CPSD/113

LES DELEGATIONS ENCOURAGENT LE DEPARTEMENT A SE CONCENTRER DAVANTAGE SUR LES QUESTIONS DE DEVELOPPEMENT

7 novembre 1996


Communiqué de Presse
CPSD/113


LES DELEGATIONS ENCOURAGENT LE DEPARTEMENT A SE CONCENTRER DAVANTAGE SUR LES QUESTIONS DE DEVELOPPEMENT

19961107 MATIN CPSD/113 Elles se félicitent du travail accompli par le Département de l'information qui contribue ainsi à la promotion des objectifs de l'ONU

La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi ce matin, son débat général sur les questions relatives à l'information, en présence du Sous-Secrétaire général à l'information, M. Samir Sanbar. Au cours de ce débat, les délégations ont souhaité un traitement plus exhaustif des questions de développement. Les questions socio-économiques constituent une source de préoccupation pour les pays en développement qui représentent la majorité des Etats Membres. Les délégations ont donc souhaité que les questions de développement, comme celles du maintien de la paix, figurent au rang des priorités des activités du Département. D'autre part, les délégations se sont félicitées des innovations technologiques apportées dans le travail du Département de l'information. Ce dernier contribue, de façon remarquable, à la promotion des objectifs de l'Organisation, compte tenu de la demande accrue de la part du public. Toutefois, les délégations ont souligné l'importance des médias traditionnels comme la radio et la télévision, source d'information indispensable pour les pays en développement. A cet égard, elles ont rappelé le rôle fondamental de la radio dans les opérations de maintien de la paix où elle peut contribuer à renforcer leur succès, en fournissant l'information aux populations touchées par les conflits et aux pays contributeurs de troupes.

Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : ex- République yougoslave de Macédoine, Roumanie, Slovaquie, Equateur, Fédération de Russie, Egypte, Ghana, Qatar, Mexique, Indonésie, République populaire démocratique de Corée, Uruguay, Syrie, Malaisie, Bélarus, Algérie, Viet Nam, Chili, Brésil, Emirats arabes unis et Koweit.

La Commission se réunira cet après-midi à partir de 15 heures. Elle devrait achever son débat général et se prononcer sur les projets de résolution sur les questions relatives à l'information.

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Déclarations

M. SLOBODAN TASOVSKI (ex-république Yougoslave de Macédoine) a indiqué qu'il était impératif de faire en sorte que les buts et activités des Nations Unies soient transparents afin d'assurer la meilleure couverture des questions qui sont d'un intérêt spécial pour les Etats Membres. Il s'est félicité de l'établissement d'un mécanisme de consultation entre le Département de l'information et le Département des opération de maintien de la paix, ainsi que le Département des affaires humanitaires. Il a estimé qu'il fallait renforcer les fonctions du Département de l'information et a réitéré le soutien de son pays aux efforts déployés par celui-ci, pour intégrer les nouvelles technologies de l'information et diffuser l'information par les médias électroniques. Il s'est félicité de la nouvelle stratégie de l'UNESCO pour soutenir le flux libre de l'information et assurer une diffusion plus équilibrée de celle-ci. Elle est particulièrement importante pour les pays en transition et les pays en développement. Le représentant a également fait valoir le rôle très utile joué par les différentes publications du Département de l'information. Il a estimé que le Département devrait être équipé de moyens adéquats pour répondre aux nouveaux défis dans le domaine de l'information. Il a enfin souligné le rôle essentiel de promotion des buts de l'Organisation joué par les centres d'information.

M. PETRU DUMITRIU (Roumanie) a indiqué que les activités du Centre d'information des Nations Unies à Bucarest continue d'attirer de plus en plus l'attention de l'opinion publique, des médias, des institutions démocratiques et des nombreuses ONG. L'intérêt porté au Centre est devenu tellement important que le nombre de documents disponibles ne correspond plus à la demande. Les agences de presse publiques et privées, les 30 quotidiens et périodiques, et les 10 chaînes de radio et de télévision utilisent tous les services fournis par le Centre. Ainsi plus de 3000 nouvelles et articles sont publiés chaque année sur les Nations Unies. Compte tenu de l'importance du Centre de Bucarest et de son rôle dans le paysage médiatique roumain, le Gouvernement a décidé récemment d'accorder la somme de 123 million de lei pour l'année 1997 sous réserve de l'approbation du Parlement. Le représentant a souhaité par ailleurs une meilleure coordination de la part du Département de l'information quant aux activités d'information du système des Nations Unies à l'échelle nationale. Cette coordination est nécessaire pour éviter les doubles emplois et s'assurer que les publications importantes sont disponibles. En effet, les publications du FMI et de la Banque mondiale ne sont pas gratuites et, dans un marché qui est en train de prendre forme, comme le nôtre, des revues comme "World Economic Outlook" ou "International Financial Statistics" revêtent une certaine importance. La Roumanie est convaincue que le Département de l'information trouvera une réponse à ce problème, en instaurant un dialogue avec les institutions concernées. Le représentant a conclu en demandant à nouveau que le Département nomme un Directeur au Centre d'information de Bucarest.

M. TOMAS HRBAC (Slovaquie) a estimé que le Département de l'information devrait mettre l'accent sur les activités positives des Nations Unies dans le

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domaine de la prévention des conflits, du maintien de la paix, de l'aide humanitaire, de la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et de la codification du droit international. Rappelant que son pays est pleinement conscient de la nécessité de réformer l'Organisation, il a néanmoins observé que les restriction budgétaires ne devraient pas être un frein à l'accomplissement de la noble tâche du Département de l'information. Il a précisé que les efforts déployés par le Département de l'information méritent toute l'attention des Etats Membres et également des moyens financiers adéquats. Il a estimé que les centres d'information des Nations Unies, qui sont en quelque sorte les vitrines des réalisations de l'Organisation, peuvent difficilement être remplacés par un autre moyen d'information. L'intégration des centre d'information aux bureaux des missions sur le terrain doit se faire au cas par cas. Le représentant a également exprimé le souhait de voir la création d'un Centre de l'information à Bratislava.

Aux yeux du représentant, l'utilisation des nouvelles technologies de l'information par le Département de l'information est souhaitable. Il a, à cet égard, exprimé la satisfaction de son pays quant à la page d'accueil des Nations Unies sur le "World Wide Web". Il a également indiqué que l'affichage, le jour même, des communiqués de presse et d'importants documents sur INTERNET est hautement apprécié par les délégations. Il s'est également félicité de la page d'accueil créée pour les opérations de maintien de la paix. Il a estimé que l'étude dont fera l'objet la Bibliothèque Dag Hammarskjold, doit être menée par un expert et qu'elle devrait être aussi transparente que possible et indépendante. Il a par ailleurs encouragé le Département de l'information dans ses efforts pour mobiliser l'appui de différentes sources financières pour la préparation et l'organisation de séminaires régionaux en Europe centrale et Europe de l'Est.

M. SANTIAGO APUNTE (Equateur), commentant le rapport du Secrétaire général, a souligné que la fourniture d'une information objective contribue à la prise de décisions politiques. Ce postulat, a dit le représentant, doit s'appliquer à toutes les activités de l'Organisation, en particulier dans le domaine du développement économique et social. L'une des activités des Nations Unies en matière d'information doit consister à rendre l'opinion publique plus consciente de ces questions. L'information aux Nations Unies pourrait ainsi devenir un catalyseur pour l'aide internationale. Par ailleurs, tout en saluant l'adoption par le Département des nouvelles technologies d'informations, le représentant a souligné la nécessité d'intensifier les cours de formation. Il a conclu en appelant le Département à mettre en oeuvre les résolutions de l'Assemblée générale dans leur intégralité.

M. YEVGENI S. MENKES (Fédération de Russie), rendant compte du développement d'une presse libre et pluraliste dans son pays, a déclaré que les problèmes posés aujourd'hui concernent le financement de cette presse et sa capacité à conserver son indépendance. Une série de documents a donc été adoptée ces derniers mois, prévoyant un appui économique et des privilèges

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fiscaux pour les médias. En ce qui concerne la coopération internationale, le représentant a indiqué que les Etats de la CEI ont, pour la plupart, approuvé en octobre dernier, un concept de création d'un espace d'information. Parlant des travaux du Comité de l'information, le représentant a assuré que son pays comprend les préoccupations des pays du Mouvement des non alignés en ce qui concerne le déséquilibre en matière d'information. Il s'est dit convaincu qu'une coopération internationale plus dynamique peut jouer un rôle pour résoudre ce problème.

En ce qui concerne les pays en transition, le représentant a souligné leurs problèmes et leurs intérêts spécifiques en matière d'information. Il a espéré que la communauté internationale les appréhendera avec toute l'attention voulue. Il s'agit ici, a-t-il précisé, d'assurer une bonne couverture du processus complexe que vivent les pays en transition et de fournir une aide pour l'instauration d'une presse libre et pluraliste. Dans ce contexte, la Fédération de Russie se félicite de la tenue prochaine d'un séminaire régional pour les pays de la région. A propos des centres d'information, le représentant a regretté que le poste du Directeur du Centre de Moscou demeure au grade P-5 alors que les directeurs d'autres centres ont au moins le grade D-1. Pour ce qui est de l'usage de la langue russe dans les produits du Département, le représentant a estimé qu'en l'état actuel, elle ne saurait être satisfaisante. Concluant sur la commémoration du dixième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, le représentant a remercié touts les membres du Comité de l'information pour l'appui qu'ils ont manifesté à cette occasion.

M. HOSSAM ZAKI (Egypte) a loué les efforts du Département de l'information sous la direction de M. Samir Sanbar et a indiqué que le progrès que connaît le monde dans le domaine de la communication imposent un rythme plus rapide aux Nations Unies. Par ailleurs, le représentant a réaffirmé l'importance de fournir des services aux Etats qui ne sont pas capables de recevoir des informations. Accueillant favorablement le rapport du Secrétaire général et celui du Comité, le représentant a souligné le rôle important des centres d'information des Nations Unies mais a demandé le maintien de leur indépendance. Il a également indiqué qu'il fallait renforcer la Bibliothèque des Nations Unies. Les moyens traditionnels de publication de l'information comme les imprimés ou la télévision sont toujours nécessaires et constituent la colonne vertébrale du Département. De plus, l'évaluation de la Bibliothèque doit se faire par un groupe d'experts neutres à l'abri de tout parti pris.

En outre, le représentant a réaffirmé l'importance de maintenir l'utilisation des 6 langues officielles de Nations Unies dans les produits du Département, tout en exprimant son mécontentement de voir la réduction du matériel en arabe. Il a exprimé sa préoccupation de voir que le programme palestinien, fondé sur 6 éléments, se réduit maintenant à la formation des journalistes palestiniens. La cause palestinienne n'est pas encore résolue. Le peuple palestinien souffre toujours de l'isolement qui lui a été imposé. C'est la raison pour laquelle, l'Egypte demande au Département de poursuivre

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ses efforts pour mettre en oeuvre tous les éléments du programme palestinien et notamment l'envoi d'une mission d'enquête dans les territoires palestiniens occupés.

M. JACK B. WILMOT (Ghana) a souhaité que la couverture des activités des Nations Unies par le Département de l'information soit plus équilibrée et qu'elle accorde plus d'attention aux questions qui constituent des priorités pour la plupart des Etats Membres. Il a regretté l'absence de communiqués de presse sur les travaux du Comité spécial de la décolonisation et d'éléments d'information en cette matière sur la Page INTERNET des Nations Unies. Le représentant a espéré que les centres d'information seront en mesure de jouer un rôle dans l'appréhension des nouvelles technologies de l'information. Ils devraient pouvoir fournir aux autorités des pays hôtes, aux professionnels des médias et aux acteurs de la société civile, en particulier dans les pays en développement, les informations pertinentes concernant l'évolution en la matière. S'agissant de l'évaluation de la Bibliothèque Dag Hammarskjold, le représentant a rappelé que les délégations avaient demandé une certaine transparence dans la sélection de consultants. Il s'est, par conséquent, dit surpris de constater que, sans consultations avec les participants proposés, les recommandations du Département ont été rejetées par certaines délégations sous prétexte de contraintes financières. Si les propositions avancées par le Département se révèlent irréalisables, les représentants de deux Etats Membres au moins devraient être retenus pour l'évaluation, afin d'assurer qu'il sera tenu compte, dans le résultat final, du point de vue des pays industrialisés comme de celui des pays en développement. Le représentant a, par ailleurs, noté avec regret qu'en dépit des appels lancés, l'accès à la technologie de l'information est de plus en plus à l'image de la division entre les riches du Nord et les pauvres du Sud. Un nombre réduit de compagnies puissantes du Nord gardent, en effet, le monopole en matière de communication et produisent des informations biaisés sur les pays en développement. La coopération internationale en matière d'information, fondée sur l'égalité, constitue en fait un nouveau partenariat du développement. C'est cette coopération qui renforcera les relations entres les nations, à travers la diffusion d'une information équilibrée sur chacun d'entre nous, a conclu le représentant.

M. AHMED SAEED AL-RUMAIHI (Qatar) a indiqué que l'information a un rôle important à jouer dans l'instauration d'un nouvel ordre mondial de paix et de prospérité. Pour cela, les moyens de communication doivent être constitués d'un libre courant d' informations et un rééquilibrage des inégalités entre les pays riches et les pays en développement. Le représentant a également souligné l'importance du rôle joué par les centres d'information des Nations Unies en vue d'aider les pays en développement. Une nouvelle stratégie de l'information est nécessaire et doit comprendre le pluralisme, la diversité, et l'indépendance des médias. Le représentant a indiqué que son pays, pour sa part, a adopté une politique de l'information fondée sur l'objectivité. Par ailleurs, il a exprimé sa satisfaction quant au travail fourni par le Département de l'information qui n'épargne aucun effort pour répondre aux demandes accrues d'information et contribue réellement à la mise en place d'un

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nouvel ordre mondial des communications en encourageant la coopération avec les médias de masse.

Mme EMMA RODRIGUEZ-SIFUENTES (Mexique) a souligné l'importance d'un nouvel ordre mondial de l'information qui chercherait à renforcer la paix et la coopération internationale et se fonderait sur la libre circulation de l'information. La représentante s'est dite convaincue qu'une plus grande diffusion de l'information sur les activités et les objectifs des Nations Unies renforcera l'opinion positive des différentes sociétés. Elle a ainsi invité la Commission à analyser attentivement la façon dont le Département peut fonctionner avec moins de ressources. Elle a appelé le Département a fournir davantage d'information sur les questions de désarmement et du maintien de la paix.

M. KOSKY ZAKARIA (Indonésie), a déclaré que le monde actuel de l'information et le système de communications se caractérisent par un courant déséquilibré de l'information et par les difficultés d'accès des pays en développement aux technologies de l'information. En fait, a ajouté le représentant, l'information a été utilisée pour servir les intérêts des pays développés au détriment des pays en développement. Cette prépondérance est utilisée pour servir les intérêts économiques, sociaux, et politiques des pays développés qui, bien souvent, entrent en contradiction avec les intérêts des pays en développement. C'est la raison pour laquelle les pays en développement ont demandé l'établissement d'un ordre plus juste. Faisant référence à la Conférence des pays non alignés, il a rappelé que les pays membres ont insisté sur la nécessité de mettre en place ce nouveau monde de l'information en se basant sur les principes de l'indépendance, du progrès, de la démocratie et de la coopération. Cette conférence, a souligné l'importance de la coopération Sud-Sud. A cet égard, il a été proposé de créer des centre d'information internationaux pour les pays non alignés.

M. Zakaria a par ailleurs réitéré le soutien de son pays aux efforts déployés par l'UNESCO en vue d'aider les pays en développement à améliorer leurs moyens de communication. L'Indonésie est favorable à l'accroissement de la coopération régionale et bilatérale avec d'autres pays ayant la même façon de penser pour promouvoir les technologies de l'information au sein des pays non alignés, ceux de l'OCI et ceux de l'ASEAN. Par ailleurs, le représentant a observé que le Département de l'information des Nations Unies devrait être renforcé et a indiqué son soutien à la diffusion d'information par l'INTERNET et les CD-ROM. D'autre part, la paix et le développement doivent avoir la priorité au sein du Département. M. Zakaria a également souligné l'importance des centres d'information dans la dissémination d'informations essentielles sur les buts des Nations Unies ainsi que dans celle des différentes publications.

M. RI JANG GON (République populaire démocratique de Corée) a dénoncé le fait que, grâce à leur monopole sur les technologies modernes de l'information et de la communication, certains pays développés continuent à répandre leur doctrine, leur culture mais aussi des informations biaisées dans le monde

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entier. Les pays en développement, qui représentent pourtant la majorité de la population mondiale, ne participent toujours pas aux activités internationales d'information. Cette réalité doit être corrigée, a déclaré le représentant en ajoutant que les Nations Unies devraient accorder l'attention voulue à cette situation et prendre les mesures qui s'imposent. Les efforts internationaux tendant à développer les infrastructures des pays en développement sont nécessaires à la réforme de la structure internationale actuelle d'information et à la création d'un nouvel ordre mondial de l'information. A cet égard, les pays concernés attendent beaucoup des Nations Unies.

Les centres d'information de l'Organisation, a poursuivi le représentant, peuvent jouer un rôle important dans l'établissement de contacts et d'une coopération entre les pays en développement et les Nations Unies dans le domaine de l'information. C'est pourquoi, la question de l'intégration de ces centres aux bureaux extérieurs du PNUD doit être examinée avec la plus grande prudence en tenant compte des points de vue des pays concernés. Soulignant l'importance de l'objectivité en matière d'information, le représentant a jugé regrettable que certaines publications du Département de l'information traitent des questions coréennes d'une manière contraire aux faits historiques. Rendant compte de la Conférence du Mouvement des pays non alignés qui s'est tenue à Abuja, en septembre dernier, le représentant a annoncé que les participants se sont mis d'accord pour créer des centres d'information internationaux dans plusieurs pays membres. Il s'agit là d'une initiative qui vise à renforcer la coopération Sud-Sud fondée sur l'autosuffisance.

M. ALBERTO GUANI (Uruguay) a indiqué que la diffusion des idées n'est pas possible dans un monde où les restrictions de toutes sortes sont de plus en plus fortes. Les hommes qui véhiculent l'information doivent avoir toute liberté pour effectuer leur travail mais malheureusement de nombreux journalistes sont victimes de la violence et de l'intimidation, a regretté le représentant. Exprimant sa préoccupation en ce qui concerne la situation financière du Secrétariat, le représentant a souligné que les activités d'information prennent une importance stratégique dans certains domaines comme la paix ou la pauvreté. C'est la raison pour laquelle on ne peut pas invoquer de contraintes financières pour réduire l'action du Département. M. Guani a appuyé le projet d'étude du fonctionnement de la Bibliothèque qui doit être confié à des experts indépendant, et il a mis en avant le caractère utile des expositions interactives, et notamment celles concernant le déminage qui représentent un moyen efficace pour atteindre les jeunes ou la population locale.

M. FAROUK AL-ATTAR (Syrie) a déclaré que l'importance de l'information réside dans son pouvoir de promouvoir l'entente et les développements économique, politique et culturel. Il a remercié le Département pour les efforts déployés pour assurer la diffusion des causes dont s'occupent les Nations Unies à travers le monde. La Syrie, a-t-il dit, constate le nouvel esprit qui inspire le Département à travers des publications telles que les

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Livres bleus, ou les activités des centres d'information des Nations Unies qui touchent un public de plus en plus large. La Syrie estime que la création d'un nouvel ordre de l'information doit se fonder sur le respect de la souveraineté des pays et sur la non-ingérence dans les affaires intérieures. Il ne doit pas être utilisé pour justifier des positions hostiles vis-à-vis de certains pays. Le respect de la diversité culturelle doit être conservé. Il convient également de tenir compte de la nécessité de fournir une information objective et sans parti pris.

Des mesures doivent être prises pour combler le fossé observé dans la circulation d'information. Il est donc important d'accorder une assistance aux pays en développement afin de leur permettre de diffuser leur propre information. La crise financière des Nations Unies ne doit pas être utilisée pour empêcher le Département de l'information de remplir son mandat. Ainsi, le Département doit continuer à se concentrer sur des programmes concernant la question de Palestine. Il convient également de renforcer le programme de la section arabe au service de la radio d'autant plus que les peuples des régions qu'elle touche, croient au rôle fondamental des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. La situation de la population arabe palestinienne, qui continue à vivre sous l'occupation israélienne, ne fait que se dégrader. Il revient au Département de faire connaître au monde entier la situation réelle sur le terrain.

M. DATO' ABDULLAH AHMAD (Malaisie) a souscrit à l'idée que des informations objectives représentent un moyen important de promouvoir la paix mondiale. Malheureusement, les déséquilibres des moyens d'information entre pays riches et pays en développement ont entraîné la diffusion d'informations déformées. Une poignée d'Etats maîtrisent le courant de l'information. La liberté de la presse qui doit promouvoir les valeurs démocratiques, ne doit pas être à la portée uniquement d'une simple poignée de médias contrôlés par l'Occident. Indiquant que les nouvelles techniques de l'information laissent souvent libre cours à des abus qui affectent les valeurs des sociétés, il a souligné la nécessité pour la communauté internationale de prendre des mesures pour enrayer ces activités immorales. Il faut donc mettre en place un code de l'information pour sanctionner ceux qui font la promotion de la haine raciale ou de la pornographie.

Par ailleurs, le Département ne doit pas oublier le rôle que jouent les médias traditionnels comme la radio et la télévision. Ceux-ci doivent être les principaux moyens utilisés dans les pays en développement. Le représentant a également souligné l'importance des centres d'information dans ces pays. Il a rappelé le rôle très utile du Groupe de travail inter- départements pour les stratégies des médias afin d'améliorer la coordination des informations destinées au public sur les activités menées sur le terrain.

M. ALYAKSEI SKRYPKO (Bélarus), évoquant la commémoration du dixième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, a remercié le Département pour la coopération établie avec les pays concernés. Sans exagérer les conséquences de ce désastre, a-t-il déclaré, ses effets sur la population ne

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font qu'augmenter. Les peuples du monde entier doivent tirer des leçons de cette tragédie. C'est pour cela que le Bélarus se félicite que le projet de résolution présenté recommande au Département de déployer davantage d'efforts pour fournir une information exhaustive sur cette question. L'accent doit être mis sur les populations affectées. A cet égard, le Bélarus renouvelle son invitation au Département de participer à la réunion du Comité quadripartite des Nations Unies sur la catastrophe de Tchernobyl. Evaluant les travaux du Bureau des Nations Unies à Minsk, le représentant a affirmé que grâce à lui, l'intérêt du public sur les questions relatives aux Nations Unies s'était considérablement accru.

Le Bélarus attache une grande importance aux informations ayant trait aux questions relatives au développement économique et social. Il appelle le Département à mettre davantage l'accent sur les problèmes spécifiques des pays à économie de transition. A propos des technologies nouvelles, le représentant a annoncé déclaré qu'il ne fallait épargner aucun effort pour les rendre populaires. Il a estimé que le séminaire régional prévu à Sofia, en 1997, contribuerait au renforcement des médias nationaux sur des bases démocratiques. Il a lancé un appel au Département pour qu'il organise, au Siège, des cours de formation à l'intention des journalistes de la région.

M. NACERDINE SAI (Algérie) a indiqué que la maîtrise de l'information et de la communication devrait constituer l'essentiel des changements dans la vie des nations. Cette nouvelle ère sera caractérisée par des communications rapides, des moyens technologiques hautement performants, par une utilisation accrue de l'outil informatique, et par le développement poussé des moyens audio-visuels. Malheureusement, a regretté le représentant , nombreux sont ceux qui ne vivront l'avènement de cette ère qu'en figurants plutôt qu'en acteurs. La configuration actuelle des relations internationales, la distribution et la maîtrise des infrastructure et des moyens de communication et d'information tels qu'ils se présentent aujourd'hui, laissent en effet penser que l'injustice continuera à prévaloir largement dans le monde de demain. D'autre part, le secteur de l'information ne peut pas évoluer séparément des autres secteurs de l'activité humaine, tant politique, sociale et culturelle.

A propos des centres d'information, le représentant a appuyé l'idée d'envisager leur intégration aux structures extérieures du PNUD. Cependant il a indiqué qu'il n'était pas souhaitable de revenir sur leur composante humaine, leur fonctionnement, et leur mission. De fait, parmi les 68 centres installés dans les pays du tiers monde, beaucoup souffrent déjà de manque de moyens. D'autre part, le représentant a indiqué que le Département devait se pencher davantage sur les questions de décolonisation, de développement économique et social, outre l'attention qu'il porte aux questions des droits de l'homme et des opérations de maintien de la paix. En ce qui concerne la Bibliothèque des Nations Unies, il a précisé que l'idée d'une évaluation ne doit pas faire oublier que la Bibliothèque a surtout besoin de matériel effectif. Enfin, il a demandé au Département de l'information de déployer un surcroît d'efforts pour promouvoir la cause palestinienne.

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MME NGUYEN THI NHA (Viet Nam) a jugé qu'à l'inverse des questions relatives au maintien de la paix, le Département de l'information n'accorde pas l'attention voulue aux questions du développement. Elle l'a donc appelé à intensifier ses efforts pour mobiliser l'opinion publique en faveur des questions socio-économiques qui constituent, après tout, une source de préoccupation pour les pays en développement. Tout en reconnaissant et en se félicitant de la révolution technologique en matière d'information, la représentante a jugé indispensable de continuer à soutenir les médias traditionnels comme les journaux, la radio ou la télévision, en particulier dans les pays en développement. Elle a souhaité que le Département maintienne son appui en gardant à l'esprit les différents niveaux de développement des Etats. Poursuivant, la représentante a déclaré que l'information peut parfois se transformer en une arme à double tranchant. Elle a mis en garde contre la tendance qui consiste à utiliser l'information pour porter préjudice aux convictions des peuples. Elle a souhaité qu'il soit mis fin à l'utilisation de la technologie comme arme politique. Il est temps pour la communauté internationale d'élaborer un code de conduite international sur la circulation de l'information.

Par ailleurs, la représentante a mis l'accent sur le fait que le coût des technologies de l'information et les changements rapides en la matière ont donné lieu à des difficultés financières et techniques, augmentant ainsi le fossé entre les pays développés et les pays en développement. Le Département de l'information devrait donc n'épargner aucun effort pour utiliser au mieux les ressources disponibles et lutter contre cette tendance. Une information nouvelle et plus juste doit être créée. Le nouvel ordre de l'information doit respecter les valeurs culturelles et sociales de tous les pays ainsi que l'identité et la souveraineté de toutes les nations. Il doit véritablement faciliter la libre circulation de l'information qui contribuerait ainsi à renforcer la paix et la sécurité internationale, et à promouvoir la compréhension, l'amitié et la coopération entre les nations.

M. EDUARDO TAPIA (Chili), a indiqué que la restructuration de l'Organisation ne pourra se faire sans une évaluation complète de ses objectifs. Le Département de l'information a également été fortement ébranlé par la crise financière et sa capacité d'action a été limitée, ce qui est préoccupant, a souligné le représentant. Réaffirmant l'importance des travaux du Département de l'information, il appelé les Etats Membres à une plus grande implication au sein des Nations Unies. Par ailleurs, il a souhaité que le Département reprenne la publication des communiqués de presse sur le Comité de la décolonisation et a souhaité qu'un chapitre sur la décolonisation soit intégré à la page d'INTERNET. Abordant les disparités actuelles entre pays développés et pays en développement, il a insisté sur la nécessité de mettre en place un nouvel ordre mondial des communications.

M. ANTONIO JOSE FERREIRA SIMOES (Brésil), se félicitant des initiatives prises par le Département pour améliorer ses services, a noté avec satisfaction l'amélioration de la qualité des communiqués de presse qui sont maintenant disponibles sur INTERNET. Il s'est en outre félicité de

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l'amélioration des relations entre les correspondants de presse et les fonctionnaires du Département de l'information. Ceci ne fera que créer davantage de transparence au sein de l'Organisation, a-t-il affirmé. Le Brésil, a poursuivi le représentant, reconnaît le rôle important de l'information dans le domaine des opération de maintien de la paix. Comme l'expérience l'a montré, le rôle de la radio s'est bien souvent révélé important en assurant une circulation libre de l'information, tout en promouvant et en maintenant la paix.

Beaucoup a été dit sur les nouvelles technologies et la contribution qu'elles apportent à une plus large diffusion de l'information. Il convient toutefois de rappeler, a déclaré le représentant, que dans les pays en développement, les médias traditionnels comme la radio revêtent une importance cruciale. Les activités du Département en matière d'audio-visuel devraient donc être renforcées. Le représentant a souligné l'importance des centres d'information dans les pays en développement où les médias ont un moindre accès à l'information. Le Brésil encourage donc le Département à prendre les mesures nécessaires pour remplir sa tâche mandatée qui est d'y créer des centres.

M. OMRAN AL-OMRAN (Emirats arabes unis), a indiqué que face aux progrès technique et scientifiques, les médias sont devenus le miroir qui reflète les réalités dans le monde en développement. La situation exige que les nations développées fournissent une aide aux pays en développement pour que ceux-ci participent à cette nouvelle ère des médias. Le représentant a, par ailleurs, indiqué que la communauté internationale doit lutter contre les campagnes qui présentent une mauvaise image des pays en développement et de l'Islam. L'information doit être utilisée pour diffuser et mieux faire connaître les buts de l'Organisation dans tous les domaines. Il a regretté que le Département n'ait su développer depuis deux ans certains programmes importants dans le domaine de la diffusion de l'information, notamment ceux concernant les palestiniens. Il a indiqué par ailleurs que la politique de rationalisation de l'Organisation ne doit pas avoir d'incidences sur le travail du Département. Il a enfin souligné l'importance de la coopération dans le monde pour l'établissement d'un nouvel ordre mondial de l'information et des communications.

MME AL-SALIM (Koweit) a déclaré que le Département a un rôle important à jouer pour promouvoir le dialogue entre les peuples. Elle a rappelé que les Nations Unies sont aussi une organisation mondiale au service du développement économique et social. Se félicitant des innovations comme la page ONU dans le réseau INTERNET ou encore la publication d'un Livre bleu sur le conflit entre l'Iraq et le Koweit, elle a souhaité que le fossé soit comblé en matière de technologie de l'information entre les pays développés et en développement. Le Koweit demande à tous les Etats Membres de payer leur contribution pour que l'ONU puisse s'acquitter de ses responsabilités, en particulier, en matière d'information.

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