 et l'accord sur le renforcement du pouvoir civil et sur le rôle des forces armées dans une société démocratique, également signé à Mexico, le 19 septembre 1996. Depuis l'accord sur le cessez-le-feu, signé le 4 décembre 1996, deux autres accords ont été conclus, à savoir l'accord sur les réformes constitutionnelles et le régime électoral, signé le 7 décembre 1996 à Stockholm; et l'accord sur les conditions de base de l'intégration de l'URNG à la vie politique du pays, signé le 12 décembre 1996 à Madrid. Aux termes de l'accord sur le calendrier d'exécution et le contrôle des accords de paix, la démobilisation par étapes des forces de l'URNG devra commencer en même temps que la mise en oeuvre des engagements énoncés dans l'ensemble des accords de paix. Dans son rapport en date du 17 décembre, le Secrétaire général s'était déclaré convaincu que les négociations concernant le calendrier d'exécution et le contrôle des accords de paix aboutiront rapidement à un accord et que celui-ci sera signé, comme prévu, en même temps que l'accord final sur une paix solide et durable. Jusqu'à présent, l'Assemblée générale a joué un rôle central pour ce qui est de promouvoir et d'appuyer le processus de paix au Guatemala, notamment en prenant la décision

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de créer la MINUGUA et, par la suite, en décidant à plusieurs reprises de proroger son mandat. Cela dit, la vérification du cessez-le-feu définitif exigera le déploiement d'observateurs militaires des Nations Unies. Conformément à la pratique établie à l'Organisation des Nations Unies, un tel déploiement devra être autorisé par le Conseil de sécurité, qui a toujours appuyé le processus de paix en Amérique centrale, et ce, depuis qu'il a, dans sa résolution 530 (1983), rendu hommage, pour leurs efforts, aux pays membres du Groupe de Contadora. Le Secrétaire général estime que le Conseil de sécurité souhaitera peut-être lui conférer, à titre temporaire, les pouvoirs nécessaires pour faire en sorte que l'ONU puisse adjoindre à la MINUGUA, dès que l'accord de paix définitif aura été signé, une composante militaire, dont le mandat, l'effectif et la structure seraient ceux proposés dans le présent rapport. Le Secrétaire général sollicitera l'autorisation de procéder à ce déploiement dès que la signature de l'accord de paix définitif aura été confirmée.

Le Secrétaire général informe le Conseil de sécurité que l'Accord final sur une paix solide et durable a été signé à Guatemala, le 29 décembre 1996, par des représentants du Gouvernement guatémaltèque et l'Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca (URNG). Du fait de la signature de cet accord, tous les autres accords signés par les parties au cours des négociations auxquelles a présidé l'Organisation des Nations Unies entrent en vigueur, y compris l'accord sur le cessez-le-feu définitif, signé le 4 décembre 1996, et communiqué au Conseil en annexe de son rapport du 17 décembre. Le Secrétaire général explique que la vérification du cessez-le-feu définitif exigera le déploiement de personnel des Nations Unies en tant que composante militaire rattachée à la Mission des Nations Unies pour la vérification des droits de l'homme et du respect des engagements pris au terme de l'Accord général relatif aux droits de l'homme au Guatemala (MINUGUA). En conséquence, le Secrétaire général demande au Conseil de sécurité d'autoriser le déploiement de cette composante pour une période de trois mois.

Concernant le financement de la Mission, le Secrétaire général indique que le montant estimatif des coûts liés à la composante militaire devant renforcer la MINUGUA pour une période de trois mois s'élève à 3,4 millions de dollars. Si le Conseil de sécurité décide d'autoriser le déploiement de la composante militaire de la MINUGUA, le Secrétaire général recommandera à l'Assemblée générale de considérer les coûts y afférents comme une dépense de l'Organisation devant être supportée par les Etats Membres.

Déclarations

M. JULIO ARMANDO MARTINI HERRERA (Guatemala) a rappelé que la communauté internationale qui a suivi avec un grand intérêt le processus de paix au Guatemala attend maintenant avec impatience la décision du Conseil quant à l'envoi d'une mission de paix qui permettrait au peuple guatémaltèque de consolider la pacification et la réconciliation dans le pays. Le processus de paix au Guatemala a été long et difficile, a poursuivi le représentant. Les

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Nations Unies ont appuyé ce processus mais la phase d'exécution de l'Accord de paix ne pourra se faire que si une force militaire est adjointe à la MINUGUA afin de vérifier l'application de l'accord de cessez-le-feu. Le Guatemala sait que la majorité des Etats est favorable à l'envoi d'une telle force et que cette décision ne fait que répondre au besoin de faciliter la vérification des accords entre les parties.

Le problème bilatéral qui a surgi récemment entre le Guatemala et un des membres permanents du Conseil de sécurité n'a échappé à personne. Le Guatemala a mené des consultations afin de résoudre le différend avec ce pays et tient à rappeler qu'il n'a jamais été dans son intention d'intervenir dans les affaires intérieures d'un quelconque Etat. Bien au contraire, le Guatemala base ses relations internationales sur le respect strict des principes inscrits dans la Charte des Nations Unies, et en particulier de celui qui recommande de s'abstenir de prendre des mesures pouvant affecter l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique des Etats. Les membres du Conseil ne doivent toutefois pas permettre que les questions bilatérales étrangères aux points qu'il examine interviennent dans ses décisions. Les Membres du Conseil ne doivent pas non plus oublier qu'ils doivent faire preuve de prudence, d'équanimité et de justice, a dit le représentant qui a souhaité que le Conseil décide d'autoriser l'envoi d'une force militaire dans le pays.

M. JULIO LONDOÑO-PAREDES (Colombie) a souligné l'importance de la signature des Accords de paix du 29 décembre dernier pour tous les peuples de l'Amérique centrale. La Colombie a toujours maintenu des liens d'amitié et de coopération avec les pays de cette région. Au cours des années de conflit, la Colombie, le Mexique, le Panama et le Venezuela ont constitué le Groupe du contadora auquel sont venus se rallier quatre autres Etats. Les efforts de ce Groupe ont été à la base du retour à la paix dans la région qui a contribué à la consolidation de la paix. La signature des Accords de paix au Guatemala vient de clore le chapitre du dernier des conflits de l'Amérique centrale. La paix au Guatemala est le fruit d'un processus ardu qui a pourtant eu l'avantage de témoigner de la détermination du peuple guatémaltèque à réaliser la paix. Ce processus a été rigoureux et pragmatique et revêt la légitimité nécessaire à la reconstruction du nouveau Guatemala. Le représentant a rendu hommage aux parties pour leur attitude courageuse et franche. Il convient à présent, a-t-il ajouté, de s'attacher a la démobilisation de la guérilla et à la surveillance de la mise en oeuvre des Accords de paix. Le représentant s'est dit convaincu que ce processus sera utile à la consolidation de la démocratie et au renforcement des liens du Guatemala avec tous les membres des Nations Unies.

M. OSCAR R. DE ROJAS (Venezuela) a rappelé que son pays est coauteur du projet de résolution examiné aujourd'hui et qu'il appuie, partant, l'adjonction à la MINUGUA d'une petite composante militaire, comme l'a recommandé le Secrétaire général dans son rapport sur la Mission. Il a expliqué qu'une telle décision constitue aux yeux du Venezuela, le meilleur moyen de parvenir à une paix solide et durable comme l'a consacré l'Accord

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signé le 29 décembre dernier. Dans celui-ci, les parties avaient en effet demandé l'envoi d'une mission militaire dans le pays afin de vérifier le respect des accords militaires. La communauté internationale a la responsabilité, a-t-il ajouté, d'apporter l'appui nécessaire à l'application totale des accords conclus afin de permettre au peuple guatémaltèque de consolider la paix et d'entamer son processus démocratique.

M. N.H BIEGMAN (Pays-Bas), au nom de l'Union européenne, s'est félicité de l'Accord de paix qui, a-t-il souligné, met fin au plus long conflit de la région. L'Union européenne a toujours manifesté un intérêt certain au processus de paix au Guatemala. Elle félicite donc les parties pour les résultats obtenus et les Nations Unies pour leur détermination à contribuer à la paix en jetant les bases des accords importants entrés en vigueur depuis l'Accord de Guatemala City. L'Union européenne appelle les parties à respecter les engagements pris et à consolider la paix au nom du bien-être du peuple guatémaltèque. Le pays doit maintenant s'attacher à créer les institutions démocratiques. L'Union européenne, pour sa part, est favorable à la recommandation du Secrétaire général concernant le déploiement d'observateurs militaires. Elle espère que la résolution présentée aujourd'hui pourra être adoptée par consensus. Ce faisant, l'Union appuie l'appel fait aux parties de coopérer avec la force de surveillance du cessez- le-feu.

M. SVEIN AASS (Norvège) a estimé que la signature, le 29 décembre dernier, de l'accord final de paix au Guatemala était une étape importante. Toutefois la paix n'est pas synonyme d'absence de guerre tant que le développement, l'éducation, la tolérance et l'égalité des chances ne sont pas mis en place. Le peuple du Guatemala a aujourd'hui besoin d'une aide des pays amis et des institutions internationales pour permettre une transition en douceur vers la reconstruction et la réconciliation. Afin de soutenir la population dans son passage des armes aux charrues, le Secrétaire général a recommandé qu'un groupe de 155 observateurs militaires accompagné du personnel médical nécessaire soit rattaché à la MINUGUA, et la Norvège, en tant que membre du Groupe des pays amis, coparraine le projet de résolution pertinent. Il a demandé instamment aux membres du Conseil de sécurité d'adopter le présent projet de résolution, car en bénéficiant ainsi du soutien de la communauté internationale sur la route de la paix et de la normalisation, le Guatemala pourrait bien devenir un modèle de solidarité internationale efficace et constructive.

M. MANUEL TELLO (Mexique) a indiqué que des millions de guatémaltèques attendent la décision du Conseil du sécurité. Il a rappelé que le Guatemala et le Mexique ont un passé, une géographie, une histoire, des traditions et des modes d'existence communs. Le Mexique estime que le projet de résolution dont le Conseil est saisi vise simplement à indiquer que la communauté internationale reconnaît que les Nations Unies ont un rôle à jouer pour assurer l'émergence d'un ordre nouveau dans le pays. Ce texte, qui ne se veut ni solution ni élément définitif de la paix, n'est, a souligné M. Tello, ni

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très ambitieux ni très onéreux. Il constitue une petite manifestation de l'expression de solidarité dont le peuple Guatémaltèque a besoin pour amorcer cette nouvelle étape de son histoire.

Le Mexique lance un appel sincère à chacun des membres du Conseil pour qu'ils approuvent ce texte et donnent ainsi une nouvelle fois la preuve de leur détermination en faveur de la paix. Le problème du Guatemala n'est pas une question régionale mais concerne l'ensemble des Nations Unies. C'est pourquoi le Mexique espère que ce texte pourra être adopté à l'unanimité.

M. ARTURO LACLAUSTRA (Espagne) a estimé qu'après la signature de l'Accord de paix du 29 décembre dernier, le moment est venu d'appliquer tous les accords conclus pour jeter les fondements d'une paix durable au Guatemala. L'Accord sur le cessez-le-feu définitif signé le 4 décembre dernier constitue, aux yeux de l'Espagne, le pilier de la consolidation de paix. Rappelant que le mécanisme de vérification de cet Accord a été confié aux Nations Unies, il a appelé le Conseil assumer sa responsabilité en matière de paix et de sécurité internationales. Il faut permettre à l'Amérique centrale de se transformer en une région de paix et de démocratie. L'Espagne est donc disposée à participer à ce Groupe d'observateurs militaires comme en témoigne son attachement à la paix dans ce pays. La participation du Président espagnol à la cérémonie liée à la signature de l'Accord du 29 décembre n'est qu'une autre illustration de cet attachement.

Mme ANA MARIA RAMIREZ (Argentine) a estimé que l'Accord de paix signé le 29 décembre dernier permettra d'effacer les séquelles politiques, institutionnelles et sociales léguées par le conflit. De même, a-t-elle poursuivi, l'application de l'Accord permettra-t-elle de jeter les bases d'une société de paix, de liberté, de primauté du droit et d'un développement économique durable. Pour autant, ce processus n'est pas encore terminé et il faut s'assurer du respect et du suivi des accords conclus. C'est dans ce cadre que les tâches de vérification du cessez-le-feu et de démobilisation des combattants constituent des défis importants que nous devons relever.

C'est pour ces raisons que l'Argentine appuie la proposition du Secrétaire général d'envoyer une composante militaire en renfort de la MINUGUA. L'Argentine est favorable à l'adoption de ce texte et continuera de prendre des mesures pratiques pour aider le Guatemala et l'accompagner dans sa recherche de la paix.

M. ROBERT R. FOWLER (Canada) a estimé qu'après la signature de l'accord de paix définitive et durable, la question fondamentale est de savoir comment la communauté internationale peut aider les Guatémaltèques à se faire à une culture de paix sociale. Il s'agit d'instaurer une paix durable, incluant les droits de la personne et les libertés fondamentales, la primauté du droit, la bonne gestion des affaires publiques, le développement durable et l'équité sociale. A cet égard, la mise en oeuvre du cessez-le-feu, la séparation des forces ainsi que le désarmement et la démobilisation des combattants de

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l'Union révolutionnaire nationale guatémaltèque et la réintégration de tous les anciens combattants à la vie civile sont au nombre des tâches urgentes à accomplir. C'est pourquoi, il a appuyé avec enthousiasme le mandat d'une composante militaire qui serait ajoutée à la MINUGUA, précisant que son pays était prêt à offrir des observateurs militaires à cette mission.

Explications de vote

M. JOHN WESTON (Royaume-Uni) s'est félicité de l'Accord du 29 décembre qui, a-t-il dit, met fin à plusieurs années de conflit au Guatemala. Les deux parties concernées viennent de démontrer leur volonté politique d'instaurer la paix. Une période de reconstruction et de réconciliation commence dès lors dans ce pays. La communauté internationale doit, à cet égard, faire preuve de son attachement à la paix au Guatemala. Le Royaume-Uni appuie donc la recommandation du Secrétaire général tendant à déployer un Groupe d'observateurs militaires pour surveiller la mise en oeuvre de l'Accord de cessez-le-feu. En tant que coauteur du projet de résolution présenté aujourd'hui, le Royaume-Uni votera en faveur du texte en appelant la communauté internationale à assumer sa responsabilité en matière de paix et de sécurité internationales. Le Royaume-Uni a toujours appuyé le processus de paix en Amérique centrale et continuera d'assurer une contribution effective de l'Union européenne à la consolidation de la démocratie au Guatemala.

M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal) a formé l'espoir que l'Accord final de paix, avec l'ensemble des accords signés à Madrid, Mexico, Oslo et Stockholm, conduira à la fin définitive du conflit interne au Guatemala, qui a été le plus long en Amérique Centrale. La MINUGUA a joué un rôle indispensable et exemplaire pour le rétablissement de l'Etat de droit et du respect des droits de l'homme dans ce pays, a estimé le représentant en exprimant le souhait que toutes les minorités nationales participent pleinement à la construction d'une société libre et démocratique au Guatemala. La communauté internationale a le devoir de répondre favorablement aux demandes des deux parties guatémaltèques en fournissant les moyens adéquats de vérification du cessez-le feu, du désarmement et de la démobilisation des forces de l'Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca. L'adoption de la résolution est une condition essentielle à la paix et à la réconciliation nationale, a-t-il ajouté.

M. ALAIN DEJAMMET (France) a noté que le règlement du conflit au Guatemala a permis de parvenir au règlement des conflits dans les autres pays de la région, notamment au Salvador et au Nicaragua. Les Nations Unies ont joué un rôle central dans ce processus et il est donc normal que les parties guatémaltèques se soient tournées vers l'Organisation pour lui demander de superviser la mise en oeuvre des accords. La proposition faite par le Secrétaire général de créer une unité d'observateurs dotée d'un mandat de trois mois et placée auprès de la MINUGUA correspond, sans nul doute, à la mission des Nations Unies et à la compétence du Conseil. La France votera en conséquence en faveur de ce texte, qui a, sur le fond, reçu un large assentiment.

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M. PARK SOO GIL (République de Corée) a présenté ses félicitations au peuple guatémaltèque pour cet Accord historique ainsi que les parties concernées et le Groupe des amis du processus de paix au Guatemala. L'Amérique centrale peut s'enorgueillir de ce résultat remarquable qui permettra de poursuivre les progrès vers la démocratie et le développement. Le processus de paix a montré que la paix et la démocratie ne sont pas des objectifs irréalisables à condition que les parties fassent preuve de la volonté nécessaire et soient appuyées par les Etats de la région et la communauté internationale. Les Nations Unies ont joué un rôle important et continueront de jouer un tel rôle avec la présence de la MINUGUA. Malgré les acquis, la réalisation d'une paix durable est encore loin. La tâche la plus importante est d'assurer la mise en oeuvre de tous les accords auxquels les parties ont souscrit. Avec la signature de l'Accord de paix définitif, l'ensemble des accords de paix est entré en vigueur. Leur application s'avérant difficile, il convient d'encourager les parties à entreprendre les mesures nécessaires à leur mise en oeuvre. Il convient également d'encourager les Nations Unies à les épauler. C'est pourquoi la République de Corée appuie la recommandation du Secrétaire général quant à la création d'un Groupe d'observateurs militaires pour surveiller le cessez-le-feu.

M. ZBIGNIEW M. WLSOWICZ (Pologne) a félicité les adversaires guatémaltèques d'hier pour leur courage en soulignant que la fin de la guerre et l'engagement des parties à mettre en oeuvre les accords créeront sans aucun doute un environnement propice au renforcement de la démocratisation, à la reconstruction économique et à la promotion du droit. Il convient également, a poursuivi le représentant, de rendre hommage à la communauté internationale en général et aux Nations Unies, en particulier, pour avoir aider les parties dans leurs tentatives d'apporter un règlement pacifique au conflit et d'établir un cadre de coopération. L'assistance continue des Nations Unies demeure indispensable à une mise en oeuvre réussie des accords de paix au Guatemala, en particulier en ce qui concerne l'accord définitif de cessez-le- feu signé le 4 décembre dernier. La communauté internationale ne peut manquer de répondre favorablement à la demande faite par les parties de confier à un Groupe d'observateurs militaires des Nations Unies la surveillance de cet accord. En conséquence, la Pologne se prononce en faveur du projet de résolution présenté aujourd'hui.

M. PETER OSVALD (Suède) a déclaré que l'accord sur le cessez-le-feu définitif assigne clairement aux Nations Unies un rôle de vérification des aspects militaires et ce rôle doit être mené par un groupe d'observateurs militaires avec le personnel médical nécessaire, rattaché à la MINUGUA. Etant donné que le Conseil de sécurité est appelé dans ce cas à exercer ses responsabilités de maintien de la paix et de la sécurité internationales, il est important que le projet de résolution soit adopté. L'accord de paix a plusieurs dimensions, a-t-il ajouté. En plus du cessez-le-feu et des dispositions militaires, l'ensemble des accords de paix comprennent des accords sur des questions économique, sociale, constitutionnelle et qui touchent aux droits de l'homme et à l'identité des droits des peuples

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autochtones. La contribution des différentes entités du système des Nations Unies, tel que le PNUD, à la mise en oeuvre des accords de paix serait d'une importance particulière. La coordination entre toutes les organisations internationales et les institutions soutenant le processus de paix est également importante.

M. NABIL ELARABY (Egypte) a indiqué que la signature de l'Accord du 29 décembre dernier a été un jalon important dans l'histoire de l'élaboration de la paix. Les Nations Unies ont contribué à l'avènement de la paix dans le pays. L'établissement de la MINUGUA a permis d'aboutir à l'Accord de paix final. Les parties demandent maintenant à l'ONU de participer à la vérification du respect des accords que l'ONU a contribué à faire approuver par les deux parties. L'Egypte appuie tous les termes et conditions du projet de résolution et votera donc en faveur de ce texte. Une réponse positive serait conforme au rôle qui a été dévolu au Conseil dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationale, a déclaré M. Elaraby.

M. MAHUGU (Kenya) s'est dit encouragé par l'issue heureuse de la guerre la plus longue d'Amérique centrale qui s'est concrétisée par la signature de l'Accord de paix, le 29 décembre dernier. Il s'est déclaré conscient du rôle de l'ONU dans ce résultat et a dit avoir pris note avec intérêt des recommandations du Secrétaire général quant à la création d'un Groupe d'observateurs militaires chargé de surveiller le cessez-le-feu. Qualifiant d'essentiel la constitution d'un tel Groupe, le représentant s'est prononcé en faveur du projet de résolution.

M. ALFREDO LOPES CABRAL (Guinée-Bissau) a estimé que l'adjonction à la MINUGUA d'un groupe d'observateurs militaires de même que d'un personnel médical adéquat est indispensable pour que la paix au Guatemala devienne réalité. Il y a en effet, a-t-il ajouté, des préalables et des étapes que les protagonistes doivent franchir impérativement et sans délai afin de rendre possible l'application intégrale de toutes les dispositions prévues dans l'Accord de Paix. C'est donc maintenant, plus que jamais, que les acteurs de la vie politique au Guatemala ont besoin de sentir la présence mais aussi la pression de l'ONU pour mieux surmonter les difficultés encore nombreuses. Le représentant a formé l'espoir que le cessez-le-feu, une fois entré en vigueur, sera respecté par toutes les parties et que la séparation des forces aura lieu dans un esprit de coopération. Il a insisté sur la nécessité de désarmer l'Union révolutionnaire nationale guatémaltèque (UNRG) dans les conditions prévues par l'accord. Pour ce qui est de la démobilisation, le représentant a appelé à définir dès maintenant les conditions nécessaires à la réintégration dans la vie civile des anciens combattants. Il a ajouté que son pays votera en faveur du projet de résolution qui autorise l'envoi de 155 observateurs militaires et du personnel médical.

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M. JUAN LARRAIN (Chili) a déclaré que le monde est témoin aujourd'hui de la fin d'une guerre qui a coûté le vie à des milliers de civils. Les deux parties, a poursuivi le représentant, ont demandé une dernière intervention aux Nations Unies visant à consolider la paix. Il est donc important que le Conseil autorise la constitution du Groupe d'observateurs militaires dont le coût se révèle relativement peu onéreux contrairement à d'autres opérations autorisées précédemment par le Conseil. Le Conseil de sécurité et chacun de ses membres doit être conscient des responsabilités qui lui incombe en matière de paix et de sécurité internationales. Une fois que la paix sera consolidée, a souligné le représentant, un long chemin difficile restera à parcourir jusqu'à la restauration de la coexistence pacifique et au bien-être économique. Le Chili est disposé à contribuer à ce processus et prie les membres du Conseil d'appuyer un projet qui représente la dernière étape d'un long processus qui permettra à l'Amérique centrale d'effectuer des progrès en matière de paix, de démocratie et de développement.

M. HISASHI OWADA (Japon) a déclaré que l'accord de paix, signé récemment, avait une portée historique et que désormais les peuples d'Amérique centrale attendent avec impatience la construction d'un avenir de paix et de prospérité. Le rôle joué par les Nations Unies dans le processus de négociations a été crucial et c'est pourquoi aujourd'hui sa délégation estime que le déploiement de 155 observateurs militaires et personnels médicaux nécessaires pourra être utile à la construction de la paix. Il a apporté un soutien ferme au projet de résolution et a appelé les membres du Conseil de sécurité à une ratification unanime. Il a ajouté que, comme par le passé, le Japon continuera de multiplier les contributions à la fois politiques et financières au processus de paix.

M. EDWARD W. GNEHM (Etats-Unis) a regretté que le Conseil de sécurité n'ait pas été en mesure de parvenir à un accord sur l'autorisation d'une composante militaire attachée à la MINUGUA. Il a jugé particulièrement regrettable qu'un membre du Conseil n'ait pas su manifester la même volonté d'accorder aux plus grands intérêts du Guatemala en matière de paix et de sécurité régionales, la priorité qu'ils méritent. Pour leur part, les Etats-Unis sont fiers d'avoir participé, depuis 1994, au Groupe d'amis du processus de paix au Guatemala. Les efforts continus du Gouvernement guatémaltèque, de l'URNG et de la communauté internationale ont porté leur fruit. Le 29 décembre, en effet, le Gouvernement et l'URNG ont mis fin à une guerre civile sanglante qui a coûté la vie à plus de 100 000 personnes. Force est donc de convenir que la réalisation d'une paix définitive au Guatemala représente un résultat remarquable. A ce jour, le besoin le plus immédiat est de démobiliser 3 000 combattants de l'URNG et de les aider à réintégrer la vie civile. Malheureusement, le Conseil n'a pu réaliser un accord quant à la recommandation du Secrétaire général visant à créer un groupe d'observateurs militaires pour surveiller la démobilisation.

Les parties guatémaltèques se sont mises d'accord pour souligner la nécessité d'une courte période de démobilisation qui contribuera, selon elles,

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à la réintégration des combattants de l'URNG à la vie civile. Les Etats-Unis et les autres amis du Guatemala continueront de rechercher les voies et moyens d'y parvenir. La reconstruction des infrastructures et la réconciliation de la société guatémaltèque prendront du temps et nécessiteront un appui financier et moral de la communauté internationale. Les pays donateurs doivent se rencontrer à Bruxelles à la fin de ce mois pour coordonner l'assistance internationale. Les Etats-Unis ont déjà lancé un programme ambitieux d'assistance qui fournira plusieurs millions de dollars à un processus visant à créer un pays pacifique et prospère. Ceux qui appuient la paix trouveront une façon d'épauler les objectifs nobles de la paix au Guatemala.

M. FERNANDO BERROCAL-SOTO (Costa Rica) a regretté qu'une délégation ait exercé son droit de veto en raison d'une situation qui n'a rien à voir, a-t-il dit, avec le processus de paix au Guatemala et que cela ait empêché, ce faisant, les Nations Unies de remplir le rôle qui est le leur dans le domaine du maintien de la paix. L'UNRG et le Gouvernement guatémaltèque ont respecté fidèlement toutes les parties des accords qu'ils ont signés et les Nations Unies viennent de perdre, à cause de ce veto, l'occasion de faire valoir les objectifs de la Charte et d'accompagner un processus de paix qui a pris plus de dix ans. Le Costa Rica est profondément déçu que le Conseil de sécurité n'ait pu décider à l'unanimité d'envoyer des observateurs militaires pour appuyer la MINUGUA.

M. YURIY V. FEDOTOV (Fédération de Russie) note avec une vive satisfaction le fait que l'Amérique centrale entre dans une phase de paix, de renforcement des institutions démocratiques et de développement. Ce résultat a été rendu possible, a souligné le représentant, grâce aux efforts de la communauté internationale et des Nations Unies, en particulier. L'Accord de paix signé le 29 décembre dernier est un événement important qui marque la réalisation de la paix dans ce pays. Cette paix permettra sans aucun doute de renforcer la stabilité dans ce pays mais aussi dans la région tout entière. Il revient donc à la communauté internationale de diriger ses efforts dans le renforcement de la paix au Guatemala. Félicitant l'ONU pour son apport à la réalisation de cette paix, le représentant a indiqué que les recommandations du Secrétaire général et du Groupe des amis du processus de paix au Guatemala bénéficient de l'appui de la Fédération de Russie. Elle regrette toutefois que ce projet de résolution ait été mis aux voix avec tant de hâte alors que le Conseil de sécurité aurait pu poursuivre les consultations.

M. QIN HUASUN (Chine) a indiqué que son pays a dû voter contre ce texte en raison des erreurs commises par le Gouvernement du Guatemala. La Chine, a-t-il rappelé, a toujours appuyé le processus de paix au Guatemala et se félicite que les deux parties aient adopté une Accord de paix le 29 décembre dernier. Toutefois, pendant plus de quatre ans, le Gouvernement guatémaltèque a soutenu sans aucun scrupule des activités destinées à déstabiliser la Chine aux Nations Unies. En invitant les autorités taïwanaises à participer aux cérémonies de signature de l'Accord de paix, le Gouvernement guatémaltèque a

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non seulement ouvert la voie à des activités sécessionnistes en Chine mais a en outre violé la souveraineté et l'intégrité territoriale chinoises. Le Guatemala ne peut s'attendre à la coopération de la Chine alors qu'il prend par ailleurs des décisions enfreignant la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine. Le Guatemala a fait la sourde oreille aux propositions de la Chine visant à trouver une issue favorable à ce différend.

Le représentant a réitéré qu'il n'y a qu'une seule Chine dans le monde et que le Gouvernement du peuple de la République de Chine est le seul gouvernement légal représentant le peuple chinois. La question de Taïwan est une question de principe très importante qui touche à son intégrité, sa souveraineté et à la cause de la réunification nationale. Cette question relève exclusivement des affaires intérieures chinoises et la Chine ne fera aucun compromis sur ce point. Toutefois, a prévenu le représentant, si le Guatemala est vraiment sincère, qu'il chérit véritablement le processus de paix et qu'il fait le nécessaire pour éliminer ce différend, la Chine pourrait revenir sur son refus et autoriser le déploiement des observateurs militaires au Guatemala.

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