LA QUATRIEME COMMISSION RECOMMANDE UNE LARGE DIFFUSION DES RECENTES EVALUATIONS DES SOURCES ET EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS
Communiqué de Presse
CPSD/110
LA QUATRIEME COMMISSION RECOMMANDE UNE LARGE DIFFUSION DES RECENTES EVALUATIONS DES SOURCES ET EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS
19961022 APRES-MIDI CPSD/110 Elle reporte à la cinquantième deuxième session de l'Assemblée générale l'examen de la situation dans les territoires occupés en CroatieRéunie sous la Présidence de M. Alounkeo Kittikhoun (République démocratique populaire lao), la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a achevé cet après-midi son débat sur la question des effets des rayonnements ionisants par l'adoption, sans vote, d'un projet de résolution. Par ce texte, l'Assemblée générale prendrait acte avec satisfaction de l'achèvement par le Comité scientifique pour l'étude des effets des rayonnements ionisants en 1996, d'une annexe scientifique qui présente les évaluations les plus récentes des sources des rayonnements ionisants et de leurs effets sur l'homme et l'environnement. L'Assemblée générale demanderait au Comité scientifique de diffuser aussi largement que possible cette annexe scientifique auprès des Etats Membres et le prierait de poursuivre ses travaux.
Dans le cadre du débat, l'Ukraine a souligné que l'année 1996 marque le dixième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Le problème qui se pose aujourd'hui est de transformer le "sarcophage" construit pour contenir le réacteur en un système écologiquement sain. L'Ukraine a appelé la communauté internationale à l'aider à mettre en oeuvre un programme intégré pour régler la question des 200 tonnes de matière nucléaire et des milliers de tonnes de déchets radioactifs encore présentes dans la zone de Tchernobyl. Le Bélarus, pour sa part, a exprimé sa préoccupation face au fait que les questions portant sur la fermeture du réacteur de Tchernobyl ont la priorité sur les questions médicales et environnementales consécutives à la catastrophe. Il a, en outre, proposé la création d'un fonds pour la protection de la planète. Les autres délégations ont souligné la nécessité d'oeuvrer au désarmement nucléaire global et complet, de lutter contre le trafic illicite de matériels nucléaires et le déversement des matières nucléaires en haute mer. Ils ont en outre souhaité une plus grande coopération en matière d'utilisation pacifique du nucléaire.
Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Ukraine, Brésil (au nom des pays membres du Marché commun des pays du cône sud (MERCOSUR), de la Bolivie et du Chili), Pakistan, Bélarus, Malaisie, Pérou et Mongolie.
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Prenant également la parole, le Secrétaire de la Quatrième Commission a expliqué que le Comité scientifique n'a pas été en mesure d'examiner les problèmes spécifiques des Etats Membres, en envoyant par exemple des missions d'enquête. Le Secrétariat du Comité fonctionne avec un budget réduit qui ne comprend aucune disposition relative aux déplacements, à la recherche, ou encore aux activités d'enquête.
Abordant, par ailleurs, le point de son ordre du jour relatif à la situation des territoires occupés en Croatie, la Quatrième Commission a, sur proposition de la Croatie, décidé d'en reporter l'examen à la cinquantième deuxième session de l'Assemblée générale.
La prochaine réunion de la Quatrième Commission aura lieu lundi 28 octobre 1996 à 15 heures.
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Adoption du projet de résolution
La Quatrième Commission a adopté, sans vote, un projet de résolution sur les effets des rayonnements ionisants (A/C.4/51/L.3/Rev.1) aux termes duquel l'Assemblée générale prendrait acte avec satisfaction de l'achèvement, par le Comité scientifique, en 1996, d'une nouvelle annexe scientifique qui présente à la communauté scientifique et à la communauté mondiale ses évaluations les plus récentes des sources des rayonnements ionisants et des effets de ces derniers sur l'homme et l'environnement. Elle demanderait au Comité scientifique de diffuser aussi largement que possible cette annexe scientifique auprès des Etats Membres. Elle prierait le Comité scientifique de poursuivre ses travaux et approuverait les intentions et les plans formulés par le Comité en vue de la poursuite de ses activités scientifiques d'examen et d'évaluation au nom de l'Assemblée générale.
L'Assemblée générale prierait également le Comité scientifique de continuer, à sa prochaine session, d'examiner les problèmes importants qui se posent dans le domaine des rayonnements ionisants et de lui présenter un rapport sur cette question à sa cinquante-deuxième session. Elle prierait le Programme des Nations Unies pour l'environnement de continuer à apporter son appui au Comité et exprimerait sa satisfaction de l'assistance fournie au Comité par les Etats Membres, les institutions spécialisées, l'Agence internationale de l'énergie atomique et les organisations non gouvernementales, et les inviterait à accroître leur coopération dans ce domaine. L'Assemblée inviterait ces derniers à continuer de communiquer des données pertinentes sur les doses, les effets et les dangers des différentes sources de rayonnement.
Déclarations sur les effets des rayonnements ionisants
M. VALERIY M. KYRYCHENKO (Ukraine) a rappelé que cette année marque le dixième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl qui fait partie des catastrophes les plus tragiques de l'histoire de l'humanité. La nature mondiale de cette catastrophe exige une attention appropriée et une assistance particulière de la part de la communauté internationale. Le représentant a exprimé l'espoir que les Nations Unies, les organisations internationales et les organes gouvernementaux continueront à créer les conditions propres à permettre à l'Ukraine de respecter ses engagements relatifs au démantèlement de la centrale nucléaire de Tchernobyl d'ici l'an 2000. En dépit de ses difficultés économiques, l'Ukraine continue à faire tout ce qui est en son pouvoir pour minimiser les conséquences de la catastrophe, réhabiliter l'environnement et mettre en oeuvre des programmes de sécurité sociale visant à satisfaire les besoins spécifiques des populations affectées.
Toutefois, l'Ukraine est dans l'impossibilité de résoudre seule l'énorme problème de la transformation du "sarcophage", construit pour couvrir le réacteur explosé, en un système écologiquement sain. Il convient de rappeler qu'il ne s'agit pas seulement d'une station, mais bien de 200 tonnes de matière nucléaire et de milliers de tonnes de déchets radioactifs restés dans
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la zone de Tchernobyl. Force est de lancer un programme intégré qui comprendrait la stabilisation de la construction du réacteur détruit et le renforcement de l'infrastructure de protection, le retrait de matériel hautement radioactif des locaux abritant le réacteur, et enfin la désactivation et le démantèlement du "Sarcophage".
M. CARLOS MOREIRA GARCIA (Brésil) a déclaré au nom des pays du MERCOSUR (Argentine, Brésil, Paraguay, et Uruguay), de la Bolivie et du Chili, que les progrès en cours dans les domaines technologique et scientifique ne doivent pas faire oublier la personne humaine. Celle-ci doit toujours être l'objectif final des progrès scientifiques. Il a rappelé l'importance que le MERCOSUR, la Bolivie et le Chili accordent au rôle du Comité scientifique. Ses travaux sont des contributions de nature technique très utile pour les pays qui souffrent des rayonnement ionisants. La complexité de ce sujet exige que l'on fournisse des efforts importants pour développer la prise de conscience de l'opinion publique et permettre à la communauté internationale d'apporter des réponses adéquates et efficaces. Le représentant a par ailleurs rappelé que lors des discussions du Groupe de travail de haut niveau sur le renforcement du système des Nations Unies, il a été suggéré que le Comité scientifique soumette son rapport à l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) et à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et que l'Assemblée générale en discute avec ces deux organisations.
M. ZAFARULLAH TARAR (Pakistan) a estimé que pour éliminer la menace que représentent les rayonnements ionisants, il convient de démanteler et de détruire les stocks importants d'armes nucléaires. En dépit des réductions envisagées dans le cadre des accords START I et START II, les Etats-Unis et l'ancienne Union soviétique disposeront encore de quelques 3000 têtes d'ogives nucléaires. En outre, personne n'a prévu de plan visant à détruire les têtes d'ogives démantelées. Le mois dernier, a poursuivi le représentant, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Ce traité qui interdira en effet les essais nucléaires donnant lieu à des explosions ne concernent malheureusement pas la totalité des essais. Toutefois, il constitue un pas en avant important, en ce qu'il permettra d'éliminer les explosions responsables d'émissions radioactives. Le Pakistan espère que tous les sites d'essais nucléaires seront fermés, même si le Traité n'entre pas en vigueur à cause de l'intransigeance d'un certain Etat. Quant à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, le représentant a souhaité que s'instaure en cette matière une coopération entre pays en développement et pays développés, en ajoutant que toute discrimination aurait des résultats indésirables. Il a en outre souhaité qu'une coopération similaire s'établisse dans le domaine de la technologie liée à la sécurité des installations nucléaires. Dans ce contexte, le représentant s'est félicité du rôle important joué par l'AIEA.
M. SYARGEI SYARGEEU (Belarus) a déclaré que deux millions de personnes, et notamment 500 000 enfants et adolescents, vivent dans des régions contaminées. Il a observé que, malgré l'assistance internationale, son pays doit faire face pratiquement seul aux conséquences de la catastrophe de
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Tchernobyl. Cette catastrophe pose un problème d'une très grande complexité, qui ne peut être réglé que par l'effort concerté de la communauté internationale. Faisant par ailleurs référence aux conférences et forums organisés pour traiter de ce sujet, il a exprimé l'espoir que le Comité scientifique utilisera leurs résultats pertinents et les incluera dans son rapport de 1997. Par ailleurs, il a exprimé sa préoccupation quant au fait que les discussions portant sur la fermeture du réacteur nucléaire de Tchernobyl laissent de côté la question des conséquences médicales et environnementales de la catastrophe.
Abordant les initiatives entreprises par le Président du Bélarus, et notamment la création du Centre international scientifique pour l'étude des problèmes liés à Tchernobyl, il a évoqué la nécessité de mettre en place un fonds pour la protection de la planète. Rappelant à nouveau que ces problèmes ne peuvent trouver de solutions sans l'aide de la communauté scientifique internationale, il a appelé instamment le Comité à déployer des efforts scientifiques pour déterminer les moyens les plus efficaces en vue de la réhabilitation des régions contaminées. Evoquant par ailleurs le paragraphe 3 du rapport du Comité, le représentant a demandé dans quelle mesure les résultats de recherche similaire sur Tchernobyl ont été pris en compte dans les conclusions du Comité. La notion de l'exposition prolongée des personnes, mais aussi des animaux et des plantes aux radiations n'a pas été prise en compte dans le rapport, a regretté le représentant. D'autre part, il a exprimé sa préoccupation face à la tendance qui veut que l'on exclue de l'ordre du jour de l'Assemblée générale les discussions relatives au rapport du Comité, et que l'on renvoie à l'AIEA ou à l'OMS les fonctions exercées par le Comité, ce qui entraînerait son abolition.
M. LAU NGAN SIEW (Malaisie) a estimé que les plus gros risques en matière de rayonnements ionisants proviennent des activités de centres nucléaires peu fiables, de l'abandon et du déversement irresponsables des déchets nucléaires en haute mer, du trafic illicite de matière nucléaires, des essais nucléaires et, bien sûr, de l'utilisation des armes nucléaires. Le risque d'une contamination radioactive massive et mondiale demeure réel, tant que les armes nucléaires continueront à exister et feront partie de la stratégie de défense des pays dotés d'armes nucléaires. Dans de telles conditions, il faut purement et simplement oeuvrer à l'élimination de telles armes.
Se félicitant de l'évolution récente en matière de désarmement, le représentant a lancé un appel aux Etats dotés d'armes nucléaires pour qu'ils respectent leurs engagements d'oeuvrer à un désarmement nucléaire général et complet. A cet égard, il a attiré l'attention de la communauté internationale sur le programme d'action proposé par les pays membres du Mouvement des non- alignés et les pays neutres membres de la Conférence sur le désarmement, ainsi que sur les propositions contenues dans le rapport de la Commission de Canberra. A propos du trafic illégal de matériel nucléaire, le représentant a suggéré que les matériels nucléaires démilitarisés soient étroitement surveillés et que le bien-être social et financier des scientifiques et des
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ingénieurs qui travaillaient anciennement dans le domaine nucléaire soient assurés, afin qu'ils ne soient pas tentés par un quelconque commerce illégal. En ce qui concerne le déversement des déchets nucléaires en haute mer, le représentant a estimé que le Sommet de Moscou sur la sécurité et la sûreté dans le domaine du nucléaire constitue une initiative importante.
M. JAUN MIGUEL MIRANDA (Pérou) a dit accorder une grande importance aux travaux du Comité scientifique : ils sont en effet fondamentaux pour le développement des connaissances générales sur les effets des rayonnements ionisants. Le représentant s'est dit certain que le projet de résolution sera adopté par consensus afin de donner l'élan nécessaire aux travaux futurs du Comité.
M. JARGALSAIKHANY ENKHASAIKHAN (Mongolie) s'est félicité du rapport du Comité scientifique, qui a élaboré l'annexe contenant une évaluation des effets des rayonnements ionisants. Il a rappelé que son pays accorde une importance extrême au travail du Comité. Cependant, celui-ci devrait mieux répondre aux besoins des Etats Membres. Il pourrait par exemple fournir aux Etats Membres une aide technologique nécessaire pour calculer les niveaux de rayonnement des zones affectées. Les travaux devraient tenir compte de nos idées, a indiqué le représentant, en précisant que la Mongolie se portait coauteur du projet de résolution.
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