En cours au Siège de l'ONU

CPSD/114

LA QUATRIEME COMMISSION SE DECLARE PREOCCUPEE PAR LES PROPOSITIONS TENDANT A REDUIRE DAVANTAGE LE BUDGET DU DEPARTEMENT DE L'INFORMATION

7 novembre 1996


Communiqué de Presse
CPSD/114


LA QUATRIEME COMMISSION SE DECLARE PREOCCUPEE PAR LES PROPOSITIONS TENDANT A REDUIRE DAVANTAGE LE BUDGET DU DEPARTEMENT DE L'INFORMATION

19961107 APRES-MIDI CPSD/114 Des délégations craignent que l'intégration des centres d'information aux bureaux du PNUD n'affecte leur autonomie

La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a achevé cet après-midi son débat général sur les questions relatives à l'information en adoptant, par consensus, deux projets de résolution relatifs à l'information au service de l'humanité, et à la politique et à l'action de l'ONU en matière d'information. Aux termes de ce dernier, l'Assemblée générale se déclarerait préoccupée par les propositions du Secrétaire général tendant à soumettre le budget du Département de l'information à des réductions supplémentaires qui risquent d'avoir des répercussions sur les activités qu'elle a elle-même prescrites. Par ailleurs, elle prierait le Secrétaire général de présenter un rapport concernant la productivité des centres d'information et le soin mis à éviter les double emplois dans le domaine des nouvelles technologies. L'Assemblée prierait également le Secrétaire général de procéder, grâce à un consultant indépendant choisi après une sélection ouverte et transparente, à une évaluation du fonctionnement de la Bibliothèque Dag Hammarskjold. Elle prendrait note d'autre part de l'invitation de l'UNESCO en vue d'une coopération pour l'organisation en 1997 d'un séminaire régional sur une presse libre et pluraliste en Europe centrale et orientale.

Au cours du débat qui a précédé l'adoption des projets de résolution, les délégations se sont félicitées du travail indispensable accompli par les centres d'information des Nations Unies. Non seulement les centres véhiculent l'information sur les activités des Nations Unies mais ils peuvent permettre aux pays en développement d'accéder aux nouvelles technologies de l'information. Certaines délégations ont dit craindre que le processus d'intégration des centres aux bureaux extérieurs du PNUD n'affecte leur autonomie. Il convient donc de mener cet exercice avec précaution et en consultation avec les pays hôtes.

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Dans sa déclaration de clôture, le Sous-Secrétaire général, affirmant sa détermination à coopérer avec le Bureau élargi du Comité de l'information, a notamment indiqué que les centres d'information font actuellement l'objet d'une évaluation qui concernent particulièrement l'impact de leur intégration aux bureaux extérieurs du PNUD sur la qualité de leurs services.

Ont participé au débat général les représentants de Cuba, de l'Iran, du Gabon, du Nigéria, des Etats-Unis, d'Israël, du Népal, de Malte et de la Jamaïque.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu lundi 11 novembre à partir de 10 heures. Elle devrait commencer l'examen du point 83 de son ordre du jour, relatif à la coopération internationale sur les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique.

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Projets de résolution adoptés

La Commission a adopté par consensus un projet de résolution relatif à l'information au service de l'humanité. Aux termes de ce dernier, l'Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies dans son ensemble et toutes les parties intéressées, considérant l'appel lancé en faveur d'"un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication conçu comme un processus évolutif et continu", coopèrent et agissent de manière concertée afin d'atténuer les disparités dans la façon dont l'information circule en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement, de manière à leur permettre d'élaborer librement et indépendamment leurs propres politiques d'information et de communication ainsi que de faire participer davantage les médias et les particuliers au processus de communication, et à assurer la libre circulation de l'information à tous les niveaux; qu'ils fassent en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement, toute attaque contre leur personne étant résolument condamnée; qu'ils aident à poursuivre et renforcer les programmes de formation pratique destinés aux journalistes des pays en développement; qu'ils épaulent l'action régionale et les efforts de coopération que les pays en développement mènent entre eux comme avec les pays développés pour améliorer leur capacité de communication, notamment dans le domaine de la formation et celui de la diffusion de l'information.

L'Assemblée générale leur demanderait aussi de s'efforcer de fournir aux pays en développement et à leurs médias toute l'aide possible, s'agissant notamment de mettre en valeur leurs ressources humaines et techniques; d'instaurer des conditions qui leur permettent, en utilisant les ressources nationales et régionales, de se doter des techniques de communication qui répondent à leurs besoins nationaux ainsi que des éléments de programmes nécessaires; de les aider à créer et développer des réseaux de télécommunication sous-régionaux, régionaux et interrégionaux, et de leur faciliter l'accès aux techniques de communication de pointe disponibles sur le marché.

L'Assemblée générale leur demanderait enfin d'appuyer sans réserve le Programme international pour le développement de la communication institué par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, qui devrait seconder les médias publics aussi bien que privés.

Elle a en outre adopté par consensus un projet de résolution relatif à la politique et à l'action de l'Organisation des Nations Unies en matière d'information. Par ce dernier, l'Assemblée générale, engageant le Secrétaire général à élaborer un plan concret en vue de rehausser l'image de l'Organisation auprès du public, se déclarerait préoccupée par les propositions de ce dernier tendant à soumettre le budget du Département de l'information à des réductions supplémentaires qui risquent d'avoir des répercussions sur les activités qu'elle a elle-même prescrites. Elle prendrait acte des efforts déployés par le Secrétaire général afin que le

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Département soit doté des moyens d'information effectifs nécessaires pour assurer la mise en place et le fonctionnement quotidien des antennes d'information des opérations de maintien de la paix et autres opérations des Nations Unies, et prierait le Secrétaire général de continuer de faire en sorte que le Département soit associé à la planification des futures opérations grâce à des consultations et à la coordination avec les autres départements organiques du Secrétariat.

L'Assemblée générale prierait la direction du Département de passer en revue les publications et les propositions de publications pour veiller à ce que chaque publication corresponde à un besoin déterminé, ne fasse pas double emploi avec d'autres publications, au sein ou à l'extérieur du système des Nations Unies, et soit produite au moindre coût. Elle demanderait instamment que le Département n'épargne aucun effort pour produire et distribuer en temps voulu ses publications les plus importantes en garantissant constamment l'indépendance de sa rédaction et l'exactitude de la documentation.

A propos des centres d'information, l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de poursuivre l'opération d'intégration en dégageant des économies chaque fois que possible, au cas par cas, en tenant compte des vues du pays hôte, tout en veillant à ce que l'intégration ne nuise pas au fonctionnement et à l'autonomie des centres. Elle inviterait le Secrétaire général à consulter les Etats Membres par le truchement du Département de l'information quant à la possibilité d'apporter aux centres un soutien accru, à titre volontaire, à l'échelon national. Elle prendrait note de la forte incidence sur le fonctionnement de certains centres d'information des Nations Unies, ainsi que sur la réalisation de leurs objectifs, de l'essor de technologies nouvelles et de leur effet sur la diffusion de l'information et du nombre accru des bibliothèques dépositaires dans certains Etats Membres, et de l'importance accrue de tous les acteurs concernés de la communauté internationale en coopération avec l'Organisation.

L'Assemblée générale prierait donc le Secrétaire général de présenter à la dix-neuvième session du Comité de l'information un rapport écrit concernant la valeur ajoutée, l'efficacité et la productivité des centres d'information et du soin mis à éviter les double emplois dans le domaine de nouvelles technologies en vue de formuler des recommandations sur l'examen, le renforcement et la rationalisation de leurs activités.

Par ailleurs, l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de procéder, dans la limite des ressources existantes, grâce à un consultant indépendant choisi après une sélection ouverte et transparente, à une évaluation du fonctionnement de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld. L'Assemblée générale serait, d'autre part, fermement convaincue que, pour diffuser largement et rapidement des informations sur les activités de l'Organisation, il faut continuer à faire paraître les communiqués de presse de l'ONU dans les deux langues de travail du Secrétariat, et soulignerait qu'il importe que ces communiqués de presse continuent de paraître rapidement et demeurent d'une haute qualité dans les deux langues de travail.

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L'Assemblée générale encouragerait le Secrétaire général à explorer les moyens d'améliorer pour la radio des Nations Unies les possibilités d'accès aux stations de radiodiffusion du monde entier, en tant qu'instrumenter important au service des activités des Nations Unies dans des domaines tels que le développement et le maintien de la paix. Elle soulignerait qu'il continue d'importer que le Département de l'information recourt aux moyens traditionnels et aux médias pour diffuser l'information sur les Nations Unies et encouragerait le Département à tirer pleinement parti des derniers progrès des techniques de l'information, telles qu'INTERNET et les disques CD-ROM, de façon à améliorer d'une manière économique et globale, ainsi qu'en temps opportun la diffusion de l'information relative à l'ONU, en tenant compte de la diversité linguistique de cette dernière. L'Assemblée prierait, en outre, le Département de l'information de continuer à assurer le plus large accès possible aux visites guidées des bâtiments de l'ONU et de veiller à ce que les expositions organisées dans les locaux ouverts au public demeurent aussi instructives, autant d'actualité et aussi pertinentes que possible. L'Assemblée générale inviterait les Etats et les organisations internationales compétentes à présenter au Secrétaire général, le 15 mars 1997 au plus tard, leurs observations et suggestions sur les moyens de favoriser, en matière de communication, le développement des infrastructures et des capacités des pays en développement. Elle rappellerait, par ailleurs, ses résolutions concernant les conséquences de Tchernobyl encourageant l'échange régulier d'informations avec les pays concernés, les organisations et organes compétents du système des Nations Unies, en vue de mieux faire prendre conscience à l'opinion publique mondiale des conséquences de pareilles catastrophes.

L'Assemblée générale prendrait note de l'invitation lancée par l'UNESCO en vue d'une coopération pour la préparation et l'organisation en 1997 d'un séminaire régional en Europe centrale et orientale, prendrait aussi note de l'offre de la Bulgarie d'accueillir ce séminaire et inviterait le Département de l'information à fournir l'aide demandée en mobilisant l'appui de diverses autres sources de financement volontaires. Elle demanderait, d'autre part, que le Département de l'information ait communication d'une liste de toutes les dépenses découlant des mandats énoncés dans des résolutions autres que la résolution annuelle de l'Assemblée générale, selon la recommandation du Comité de l'information.

Déclarations

M. JOSE IGNACIO BORGES (Cuba) a déclaré que l'examen des questions relatives à l'information revêt une importance particulière pour les pays en développement puisqu'elle fait suite à la réunion des pays membres du Mouvement des non alignés, qui a eu lieu en septembre dernier à Abuja. L'ONU, a poursuivi le représentant, a encore beaucoup à faire pour satisfaire les besoins des pays en développement en matière d'information. Les idées proposées ne peuvent se limiter à l'examen des réformes à introduire, par exemple, à la Bibliothèque Dag Hammarskjöld. C'est pourquoi Cuba appelle les Nations Unies et son Département de l'information à examiner les recommandations du Mouvement des non alignés. Les Nations Unies ne peuvent

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continuer à ignorer la réalité. L'Organisation doit donc s'engager en faveur d'un nouvel ordre mondial de l'information pour assurer le progrès à tous. Les coûts de la technologie de l'information ne font qu'accroître la dépendance des pays en développement en les empêchant de transmettre leurs propres émissions. Il revient aux Nations Unies de trouver des mécanismes visant à encourager la coopération internationale en la matière.

Si le Département de l'information mérite la reconnaissance des délégations, il convient toutefois de noter que la couverture des questions de décolonisation a pratiquement disparue alors même qu'il reste encore 17 territoires non autonomes. Il en va de même pour la question de la Palestine dont la résolution n'a pas été mise en oeuvre intégralement. A propos des centres d'information, le représentant a remis en cause leur intégration aux bureaux extérieurs du PNUD. Cette perte d'autonomie n'a fait que paralyser les activités importantes que ces centres peuvent entreprendre. Le colonialisme de l'information persiste, a affirmé le représentant en notant que cette situation exige une action concertée des Nations Unies. Cuba continue d'être victime de la propagande extérieure et les agressions radiophoniques de la part des Etats-Unis se poursuivent en dépit de toutes les condamnations des organes internationaux pertinents. Cuba ne peut permettre ces violations continues de sa souveraineté. Il se donne désormais le droit de répondre à ce type de contradictions.

M. JALAL SAMADI (Iran), a fait valoir que les disparités qui existent entre les pays développés et les pays en développement ont causé une distorsion dans la circulation de l'information. Il a indiqué qu'il serait souhaitable de codifier la diffusion de l'information, notamment en ce qui concerne la transmission par satellite et par INTERNET. A cet effet, les Nations Unies devraient jouer un rôle actif et le Comité de l'information devrait entamer des discussions portant sur la régulation du flux d'information et sur la manière de "nettoyer" le Cyberspace et la diffusion par satellite de la violence. Le représentant a cependant encouragé le Département à utiliser les médias traditionnels, étant donné que ceux-ci constituent le moyen de communication principal des pays en développement.

Indiquant, par ailleurs, que le Département n'accorde pas assez d'attention aux question de décolonisation, le représentant a souligné que la page d'accueil des Nations Unies sur le World Wide Web ne donne aucune information sur cette question. La décolonisation demeure à l'ordre du jour des Nations Unies et les contraintes budgétaires ne justifient pas que l'on arrête la publication de communiqués de presse sur les travaux du Comité spécial pour la mise en oeuvre de la Déclaration de l'indépendance des peuples et pays coloniaux. Le Département de l'information devrait prendre des mesures en vue de faire connaître, à travers tous les vecteurs d'information possible, le travail qu'effectue les Nations Unies dans le domaine de la décolonisation. La reprise de la publication des communiqués de presse fait partie d'un de ces moyens, a précisé le représentant.

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M. DIEUDONNE NDIAYE (Gabon) a déclaré que la création d'un Conseil national de l'information et de la communication témoigne de l'attachement du Gabon aux questions d'information. Tout en reconnaissant les résultats remarquables du Département de l'information, le représentant a rappelé qu'il a d'abord pour mission d'assurer la couverture de toutes les réunions des Nations Unies. Or un déséquilibre persiste entre les couvertures en langue anglaise et en langue française. En outre, il semble que les postes à pourvoir au sein du Département sont rarement attribués aux francophones et encore moins aux africains. Il est temps que le Département comme tous les départements des Nations Unies, respectent les principes de la représentation géographique. A propos des centres d'information, le représentant a réitéré la demande de son pays relative à la création d'un centre à Libreville. Les élèves, les étudiants, les ONG et aussi les organisations gouvernementales ont appuyé cette demande à maintes reprises.

Le représentant a estimé que le moment est venu pour les Nations Unies de doter son personnel de moyens modernes de communication de façon à les rendre compétitifs et, par exemple, à procurer au service radio les mêmes moyens que les radios FM. Il serait également utile de songer à la création d'une radio consacrée exclusivement aux nouvelles des Nations Unies. Ce serait là un moyen de permettre aux populations de s'imprégner davantage des principes de la Charte. Soulignant la révolution technologique qui a eu lieu dans le domaine de l'information, le représentant a appuyé l'idée d'un code international de conduite pour la diffusion de l'information.

M. IBRAHIM A. GAMBARI (Nigéria) a indiqué que malgré le bon travail réalisé par le Département de l'information, il reste encore beaucoup à faire. A cet égard, le représentant a observé que les communiqués de presse sur les travaux du Groupe des 24 ont cessé. Ceci est ironique dans le mesure où il reste encore 17 territoires non autonomes. Le Département devrait donc intensifier la dissémination d'information sur la décolonisation. Abordant les progrès technologiques, le représentant a exprimé la crainte que cette nouvelle ère des médias ne marginalise certains pays du fait de l'existence de disparités entre pays développés et pays en développement. Il faut donc intensifier la lutte pour un nouvel ordre mondial de l'information, a-t-il insisté.

Etant donné que les technologies de l'information sont un des vecteurs de développement politique, social et économique les plus puissants, il est essentiel que les informations diffusées soient fiables, a-t-il indiqué. Le représentant a mentionné l'utilité du programme du Département en faveur du continent africain et a indiqué que la publication "Afrique Relance" est un outil important qui a permis de corriger l'image erronée de l'Afrique. Se félicitant de l'existence de centres d'information, le représentant a indiqué qu'il serait important que ceux-ci permettent aux pays en développement d'avoir accès aux nouvelles technologies de l'information.

M. WALTER DOUGLAS (Etats-Unis) a accueilli avec satisfaction la création sur INTERNET de la Page ONU. Durant le seul mois dernier, le site a été

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visité plus de 475 000 fois par semaine. Cette Page constitue un exemple probant de ce que les services d'INTERNET peuvent offrir en élargissant l'accès aux documents, aux événements ou encore aux discours. Les Etats-Unis attendent maintenant avec impatience la venue d'autres succès alors que le Département de l'information se prépare à entrer dans le XXIème siècle. Etant obligées de faire plus avec moins, les Nations Unies doivent se fixer des priorités afin de maintenir ou d'accroître les ressources là où elles peuvent servir le mieux, et de les réduire là où elles serviraient le moins. C'est l'idée qui préside à la nécessité de réévaluer les activités de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld et celles des centres d'information. Les progrès technologiques, a expliqué le représentant, ont radicalement modifié la manière dont fonctionnent les bibliothèques. Pour asseoir la transition de la Bibliothèque sur une base plus technologique, les Etats-Unies estiment qu'il convient de faire appel à une expertise. Ils sont donc favorables à ce qu'un expert indépendant procède à cette évaluation et fasse des recommandations permettant de tirer profit des dernières innovations technologiques.

Quant aux centres d'information, le représentant a précisé que leur évaluation doit se faire à la lumière des nouvelles technologies d'information, de la disponibilité des bibliothèques dépositaires et de la distance qui les séparent du Siège des Nations Unies. Il est extrêmement important de procéder à cette évaluation maintenant que le Département fonctionne avec des ressources limitées. Des choix ardus doivent se faire à propos de l'allocation des ressources et l'évaluation fournira des indications sur les décisions à prendre. Toutefois les Etats-Unis reconnaissent le rôle vital que jouent les centres d'information dans les pays en développement en raison de leur retard technologique. Conscient des contraintes financières imposées au Département de l'information, le représentant a fermement appuyé la disposition du projet de résolution qui demande au Département d'identifier les coûts découlant des mandats provenant d'autre résolutions.

M. RON ADAM (Israël), a reconnu l'importance de la libre circulation de l'information. Il appartient à chaque pays de trouver son propre équilibre entre l'utilisation libre de l'information et l'utilisation des techniques de communication qui peuvent mettre en danger les droits de l'individu. Le flux d'information ne peut exister que dans le cadre d'une société démocratique. L'utilisation de l'information pour la promotion des Etats doit être libre de toutes motivations politiques, a ajouté le représentant. Il a rappelé, par ailleurs, que son pays aide les pays en développement à progresser dans le domaine des connaissances technologiques dans le cadre de la coopération technique internationale.

L'utilisation des ordinateurs en vue de promouvoir la paix est une des priorités d'Israël, a précisé le représentant en ajoutant que des bases de données dans les domaines de l'économie, de l'agriculture, de l'industrie sont en cours de développement pour être ensuite utilisées dans le cadre de projets conjoints, au bénéfice du Moyen-Orient. Par ailleurs, il s'est félicité des initiatives prises par le Département de l'information pour aider le peuple

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palestinien à progresser dans le domaine des médias et de l'information et a rappelé que son pays est prêt à se joindre à cet effort. Enfin, le représentant a appelé les pays arabes à mettre de côté leurs différends et à rejoindre Israël pour promouvoir l'éducation et la coopération entre les peuples.

M. PADAM BHANDARY (Népal) a observé que la liberté d'information est un droit fondamental de la personne humaine qui doit être défendu à tout prix. Une presse libre, pluraliste, et indépendante est un élément nécessaire pour faciliter les flux d'information. Rappelant que son pays soutien le processus de réforme que connaît le Département de l'information, le représentant a exprimé toutefois sa préoccupation quant au fait que cette réforme pourrait affecter des projets prioritaires du Département. Les publications sur les sujets relatifs au maintien de la paix, aux questions économiques et sociales sont louables et doivent être maintenues tout comme les communiqués de presse qui sont très utiles. Se félicitant de l'utilisation accrue des moyens électroniques et des CD-ROM, le représentant a néanmoins indiqué que les vecteurs traditionnels de l'information écrite, tout comme la radio, ne doivent pas être délaissés. Réitérant le soutien de son pays au programmes radiophoniques des Nations Unies, il a souhaité qu'une radio en langue népalaise soit créée.

En qualité de contributeur de troupes, le Népal est d'avis que les programmes de radio, en particulier ceux relatifs aux opérations de maintien de la paix, permettent au public de mieux comprendre le rôle des Nations Unies et des différentes missions de maintien de la paix. Il est essentiel, a ajouté le représentant, de gagner le soutien des populations locales qui font l'objet d'opérations de maintien de la paix, ainsi que celui des habitants des pays contributeurs de troupes, en leur faisant parvenir une information fiable. Dans ce contexte, l'établissement d'un groupe de travail inter- départements est un pas dans la bonne direction. Abordant les disparités qui existent entre les pays développés et les pays en développement, le représentant a regretté que la coopération internationale dans le domaine du développement des communications et de ses infrastructures préconisée par la résolution 50/31 A de l'Assemblée générale, n'ait pas été mis en oeuvre de façon approfondie.

M. JOSEPH CASSAR (Malte), estimant que les efforts du Département de l'information méritent un hommage appuyé, a souligné la nécessité de renforcer ses programmes touchant au maintien de la paix. En effet, les médias accordent trop souvent la part belle aux événements tragiques laissant, en dernière page, les efforts croissants dans ce domaine. S'agissant de la question de Palestine, le représentant a félicité le Département pour avoir continué à fournir une formation aux journalistes palestiniens. Il a toutefois regretté que les dispositions de la résolution concernant cette question n'aient pas été appliquées dans leur intégralité. L'information, ailleurs comme aux Nations Unies, doit servir à établir des ponts entre les peuples et à supprimer les barrières qui nuisent à la démocratie et à la paix.

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Mme HILLARY WILLIAMS (Jamaïque) a déclaré au nom des pays du CARICOM, que les Nations Unies et les gouvernements doivent relever les défis que constituent les avancées technologiques. Ces technologies sont concentrées dans les pays développés, ce qui fait que l'entrée dans le XXIème siècle ne sera pas le même pour tous, a-t-elle fait valoir. Le premier défi à relever et d'utiliser mieux toutes ses technologies au bénéfice de l'humanité. La soif d'accès à l'information exige que les communautés soient reliées aux autoroutes de l'information et les efforts entrepris à cet effet par l'UNESCO, le PNUD et les autres institutions des Nations Unies doivent être encouragés. Le soutien aux émissions de radio communautaires et aux programmes d'alphabétisation doivent également être soutenus.

La représentante a par ailleurs félicité le Département de l'information pour l'utilisation efficace qu'il fait du système de disque optique et d'INTERNET, et a souligné le fait que les communiqués de presse sont diffusés par le World Wide Web le jour même de leur publication. D'autre part, elle a appelé instamment le Département à explorer des nouvelles opportunités de coopération avec le secteur industriel des pays en développement et des pays développés. Elle a également encouragé les mesures visant à éviter les double emplois, tels que la collaboration déjà existante entre le Département et la Banque mondiale. Elle a par ailleurs reconnu l'importance de la Bibliothèque des Nations Unies et a indiqué que son évaluation doit être le fait d'experts des pays développés et aussi en développement.

Indiquant que la perception des Nations Unies est parfois négative, Mme Durrant a demandé instamment au Département de mener son mandat de façon créative en permettant une meilleure compréhension des buts et des travaux de l'Organisation. Elle a indiqué également qu'il serait souhaitable que le Département exploite complètement les possibilités qu'offre la diffusion par satellite et par câble afin de toucher de nouvelles audiences et gagner le respect et le soutien du public. Elle a également réitéré le soutien de son pays aux centres d'information, dont le rôle doit être mieux défini et le mandat préservé. Le Département doit également trouver les moyens de créer des mécanismes d'information au sein des bureaux du PNUD pour développer une meilleure compréhension des Nations Unies dans les régions où il n'y a pas de centres.

Déclaration de clôture

M. SAMIR SANBAR, Sous-Secrétaire général à l'information, a exprimé sa reconnaissance à tous les membres de la Commission et leur a affirmé qu'il était disposé à travailler en étroite collaboration avec chaque délégation. Répondant aux questions soulevées lors du débat général, le Sous-Secrétaire général a indiqué que les centres d'information font actuellement l'objet d'une évaluation qui concernent particulièrement l'impact de leur intégration aux bureaux extérieurs du PNUD sur la qualité de leurs services. Il a également rassuré les délégations sur la nécessaire transparence qui doit présider à l'évaluation de la Bibliothèque Dag Hammarskjold. M. Sanbar a déclaré, par ailleurs, que la révolution de la technologie et la création de

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l'autoroute de l'information ne doivent pas occulter l'importance des médias traditionnels. Quant à la question de la couverture des questions de décolonisation, M. Sanbar, déclarant avoir consulté INTERNET au cours de l'après-midi, a annoncé que 310 documents y figurent, consacrés exclusivement à la question. A propos de la question de Palestine, il a assuré les délégations que le Département s'emploie à mettre en oeuvre la résolution pertinente de la façon la plus rentable. Le programme prévu comprend trois volets qui concernent l'allocation des ressources, la formation des journalistes et l'organisation de séminaires à l'intention des médias. Il convient d'appliquer ce programme compte tenu des restrictions budgétaires. Insistant sur ces dernières, le Sous-Secrétaire général a rappelé que la situation financière concerne d'abord les effectifs du Département puisque 80% du budget du Département leur est consacré.

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