AG/AB/292

CINQUIEME COMMISSION : LA SITUATION FINANCIERE DE L'ORGANISATION DEMEURE PRECAIRE, MALGRE UNE AMELIORATION RELATIVE, INDIQUE M. CONNOR

9 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/AB/292


CINQUIEME COMMISSION : LA SITUATION FINANCIERE DE L'ORGANISATION DEMEURE PRECAIRE, MALGRE UNE AMELIORATION RELATIVE, INDIQUE M. CONNOR

19961009 MATIN AG/AB/292 Des délégations expriment leur préoccupation eu égard à la décision des Etats-Unis de soumettre le versement d'arriérés à de nouvelles conditions

La Commission administrative et budgétaire (Cinquième Commission) a entendu ce matin une déclaration du Secrétaire général adjoint à l'administration et à la gestion, concernant la situation financière des Nations Unies. M. Joseph Connor a indiqué qu'à la fin septembre, les contributions non acquittées par les Etats Membres s'élevaient au total à 2,7 milliards de dollars, chiffre qui, s'il témoigne d'une réduction de 165 millions de dollars par rapport à la fin août, est encore beaucoup trop élevé pour assurer la bonne santé et la viabilité financières de l'Organisation. Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs souligné que le déficit de trésorerie de l'Organisation s'est aggravé malgré les efforts déployés par un grand nombre d'Etats Membres. Le fonds général combiné devrait toutefois accuser, à la fin de l'année, un déficit en réduction sensible par rapport aux prévisions antérieures, ce qui ne permet toutefois nullement de verser dans la complaisance. Les contributions non acquittées au titre des budgets de maintien de la paix représentent quant à elles un montant total légèrement inférieur à 2 milliards de dollars.

S'il s'est félicité de l'amélioration relative prévue, M. Connor a toutefois souligné de nouveau que la situation financière globale de l'Organisation demeure précaire : le montant des arriérés de paiement au 31 décembre 1996 dépassera en effet toujours de beaucoup le montant qui serait raisonnable pour assurer une gestion financière prudente.

Les représentants des pays suivants sont intervenus suite à l'intervention de M. Connor : Mexique, Canada, Cuba, Inde, Ouganda, Royaume-Uni, Bangladesh, Colombie, Chine, Costa Rica, Trinité-et-Tobago, Malaisie, Irlande, Portugal, Indonésie, Etats-Unis et Uruguay.

La plupart des délégations ont exprimé leur gêne vis-à-vis des renseignements communiqués par le Secrétaire général adjoint, notamment à propos de l'information selon laquelle le paiement par les Etats-Unis de leur arriéré de 50 millions de dollars au titre du budget de maintien de la paix

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avait été soumis par ce pays à trois conditions : de nouvelles réductions de dépenses à la CNUCED, dans les commissions économiques régionales, au Département de l'information et dans les services de conférences; des réductions de personnel qui à la fin de 1997 seraient égales à au moins 10% des postes existants au 1er janvier 1996; et l'adoption d'un plan général de budget-programme pour 1998-1999 inférieur à 2 608 millions de dollars.

Les délégations ont exprimé leur vive inquiétude face à ces nouvelles conditions imposées unilatéralement, soulignant que les quotes-parts des Etats Membres et le budget de l'Organisation avaient été approuvés par consensus par l'Assemblée générale. Les modalités de versement des contributions au budget des Nations Unies sont juridiquement contraignantes dans le cadre du droit international et ne peuvent être annulées. Certaines délégations ont souligné qu'il ne saurait y avoir de conditions posées à la survie de l'Organisation, et que face à de telles décisions unilatérales, 185 Etats Membres pourraient eux aussi être tentés d'imposer leurs propres termes.

Le représentant des Etats-Unis a rappelé que le versement de plus de 400 millions de dollars dû par son pays n'était pas soumis à condition. Il a indiqué qu'il transmettrait les vues des délégations à ses autorités, affirmant qu'il n'était pas en son pouvoir de modifier des impératifs imposés par d'autres entités.

La Cinquième Commission a par ailleurs poursuivi son débat général sur le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l'Organisation des Nations Unies, en entendant les déclarations des représentants du Japon et de l'Ouganda.

La prochaine réunion de la Cinquième Commission aura lieu vendredi 11 octobre à partir de 10 heures.

Barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l'Organisation des Nations Unies (point 119)

Suite du débat

M. MASAKI KONISHI (Japon) a estimé de la plus haute importance que les réformes administratives et financières, économiques et sociales, et du Conseil de sécurité soient menées à bien d'une manière équilibrée. S'attaquer uniquement aux problèmes administratifs et financiers ne s'accorderait pas avec le concept original de la réforme des Nations Unies, qui est de chercher à renforcer les fonctions de l'Organisation dans son ensemble. Le Japon considère en second lieu qu'une distinction conceptuelle devrait être établie entre la question des liquidités et celle de la réforme financière. C'est la question des liquidités qui est la clé pour résoudre la crise de trésorerie immédiate, et la seule manière d'assurer de telles liquidités correspond au règlement par les Etats Membres de leurs contributions.

Aux yeux du Japon, la réforme financière devrait être globale, garantissant non seulement un examen de la méthode mais aussi des mesures spécifiques pour assurer le paiement des contributions mises en recouvrement. L'examen de la méthode d'établissement du barème devrait inclure une étude de tous les facteurs pertinents du budget ordinaire et de celui du maintien de la paix. Il serait en outre utile d'introduire dans le système actuel - qui est basé sur le principe de la capacité de paiement - un concept qui pourrait être appelé la "responsabilité de payer", à la lumière du statut spécial des Etats Membres à qui sont confiés des responsabilités particulières, à savoir les Membres permanents du Conseil de sécurité. Pour le Japon, la question du barème ne doit pas être examinée d'un seul point de vue technique, car cette question a par sa nature même une dimension politique.

M. CHRIS KATSIGAZI (Ouganda) s'est associé à la déclaration faite par le Costa Rica, au nom du groupe des 77 et de la Chine. Il a déclaré que son pays soutenait le principe de la capacité de paiement comme critère fondamental pour la mise en recouvrement des contributions aux Nations Unies. Il a demandé que ce principe soit appliqué dès que possible, afin de rétablir la situation inéquitable qui frappe les pays en développement en général, et les pays les moins avancés en particulier. La délégation de l'Ouganda salue le travail effectué par le Comité des contributions afin d'améliorer la méthode d'établissement des barèmes. Les Etats Membres doivent trouver le courage nécessaire et la volonté politique afin de surmonter leurs divergences de vues sur cette question. L'application des recommandations du Comité sur la méthode pourra représenter la véritable capacité de paiement et réduire la durée des débats.

L'Ouganda, qui s'est acquitté des toutes ses obligations financières envers l'ONU, prie les Etats Membres de s'abstenir de discussions visant à établir un lien entre le bon versement de leur quote-part et la méthode d'établissement du barème. L'Ouganda partage les préoccupations des PMA et

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autres Etats insulaires en développement sur l'application d'un taux plancher établi arbitrairement, qui constitue un allégement des montants mis en recouvrement auprès des pays développés les plus riches. Cela représente une anomalie à laquelle il faut mettre fin. L'Ouganda se félicite de la recommandation du Comité des contributions de fonder le barème des paiements de chaque pays sur le revenu national ajusté. Elle est également favorable à la réduction progressive de la durée de la période de référence en ce qui concerne les taux de conversion.

En ce qui concerne les taux de change, l'Ouganda estime qu'il est avantageux d'utiliser les taux de change du marché, sauf dans les cas d'inflation importante ou de multiplicité des taux. Elle partage les réserves faites par certaines délégations concernant l'utilisation des taux de change fondés sur la parité du pouvoir d'achat. L'Ouganda est favorable au maintien de l'ajustement sur le poids de la dette. Il faut fonder les calculs futurs sur les renseignements au titre de l'endettement fournis par la Banque mondiale. L'ajustement du faible revenu par habitant doit être maintenu dans la méthode du barème. L'Ouganda estime que le taux plafond est arbitraire et ne reflète pas la capacité de paiement du principal contributeur. Le principe de la capacité de paiement devait être l'élément principal dans l'établissement du barème des paiements. L'Etat dont la quote-part est la plus élevée devrait s'acquitter de ses obligations sans conditions et à temps.

Amélioration de la situation financière de l'Organisation des Nations Unies (point 115)

M. JOSEPH CONNOR, Secrétaire général adjoint à l'administration et à la gestion, a indiqué qu'à la fin septembre, les contributions non acquittées par les Etats Membres s'élevaient au total à 2,7 milliards de dollars. Si ce chiffre témoigne d'une réduction de 165 millions de dollars par rapport à la fin août, il est encore beaucoup trop élevé pour assurer la bonne santé et la viabilité financières de l'Organisation.

S'agissant de la situation de trésorerie actuelle du budget ordinaire, le Secrétaire général adjoint a indiqué que le déficit du fonds général combiné était passé de 18 millions de dollars à la fin juin à 84 millions de dollars au 31 août 1996. A la fin septembre, ce déficit s'était encore accru, passant à 119 millions de dollars. Le déficit de trésorerie s'est donc accumulé malgré les efforts louables déployés par un grand nombre d'Etats Membres, pourtant souvent confrontés à des problèmes économiques graves. Au 30 septembre 1996, 91 Etats membres avaient intégralement versé leur contributions, par rapport à 82 seulement à la même date en 1995 et à 66 en 1994. Les contributions non acquittées au budget ordinaire au 30 septembre 1996 se sont élevées à 714 millions de dollars, dont 398 millions correspondent aux contributions pour 1996 et 316 millions à celles des années précédentes. Sur le montant total dû, 74% le sont par les Etats-Unis.

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Les contributions non acquittées par les Etats-Unis se sont accumulées au cours des années passées. A la suite de l'adoption, en avril dernier, du budget national de cet Etat Membre pour l'année fiscale 1995, l'Organisation a été informée qu'elle pouvait s'attendre à recevoir, d'ici au 30 septembre 1996, le montant de 304 millions de dollars mis en recouvrement pour le budget ordinaire. Depuis le 1er octobre 1995, l'Organisation a reçu un certain nombre de paiements par le biais de résolutions de maintien des dépenses. Les montants mis en recouvrement pour le budget ordinaire ont maintenant été reçus intégralement, y compris ceux soumis à certification. Le Secrétariat n'avait pas inclus dans ses précédentes prévisions de trésorerie les 40 derniers millions sujets à certification, en raison des incertitudes planant sur le versement de celles-ci. Cette somme a été reçue, ce qui signifie que tous les montants mis en recouvrement auprès des Etats-Unis au titre de sa législation nationale de 1995 promulguée en avril 1996 ont été perçus.

Le Secrétariat a reçu de nouvelles informations de la part des Etats- Unis concernant le montant et le calendrier des prochains versements, suite à l'adoption du budget national de cet Etat Membre pour l'année fiscale commençant le 1er octobre 1996. La législation adoptée le 30 septembre 1996 a abouti à la mise en recouvrement d'une somme de 313 millions de dollars à verser au budget ordinaire pour 1996. Le Secrétariat s'attend maintenant à recevoir une part de 213 millions de dollars de ce montant d'ici à la fin décembre. Le versement des 100 millions restants mis en recouvrement n'est prévu que pour la fin janvier 1997, et est soumis à certification de la part du Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, à la condition qu'aucune mesure ne sera prise en 1996 en vue de dépasser le budget à croissance zéro de l'Organisation pour l'exercice biennal actuel.

S'agissant des projections de trésorerie pour le budget ordinaire, le montant de 213 millions de dollars qui doit être perçu d'ici au 31 décembre 1996 est de 100 millions supérieur aux prévisions précédentes, qui tablaient sur le fait que les Etats-Unis n'auraient pas un budget pour 1996, mais une simple résolution de maintien des dépenses. Les prévisions de fin d'année, qui faisaient état d'un déficit de 243 millions de dollars, projettent maintenant un déficit de 103 millions de dollars. Le fonds général combiné devrait accuser, à la fin de l'année, un déficit de 103 millions de dollars, ce qui constitue une amélioration sensible par rapport aux prévisions précédentes. Ce déficit prévu est toutefois supérieur à ceux de la fin 1994 (de 26 millions de dollars) et de fin 1993 (d'un million de dollars). Même si cette réduction est obtenue, elle ne permet donc nullement de verser dans la complaisance.

S'agissant de la situation de trésorerie pour le maintien de la paix, les contributions non acquittées représentent un montant total légèrement inférieur à 2 milliards de dollars. Les estimations précédentes prévoyaient que les liquidités combinées pour le maintien de la paix atteindraient un montant de 866 millions de dollars à la fin décembre 1996. Ce montant est maintenant estimé à 795 millions, ce qui représente une réduction de 71

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millions de dollars. La nouvelle législation des Etats-Unis, signée le 30 septembre 1996, inclut des montants importants pour l'Organisation : 282 millions de dollars ont été mis en recouvrement au titre des contributions actuelles, et 50 millions au titre des arriérés. Un versement de 20 millions de dollars a été d'autre part prévu pour les imprévus liés aux situations de crise en Afrique, notamment au Burundi.

M. Connor a rappelé que la législation américaine limite les contributions aux budgets de maintien de la paix à une quote-part de 25%, ce qui représente 6% de moins que la contribution actuelle décidée par l'Assemblée générale. Un paiement des arriérés de ce montant ne réduira donc pas le montant des arriérés des Etats-Unis, tels que déterminés par les résolutions de l'Assemblée générale.

Le Secrétariat a été également informé que le paiement des arriérés est également sujet à certaines conditions stipulées dans la législation américaine. Ces trois conditions, dont deux doivent être remplies en vue d'obtenir certification, sont les suivantes : de nouvelles réductions de dépenses d'un montant total d'au moins 100 millions de dollars à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), dans les commissions économiques régionales, au Département de l'information et dans les services de conférences; des réductions de personnel qui à la fin de 1997 seraient égales à au moins 10% des postes existants au 1er janvier 1996; l'adoption d'un plan général de budget-programme pour l'exercice biennal 1998- 1999 inférieur à 2 608 millions, en tant que partie intégrante d'un programme de cinq ans visant à réaliser des réformes de réduction des dépenses aux Nations Unies et dans les agences spécialisées.

Les paiements additionnels que le Secrétariat prévoit d'effectuer en faveur des pays fournisseurs de contingents permettront de réduire à une somme d'environ 700 millions de dollars le montant dû aux Etats Membres à la fin 1996 pour les frais de troupes et d'équipements. Le Secrétaire général demeure attaché à réduire ce montant aussi rapidement que la prudence le rend possible.

S'agissant enfin de la situation de trésorerie combinée, le Secrétariat prévoit maintenant que le fonds général combiné accusera un déficit de 103 millions de dollars à la fin 1996, et que les comptes de maintien de la paix combinés devraient avoir un équilibre positif de 795 millions de dollars. La situation de trésorerie combinée de l'Organisation serait donc de 692 millions de dollars. L'amélioration d'ensemble de 69 millions de dollars reflète une accélération des flux de liquidités comparativement aux prévisions précédentes s'agissant du budget ordinaire de 140 millions de dollars, et une décélération du flux de liquidités pour le maintien de la paix de 71 millions de dollars. Malgré l'apparente amélioration relative de la santé du budget ordinaire, l'Organisation est toujours obligée de recourir à l'emprunt à partir des comptes de maintien de la paix en vue de maintenir son fonctionnement de base. Les niveaux prévus de ces emprunts au 31 décembre

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sont tels qu'il est probable que cette pratique continuera dans une certaine mesure en 1997. Il est à craindre que la crise financière actuelle continuera d'avoir un impact négatif sur les efforts de réforme interne du Secrétariat, en détournant l'attention sur d'autres problèmes.

Le Secrétaire général se félicite de l'amélioration relative prévue. M. Connor a toutefois souligné de nouveau que la situation financière globale de l'Organisation demeure précaire. Le montant des arriérés de paiement au 31 décembre 1996 dépassera toujours de beaucoup le montant qui serait raisonnable pour assurer une gestion financière prudente. On estime maintenant que les Etats Membres devront, au 31 décembre 1996, des arriérés de paiement de 2,1 milliards de dollars aux Nations Unies et que près de 65% de ce montant sera dû par les Etats-Unis.

Le Secrétaire général apprécie les efforts déployés par les Etats Membres pour réduire les montants dûs aux Nations Unies. Il continue d'appeler l'ensemble des Etats Membres à s'acquitter intégralement de leurs obligations envers les Nations Unies. M. Connor a indiqué que les informations données aujourd'hui feraient l'objet d'un additif 8 au rapport du Secrétaire général sur la situation financière des Nations Unies (A/50/666).

Mme MARTA PEÑA (Mexique) a estimé que le maintien d'un dialogue avec le Secrétariat est un exercice très sain. Elle a pris note du fait que les renseignements donnés figureront dans un rapport officiel qui sera transmis à l'Assemblée générale. S'agissant des indications fournies sur la législation d'un Etat Membre, elle a considéré que cet Etat devrait indiquer quelles sont ses idées sur la façon de gérer l'Organisation et sur la façon dont il pense effectuer ses paiements.

M. SAMUEL HANSON (Canada) a déclaré partager la même gêne. Les nouvelles sont meilleures que prévues, mais les paiements devraient être faits à temps sans que des conditions y soient attachées. Toutes les contributions doivent être effectuées à temps, intégralement et sans conditions.

Mme ANA SILVIA RODRIGUEZ ABASCAL (Cuba) a appuyé l'intervention du représentant du Canada sur le caractère obligatoire des versements. Le Secrétariat devrait fournir des renseignements sur la situation mais ne pas être le porte-parole de certains Etats Membres en ce qui concerne leur legislation. Il revient aux Etats Membres eux-mêmes de présenter leurs mesures législatives.

M. VIJAY GOKHALE (Inde) a demandé quel est le niveau des sommes non acquittées au titre des opérations de maintien de la paix.

M. CHRIS KATSIZAZI (Ouganda) a déclaré partager la gêne des orateurs précédents. Le budget a été approuvé par consensus et les quotes-parts décidées par l'Assemblée générale. Il ne comprend pas d'où proviennent les nouvelles conditions exposées. Tout Etat Membre doit-il imposer des

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conditions après avoir approuvé le budget, a demandé le représentant. Il a estimé que tout rapport sur cette question devrait se fonder uniquement sur la situation financière de l'Organisation.

M. NICK THORNE (Royaume-Uni) a déclaré partager la même gêne à propos des conditions intégrées à cet exercice de paiement des sommes dues par les Etats-Unis. Il a demandé quand les chiffres sur les sommes dues aux pays fournisseurs de contingents seraient disponibles.

M. SYED RAFIQUL ALOM (Bangladesh) s'est déclaré préoccupé par les informations fournies par le Secrétaire général adjoint. Il a demandé des précisions sur la façon dont la crise financière continue risque d'avoir des effets désastreux sur l'engagement de l'Organisation en faveur de la réforme.

M. AURELIO IRAGORRI (Colombie) a déclaré que sa délégation était également gênée par la situation. Cela fait deux ans que le Groupe de haut niveau sur la situation financière des Nations Unies essaie de trouver des solutions à la crise et ne peut se mettre d'accord pour résoudre la situation actuelle, qui n'est pas si difficile à résoudre; en effet, cette crise serait terminée si l'Etat qui doit 75% des arriérés s'en acquittait sans conditions. Il faut être réaliste, a estimé le représentant. Toutes les délégations doivent se concerter avec les Etats-Unis pour voir si les Etats Membres peuvent accepter les conditions posées. La concertation est le meilleur moyen de trouver une solution.

M. ZHANG WANHAI (Chine) a insisté sur l'obligation pour les Etats membres de s'acquitter à temps et sans conditions de leurs obligations. La délégation chinoise espère que la délégation des Etats-Unis s'acquittera de ses contributions de cette manière.

Mme NAZARETH INCERRA (Costa Rica) a rappelé que le Groupe des 77 et la Chine n'acceptaient pas les conditions imposées au versement des contributions.

M. RAJIV RAMLAL (Trinité-et-Tobago) a partagé les préoccupations exprimées au sujet des conditions sur le versement des quotes-parts. Pour sa part, le Gouvernement de Trinité-et-Tobago a adopté un calendrier des paiements et sera à jour de ses contributions au budget ordinaire et aux tribunaux en 1997. Il fait ainsi montre de son engagement ferme à s'acquitter de ses obligations au moment où la viabilité des Nations Unies fait l'objet d'une attaque sans précédent. Il demande au principal bailleur de fonds de verser ses contributions intégralement, à temps et sans conditions.

M. ZULKIFLI ADNAN (Malaisie) s'est également déclaré préoccupé des conditions imposées par le principal bailleur de fonds et de la réduction de sa participation au budget des opérations de maintien de la paix. Il demande que les sommes restant dues soient versées.

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M. PATRICK KELLY (Irlande) a réitéré les vues de l'Union européenne selon lesquelles toutes les quotes-parts doivent être versées sans retard et intégralement. Il a demandé que des informations actualisées soient fournies sur les sommes dues aux opérations de maintien de la paix en matériel et en contingents.

M. HANSON (Canada), en réponse à la Colombie, a déclaré partager ses préoccupations sur la nécessité de dégager des solutions à la crise financière. Cependant, il a rappelé que les modalités de versement des quotes-parts sont juridiquement contraignantes dans le cadre du droit international et ne peuvent être annulées. Les conditions unilatérales ne peuvent être acceptées par l'Organisation, ni aucun de ses Etats Membres.

Mme REGINA EMERSON (Portugal) a appuyé l'intervention du représentant de l'Irlande. Evoquant l'écart important qui existe entre la situation de trésorerie du budget ordinaire et les quotes-parts non acquittées, elle a demandé des explications sur la façon dont l'ONU gère ces déficits énormes.

M. PRAYONO ATIYANTO (Indonésie) a déclaré avoir compris quelles étaient les difficultés financières des Etats-Unis, mais ne comprend pas pourquoi M. Connor a décidé d'en faire part aux membres de la Cinquième Commission. Il ne doit pas y avoir de condition imposée à la survie de l'Organisation. 185 Etats Membres pourraient être alors tentés d'imposer leurs conditions. Le représentant a demandé des informations supplémentaires sur la part des Etats-Unis dans les sommes dues à l'Organisation pour les opérations de maintien de la paix.

M. HERBERT GELBER (Etats-Unis) a noté les préoccupations et observations de ses collègues. Il s'est déclaré dérangé par leur gêne et leur malaise. S'agissant des versements des Etats Unis, il a rappelé que plus de 400 millions de dollars ne sont soumis à une condition. La moitié des membres de l'ONU n'ont pas non plus versé leurs quotes-parts. Le représentant a déclaré que le message transmis par les représentants des Etats Membres des Nations Unies est bien reçu, mais les impératifs qui ont été imposés ne peuvent être modifiés. Il a déclaré avoir tenu compte des vues des Etats Membres et les a transmises, mais le fait de se voir attaqué tout au long de la réunion n'aura pas d'effet supplémentaire. Il a engagé ses collègues à traiter ces conditions avec réalisme et a regretté de devoir reconnaître que ses pouvoirs et attributions sont limités. Il a proposé d'agir comme l'a suggéré le représentant de la Colombie pour aller de l'avant et obtenir des résultats positifs.

M. BERNARDO GREIVER (Uruguay) a exprimé la profonde préoccupation de son pays à l'égard des retards constants dans les remboursements des contingents pour les opérations de maintien de la paix. Il a demandé des informations plus précises sur les remboursements futurs aux pays qui fournissent des contingents et du matériel.

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Mme RODRIGUEZ ABASCAL (Cuba) a déclaré que les principes invoqués touchaient à l'application même de la Charte. La délégation de Cuba pense que les éléments qui ont trait à la proposition des Etats-Unis ne devraient pas figurer dans un document du Secrétariat. Tous les Etats Membres doivent verser leurs contributions. Cuba déploie tous les efforts possibles pour résorber ses dettes. S'agissant de réalisme, elle a rappelé la proposition de Cuba de créer un groupe d'experts gouvernementaux sur la situation financière de l'ONU. Un ensemble de décisions sont prises pour pallier la crise financière compte tenu des principes contenus dans la Charte, et il faut analyser les intérêts de chacun des Etats Membres.

M. CONNOR a indiqué que la somme due par les Etats-Unis au titre des opérations de maintien de la paix s'élèvera, après réception des 195 millions de dollars promis, à 906 millions de dollars. La somme due par les Etats-Unis et dont le versement est soumis par ce pays à la certification de deux conditions sur trois, a trait à un montant de 50 millions de dollars d'arriérés concernant les comptes de maintien de la paix. M. Connor a indiqué par ailleurs que le calendrier présentant les sommes dues par les Etats Membres sera distribué lundi matin.

M. Connor a affirmé qu'il n'est pas de l'intention du Secrétariat de légitimer quelque condition imposée par un quelconque pays que ce soit. Le Secrétariat s'est contenté de donner aux Etats Membres un certain nombre d'informations visant à justifier les hypothèses budgétaires qu'il avance. Il a indiqué par ailleurs que l'Organisation doit notamment environ 1 milliard de dollars aux pays fournissant des contingents et 400 millions de dollars à des contractuels. 400 millions de dollars ont d'autre part été puisés dans les réserves.

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