En cours au Siège de l'ONU

Session de 2025, Forum de la jeunesse
3e séance – après-midi
ECOSOC/7198

Le Forum de la jeunesse de l’ECOSOC se poursuit avec des appels à se rendre à l’évidence: les jeunes doivent participer aux prises de décisions politiques

« Lorsque nous parlons de la participation des jeunes à l’élaboration des politiques, il est important de comprendre qu’être présent n’est pas la même chose qu’être entendu. »  C’est en ces termes que M. Abdullah Dipto, cofondateur de Pathchola Foundation, a résumé les enjeux de la discussion de cet après-midi au deuxième jour du Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC).  Et à sa suite, les participants ont martelé cette évidence que les jeunes doivent être au cœur de toutes les stratégies, pas comme de simples bénéficiaires mais comme des partenaires.

« Nous sommes à la pointe de l’innovation et du changement, mais la représentation des jeunes dans l’élaboration des politiques n’est pas suffisante. »  Fort de ce constat, M. Dipto a mis en avant trois principes fondamentaux pour une participation véritable des jeunes à l’élaboration des politiques, à commencer par une culture de « co-élaboration », parce que les programmes et les politiques sont plus efficaces lorsqu’ils sont façonnés par les personnes qu’ils visent à servir, a-t-il expliqué.  Au lieu d’arriver avec des programmes préétablis, posez-nous des questions pour connaître nos besoins, et laissez nos réponses vous guider, a-t-il suggéré. 

Aujourd’hui, trop souvent encore, les jeunes sont intégrés à la fin des processus, après que les décisions ont été prises, a-t-il pointé en estimant que la collaboration entre les générations devrait être la norme, et non l’exception.  Allant plus loin, il a revendiqué plus de transparence et de redevabilité en arguant que lorsque les jeunes investissent leur temps et leurs idées, ils méritent de savoir ce qu’il advient par la suite.  Leurs contributions ont-elles été prises en compte dans les résultats et si ce n’est pas le cas, pourquoi?  Cette redevabilité renforce la confiance, alors que sans confiance, les jeunes se sentent déçus et mis à l’écart, ce qui malheureusement est une expérience courante.

Lui emboîtant le pas, M. Nicholas Nie, de KidsforSDGs et fondateur de EcoAI Insights, a insisté sur l’importance d’élaborer les politiques « avec les jeunes ».  Il ne suffit pas seulement d’élaborer des politiques les concernant, a-t-il précisé. Le jeune homme a dit avoir beaucoup appris à ce sujet dans le cadre de travaux sur la désinformation environnementale. « Je suis peut-être encore adolescent, mais grâce à EcoAI Insights, j’ai pu voir comment l’accès à des outils tels que l’IA [intelligence artificielle] permet aux jeunes de créer de véritables solutions aux problèmes locaux », a-t-il expliqué.  De concert, Nicholas et Abdullah ont estimé que lorsque ces principes sont réellement mis en pratique, la participation des jeunes cesse d’être une simple case à cocher et devient un moteur du changement à travers des politiques et stratégies inclusives plus créatives.

Tout en reconnaissant que les jeunes ont besoin d’aide pour comprendre le fonctionnement des politiques, ils ont souligné que les institutions ont également besoin d’aide pour comprendre comment les jeunes fonctionnent, utilisent la technologie et pensent de manière créative. Certaines des meilleures collaborations en matière de politique de la jeunesse, comme ActNow de l’ONU ou U-Report de l’UNICEF, fonctionnent précisément parce qu’elles s’appuient sur des outils tels que les médias sociaux et les plateformes mobiles, ont-ils argué.  Il a semblé important à ces jeunes d’inviter à aller à la rencontre des jeunes là où ils sont, afin qu’ils puissent participer beaucoup plus facilement et efficacement. 

Le modérateur de la session a d’ailleurs traduit cette idée en acte en donnant rendez-vous aux jeunes présents au Forum à New York sur les réseaux sociaux et en les invitant à utiliser le hashtag #YouthLead pour susciter le débat autour de la question suivante: que signifie pour vous « donner du sens à la participation significative des jeunes »? Comme l’a relevé Mme Casey Harden, Directrice et Secrétaire générale de « World YWCA », la salle de l’ECOSOC est remplie « d’influenceurs ».  Elle les a donc appelés à trouver la motivation « de changer le pouvoir » afin de voir des résultats concrets et à se « départir de leur ego » pour mieux se concentrer sur le bien de chacun et adhérer au leadership intergénérationnel.

L’importance des actions locales a été mise en valeur lors de la discussion qui a suivi ces interventions.  Le Honduras a parlé de « transversaliser » la participation des jeunes aux politiques publiques, et des exemples concrets de l’action des jeunes dans différents secteurs et pays ont été présentés avec pour revendication commune de laisser la place aux jeunes pour façonner l’avenir. Certains responsables de haut niveau, comme la Vice-Ministre de la famille et de la jeunesse de l’Autriche sont également intervenus pour parler de ce qui a été fait dans le cadre de leurs stratégies nationales pour la jeunesse.  En Autriche, l’autonomisation des jeunes s’est notamment traduite par la baisse de l’âge de vote à 16 ans en 2007 et, aujourd’hui, six jeunes de moins de 35 ans sont membres du Parlement autrichien. 

D’autres exemples et bonnes pratiques ont été présentés lors de la deuxième partie de la discussion axée sur les réussites aux niveaux local, national, régional et mondial.

***Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE***

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.