UNE MOTION DE NON-ACTION SUR LE PROJET DE RESOLUTION D'ENSEMBLE RELATIF AUX PETITS TERRITOIRES NON AUTONOMES EST ADOPTEE
Communiqué de Presse
CPSD/123
UNE MOTION DE NON-ACTION SUR LE PROJET DE RESOLUTION D'ENSEMBLE RELATIF AUX PETITS TERRITOIRES NON AUTONOMES EST ADOPTEE
19961122 APRES-MIDI CPSD/123 La Commission adopte en outre un projet de résolution sur l'application de la Déclaration sur la décolonisation par les institutions spécialisées.La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a repris cet après-midi l'examen des projets de résolution relatifs aux questions de la décolonisation. Elle a adopté, à l'issue d'un vote, une motion de non-action, présentée par le Royaume-Uni, sur le projet de résolution d'ensemble relatif aux questions d'Anguilla, des Bermudes, de Guam, des îles Caïmanes, des îles Turques et Caïques, des îles Vierges américaines, des îles Vierges britanniques, de Montserrat, de Pitcairn, de Sainte-Hélène, des Samoa américaines et de Tokélaou. Les représentants de Trinité-et-Tobago, Fidji, Uruguay, Argentine, Cuba et Papouasie-Nouvelle-Guinée ont expliqué leur vote.
La Commission avait entendu auparavant le Royaume-Uni qui a présenté oralement un projet de décision aux termes duquel l'Assemblée générale, sur recommandation de la Quatrième Commission, déciderait de reporter au mois de mars, au cours de la session du Comité spécial de la décolonisation, l'adoption du projet de résolution d'ensemble sur les petits territoires non autonomes. Les représentants des pays suivants ont pris part aux discussions qui ont suivi cette proposition : Sierra-Leone, Etats-Unis, Papouasie- Nouvelle-Guinée, Chili, Fédération de Russie, Colombie, Cuba, Iran, Inde, Venezuela, Roumanie, Syrie, Irlande (au nom de l'Union européenne), Chine, Indonésie, Norvège et Pakistan.
La Commission a également adopté à l'issue d'un vote un projet de résolution relatif à l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l'Organisation des Nations Unies. Le représentant de l'Irlande, au nom de l'Union européenne a expliqué son vote. La Commission avait auparavant poursuivi son débat général sur la question relative à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Les représentants du Koweït, de la Malaisie, de la Thaïlande et de la Tunisie ont pris part au débat.
La Commission se réunira de nouveau le lundi 25 novembre, à 15 heures. Elle devrait poursuivre son débat général sur la question relative à l'UNRWA.
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Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
Déclarations
M. MANSOUR AL-OTAIBI (Koweït) a fait observer que le rapport du Commissaire général démontre clairement le rôle considérable joué par l'Office et les efforts inlassables qu'il déploie pour remplir son mandat en dépit des difficultés. Il a mentionné la résolution pertinente de la Ligue des Etats arabes qui stipule l'opposition à toute réduction ou élimination des services de l'Office. Le Koweït, a-t-il dit, demeure préoccupé par la politique d'Israël à l'égard du peuple palestinien. Malgré les acquis découlant de la Conférence de Madrid, l'environnement économique et social des Palestiniens n'a pas évolué et Israël continue à mener sa politique d'occupant. La situation actuelle montre clairement que le processus de paix ne s'accompagne d'aucun effort sincère de la part des autorités israéliennes. Le Koweït souscrit à la position des Etats arabes concernant le processus de paix au Proche-Orient, option stratégique irrévocable fondé sur le principe de l'échange de la terre contre la paix. Dans son appui au peuple palestinien, le Koweït a fourni, depuis septembre 1993, différents types de contributions dépassant les 25 millions de dollars, et contribue à hauteur de 1,5 million de dollars au budget de l'UNRWA.
M. HASMY BIN AGAM (Malaisie) a déclaré que l'UNRWA, depuis sa création le 8 décembre 1949, a grandement contribué à alléger les souffrances du peuple palestinien. Il s'est félicité des efforts inlassables déployés par l'Office pour améliorer les conditions socio-économiques de 3,3 millions de réfugiés palestiniens en Cisjordanie, dans la bande de Gaza ainsi qu'au Liban, en Jordanie, et en Syrie. Il s'est également félicité des résultats obtenus, depuis 1993, par le Programme pour la mise en oeuvre de la paix, qui a enregistré des résultats positifs dans le domaine de l'emploi, et du développement économique et social. Grâce à des contributions généreuses, le Programme a permis à l'Office de lancer des programmes de développement des infrastructures. Le représentant a accueilli favorablement le transfert du siège de l'UNRWA à Gaza, ce qui permettra d'harmoniser les programmes de l'Office et ceux menés par l'Autorité palestinienne. Il a espéré que cette coopération se renforcera dans l'avenir.
D'autre part, le représentant a exprimé sa préoccupation quant aux observations mentionnées par le Commissaire général dans son rapport concernant les entraves à la libre circulation des Palestiniens et le bouclage de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Il a déploré la destruction continuelle des maisons palestiniennes, l'arrestation et la détention des Palestiniens par les autorités israéliennes. Exprimant, par ailleurs, sa préoccupation à propos de la situation financière de l'Office, le représentant a insisté sur la nécessité de trouver une solution rapidement au problème de son déficit, et a demandé à la communauté internationale de faire des
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contributions généreuses à l'UNRWA. En outre, le représentant a exprimé sa déception face à l'attitude du nouveau Gouvernement israélien qui refuse de se soumettre au accords de paix. La décision de ce Gouvernement de poursuivre l'implantation de colonies de peuplement, d'ouvrir le tunnel archéologique, de retarder le déploiement des soldats israéliens d'Hebron ne peut que compliquer le processus de paix. M. Bin Agam a demandé instamment à Israël d'honorer les accords de paix et de cesser de revendiquer de nouvelles conditions pour la reprise des négociations.
M. CHARIVAT SANTAPUTRA (Thaïlande) a déclaré que la route de la paix empruntée par les Palestiniens et les Israéliens a été longue et sinueuse, comme d'ailleurs la plupart des chemins de la paix. Malgré cela, le processus de paix au Proche-Orient a accompli des progrès remarquables. Vingt-six années sans contacts se sont transformées en négociations, première étape de la réalisation d'une paix durable. Malheureusement, force est de constater que ce processus a été également accompagné par certains revers. La Thaïlande se félicite de la volonté des deux parties d'aboutir à une issue heureuse et elle est convaincue qu'une solution durable doit se fonder sur le respect des résolutions pertinentes des Nations Unies. La paix n'est pas gratuite, elle exige un tribut.
Aujourd'hui l'UNRWA, qui rencontre d'énormes difficultés, continue d'assister inlassablement les réfugiés palestiniens. Le représentant s'est donc félicité du rapport du Commissaire général qui montre la réalité sur le terrain et appelle le soutien de la communauté internationale. Ce sont les Etats Membres qui ont reconnu l'importance de l'Office et qui, depuis 1947, reconduisent son mandat. Il revient donc aux mêmes Etats Membres d'assurer à l'Office les ressources nécessaires qui lui permettront de remplir ses fonctions dans le cadre de son mandat. La Thaïlande, qui apporte une contribution modeste au budget de l'Office, est convaincue que cette contribution apporte une aide appréciable aux réfugiés palestiniens. Le représentant a renouvelé l'appui de son pays au processus de paix dont les effets ne se feront pas seulement sentir sur le plan politique mais également sur le plan humanitaire.
M. WALID DOUDECH (Tunisie) a déclaré que les discussions actuelles coïncident avec les graves événements récents découlant des décisions du nouveau Gouvernement israélien, au moment où l'Office fait face à un certains nombre de problèmes. Créer un climat favorable à un travail efficace de l'Office est important. Le rôle de l'UNRWA est indispensable, a-t-il déclaré, tout en rendant hommage aux efforts que l'Office a déployé pour subvenir aux besoins des réfugiés palestiniens. Pour ce qui est du déficit financier qui ne cesse de s'aggraver et menace la mise en oeuvre d'un certain nombre de projets de l'Office, le représentant a précisé que ce déficit trouve ses origines dans les mesures d'austérité importantes. Les liquidités dont dispose l'UNRWA aujourd'hui couvrent à peine ses dépenses quotidiennes. Ce déficit pourrait causer la fermeture de l'Office alors que les réfugiés
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palestiniens font face à des besoins pressants. Il faut prendre les mesures nécessaires et, à cet égard, la communauté internationale a une responsabilité particulière. Le représentant a appuyé les recommandations du Groupe de travail sur le financement de l'Office, qui appelle les pays à augmenter leurs contributions. Il faut assurer la poursuite des programmes, et notamment ceux touchant à l'assistance alimentaire, a-t-il insisté.
Projet de résolution adopté sur les questions de décolonisation
Application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l'Organisation des Nations Unies
Aux termes d'un projet de résolution (A/51/23/ part IV), adopté par 63 voix pour et 40 abstentions, l'Assemblée générale recommanderait que tous les Etats intensifient leurs efforts au sein des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies afin d'assurer l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et des autres résolutions pertinentes des organes de l'Organisation des Nations Unies. Elle prierait ces institutions et organismes ainsi que les organisations régionales, d'examiner la situation dans chaque territoire de façon à prendre des mesures appropriées pour y accélérer les progrès dans les secteurs économique et social, et de renforcer le soutien déjà apporté aux territoires non encore autonomes et à élaborer à leur intention des programmes supplémentaires d'assistance propres.
L'Assemblée recommanderait que les chefs de secrétariat des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies élaborent, avec la coopération active des organisations régionales concernées, des propositions concrètes. Elle se féliciterait que le Programme des Nations Unies pour le développement continue de s'employer à maintenir des contacts étroits avec les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies et à fournir une assistance aux peuples des territoires non autonomes;
L'Assemblée générale demanderait aux Puissances administrantes concernées de faciliter la participation de représentants nommés et élus des gouvernements des territoires non autonomes aux réunions et conférences des institutions et organismes portant sur des questions qui les concernent, afin que ces territoires puissent bénéficier au maximum des activités des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies. Elle recommanderait à tous les gouvernements d'intensifier leurs efforts au sein des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies dont ils sont membres afin d'accorder la priorité à la question de l'octroi d'une assistance aux peuples des territoires non autonomes.
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L'Assemblée générale rendrait hommage au Conseil économique et social pour ses délibérations et sa résolution 1996/37, du 26 juillet 1996, concernant la présente question et le prierait de continuer à envisager des mesures appropriées tendant à coordonner les politiques et les activités des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies en vue de l'application des résolutions pertinentes de l'Assemblée générale.
Explication de vote
Le représentant de l'Irlande, au nom de l'Union européenne, s'est exprimé sur les projets de résolution relatifs aux activités des intérêts étrangers, à l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance par les institutions spécialisées et aux activités militaires. Il a rappelé qu'en ce qui concerne le premier projet, l'Union européenne avait présenté des amendements qui s'ils avaient été adoptés, auraient rendu son équilibre au texte. Comme tel n'est pas le cas, l'Union européenne s'est opposée à l'adoption de ce texte et lance un appel au Comité spécial de la décolonisation pour qu'il tienne compte désormais de ses observations. S'agissant du deuxième texte, l'Union réaffirme son appui aux activités des institutions spécialisées mais elle souhaite que leur mandat spécifique soit respecté. C'est la raison pour laquelle l'Union européenne s'est abstenue durant le vote. Enfin, à propos des activités militaires, l'Union européenne souligne que les questions abordées par ce texte ne figurent pas sur la liste des questions attribuées à la Commission par l'Assemblée générale.
Discussions sur les amendements proposés par le Royaume-Uni au projet de résolution relatif aux 12 territoires non autonomes
Le représentant du Royaume-Uni s'est félicité des consultations menées entre les membres du Comité et des efforts déployés sur la voie du consensus. Il a regretté que les amendements qu'il a proposés dans le document A/51/L.11 n'aient pas reçu l'écho espéré au sein des consultations officieuses. Il a proposé de renvoyer l'adoption du projet de résolution en mars prochain, pour la session du Comité spécial de la décolonisation. Ce faisant, il a proposé oralement un projet de décision aux termes duquel l'Assemblée générale, sur proposition de la Quatrième Commission déciderait de reporter l'adoption du projet de résolution d'ensemble relatif aux 12 territoires non autonomes. Il a indiqué que, dans l'intervalle, les consultations pourront se poursuivre.
Le représentant de la Sierra Leone a indiqué que les remarques du représentant britannique sont fondées. Pourquoi se précipiter alors que nous sommes si près du consensus. Pour cela, il est nécessaire de poursuivre les consultations en vue de l'adoption future de ce projet de résolution par consensus.
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Le représentant des Etats-Unis a rappelé que son pays s'est retiré du Comité des 24 en 1991 ainsi qu'en 1992. Depuis, des progrès ont été enregistrés au sein de cette Commission mais les problèmes de base restent entiers et cela ne sert ni l'Organisation ni les territoires concernés. Il faut oublier les politiques qui appartiennent au passé et trouver un nouveau chemin du compromis. Il s'est néanmoins félicité des consultations engagées entre les parties concernées sous l'égide du Président du Comité. A la suite de ces échanges, nous nous comprenons un peu mieux, a-t-il ajouté. Ce processus a permis de créer une bonne volonté des deux côtés. Pour répondre à ce nouvel état d'esprit, les Etats-Unis ont fait une proposition consistant à ce que la Commission repousse l'examen de ce projet de résolution. Le refus de certaines délégations de repousser l'examen du texte a mené à de nouvelles confrontations et montre que certaines délégations ne souhaitent pas voir aboutir les travaux du Comité des 24. Fermer la porte en présentant aujourd'hui la résolution au vote serait faire un pas en arrière. Notre approche ne favorise pas le statu quo, a précisé le représentant. Il faut trouver des variantes possibles tournées vers l'avenir et non vers le passé.
Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée s'est opposé à cette façon de procéder qui ne répond pas au principe du consensus. Avant la session d'été, nous avons indiqué que notre porte était ouverte pour toute discussion, mais les puissances administrantes à l'exception de la Nouvelle- Zélande refusent de reconnaître les travaux du Comité des 24, a indiqué le représentant. Comment peut-on travailler à rebours et accepter tous les amendements des Etats-Unis et du Royaume-Uni qui visent à revenir sur la protection de la population des territoires non autonomes. Il a rappelé qu'il avait proposé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni de poursuivre le dialogue l'année prochaine en vue de trouver une solution satisfaisante pour tous. Nous avons accepté un certain nombre d'amendements, a-t-il précisé. Mais la décision de reporter toute décision n'est pas acceptable car cela aurait des incidences directes sur les populations des territoires non autonomes. Par ailleurs, le représentant a indiqué que certaines délégations avaient remis en question les travaux du Comité des 24 alors qu'elles font mine d'y coopérer. Si l'on ne se prononce pas maintenant cela reviendrait à anéantir les pouvoirs qui ont été conférés au Comité des 24.
Le représentant du Chili a souscrit à la proposition du Royaume-Uni et a jugé positif le fait que le Comité spécial de la décolonisation et les puissances administrantes puissent poursuivre le dialogue dans le cadre de négociations. Il s'agit d'une occasion unique, a souligné le représentant, de rapprocher les points de vue. Si la Commission n'appuie pas cette proposition, elle met fin à un dialogue qui se déroule dans l'intérêt des populations concernées.
Le représentant de la Fédération de Russie a lui aussi appuyé la proposition du Royaume-Uni. Cette mesure est justifiée, a-t-il dit, par le
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fait qu'elle donnerait la possibilité au Comité spécial de la décolonisation et aux puissances administrantes de poursuivre les négociations. Le texte proposé aujourd'hui, a argué le représentant, est loin d'être parfait. Les négociations à venir devraient jeter les bases d'un dialogue constructif qui permettrait à l'avenir de dégager un consensus sur ce texte. Dans ce contexte, la Commission doit appuyer la proposition du Royaume-Uni, d'autant que l'adoption du projet de décision ne limiterait nullement les activités actuelles du Comité spécial de la décolonisation.
Le représentant de la Colombie, au nom des pays membres du Mouvement des non alignés, a souligné que la lutte en faveur de la décolonisation a été depuis sa création le moteur du Mouvement, ses membres ayant eux mêmes lutté pour leur indépendance. En octobre 1986, les chefs d'Etat et de gouvernements du Mouvement ont souligné le droit inaliénable des populations à l'autodétermination et à l'indépendance, qu'elle que soit leur spécificité. A cet occasion, l'engagement de mettre un terme au colonialisme a également été renouvelé. L'autodétermination doit se dérouler conformément aux résolutions des Nations Unies, de la Charte et des voeux des territoires concernés. Le Mouvement a renouvelé son appel à la communauté internationale pour qu'elle défende les intérêts des peuples non autonomes. A la lumière de ce qui précède, la Colombie s'oppose à la proposition du Royaume-Uni.
Le représentant de Cuba a déclaré que sur les 22 amendements proposés à la Commission par l'Union européenne, 7 ont été pris en compte dans le cadre des négociations. Cet après-midi, les auteurs des amendements en demandent davantage et veulent reporter l'adoption de ce texte. Selon la proposition du Royaume-Uni, l'Assemblée générale, sur proposition de la Commission, proposerait de reporter l'adoption du projet de résolution. Comment cette Commission peut faire une telle proposition alors qu'elle a elle-même présenté ce texte. Reporter ce vote au mois de mars reviendrait à porter préjudice aux travaux du Comité des petits territoires qui doit se réunir au mois de février. Comment peut-on, a demandé le représentant, croire en la volonté de coopérer des puissances administrantes quand on considère leur proposition. Hier encore lors de la séance de la Cinquième Commission, ces mêmes Puissances déclaraient que le Comité spécial de la décolonisation était devenu caduque et que de toutes façons il n'était pas utile d'y consacrer des ressources. Cette Commission entend chaque année des pétitionnaires qui demandent son appui : elle ne doit donc pas céder aux pressions.
Le représentant de l'Iran s'est également opposé au report de l'examen de la question relative aux petits territoires. Malgré les consultations qui se sont déroulées entre les auteurs du projet de résolution et les puissances administrantes, ces dernières n'ont toujours pas assuré le Comité de leur participation à ses travaux. Il a appuyé la déclaration de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et a appelé à voter contre la proposition du Royaume-Uni.
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Le représentant de l'Inde s'est opposé à toute tentative de reporter le vote du projet de résolution. Les membres du Comité spécial de la décolonisation se sont tous félicités des consultations qu'ils ont menées avec les puissances administrantes. Cet après-midi, la proposition du Royaume-Uni ne cesse de surprendre. La communauté internationale doit savoir si elle veut réellement renoncer à la colonisation. Par cette proposition, les puissances administrantes ne cherchent en fait qu'à s'opposer à l'examen des questions de fond. Il est également surprenant que ceux qui parlent d'efficacité et de réduction des dépenses parlent aussi de reporter des décisions sans crainte de convoquer d'autres réunions coûteuses.
Le représentant du Venezuela a indiqué que la proposition du représentant du Royaume-Uni de reporter la prise de décision finale signifierait que l'on disposerait d'un délai supplémentaire pour faire aboutir les discussions et cela est raisonnable.
Le représentant de la Roumanie a déclaré, au nom de son pays et de la Moldavie, qu'il était en faveur du consensus. Aboutir à une résolution de compromis serait véritablement une réalisation de la Commission.
Le représentant de la Syrie a indiqué que la Commission coopère dans la mesure du possible avec les puissances administrantes et a tenté à de nombreuses reprises d'ouvrir des portes fermées. La proposition de reporter le vote sur ce texte ne permet pas de réaliser les objectifs de la Commission, à savoir abolir la colonisation à la fin de ce siècle. C'est la raison pour laquelle nous sommes contre cette proposition, a-t-il déclaré.
Le représentant de l'Irlande , au nom de l'Union européenne, s'est associé à la proposition consistant à reporter l'adoption de ce texte car elle favorise une solution négociée. Trop de votes ont eu lieu sur la décolonisation ces dernières années et il y a ici une occasion de coopération que l'on ne peut laisser passer.
Le représentant de la Chine, s'est associé au Président du Comité des 24, et s'est opposé au report du vote sur ce texte car ce serait aller à l'encontre de la volonté et des désirs des peuples des territoires non autonomes. Il a déclaré que les consultations ne devaient pas servir de prétexte pour entraver les travaux du Comité.
Le représentant de l'Indonésie a appuyé le déclaration du Président du Comité des 24. Le report de l'examen de ce texte ne sert pas les intérêts des populations non autonomes. Il a néanmoins formé l'espoir que les consultations avec les puissances administrantes se poursuivront.
Le représentant de la Sierra Leone, reprenant la parole, a déclaré que son pays a joué un rôle dynamique au sein du Comité spécial de la
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décolonisation et ce, depuis la création du Comité. Par conséquent, il s'est opposé au postulat selon lequel en demandant de reporter la décision on risque de saper les efforts du Comité. Membre du Mouvement des non alignés, la Sierra Leone n'adhère pourtant pas à la déclaration du Mouvement qui voit dans le report une stratégie visant à saper les efforts de décolonisation.
Le représentant de la Norvège a dit que son pays est disposé à voter une fois de plus en faveur du projet de résolution sur les petits territoires. Toutefois, la Norvège estime que c'est dans l'intérêt de tous de dégager un consensus sur ces questions essentielles. Le report de la décision est une occasion de poursuivre un dialogue qui peut mener à ce consensus.
Le représentant du Pakistan a dit ne pas comprendre la logique visant à reporter l'adoption du projet de résolution. Cela indiquera simplement que la Commission s'est mise d'accord sur certains amendements. Il faut statuer maintenant quitte à poursuivre les négociations plus tard.
A l'issue des discussions sur le projet de décision présenté oralement par le Royaume-Uni et visant à reporter l'adoption au mois de mars prochain du projet de résolution relatif aux 12 petits territoires non autonomes (A/51/23/Part VI), la Commission a adopté par 52 voix pour, 46 contre et 22 abstentions, une motion de non-action sur le même projet présenté également par le Royaume-Uni soutenue par la Sierra Leone et les Etats-Unis. Cuba et la Chine se sont opposés à cette position.
Explications de vote
La représentante de Trinité-et-Tobago, expliquant sa position, a indiqué qu'elle a voté en faveur de la position du Président du Comité des 24 de ne pas reporter le vote. Elle a indiqué que cette question aurait dû être réglée par le Comité des 24.
Le représentant de Fidji a expliqué que les consultations officieuses avec les puissances administrantes, qui ont eu lieu cette année, n'ont pas abouti, et c'est la raison pour laquelle il a fallu arriver à ce vote. Cette session est devenue un dialogue de sourds, a-t-il regretté en précisant que les puissances administrantes ont parfois fait la sourde oreille à toute proposition. Dans ce bras de fer, ce sont les populations des territoires qui en souffrent. Alors que l'avenir des territoires non autonomes restent en suspens, il faut dépasser le dialogue stérile. Il a lancé un appel aux puissances administrantes pour qu'elles participent pleinement au débat.
Le représentant de l'Uruguay a fait part de son sentiment à la suite de l'adoption de cette motion de non-action. Il a expliqué que son pays a toujours encouragé les consultations entre le Comité spécial de la
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décolonisation et les puissances administrantes. Il a dit avoir compris que les négociations préconisées porteraient en fait sur la façon d'appliquer la résolution de l'Assemblée générale relative à l'élimination du colonialisme d'ici à l'an 2000. Cette initiative, a-t-il souligné, ouvre la voie d'un dialogue constructif entre le Comité et les puissances administrantes.
Le représentant de l'Argentine a réaffirmé l'importance de l'application, dans son intégralité, de la résolution de l'Assemblée générale relative à la décolonisation. En ce qui concerne les activités des intérêts étrangers économiques ou autres qui font obstacle à l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le représentant s'est opposé à toute tentative qui consisterait à condamner ces activités sans distinction. Il convient, de souligner les aspects positifs des investissements étrangers qui contribuent bien souvent au développement économique et social des territoires non autonomes concernés.
Le représentant de Cuba a argué que la motion de non-action va à l'encontre des intérêts des populations des territoires non autonomes. Il a espéré que l'Assemblée générale, lorsqu'elle sera saisie de la question votera différemment.
Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a expliqué son vote négatif en expliquant que la motion de non-action portera préjudice aux intérêts des populations des territoires non autonomes. La Commission, a-t-il dit, vient d'envoyer un message bien décourageant à ces populations. En tant que Président du Comité sur les petits territoires, le représentant s'est dit disposé à poursuivre le dialogue et à progresser dans les discussions sur les questions de fond.
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