L'UNRWA ACCUSERA POUR 1997 UN DEFICIT BUDGETAIRE DE L'ORDRE DE 60 MILLIONS DE DOLLARS
Communiqué de Presse
CPSD/122
L'UNRWA ACCUSERA POUR 1997 UN DEFICIT BUDGETAIRE DE L'ORDRE DE 60 MILLIONS DE DOLLARS
19961122 MATIN CPSD/122 Les délégations reconnaissent l'importance du rôle de l'Office dans la consolidation du processus de paixLa Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a entamé ce matin l'examen de la question relative à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Ce faisant, elle a entendu la déclaration liminaire du Commissaire général de l'Office, M. Peter Hansen qui a déclaré que l'Office enregistre depuis cinq années un grave déficit budgétaire. Pour 1997, ce déficit sera de l'ordre de 60 millions de dollars si la communauté internationale ne fait rien pour redresser la situation. Au cours de l'année dernière, l'Office a mis en oeuvre des mesures d'austérité à la hauteur de 14 millions de dollars sans lui permettre pour autant d'effectuer des économies substantielles. Cette situation déplorable intervient à un moment où, par exemple, le niveau de vie des Palestiniens à Gaza a baissé de 40%. Les ressources mises à disposition par la communauté internationale ne suffiront pas à satisfaire les besoins croissants des 3,2 millions réfugiés dont l'Office s'occupe, a insisté M. Hansen.
Les intervenants qui ont pris part au débat général ont tous déploré la situation financière difficile que connaît l'Office actuellement. Ils l'ont d'autant plus déploré qu'à leurs yeux, l'Office contribue, de manière remarquable, à la consolidation du processus de paix en favorisant la prospérité économique et sociale des populations palestiniennes. En effet, l'amélioration des conditions de vie du peuple palestinien constitue une mesure de confiance qui peut favoriser le bon déroulement du processus de paix. D'autres délégations sont allées jusqu'à dire qu'une dégradation de la situation sociale et économique n'aurait pour effet que d'attiser les tensions et faire le lit des extrémistes.
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Les représentants des pays suivants sont intervenus. Canada, Jordanie, Turquie, Japon, Chine, Egypte, Ghana, Jamahiriya arabe libyenne, Yémen, République arabe syrienne, Viet Nam, Israël, Norvège, Bangladesh, Emirats arabes unis, Etats-Unis, Irlande (au nom de l'Union européenne et des pays associés). Les Observateurs de la Palestine, de la Suisse et du Saint-Siège ont également pris la parole.
Le représentant de la République arabe syrienne a présenté une motion d'ordre durant l'intervention de la représentante d'Israël lui reprochant de s'écarter de la question examinée aujourd'hui.
Aux fins de l'examen de cette question, la Commission était saisie du rapport du Commissaire général de l'Office, du rapport du Groupe de travail chargé d'étudier le financement de l'Office, présenté par son Rapporteur, M. Svein Aass (Norvège) et d'une série de rapports du Secrétaire général. Elle était également saisie de plusieurs lettres adressées au Secrétaire général par le Mission permanente d'observation de la Palestine auprès des Nations Unies.
La Commission poursuivra son débat général, cet après-midi, à partir de 15 heures. Elle devrait, par ailleurs, se prononcer sur les projets de textes restants relatifs aux questions de décolonisation.
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Documentation
Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
Rapport du Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (A/51/13).
Le Commissaire général donne des informations exhaustives sur l'évolution générale des programmes de l'Office, sur ses finances et les questions juridiques qui s'y rapportent pour la période allant du 1er juillet au 30 juin 1996. Il donne en outre un état des lieux de ses activités en matière d'éducation, de santé, d'aide d'urgence et de services sociaux dans les cinq zones d'opération de l'Office, à savoir, la Jordanie, le Liban, la République arabe syrienne, la Cisjordanie et la Bande de Gaza. En outre, deux annexes présentent des informations statistiques et financières et donnent les références de documents pertinents de l'Assemblée générale et autres organes de l'ONU.
Dans son rapport, le Commissaire général souligne que grâce à ses programmes ordinaires d'assistance, l'UNRWA a dispensé des services de base dans les domaines de l'éducation, de la santé et des secours aux 3,3 millions de réfugiés palestiniens enregistrés auprès de l'Office. Six cent trente-sept écoles de l'Office ont accueilli 421 854 élèves durant l'année scolaire 1995- 1996 alors que les 123 centres de consultations externes du réseau UNRWA ont traité 6,6 millions de visites. Le Programme de secours d'urgence a permis d'aider 179 178 réfugiés. Divers services sociaux ont été accordés à plus de 25 000 réfugiés dans le cadre de 125 centres pour femmes, centres de réhabilitation communautaire et centres pour jeunes parrainés par l'UNRWA. Au milieu de 1996, le Programme d'activités rémunératrices avait accordé des prêts d'un montant de 11 millions de dollars, à 2 545 entreprises; et avait enregistré un taux de remboursement supérieur à 95%.
Le Commissaire général donne également un aperçu de la poursuite du Programme de mise en oeuvre pour la paix, créé en 1993. Ayant reçu un montant de 68,9 millions de dollars sous forme d'engagements et de contributions durant la période étudiée, l'Office avait au milieu de 1996, perçu un montant de 192,6 millions de dollars en annonces de contributions et en contributions fermes. Le niveau sans précédent des activités liées à des projets entrepris dans le cadre du Programme, est devenu un des éléments essentiels du travail de l'Office effectué sur le terrain tandis que de nombreux projets, financés dans des phases antérieures, entrent dans leur phase d'exécution. Passant en revue la situation politique sur le terrain, le Commissaire général indique qu'afin de remédier aux difficultés socio-économiques provoquées par les bouclages prolongés, l'Office a lancé en mars 1996 un Programme d'urgence de création d'emplois dans la bande de Gaza, grâce à une contribution faisant partie du Programme. Durant ce projet, l'Office a réussi à fournir un emploi rémunérateur à 2 736 personnes.
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Dans le cadre du soutien qu'il apporte au processus de paix, l'UNRWA a continué de collaborer et d'aider l'Autorité palestinienne en s'attachant à harmoniser ses services. Lors d'une réunion informelle des principaux donateurs et gouvernements hôtes, organisée à Amman en mai 1996, les participants ont réaffirmé qu'il était prématuré de fixer une date butoir pour l'existence de l'UNRWA car il était impossible de prédire la durée de la période pendant laquelle les services de l'Office seraient encore nécessaires. Le Commissaire général poursuit en indiquant que l'Office a participé à la préparation de plusieurs documents de stratégie sectorielle et de liste de priorités pour les Nations Unies qui seront soumis aux donateurs à la fin de 1996. Evoquant le rapatriement du siège dans la zone d'opération, le Commissaire note qu'à la mi-1996, l'Office avait reçu 9,6 millions de dollars sous forme d'annonces de contribution et de contributions fermes alors que le budget total de transfert était de 13,5 millions.
Quant à la situation financière, il indique qu'elle a continué de se détériorer avec un déficit de 8,4 millions de dollars en 1995 et un quatrième déficit budgétaire consécutif prévu pour 1996. En général, le déficit vient de ce que certains donateurs n'ont pu augmenter leurs contributions pour contrebalancer l'accroissement annuel du budget de l'UNRWA qui est de 5%. Cette situation a nécessité l'octroi d'avances au titre du Fonds général qui ont encore accru les difficultés financières de l'Office. L'impossibilité d'améliorer la situation financière de l'Office a débouché en juin 1996 sur l'introduction de mesures supplémentaires d'austérité d'un montant de 9 millions de dollars, y compris le gel du recrutement à certains postes et des réductions des crédits affectés à différents secteurs. Néanmoins, l'Office devait faire face, au milieu de 1996, à un déficit total estimé à 45,2 millions de dollars. La situation est devenue insoutenable, souligne le Commissaire général, en ajoutant que le maintien du statu quo pourrait techniquement mettre l'Office en faillite. Une réunion extraordinaire a été prévue en septembre pour permettre aux donateurs et aux gouvernements hôtes de réexaminer les priorités et rechercher des solutions à cette situation. Il souligne par ailleurs, que durant la période considérée, l'UNRWA a accordé une attention accrue à l'évolution du contexte dans lequel elle opère depuis la signature de la Déclaration de principes. A la suite de plusieurs évaluations internes et externes de certains aspects du fonctionnement de l'Office et de discussions entre gestionnaires de haut niveau, le Commissaire général a décidé de procéder à une étude de gestion avec l'aide de consultants extérieurs. Les plans d'étude de gestion, proposés par l'Office, ont été confirmés sans exception lors d'une réunion officieuse qui s'est tenue à Amman en mai 1996.
Dans son rapport relatif aux Personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures (A/51/369), le Secrétaire général indique qu'il a adressé une note verbale au Représentant permanent d'Israël auprès de l'Organisation des Nations Unies le 10 avril 1996. Dans cette note, le Secrétaire général priait le Représentant permanent de l'informer de toutes les mesures que le Gouvernement israélien avait prises ou envisageait de
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prendre en application de la résolution 50/28 C de l'Assemblée générale. Dans une note verbale datée du 3 mai 1996, le Représentant permanent d'Israël a répondu que les résolutions adoptées par l'Assemblée générale sur la question restent axées sur des questions d'ordre politique qui n'ont pas de rapport avec les tâches qui incombent à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) ni avec la réalité actuelle. Le Représentant permanent a indiqué également que son pays juge essentiel que l'Assemblée générale regroupe ses résolutions concernant l'Office en un seul texte qui devrait porter sur les questions directement liées aux fonctions humanitaires de cet organisme.
S'agissant du paragraphe 2 de la résolution 50/28 C de l'Assemblée générale, le Secrétaire général précise que l'Office ne participe à aucun arrangement relatif au retour des réfugiés ou au retour des personnes déplacées qui ne sont pas immatriculés comme réfugiés. Le Secrétaire général indique également que depuis 1967, le nombre de réfugiés déplacés immatriculés qui sont rentrés dans les territoires occupés est d'environ 15 280. Néanmoins, l'Office n'est pas en mesure d'évaluer le nombre total de personnes déplacées qui sont retournées dans leurs foyers étant donné que seules les personnes immatriculées figurent sur ses registres.
Par son rapport relatif aux Offres de subventions et de bourses d'études supérieures et de formation professionnelle faite aux réfugiés de Palestine par les Etats Membres (A/51/370), le Secrétaire général dresse le bilan des subventions et bourses d'étude accordées par les Etats, les institutions spécialisées et les organisations non gouvernementales aux réfugiés de Palestine. Ainsi, le Gouvernement japonais a offert en 1995-1996, 10 bourses par l'intermédiaire de l'Office ce qui porte à 134 le nombre de bourses qu'il a accordé de 1985 à 1996. Pour sa part, le Gouvernement suisse a versé une contribution de 1 207 171 dollars au Programme de bourse universitaire de 1989 à 1994. Le Secrétaire général détaille également les bourses accordées par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). A titre d'exemple, celle-ci a octroyé entre 1981 et 1994, 175 bourses à des réfugiés de Palestine titulaires de postes d'enseignant à l'Office. Le Secrétaire général aborde également les bourses délivrées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), par les Collèges du monde uni et par le Programme d'assistance technique de l'Union postale universelle (UPU).
Dans son rapport relatif aux Revenus provenant de biens appartenant à des réfugiés de Palestine (A/51/371), le Secrétaire général indique qu'il a demandé le 4 avril 1996 au Gouvernement israélien de l'informer, au plus tard le 16 juin 1996, des mesures qu'il avait prises ou envisageait de prendre pour donner effet aux dispositions pertinentes des résolutions 50/28 A à G. Aux termes de sa réponse datée du 3 mai 1996, le Gouvernement israélien a indiqué que ces résolutions portent toujours sur des questions politiques sans rapport avec les tâches confiées à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et ne tiennent
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pas compte de la nouvelle situation politique. D'autre part, Israël estime que l'UNRWA peut aider, pour une part décisive, à promouvoir le progrès socio- économique prévu dans les accords conclus entre Israël et l'OLP et, en conséquence, espère poursuivre sa collaboration et maintenir de bonnes relations de travail avec l'Office.
La Note du Secrétaire général (A/51/439) transmet le rapport de la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine qui couvre la période allant du 1er septembre 1995 au 31 août 1996. Dans son rapport, la Commission de conciliation indique que depuis le rapport du 4 octobre 1995, elle n'a pas de faits nouveaux à signaler.
Par son rapport relatif à l'Université de Jérusalem "Al Qods" pour le réfugiés de Palestine (A\51\476), le Secrétaire général indique qu'il n'a pas été possible de mener à son terme l'étude de faisabilité concernant la création de cette université compte tenu du refus du Gouvernement israélien de permettre la visite de l'expert qui doit aider à mener cette étude. Suite à la note verbale datée du 6 septembre que lui a adressé le Secrétaire général, le Gouvernement israélien a en effet répondu le 12 septembre qu'Israël a constamment voté contre la résolution intitulée "Université de Jérusalem "Al Qods" pour les réfugiés de Palestine". Ceux qui ont pris l'initiative de cette résolution cherchent à se servir de l'enseignement supérieur pour politiser des questions qui n'ont absolument rien à voir avec les activités normales d'une université. Par conséquent, le Gouvernement israélien est d'avis que la visite de M. Mihaly Simai en Israël ne serait d'aucune utilité.
La Note du Secrétaire général (A/51/495) transmet le rapport spécial du Commissaire général sur la crise financière de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche- Orient. Aux termes de ce rapport, il apparaît que des nouvelles mesures d'austérité ont été engagées en juin 1996 et qu'elles devraient permettre de réduire de 9 millions de dollars le montant du déficit de l'Office. Néanmoins, indique le Commissaire général, les mesures d'austérité ne permettent pas de faire des économies et ne contribuent, dans le meilleur des cas, qu'à réduire à court terme le montant du déficit sans pour autant remédier aux problèmes des coûts visibles et invisibles. Lors de la réunion extraordinaire des principaux pays donateurs et des gouvernements hôtes, en date du 23 septembre dernier à Amman, le Commissaire général a fait observer que les mesures d'austérité avaient non seulement une incidence directe sur les programmes et les services mais aussi des répercussions politiques et sociales. L'application de ces mesures a été très mal vécue par les réfugiés qui sont amenés à penser que la communauté internationale se désintéresse de leurs problèmes. Il ne serait ni réaliste ni rentable de réduire les opérations sur le terrain en espérant les relancer lorsque la situation financière de l'Office se sera améliorée, a insisté le Commissaire général.
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A l'issue de cette réunion, certains donateurs ont indiqué qu'ils verseraient d'autres fonds sous réserve de l'approbation de leurs gouvernements respectifs. Ces fonds devraient permettre à l'Office d'attaquer l'année 1997 avec un fonds de roulement couvrant une à deux semaines d'activités tandis que d'autres ont fait savoir qu'ils augmenteraient le montant de leurs contributions au budget ordinaire de 1997. En ce dernier trimestre de 1996, trois possibilités s'offrent à la communauté internationale, indique le Commissaire général. Soit la communauté internationale finance les déficits afin d'assurer la continuité des services. En fonction des ressources obtenues, certaines des mesures d'austérité pourraient être révoquées. Si seul le déficit de base de 9,3 millions de dollars était comblé, les mesures d'austérité qui se chiffrent à 23,5 millions de dollars seraient reconduites. Soit elle décide d'opérer des réductions et coupes y compris la fermeture de certaines écoles et dispensaires ou alors elle décide que l'Office poursuive ses activités tant qu'il n'a pas épuisé tous les fonds disponibles puis dépose son bilan et cesse ses activités.
Rapport du Groupe de travail chargé d'étudier le financement de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (A/51/509)
Aux termes de ce rapport, le Groupe de travail exprime de graves préoccupations quant à la situation financière de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dont le budget présentait, en août 1996, un déficit de 45,2 millions de dollars, dont 9,3 millions de dollars représentent le déficit de base, 23,2 millions de dollars le coût de la reconduction des mesures d'austérité de 1993 et de 1996 et une provision annuelle de 12,7 millions de dollars au titre des indemnités de licenciement à verser au personnel au cas où l'Office cesserait ses activités. Le Groupe de travail indique également que les réserves disponibles étaient à peine suffisantes pour faire face aux échéances courantes et l'Office risquait de se trouver en cessation de paiement dans les mois à venir. Faisant suite à un appel lancé par le Commissaire général de l'Office, les participants à la réunion extraordinaire organisée le 23 septembre 1996 à Amman, ont annoncé quelque 14 millions de dollars de contributions à l'appui des travaux de l'Office en 1996.
Une lettre datée du 2 avril 1996, adressée au Secrétaire général par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente d'observation de la Palestine auprès de l'Organisation des Nations Unies (A/50/915), indique que depuis quelques semaines, Israël prend des mesures très dures à l'encontre de la population palestinienne du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem. Le Chargé d'affaires précise que ces mesures consistent à démolir des habitations, confisquer des terres, étendre les implantations, imposer de sévères restrictions à la circulation des personnes et des biens. De telles restrictions, indique le chargé d'affaires, reviennent à un siège et étranglent le territoire palestinien, le peuple palestinien, et son économie.
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Les mesures israéliennes violent les accords passés par le Gouvernement israélien et l'Organisation de libération de la Palestine et compromettent l'intégrité de ces accords, ajoute le Chargé d'affaires. Appelant la communauté internationale et tout particulièrement le Conseil de sécurité à exercer les pressions nécessaires sur Israël pour qu'il mette un terme à toutes ces mesures illégales dirigées contre le peuple palestinien, le Chargé d'affaires a souligné qu'on ne peut pas lutter contre des actes de terrorisme en appliquant des mesures et méthodes qui compromettent le processus de paix et l'appui que lui apporte le peuple palestinien.
Déclarations liminaires
M. PETER HANSEN, Haut Commissaire de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, a déclaré qu'en dépit des services rendus par l'UNRWA, les réfugiés continuent de vivre dans des conditions si difficiles qu'elles exigent maintenant une attention toute particulière de la communauté internationale. La période couverte par le rapport est une période de grands changements pour l'UNRWA qui a eu son siège transféré à Gaza. A cet égard, M. Hansen a souligné que certains Etats Membres n'ont toujours pas versé les fonds nécessaires à ce transfert. Il manque encore 3 millions de dollars dans le budget prévu. La période couverte par le rapport est également caractérisée par les fluctuations intervenues dans le climat politique de la région. En septembre dernier par exemple, la situation a empiré considérablement à la suite des combats qui ont éclaté dans la bande de Gaza et de la Rive occidentale. Les bouclages des territoires ont eu des conséquences graves pour les réfugiés de Palestine. Ainsi le revenu par habitant a baissé de 40% dans la bande de Gaza et la Rive occidentale. Le taux de chômage est maintenant de l'ordre de 60%. La structure sociale continue de se dégrader et il est devenu très difficile de répondre aux besoins des populations. En tant qu'organisation, l'UNRWA a beaucoup souffert des restrictions imposées à sa liberté de mouvement, qui l'ont empêché de travailler avec l'efficacité habituelle. En dépit des efforts déployés par le Ministre des affaires étrangères israélien, force est de constater qu'Israël ne respecte toujours pas l'Article 105 de la Charte.
L'UNRWA n'est pas une association caritative, a souligné M. Hansen en précisant que l'Office est en fait chargé de s'occuper d'une population de 3,2 millions qui s'est vue spoliée de ses droits. Malheureusement, les ressources mises à disposition par la communauté internationale ne sont pas à la hauteur des problèmes. La croissance démographique est très élevée et augmente de 5% par an. L'UNRWA ne peut continuer à appliquer des mesures d'austérité qui l'an dernier se sont chiffrées à 14 millions de dollars. Ces mesures d'austérité ne doivent susciter aucune fierté puisqu'en réalité, elles ne permettent pas de réaliser de réelles économies. Annonçant que cette année le déficit de l'UNRWA sera de l'ordre de 60 millions de dollars, M. Hansen a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour qu'elle ne montre pas de signes de lassitude et soutienne les réfugiés dans cette période difficile de l'histoire de la région.
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M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de Palestine, a indiqué que la question dont est saisie la Commission aujourd'hui touche au sort de 3,3 millions de Palestiniens. La résolution du 11 décembre 1948 affirme le droit inaliénable des réfugiés palestiniens de retourner dans leur foyer et de reprendre possession de leurs biens. Ce droit ne doit pas être confondu avec le droit des personnes déplacées à retourner dans les territoires occupés par Israël depuis 1967, ni avec le droit de tout Palestinien à la nationalité et à la citoyenneté palestinienne. Se félicitant des travaux réalisés par L'UNRWA, l'Observateur a souhaité la poursuite des activités de l'Office jusqu'à ce qu'une solution définitive à la question des réfugiés palestiniens soit trouvée. Une réduction des services de l'Office auraient des répercussions dangereuses, a-t-il précisé. Il a, par ailleurs, indiqué que la partie palestinienne a toujours recherché une relation constructive et positive avec l'UNRWA, à tous les niveaux, et à cet égard, le transfert des bureaux de l'UNRWA à Gaza, et la signature de l'Accord portant sur le siège entre l'Office et l'Autorité palestinienne, témoigne de l'évolution positive de cette coopération.
Se félicitant de la pertinence du rapport du Commissaire général, l'Observateur a néanmoins fait état de la détérioration de la situation dans les territoires occupés à un niveau inquiétant. Le processus de paix connaît de sérieux problèmes tandis que les conditions socio-économiques du peuple palestinien sont tombées à leur niveau le plus bas. Ceci est imputable aux pratiques israéliennes, a insisté l'Observateur, et notamment au bouclage des territoires occupés, qui a également porté atteinte au travail quotidien de l'UNRWA. Exprimant ses préoccupations face à la situation financière de l'Office, l'Observateur a appelé les pays donateurs à poursuivre leurs contributions financières et à les augmenter.
M. ROBERT FOWLER (Canada) s'est félicité de l'excellent travail réalisé par l'Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et a souligné son rôle précieux. Au moment où les progrès dans la recherche de la paix se sont ralentis, nous devons insister sur le dialogue continu entre les deux parties dans la région et notamment nous assurer que les accords existants sont respectés et que les obligations actuelles sont remplies, a ajouté le représentant. Exprimant sa préoccupation quant aux difficultés financières que rencontre l'UNRWA, il s'est réjoui de la réunion des donateurs à Aman le 23 septembre dernier au cours de laquelle des fonds suffisants ont été promis pour que l'UNRWA puisse surmonter ses difficultés financières cette année. Il a néanmoins souligné l'importance pour l'Office de veiller à ce que ses ressources soient employées de la manière la plus efficace possible. Il faut tenir compte des constatations, conclusions et recommandations des auditeurs qui, dans leur rapport à l'intention de l'Assemblée générale, ont décrit les lacunes administratives et de gestion de l'Office.
La façon dont l'Office doit offrir ses services doit être souple pour qu'il puisse s'adapter à l'évolution de la situation dans divers domaines.
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Il est particulièrement important que le contexte de ces éventuels changements soit expliqué aux réfugiés. Le représentant s'est par ailleurs réjoui que le siège de l'UNRWA ait quitté Vienne pour s'installer dans la région et a souligné que ce transfert témoigne de la volonté de l'Office de rapprocher ses services socio-éducatifs et de santé de ses bénéficiaires. Il a en outre demandé aux pays de la région d'accorder des contributions en fonction de leur intérêt et de leurs ressources, ce qui permettra d'améliorer les conditions des réfugiés, mais aussi de leur montrer l'engagement de la communauté internationale en leur faveur. Exprimant sa préoccupation à propos des conséquences liées au bouclage des territoires occupés, le représentant a demandé à Israël de régler ses problèmes de sécurité par des moyens qui n'ont pas de conséquences aussi graves sur la situation économique dans les territoires occupés et sur le travail du personnel de l'UNRWA.
M. HASAN ABU-NIMAH (Jordanie) a réaffirmé le soutien de la Jordanie aux activités de l'UNRWA et fait observer que le règlement de la question des réfugiés constitue le pilier d'une paix juste et durable dans la région. L'article 9 du Traité de paix entre la Jordanie et Israël a confirmé ce fait. Il est, à cet égard, regrettable qu'aucun progrès n'ait été effectué jusqu'ici. Il est important que l'UNRWA continue sa mission et bénéficie de tout l'appui de la communauté internationale. Il faut éviter de créer ce vide qui porte au désespoir et fait le lit de l'extrémisme. Mettre en danger les activités de l'UNRWA reviendrait à compromettre le processus de paix lui-même. La Jordanie, en tant que pays hôte du plus grand nombre de réfugiés, participe à hauteur de 3 millions de dollars au budget de l'Office, et cela la place ainsi, au rang de deuxième contributeur.
La Jordanie considère sa participation à cette cause humanitaire comme une engagement sacré. La communauté internationale doit à tout prix éviter la réduction des services rendus par l'Office. L'augmentation du nombre de réfugiés doit aller de pair avec l'augmentation des services. Il convient donc d'élargir la base des donateurs. Le représentant a conclu en appelant Israël à mettre fin aux pratiques visant à imposer des restrictions à la liberté de mouvement des Palestiniens et de l'Office.
M. HUSEYIN E. CELEM (Turquie) a souhaité consacrer sa déclaration à la situation financière précaire de l'UNRWA. Aucun progrès important n'a été enregistré, a-t-il regretté. Bien au contraire, malgré l'examen, à maintes reprises, des moyens de remédier à cette situation par cette Commission, le déficit de l'Office ne cesse d'augmenter. Pourtant, a indiqué le représentant, toutes les réductions de dépenses possibles ont été effectuées. Une réduction d'activités supplémentaire mettrait en danger des services vitaux qui sont déjà maintenus à un niveau minimum, comme l'alimentation, la santé et l'éducation. Les Etats Membres de cette Commission ne devraient pas être en mesure de décider de la réduction de ces services, a ajouté le représentant. Les générations suivantes ne nous pardonneraient pas d'avoir abandonné 3,3 millions de réfugiés palestiniens dans des camps bien organisés
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sans qu'ils puissent avoir accès à une aide alimentaire, éducative et de santé adéquate. Un effort particulier de la part des donateurs serait le bienvenu à la Conférence d'annonces de contributions de l'UNRWA qui aura lieu le 5 décembre 1996, a-t-il ajouté. Exprimant sa préoccupation quant aux récents événements dans le Moyen-Orient, le représentant a insisté sur la nécessité de ne pas prendre de mesures pouvant ralentir le processus de paix.
M. TOSHIHIRO TAKAHASHI (Japon) s'est montré préoccupé par la situation actuelle dans la région du Moyen-Orient et a fait observer que les affrontements récents en Israël mettent le processus de paix en grand danger. Il convient, a-t-il dit, d'encourager les Palestiniens et les Israéliens à reprendre les négociations sur les questions demeurées en suspens. Le représentant a indiqué que la fermeture de la bande de Gaza, qui dure depuis près de 10 mois, a causé des souffrances considérables. Si Israël doit en effet assurer sa sécurité nationale, il ne doit pas, ce faisant, imposer un fardeau insoutenable au peuple palestinien. Au vu de la situation sur le terrain, le Japon a annoncé une contribution de 7,3 millions de dollars et continue de penser que les institutions des Nations Unies doivent jouer un rôle crucial dans l'aide au peuple palestinien. Avec la naissance de l'Autorité palestinienne, le rôle de l'UNRWA est devenu de plus en plus complexe. Il lui revient maintenant plus qu'avant, de favoriser le développement économique et social afin que la région puisse consolider son autonomie locale. L'UNRWA, comme la communauté internationale, doit montrer aux populations les résultats tangibles de la paix sur le terrain. Conscient de cela, le Japon a déjà accordé la somme de 230 millions de dollars depuis 1993. L'aide aux réfugiés étant un moyen efficace de stimuler le processus de paix, le Japon se prononce en faveur d'un élargissement de la base des donateurs. A propos des résolutions relatives à l'Office, le représentant a souhaité qu'elles fassent désormais état des changements intervenus dans la région et qu'elles soient rédigées de façon à permettre aux Nations Unies de contribuer de manière plus constructive au processus de paix.
M. HE YAFEI (Chine) s'est félicité du transfert du siège de l'Office à Gaza qui devrait conduire à un meilleur développement économique de cette région. A cet égard, il a rendu hommage à tous ceux qui ont apporté des contributions à ce transfert. Il a, par ailleurs, évoqué la situation complexe et instable au Moyen-Orient qui s'ajoute à la complexité de la question des réfugiés de Palestine. Dans ce moment critique, a-t-il précisé, les travaux de l'Office sont très importants. Le représentant a demandé à tous de renforcer la coopération avec l'Office et a souligné l'importance de le réformer, au vu de sa situation financière. Il s'est félicité de la réunion à Aman qui apparaît comme une tentative de renforcer la coopération avec les parties intéressées. La Chine comprend la situation difficile dans laquelle se trouvent les réfugiés palestiniens. Elle a appuyé les travaux de l'Office pendant de nombreuses années et a décidé de contribuer aux travaux de l'Office pour 1997, a ajouté le représentant. Il a formé l'espoir que l'Office surmontera ses difficultés financières pour jouer dans le futur un rôle plus marqué.
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M. ZAKI (Egypte) a déclaré que les espoirs du peuple palestinien se voient aujourd'hui contrariés par la politique du nouveau Gouvernement israélien. Ceux qui se sont rendus dans la région connaissent la signification et la portée exactes des services offerts par l'Office. De l'avis de l'Egypte, le transfert du siège à Gaza, au coeur des événements, contribuera assurément à l'amélioration des fonctions de l'UNRWA. Parlant du déficit de l'Office, le représentant a souligné que le processus de paix n'est pas encore achevé et que le peuple palestinien continue de connaître des problèmes qui doivent être pris en charge par la communauté internationale. Le peuple palestinien a plus que jamais besoin de la solidarité internationale. Le représentant a pris note avec préoccupation des déclarations du Haut Commissaire concernant les effets négatifs des bouclages des territoires, politique mise en oeuvre par Israël depuis plusieurs mois. Cette politique, a-t-il souligné, met en danger la reprise du dialogue entre l'Autorité palestinienne et Israël. Dans ce contexte, répondre aux besoins des réfugiés aura sans aucun doute un impact positif sur le processus de paix. En tant que partie prenante à ce processus, l'Egypte a décidé de doubler sa contribution habituelle au budget de l'Office.
M. YAKUBU ABDULAI (Ghana), abordant les difficultés financières de l'Office, a rappelé que le Groupe de travail sur le financement de l'UNRWA, crée en 1970, existe toujours et que cela donne une indication claire des problèmes que ne cesse de connaître l'Office. Rappelant que celui-ci exerce des responsabilités importantes dans les domaines de l'emploi, de l'amélioration des conditions de vie et du développement des infrastructures, il a formé l'espoir que le transfert de son siège à Gaza lui permettra de mieux apprécier la nature des problèmes. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d'augmenter les ressources de l'Office afin de rétablir les services qui ont été annulé par mesures d'austérité. Pour cela, il faut sauver l'Office de la faillite en apportant de nouvelles contributions à son budget général, a-t-il souligné. Remerciant les donateurs traditionnels pour leurs précieuses contributions, il a formé l'espoir que la lecture des rapports des Nations Unies incitera tous les pays à effectuer des contributions généreuses. Il par ailleurs évoqué l'importance du paragraphe 16 du rapport du Groupe de travail sur le financement de l'UNRWA qui indique que l'Assemblée générale devrait veiller, plus que jamais, à ce que l'Office bénéficie des ressources adéquates à la poursuite de son mandat.
M. HUSNI ALMUDIR (Jamahiriya arabe libyenne) s'est déclaré conscient des difficultés financières rencontrées par l'Office et celles découlant des mesures imposées par les autorités israéliennes au peuple palestinien. Ces difficultés, a-t-il dit, doivent être résolues dans le plus bref délai. La communauté internationale, qui a reconnu le droit de retour légitime du peuple palestinien, doit reconnaître les souffrances de ce peuple. Le monde reste impuissant devant un peuple qui a subi toutes les formes de souffrance et de terrorisme et qui continue de vivre un drame. Intervenant sur la partie du rapport qui fait état de l'expulsion de la Libye de plusieurs Palestiniens, le
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représentant a précisé que son pays n'a jamais eu l'intention de mettre en oeuvre une telle mesure mais continue d'appuyer le concept du retour à la patrie. Les Palestiniens vivant à la frontière entre la Libye et l'Egypte n'ont pas été expulsés mais refusent de revenir en Libye parce qu'ils veulent rentrer chez eux. Dans ce contexte, la communauté internationale doit s'acquitter de ses responsabilités et empêcher certains Etats d'aider Israël à poursuivre sa politique, en particulier l'expansion des colonies de peuplement. L'implantation de ces colonies constituent une menace réelle à la paix dans la région et deviendront bientôt de véritables bombes à retardement. Ces colonies ne font que renforcer les souffrances des Palestiniens et empêcher la cession des terres, ce qui revient à étouffer la paix dans son berceau. La paix juste et durable doit être réalisée et elle exige la création d'un Etat palestinien, avec Jérusalem comme capitale, où vivront en harmonie Juifs, Arabes et Chrétiens.
M. ABDULSALAM KASSIM AL-AWADHI (Yémen) a déclaré qu'au moment où nous évoquons ce sujet, il faut penser aux sublimes idéaux humanitaires contenus dans les résolutions des Nations Unies. Face au Gouvernement israélien qui ne cesse de semer le chemin de la paix d'embûches, la Commission doit impérativement poursuivre ses efforts pour mettre un terme à ce drame. Nos efforts devraient avoir un dénominateur commun, à savoir le sauvetage de tout un peuple de la faim et de la pauvreté, a précisé le représentant. Mentionnant les succès de l'Office, il en a accueilli favorablement le transfert du siège à Gaza. Exprimant sa préoccupation face à l'exacerbation des tensions dans les territoires occupés, qui amènent de plus en plus de réfugiés palestiniens à prendre le chemin de l'exil, il a demandé que des mesures exceptionnelles soient prises pour que l'Office puisse mener à bien son mandat. Il a également appelé à la consolidation du système éducatif et à traduire dans la réalité le projet de l'université palestinienne à Jérusalem.
M. FAROUK AL-ATTAR (République arabe syrienne) a déploré le fait que les pays donateurs préfèrent maintenant ne plus contribuer au budget de l'Office ou diminuer leurs contributions. Il a souligné que, malheureusement, ce recul de la communauté internationale intervient à un moment où Israël renonce aux acquis enregistrés depuis cinq ans dans le cadre du processus de paix. La crise financière de l'Office, a poursuivi le représentant, montre la nécessité de mettre l'accent sur la résolution 409 de l'Assemblée générale qui mentionne le droit des réfugiés palestiniens à retourner chez eux avec l'aide de la communauté internationale. Toute tentative de mettre en péril les activités de l'Office constituera donc une violation de cette résolution, de même qu'elle empêchera la réalisation de la paix dans la région. Aujourd'hui, les réfugiés palestiniens vivent dans des conditions économiques et politiques extrêmement défavorables.
En outre les obstacles imposés à l'Office par Israël entravent ses activités et aggravent les souffrances du peuple palestinien. Le transfert du siège de l'Office à Gaza ne doit pas détourner l'attention de la communauté
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internationale qui laisserait ainsi tout le fardeau aux pays hôtes. Ainsi le remplacement de dons financiers par des dons en nature est une tentative de mettre un terme aux paiements. Le représentant s'est dit aussi préoccupé par la volonté de l'Office de mettre un terme à un certain nombre d'activités, notamment celles concernant les femmes. Cette nouvelle politique ne fait qu'aggraver les conditions de vie des réfugiés, ce qui est contraire au caractère humanitaire de l'Office. Il convient donc de trouver de nouvelles sources de financement et de se garder de réduire les services de l'Office. Le représentant a conclu en précisant qu'il convient de renforcer la coordination et la collaboration entre l'Office et les pays hôtes.
M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam) s'est félicité de la qualité du travail fourni par l'UNRWA et notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé. Réitérant le soutien de son pays à la résolution de l'Assemblée générale relative à la prorogation du mandat de l'Office jusqu'au 30 juin 1999, il a néanmoins insisté sur la nécessité de trouver une solution au déficit structurel que connaît celui-ci. Il a estimé, par ailleurs, que le bouclage prolongé des territoires occupés par Israël a eu des conséquences négatives importantes sur les travaux de l'UNRWA. Exprimant sa préoccupation quant à la lenteur du processus de paix et l'impossibilité d'obtenir un règlement juste et durable dans la région, il a estimé que des mesures politiques seules n'étaient pas suffisantes pour mettre fin aux souffrances des réfugiés palestiniens. Les mesures politiques doivent aller de pair avec celles en faveur du développement socio-économique. Il a appelé par ailleurs à la mise en oeuvre complète de la Déclaration de principe sur les accords intérimaires d'autonomie et celle des Accords de principe sur la Cisjordanie et la bande de Gaza. Il a, à cet égard, réitéré le soutien sans faille de son pays au processus de paix et sa détermination à soutenir la promotion des droits inaliénables du peuple palestinien, à savoir le droit à l'autodétermination et à l'indépendance.
Mme YAEL RUBINSTEIN (Israël) a déclaré qu'incontestablement l'année écoulée a été très importante pour l'ensemble de la région. Le Premier Ministre Yitzhrak Rabin, qui avait joué un rôle essentiel dans le processus de paix, a perdu sa vie à cause de cette paix. Israël a connu une série d'attentats à la bombe d'extrémistes islamistes. Dès qu'il a été formé, le nouveau Gouvernement s'est employé à exprimer son attachement au processus de paix. En dépit de cela, il a été victime de préjugés dès son entrée en fonction. La représentante a expliqué que son pays prend des mesures très coûteuses pour alléger les souffrances du peuple palestinien à la suite des bouclages des territoires. Ces bouclages ont été imposés après des menaces provenant de la bande de Gaza. Tout gouvernement a le droit de se protéger, a souligné la représentante. Le Gouvernement israélien est conscient que la prospérité économique des Palestiniens est une condition préalable au succès du processus de paix. C'est pourquoi Israël est très fier de la qualité de sa coopération avec l'UNRWA. Concluant, la représentante s'est déclarée déçue que certaines délégations se servent de la Commission pour faire pression sur
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Israël. Elle a dénoncé l'adoption de résolutions douteuses qui cause des dissensions entre Etats Membres. De l'avis d'Israël, ces résolutions devraient concerner uniquement la tâche humanitaire de l'Office.
M. DAG WERNO HOLTER (Norvège) a indiqué que l'engagement de son pays en faveur de l'Office est illustré par le fait que la Norvège est un des pays donateurs les plus importants. Depuis la mise en route du processus de paix en 1993, ce soutien pour l'UNRWA a augmenté. Il recevra cette année plus d'un quart de l'aide économique que fournit la Norvège au peuple palestinien, a précisé M. Holter. Exprimant par ailleurs sa préoccupation quant aux difficultés financières que connaît l'Office, il a estimé que des solutions à cette crise se trouvent au sein mais aussi à l'extérieur de l'Office. Les solutions à long terme résident au sein du groupe actuel des donateurs et de l'Office. M. Holter fait valoir la disparité qui existe, d'une part, entre la croissance démographique de la population palestinienne, les taux d'inflation locaux, et, d'autre part, les niveaux fixes des contributions des donateurs. Il faut obtenir un partage des tâches au sein des donateurs de l'UNRWA, a-t-il ajouté en précisant qu'il fallait envisager la possibilité d'élargir la base des donateurs. En effet, le groupe actuel de donateurs ne peut pas fournir à lui seul la solution à cette question. A cet égard, il a demandé aux riches pays du Golfe d'accroître leurs contributions. A propos du fonctionnement même de l'UNRWA, il a suggéré de mener un examen de la gestion de l'Office.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé que les efforts que l'Office déploie pour assurer la participation des communautés locales à ses différentes activités ont un impact positif sur la confiance des populations palestiniennes et les aident ainsi à parfaire leurs compétences. Le représentant s'est également félicité des efforts tendant à démarginaliser la population au niveau économique, par exemple par l'octroi de crédits. Il s'est prononcé en faveur de l'augmentation de l'octroi de microcrédits aux couches les plus défavorisées de la société. Le Bangladesh est disposé à partager son expérience dans ce domaine. Il est inquiétant, a souligné le représentant, de constater que la crise financière de l'Office est due à un manque d'appui de la communauté internationale. Il a lancé un appel aux donateurs pour qu'ils répondent davantage aux besoins de l'Office et s'acquittent de leurs obligations en payant leurs contributions en temps voulu. Il a en outre demandé à Israël de respecter le mandat donné à l'Office par la communauté internationale, en arguant que des prétendus besoins de sécurité ne devraient en aucun cas aggraver les conditions de vie des réfugiés. Le représentant a reconnu que toute réduction substantielle des activités de l'Office aurait en effet des conséquences négatives sur le sort des réfugiés. Il a souligné qu'un engagement ferme des parties en faveur des termes des accords de paix permettrait de réduire les difficultés des Palestiniens.
M. AHMAD OMRAN AL-OMRAN (Emirats arabes unis) a indiqué que depuis 46 ans l'Office de secours et de travaux des réfugiés de Palestine dans le
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Proche-Orient est appelé à fournir une aide importante à plus de 3 millions de réfugiés. Au moment même où il rationalise ses plans d'actions et remanie ses divers programmes dans le cadre des accords de paix, les autorités israéliennes ne cessent de mettre des obstacles à ses activités. Le représentant s'est félicité des orientations adoptées par l'Office pour consolider son infrastructure palestinienne et développer l'éducation. Ce qui est plus inquiétant en revanche, a-t-il ajouté, est la situation de déficit chronique de l'Office qui a des répercussions sur les réfugiés palestiniens en Syrie ou en Jordanie. Le représentant a formé l'espoir que la communauté internationale exercera une pression sur Israël pour que celui-ci se conforme aux dispositions internationales.
M. DOUGLAS KEENE (Etats-Unis) a réaffirmé son appui aux activités de l'Office qui joue un rôle précieux dans l'aide aux palestiniens dans un moment difficile et critique. En tant que principal donateur, les Etats-Unis sont satisfaits du renforcement de la coopération entre l'UNRWA et les principaux pays donateurs pour ce qui est des questions budgétaires. Soulignant les difficultés financières de l'Office, le représentant a engagé la communauté internationale à lui apporter tout son soutien. Il a par ailleurs regretté que les projets de résolution dont la Commission est saisie ne correspondent pas au processus de paix et aux activités de l'Office comme cela devrait être le cas. La tâche de l'Office évoluera en fonction de la progression du processus de paix. Les activités de l'Office représentent un élément clé dans le maintien d'un environnement favorable au processus de paix. Soulignant l'importance de négociations directes entre les parties concernées, le représentant s'est demandé si les auteurs des textes proposés veulent vraiment la paix en compliquant ainsi le cours des négociations.
M. NIALL HOLOHAN (Irlande, au nom de l'Union européenne et des pays associés) a déclaré que sans l'UNRWA et ses activités, les conséquences politiques et sociales du problème des réfugiés auraient été bien plus douloureuses qu'elles ne le sont actuellement. Le climat difficile qui prévaut a conduit à une frustration parmi la population palestinienne et complique les conditions dans lesquelles l'UNRWA mène sa tâche. En effet, ses capacités à agir efficacement ont été minées par les longues attentes aux postes de contrôle, par l'impossibilité pour les travailleurs de se rendre sur leur lieu de travail et par le harcèlement dont sont victimes les membres de l'Office. La valeur des efforts déployés par l'Office dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'aide sociale constitue un élément important du processus de paix, mais ne doit pas être sur-estimé. Le représentant s'est félicité du transfert du siège de l'UNRWA à Gaza qui constitue une démonstration positive du respect pour le processus de paix.
A propos de la question du financement de l'Office, il a appuyé l'idée d'ouvrir les finances de l'UNRWA au contrôle de ses donateurs. Pour ce qui est de ses difficultés financières, imputables à l'augmentation des prix, à celle du nombre de réfugiés enregistrés, et à la baisse des contributions dans
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certains domaines, il a appelé tous les Etats, et en particulier les plus riches, à la générosité. Indiquant par ailleurs que la contribution de l'Union européenne constitue 43 % du montant total des contributions, il a formé l'espoir que lors de la prochaine Conférence pour les annonces de contributions, celles-ci seront suffisantes pour pouvoir couvrir les besoins de la population palestinienne pour l'année 1997. Par ailleurs, il a annoncé son soutien à la proposition faite par le Commissaire général, de lancer une évaluation de la gestion de l'Office, une réforme structurelle, et de renforcer l'harmonisation des services entre l'UNRWA et l'Autorité palestinienne.
M. ETIENNE THEVOZ, Observateur de la Suisse, a fait remarquer que la réconciliation qui semblait triompher des antagonistes au Moyen-Orient a aujourd'hui disparu. Les conditions de vie du peuple palestinien continue de se détériorer, en raison notamment de la politique imposée par Israël. A l'heure actuelle, l'UNRWA doit répondre à des besoins humanitaires accrus, contribuer à la dynamique de paix par des mesures économiques et répondre à des besoins croissants avec un budget toujours plus restreint. La Suisse reconnaît que, face à cette situation, l'Office accomplit un travail remarquable. Toutefois, a souligné le représentant, si l'importance du rôle de l'Office n'échappe à personne, les difficultés financières qu'il rencontre aujourd'hui invitent à réfléchir sur une autre manière d'interpréter son mandat et son système de fonctionnement. A cet égard, le représentant a déclaré que le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) constitue un bon exemple et a affirmé que son pays est disposé à soutenir l'Office dans ses efforts quant aux réformes structurelles et opérationnelles.
Mgr. RENATO R. MARTINO, Observateur permanent du Saint-Siège, a reconnu les efforts méritoires des négociateurs dans la région tout en exprimant sa préoccupation face à la détérioration de la volonté politique de poursuivre le dialogue. Le bouclage des territoires occupés a eu des effets négatifs sur l'accès aux services de santé, aux lieux de culte et aux écoles des Palestiniens. Ceux-ci ne peuvent pas avoir accès aux lieux de culte de Jérusalem, a regretté l'Observateur, en précisant que celle-ci sera toujours une ville qui appartient à deux populations et à trois religions, à savoir le judaïsme, la chrétienté et l'Islam. Par ailleurs, la présence des colonies de peuplement et la confiscation des terres doivent prendre fin. Le patriarche de Jérusalem a noté la souffrance des palestiniens qui ne peuvent ni se faire soigner, se déplacer, ou visiter leur famille, a précisé l'Observateur. Les colonies de peuplement sont la cause essentielle de cette situation. Mgr. Martino s'est félicité par ailleurs des efforts récents déployés par les négociateurs pour relancer le processus de paix qui devra se baser sur le respect de tous les droits de l'homme et notamment la liberté de culte. Il ne peut y avoir de conclusion fructueuse des négociations sans que des ressources suffisantes soient disponibles pour le développement des communautés palestiniennes de Gaza et de Cisjordanie.
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