LE COMITE DE L'INFORMATION, TERMINANT SA SESSION, RECOMMANDE UNE EVALUATION DU FONCTIONNEMENT DES CENTRES D'INFORMATION ET DE LA BIBLIOTHEQUE
Communiqué de Presse
PI/946
LE COMITE DE L'INFORMATION, TERMINANT SA SESSION, RECOMMANDE UNE EVALUATION DU FONCTIONNEMENT DES CENTRES D'INFORMATION ET DE LA BIBLIOTHEQUE
19960517 APRES-MIDI PI/946M. Sanbar souligne les vertus de l'action concertée entre le Comité et le Département de l'information
Sous la présidence de M. Ivan Maximov (Bulgarie) et en présence du Sous-Secrétaire général à l'information, M. Samir Sanbar, le Comité de l'information a achevé, cet après-midi, les travaux de sa dix-huitième session de fond, ouverte le 6 mai dernier.
Le Comité a adopté par consensus un projet de résolution tel qu'oralement amendé, et relatif à la politique et à l'action de l'ONU en matière d'information aux termes de laquelle l'Assemblée générale se déclarerait préoccupée par les propositions du Secrétaire générale tendant à soumettre le budget du Département à des réductions supplémentaires. Elle prierait notamment le Secrétaire général de présenter à la dix-neuvième session du Comité de l'information, un rapport écrit concernant la valeur ajoutée, l'efficacité et la productivité des centres d'information des Nations Unies, en vue de formuler des recommandations sur l'examen, le renforcement et la rationalisation de leurs activités. Elle le prierait également de procéder grâce à un consultant indépendant choisi après une sélection ouverte et transparente, à une évaluation du fonctionnement de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld. L'Assemblée générale prierait le Département de l'information de passer en revue les publications et les propositions de publications pour veiller à ce que chaque publication corresponde à un besoin déterminé.
Le Comité a en outre adopté par consensus un projet de résolution relatif à l'information au service de l'humanité aux termes duquel l'Assemblée demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies et toutes les parties intéressées coopèrent et agissent de manière concertée afin d'atténuer les disparités dans la façon dont l'information circule en fournissant une assistance accrue aux pays en développement. Elle demanderait notamment que ces derniers épaulent l'action régionale et les efforts de coopération que les pays en développement mènent notamment dans le domaine de la formation et celui de la diffusion de l'information.
-- PI/946 17 mai 1996
Dans une déclaration de clôture, le Sous-Secrétaire général à l'information, M. Samir Sanbar, a souligné le caractère indispensable du travail en commun entre les membres du Comité et le personnel du Département. Il a attiré l'attention sur la nécessité de maintenir le contact entre deux sessions du Comité. Pour ce faire, le mécanisme du Bureau élargi s'avère précieux. Enfin, en dépit de la diversité des opinions, le Sous-Secrétaire général s'est félicité que les délégations partagent toutes, en fait, un objectif commun.
Pour sa part, le Président du Comité, M. Ivan Maximov (Bulgarie), soulignant que la session du Comité s'est tenue alors que l'Organisation traverse une période difficile, a fait observer que les travaux du Comité ont une nouvelle fois confirmé l'importance que les pays attachent au rôle de l'information et de la communication dans cette ère de technologies, ainsi qu'au mandat du Comité. Pour la septième année consécutive, le consensus a prévalu et a permis au Comité d'adopter sans vote les recommandations destinées à l'Assemblée générale. Il a rendu hommage aux efforts de l'ensemble du personnel du Département de l'information, et en particulier des attachés de presse.
Au cours de cette session, inaugurée en présence du Président de l'Assemblée générale, M. Diogo Freitas do Amaral (Portugal), le Comité a commémoré la Journée mondiale de la liberté de la presse, en observant une minute de silence à la mémoire de tous les journalistes ayant perdu la vie dans l'exercice de leur métier.
Du 7 au 15 mai, le Comité de l'information a tenu un débat général qui lui a permis de poursuivre l'examen des politiques et des activités de l'ONU en matière d'information, compte tenu de l'évolution des relations internationales et des impératifs de l'instauration du nouvel ordre économique international et d'un nouvel ordre international de l'information et de la communication.
Inaugurant ce débat général, le Sous-Secrétaire général à l'information, M. Samir Sanbar, a mis en lumière les formidables défis auxquels le Département de l'information doit faire face à l'heure même ou se juxtaposent deux phénomènes paradoxaux : une demande inégalée d'informations sur les activités des Nations Unies d'une part, et des compressions budgétaires drastiques d'autre part. Pourtant, a-t-il mis en garde, si le Département travaille davantage avec moins de ressources, ses activités centrales se voient chaque jour menacées.
Parmi les délégations ayant pris part au débat, nombreuses ont été celles qui ont souhaité l'adaptation du Département de l'information à la révolution en cours dans les moyens de communication et d'information et se sont félicitées de l'acquisition du réseau de l'Internet et du recours au
CD-ROM. Toutefois, les délégations des pays en développement ont tenu à indiquer que cette tendance ne saurait se faire aux dépens des moyens d'information traditionnels, tel que la presse écrite, la radio et la télévision. Certains membres du Comité ont mis en garde contre l'élargissement du fossé qui continue de
séparer pays en développement et pays développés dans ce domaine, soulignant qu'il est paradoxal qu'à l'heure où les moyens électroniques sont mis sur le devant de la scène, une grande partie de l'humanité a des ambitions plus modestes : elle rêve d'apprendre à lire et à compter.
La question du rôle et de l'avenir des centres d'information des Nations Unies a également été au centre des débats. La plupart des délégations ont défendu le rôle primordial des activités déployées par les centres, en leur qualité d'incontournable véhicule du message de l'Organisation parmi les populations éloignées du Siège. La question de leur intégration progressive aux bureaux du PNUD a dégagé deux tendances : l'une favorisant ce processus au titre de la rationalisation et de l'efficacité; l'autre, exprimant ses réserves quant à ce même processus et a demandé qu'il s'effectue selon un examen au cas par cas et en consultation avec les Gouvernements hôtes.
S'exprimant sur la question des publications, les délégations ont souhaité le maintien des communiqués de presse dans les deux langues de travail des Nations Unies. Elles ont notamment souligné leur importance pour les petites délégations, qui ne peuvent assister à l'ensemble des réunions ayant lieu au Siège. Certaines délégations ont évoqué le rôle crucial de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld en tant que centre de recherche et mémoire unique des Nations Unies. Elles se sont inquiétées de la proposition visant à confier sa gestion à une entreprise privée.
Projets de résolution adoptés
Par un projet de résolution A relatif à l'Information au service de l'humanité (A/AC.198/1996/L.2), l'Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies dans son ensemble et toutes les parties intéressées, considérant l'appel lancé en faveur d'"un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication conçu comme un processus évolutif et continu", coopèrent et agissent de manière concertée afin d'atténuer les disparités dans la façon dont l'information circule en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement, de manière à leur permettre d'élaborer librement et indépendamment leurs propres politiques d'information et de communication ainsi que de faire participer davantage les médias et les particuliers au processus de communication, et à assurer la libre circulation de l'information à tous les niveaux; qu'ils fassent en sorte
que les journalistes puissent travailler librement et efficacement, toute attaque contre leur personne étant résolument condamnée; qu'ils aident à poursuivre et renforcer les programmes de formation pratique destinés aux journalistes des pays en développement; qu'ils épaulent l'action régionale et les efforts de coopération que les pays en développement mènent entre eux comme avec les pays développés pour améliorer leur capacité de communication, notamment dans le domaine de la formation et celui de la diffusion de l'information.
L'Assemblée générale leur demanderait aussi de s'efforcer de fournir aux pays en développement et à leurs médias toute l'aide possible s'agissant notamment de mettre en valeur leurs ressources humaines et techniques; d'instaurer des conditions qui leur permettent, en utilisant les ressources nationales et
régionales, de se doter des techniques de communication qui répondent à leurs besoins nationaux ainsi que des éléments de programmes nécessaires; de les aider à créer et développer des réseaux de télécommunication sous-régionaux, régionaux et interrégionaux; et de leur faciliter l'accès aux techniques de communication de pointe disponibles sur le marché.
L'Assemblée générale leur demanderait enfin d'appuyer sans réserve le Programme international pour le développement de la communication institué par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, qui devrait seconder les médias publics aussi bien que privés.
Par un projet de résolution B relatif à La politique et à l'action de l'Organisation des Nations Unies en matière d'information (A/AC.198/1996/L.3), l'Assemblée générale, engageant le Secrétaire général à élaborer un plan concret en vue de rehausser l'image de l'Organisation auprès du public, se déclarerait préoccupé par les propositions de ce dernier tendant à soumettre le budget du Département de l'information à des réductions supplémentaires qui risquent d'avoir des répercussions sur les activités qu'elle a elle-même prescrites. Elle prendrait acte des efforts déployés par le Secrétaire général afin que le Département soit doté des moyens d'information effectifs nécessaires pour assurer la mise en place et le fonctionnement quotidien des antennes d'information des opérations de maintien de la paix et autres opérations des Nations Unies, et prierait le Secrétaire général de continuer de faire en sorte que le Département soit associé à la planification des futures opérations grâce à des consultations et à la coordination avec les autres départements organiques du Secrétariat.
L'Assemblée générale prierait la direction du Département de passer en revue les publications et les propositions de publications pour veiller à ce que chaque publication corresponde à un besoin déterminé, ne fasse pas double emploi avec d'autres publications, au sein ou à l'extérieur du système des Nations Unies, et soit produite au moindre coût. Elle demanderait instamment
que le Département n'épargne aucun effort pour produire et distribuer en temps voulu ses publications les plus importantes en garantissant constamment l'indépendance de sa rédaction et l'exactitude de la documentation.
A propos des centres d'information, l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de poursuivre l'opération d'intégration en dégageant des économies chaque fois que possible, au cas par cas, en tenant compte des vues du pays hôte, tout en veillant à ce que l'intégration ne nuise pas au fonctionnement et à l'autonomie des centres. Elle inviterait le Secrétaire général à consulter les Etats membres par le truchement du Département de l'information quant à la possibilité d'apporter aux centres un soutien accru, à titre volontaire, à l'échelon national. Elle prendrait note de la forte incidence sur le fonctionnement de certains centres d'information des Nations unies, ainsi que sur la réalisation de leurs objectifs, de l'essor de technologies nouvelles et de leur effet sur la diffusion de l'information et du nombre accru des bibliothèques dépositaires dans certains Etats membres, et de l'importance accrue de tous les acteurs concernés de la communauté internationale en coopération avec l'Organisation.
L'Assemblée générale prierait donc le Secrétaire général de présenter à la dix-neuvième session du Comité de l'information un rapport écrit concernant la valeur ajoutée, l'efficacité et la productivité des centres d'information et du soin mis à éviter les doubles emplois dans le domaine de nouvelles technologies en vue de formuler des recommandations sur l'examen, le renforcement et la rationalisation de leurs activités.
Par ailleurs, l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de procéder, dans la limite des ressources existantes, grâce à un consultant indépendant choisi après une sélection ouverte et transparente, à une évaluation du fonctionnement de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld. L'Assemblée générale serait, d'autre part, fermement convaincue que, pour diffuser largement et rapidement des informations sur les activités de l'Organisation, il faut continuer à faire paraître les communiqués de presse de l'ONU dans les deux langues de travail du Secrétariat, et soulignerait qu'il importe que ces communiqués de presse continuent de paraître rapidement et demeurent d'une haute qualité dans les deux langues de travail.
L'Assemblée générale encouragerait le Secrétaire général à explorer les moyens d'améliorer pour la radio des Nations Unies les possibilités d'accès aux stations de radiodiffusion du monde entier, en tant qu'instrument important au service des activités des Nations Unies dans des domaines tels que le développement et le maintien de la paix. Elle prierait, en outre, le Département de l'information de continuer à assurer le plus large accès possible aux visites guidées des bâtiments de l'ONU et de veiller à ce que les expositions organisées dans les locaux ouverts au public demeurent aussi instructives, autant d'actualité et aussi pertinentes que possible.
L'Assemblée générale inviterait les Etats et les organisations internationales compétentes à présenter au Secrétaire général, le 15 mars 1997 au plus tard, leurs observations et suggestions sur les moyens de favoriser, en matière de communication, le développement des infrastructures et des capacités des pays en développement. Elle rappellerait, par ailleurs, ses résolutions concernant les conséquences de Tchernobyl encourageant l'échange régulier d'informations avec les pays concernés, les organisations et organes compétents du système des Nations Unies, en vue de mieux faire prendre conscience à l'opinion publique mondiale des conséquences de pareilles catastrophes.
L'Assemblée générale prendrait note de l'invitation lancée par l'UNESCO en vue d'une coopération pour la préparation et l'organisation en 1997 d'un séminaire régional en Europe centrale et orientale, prendrait aussi note de l'offre de la Bulgarie d'accueillir ce séminaire et inviterait le Département de l'information à fournir l'aide demandée en mobilisant l'appui de diverses autres sources de financement volontaires. Elle demanderait, d'autre part, que le Département de l'information ait communication d'une listes de toutes les dépenses découlant des mandats énoncés dans des résolutions autres que la résolution annuelle de l'Assemblée générale, selon la recommandation du Comité de l'information.
* *** *