ECOSOC/302

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE L'APPLICATION DE LA RESOLUTION 50/120 SUR LES ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT

8 juillet 1996


Communiqué de Presse
ECOSOC/302


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE L'APPLICATION DE LA RESOLUTION 50/120 SUR LES ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT

19960708 MATIN ECOSOC/302

Le Conseil économique et social a entamé, ce matin, son échange de vues sur les activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, à la lumière des progrès accomplis dans l'application de la résolution 50/120 de l'Assemblée générale.

Dans un exposé introductif, le Directeur de la Division de la coordination des politiques et du développement durable, M. Miles Stoby, a noté que s'il est trop tôt pour apprécier les progrès de la mise en oeuvre de la résolution 50/120, adoptée l'an dernier, les discussions du Conseil économique et social devraient être l'occasion de conduire une réflexion sur la conformité des mesures prises jusqu'ici avec l'esprit de la résolution et les préoccupations de l'Assemblée générale. Le rapport du Secrétaire général fournit des recommandations sur l'application de la résolution 50/120. Le rapport établit une série de questions devant retenir l'attention, en 1996 simplification et harmonisation des règles et procédures; locaux et services administratifs communs; contrôle et évolution. La mise en oeuvre réussie de la résolution dépendra, sans nul doute, de la réaction initiale donnée par l'ensemble du système de l'ONU. A cet égard, le Directeur de la Division a mis l'accent sur la Déclaration du CAC annexée au rapport, qui engage l'ensemble des entités du système à appliquer entièrement la résolution. Le renforcement de la coordination au niveau du terrain constitue un des axes des efforts du Secrétariat. En ce sens, la résolution 50/120 se situe au coeur du renouvellement de l'engagement international en faveur d'un développement durable. De par sa capacité à tenir compte des besoins particuliers des pays, le système de l'ONU détient un avantage comparatif fondamental.

En dépit de la contraction récente des ressources allouées au développement, nous sommes convaincus de la nécessité de poursuivre l'action et la coordination en faveur du développement, afin d'entrer solidement armés dans le XXIème siècle. Il faut augmenter le financement des activités opérationnelles, pour renforcer leur viabilité, leur efficacité et leur

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impact. La question de la fourniture des ressources, sur une base prévisible, continue et sûre demeure, à cet effet, au premier plan de nos préoccupations. Par sa résolution, l'Assemblée générale a proposé que le Conseil économique et social procède à un examen plus détaillé de cette question, à sa session de fond de 1997. Le Directeur de la Division a précisé que 15 notes de stratégie par pays avaient été établies à ce jour, contre 9 depuis décembre dernier. On peut affirmer qu'un nombre important de pays ont choisi d'établir de tels instruments de coordination. Le Secrétariat a décidé de mettre à la disposition du Conseil un aperçu des mesures proposées pour coordonner l'action de l'ONU, dans les pays qui ont choisi de ne pas établir de notes de stratégies. Le Secrétariat veille en outre à ne pas imposer un surcroît de bureaucratie aux équipes sur le terrain. Des dispositions sont également prises pour lancer des activités dans des domaines divers -action régionale, renforcement des capacités, renforcement du système des coordonnateurs. Le Secrétariat envisage en outre d'effectuer des études indépendantes, pour suivre les progrès dans l'application de la résolution. L'évaluation des performances et une meilleure rationalisation de la division des rapports sont des domaines prioritaires d'action.

Les représentants de l'Irlande (au nom de l'Union européenne), de la Fédération de Russie, de la Chine, du Ghana, de la Tunisie et des Etats-Unis ont fait une déclaration.

Les représentants des Fonds et Programmes des Nations Unies suivants ont également exposé leurs expériences en la matière: Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF); Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et Programme alimentaire mondial (PAM).

La représentante de l'Irlande, au nom de l'Union européenne, a souligné qu'en ce qui concerne le système des coordonnateurs résidents, la décentralisation de l'autorité et son harmonisation entre les différentes institutions constitue un élément important pour la réalisation d'une coordination plus efficace. A cet égard, les institutions spécialisées devraient poursuivre leurs efforts dans cette voie et, en particulier, pour établir une comptabilité concomitante.

S'agissant des Notes de stratégie de pays, l'Union européenne attache une grande importance à la formulation de ces Notes qu'elle considère comme un moyen de promotion pour une coordination et une mise en oeuvre plus efficaces des objectifs de développement nationaux. Les directives révisées devraient tenir compte du fait que ces Notes de stratégie de pays constituent, lorsque c'est possible, l'instrument principal pour l'élaboration de plans et programmes en matière d'éradication de la pauvreté. En ce qui concerne l'harmonisation et la simplification des règles et procédures, la représentante a souligné que ces mesures sont nécessaires pour faciliter et renforcer l'exécution par les gouvernements. En vue d'améliorer l'impact

des activités opérationnelles des Nations Unies sur le terrain, il est nécessaire de mettre l'accent, à tous les niveaux, sur le contrôle, l'évaluation et les applications des leçons tirées. Pour ce qui est des locaux communs des organismes des Nations Unies hors du siège, l'Union européenne estime que la mise en place de locaux communs constitue le meilleur moyen visant à améliorer la coordination.

Dans son intervention, le représentant de la Fédération de Russie s'est, pour sa part, félicité des mesures adoptées en vue de la mise en oeuvre des résolutions pertinentes relatives aux activités opérationnelles de développement. Elle se réjouit, en particulier, des progrès accomplis dans le cycle d'harmonisation des programmes des Nations Unies. La Fédération de Russie est convaincue que le succès des instruments d'harmonisation sur le terrain réside dans l'utilisation de locaux communs sur le terrain. Sur

132 pays qui ont une présence des Nations Unies sur leur territoire, 114 se sont déjà arrangés à doter les institutions des Nations Unies de locaux communs, partagés par au moins deux organisations. Il existe encore de nombreuses ressources non utilisées dans le domaine du renforcement du potentiel national à l'heure où l'on est conscient que les progrès sont tributaires des pays récipiendaires. Concernant l'application de la résolution 50/120, la Russie souhaite le renforcement du rôle du coordonnateur résident, notamment du Comité de coordination sur le terrain.

Le Directeur exécutif adjoint de l'UNICEF a indiqué qu'en ce qui concerne les locaux et services communs, l'UNICEF reste fermement engagé à maximiser le nombre des lieux ou sont situés les locaux et services communs des organismes des Nations Unies. Il est nécessaire de mettre en place un processus consultatif interinstitutions et de renforcer le rôle des équipes interinstitutions sur le terrain. Les institutions membres du Groupe consultatif mixte des politiques (GCMP) élaborent directives générales communes pour le contrôle et l'évaluation des activités opérationnelles, permettant d'évaluer l'impact et la durabilité des activités, conformément à la nomenclature, aux directions, aux paramètres et aux définitions communs. Le Fonds met l'accent sur le renforcement de la capacité au niveau national pour entreprendre notamment des évaluations et des analyses thématiques régionales en coordination avec les bureaux régionaux. Les mécanismes de coordination devraient constituer un système étendu aux niveaux de l'action et des réalités. Les sous-comités des équipes de pays et les groupes thématiques devraient oeuvrer en faveur de l'adoption de méthodes de collaboration plus efficaces en tenant compte des compétences et mandats respectifs. Les Equipes spéciales interinstitutions et l'Initiative spéciale en faveur de l'Afrique pourraient servir de base à ces efforts.

Le représentant de la Chine a souligné l'importance de la résolution 50/120, estimant que l'avenir de l'ensemble du système des Nations Unies en matière de développement en dépend. La Chine est d'avis que la collaboration des institutions des Nations Unies avec les gouvernements, notamment

récipiendaires, est un aspect clé dans la mise en oeuvre harmonieuse du schéma directeur pour son application. La simplification et l'harmonisation des régles et procédures occupent également une partie importante de la réforme des activités opérationnelles. Il est à regretter que peu de progrès ont été enregistrés dans cette démarche. La Chine accorde une importance particulière au suivi des conférences internationales, estimant que son efficacité est tributaire de la mise en place d'un mécanisme efficace d'une part et du renforcement des capacités nationales d'autre part.

Le représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), faisant part des progrès enregistrés récemment dans les domaines de l'harmonisation, du contrôle et de l'évaluation grâce au Groupe consultatif conjoint sur les politiques, a souligné que des efforts supplémentaires doivent être déployés en vue d'accélérer le processus d'harmonisation des politiques et des procédures au sein du système des Nations Unies. Il s'est félicité de ce que le nombre de rapports relatifs à un examen à mi-parcours de la situation des pays, rédigés conjointement, ait continué à augmenter et a émis l'espoir que cette tendance se renforcera grâce aux directives communes sur le contrôle et l'évaluation. A cet égard, le représentant a indiqué que le FNUAP est en train d'identifier des indicateurs et des méthodologies d'évaluation permettant de mesurer l'impact de ses programmes. Le Fonds a publié, à l'intention de son personnel sur le terrain, un document technique sur l'évaluation des activités d'éducation en matière de population. Le FNUAP qui recherche également les moyens de renforcer la capacité de contrôle et d'évaluation des pays où il opère a demandé à ses bureaux nationaux d'organiser des cours de formation pour les gestionnaires des

projets nationaux. En outre, le FNUAP se concentre sur le rôle de ses équipes nationales d'appui dans le renforcement de la capacité nationale en matière de surveillance et d'évaluation et dans les autres aspects des programmes de mise en oeuvre.

Le Directeur des programmes et de la gestion du Programme alimentaire mondial (PAM), a indiqué que le PAM a pris les dispositions nécessaires pour harmoniser son cycle de programmes avec ceux des Gouvernements et partenaires du Groupe consultatif mixte des politiques. Le représentant a toutefois souligné la difficulté qu'il y a à rationaliser des règles et procédures de partenaires ayant des systèmes de financement différents et fournissant des formes diverses d'assistance. Partant, a déclaré le représentant, il revient au PAM de déterminer ce qui, dans un pays donné, peut s'harmoniser avec les activités des autres institutions. En ce qui concerne l'évaluation et le contrôle des programmes mis en oeuvre, le représentant a mis l'accent sur le fait que l'évaluation des projets de développement et des opérations de secours est entrepris en collaboration avec les institutions des Nations Unies. Il a rappelé, à cet égard, que le PAM fait partie du Groupe de travail interinstitutions sur l'évaluation lequel examine les questions telles que le renforcement des capacités nationales ou encore la dimension sexospécifique dans le processus d'évaluation.

La Tunisie a consacré son intervention aux progrès accomplis dans l'application de la résolution 50/120 en ce qui concerne la simplification et l'harmonisation des règles régissant les activités opérationnelles; la mise en oeuvre du système de note de stratégies de pays; et la coordination et l'appréciation des schémas directeurs en vue d'appliquer cette résolution.

Concernant le premier point, et d'après le rapport du Secrétaire général, la situation qui prévaut fait gravement obstacle à une collaboration et à une action efficaces. La pesanteur des procédures nuit dans le même temps au renforcement des capacités nationales. S'agissant du deuxième aspect, il faut rappeler ici que le système de note de stratégie de pays demeure une initiative volontaire des pays bénéficiaires. Son amélioration passe par la mise en avant des avantages que l'ONU pourrait tirer en faisant coïncider les activités opérationnelles avec les priorités nationales. D'autre part, s'assurer de l'existence d'une structure nationale efficace pour coordonner, fournir le personnel et faire participer les autorités nationales au processus. Enfin, pour ce qui est du dernier point, la Tunisie appuie la proposition invitant les coordonnateurs-résidents à favoriser l'échange effectif d'informations et l'utilisation de bases de données communes pour les activités de planification, d'établissement des rapports et de suivi.

Le représentant des Etats-Unis a souhaité qu'aux fins de l'examen de la coordination sur le terrain, prévu en 1997, le Secrétariat fournisse une évaluation de la mise en oeuvre des recommandations du Secrétaire général. Il serait utile que le Secrétariat indique comment il entend réaliser la mise en commun des locaux. Les Etats-Unis notent que des progrès ont été réalisés, qui sont à mettre au crédit de l'engagement des membres du Groupe consultatif mixte des politiques.

M. Stoby a estimé qu'il serait utile d'examiner de façon plus approfondie la question de l'augmentation des locaux communs. A cette fin, un représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) participera, cet après-midi, à des consultations officieuses.

Informations de base

Par sa résolution 50/120, adoptée sans vote, le 20 décembre 1995, l'Assemblée générale notait avec regret que, si des progrès importants ont été réalisés dans la restructuration et la rationalisation de

l'administration et du fonctionnement des fonds et programmes de développement des Nations Unies, il n'y a pas eu, dans le cadre du processus de réforme global, d'augmentation substantielle des ressources destinées aux activités opérationnelles de développement sur une base prévisible, continue et assurée. L'Assemblée notait que les consultations sur de nouvelles modalités de financement n'ont

pas abouti. L'Assemblée recommandait également une série de mesures, afin de permettre au système de l'ONU de faciliter et d'orienter la concertation entre les partenaires du développement et d'envisager des moyens permettant d'améliorer la coordination des activités de développement.

Dans le cadre de ses travaux, le Conseil économique et social devrait consacrer cette première journée à l'examen détaillé du rapport du Secrétaire général sur l'application de la résolution 50/120. Mardi 9 juillet, le Conseil devrait rencontrer deux équipes de pays -l'Egypte et le Malawi. Mercredi 10 juillet, il procèdera à un échange de vues franc et large sur les activités opérationnelles de développement.

Le Conseil poursuivra son examen des activités opérationnelles de développement, cet après-midi, à partir de 15 heures.

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