ECOSOC: la jeunesse, à « l’avant-garde du changement positif » pour réaliser les objectifs de développement durable
Le Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC) a démarré ce matin, le « plus grand rassemblement de jeunes de l’ONU », a noté le Président de l’ECOSOC. « On vous dit souvent que vous êtes les dirigeants de demain, mais vous êtes les dirigeants d’aujourd’hui », a lancé M. Bob Rae, en reconnaissant que « nous avons besoin que les jeunes soient assis à la table et présents dans la conversation ». Il a d’ailleurs invité les participants à utiliser le hashtag #ECOSOCYouth sur les réseaux sociaux tout en appelant à aplanir les inégalités d’accès à la technologie.
Cette session annuelle du Forum, qui se poursuivra jusqu’au 17 avril, est une plateforme mondiale de dialogue entre les États Membres et les jeunes dirigeants du monde entier pour débattre des solutions aux défis affectant le bien-être des jeunes. Il s’agit également d’un espace unique permettant aux jeunes de partager leur vision et leurs actions pour accélérer la mise en œuvre du Programme 2030 et des objectifs de développement durable (ODD).
Renchérissant, le Président de l’Assemblée générale a fait remarquer que les 1,2 milliard de jeunes dans le monde sont « à l’avant-garde du changement positif ». « À notre tour, nous avons la responsabilité d’écouter vos voix, de vous donner une place à la table et de vous conseiller dans les décisions qui affectent votre avenir », s’est enthousiasmé M. Philémon Yang. « Nous avons beaucoup à apprendre de vous, en tant que cocréateurs et, en grande partie, en tant que coresponsables de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. »
Le Sous-Secrétaire général aux affaires de la jeunesse, M. Felipe Paullier, a d’ailleurs rappelé aux États Membres les engagements qu’ils ont pris dans le cadre du Pacte pour l’avenir, qu’il a brandi à la tribune de l’ECOSOC: « Plus qu’un document politique, c’est une promesse faite aux jeunes qu’ils prendront part aux processus décisionnaires », a-t-il affirmé, en lançant aux délégations un appel à l’action.
Aux yeux de Mme Oumaima Makhlouk, ingénieure en intelligence artificielle, le thème de ce forum n’est pas un simple slogan mais justement un « appel à l’action ». Le moment est donc venu de passer aux politiques concrètes, a-t-elle poursuivi, assurant que les jeunes sont « le visage humain du Programme 2030 ». À cette fin, Mme Makhlouk a appelé à trouver des financements pour les projets de la jeunesse, à demander des comptes aux gouvernements et à faire de ce forum un événement régulier et non plus seulement annuel: « Ce forum n’est pas qu’un rassemblement, c’est un tremplin. »
Le Président de l’Assemblée générale a lui aussi exhorté les États Membres et toutes les parties prenantes concernées à mettre pleinement en œuvre le Pacte pour l’avenir, en rappelant que la Déclaration sur les générations futures souligne la valeur du dialogue intergénérationnel et la nécessité d’élaborer des politiques et des programmes à long terme.
Cette année marque le trentième anniversaire du Programme d’action mondial pour la jeunesse, a rappelé M. Yang. Cette étape importante sera marquée par une réunion de haut niveau en septembre prochain. Le Président a annoncé à cette fin la convocation dans les semaines à venir d’un dialogue multipartite pour évaluer la mise en œuvre des engagements pris en faveur du développement de l’Afrique, l’occasion de parler de la numérisation et l’innovation comme moyens d’autonomiser les jeunes en Afrique.
Des solutions portées par les jeunes pour un avenir résilient
Lors de la première session thématique du Forum de la jeunesse, on a demandé aux jeunes leaders intervenant dans cette discussion de se projeter en 2100 avec « des solutions portées par les jeunes pour un avenir résilient », en partant du constat que la donne ne pourra pas véritablement changer à l’horizon 2030. Quel monde souhaitons-nous léguer aux générations futures et quelles sont les actions à prendre dès maintenant pour en faire une réalité, leur a demandé la modératrice en les invitant à définir ce monde en un mot. Pacifique, transformateur, plus sain, plus digne et plus harmonieux, ont-ils répondu.
Peu importe l’angle pris, tous ont revendiqué la place des jeunes en tant qu’acteurs du changement et de la voie à suivre. Pour cela nous devons avoir voix au chapitre et ne pas être relégués à une présence symbolique, ont-ils exigé à l’unisson.
La voie à suivre passe par la construction de sociétés justes et inclusives, a reconnu Mme Christina Williams, membre du comité exécutif du Réseau des Jeunes et Étudiants pour l’ODD4 de l’UNESCO. Elle a recommandé d’appréhender le développement comme « source d’émancipation » et de mettre en avant le rôle de l’éducation conçue comme un apprentissage tout au long de la vie.
Dès le départ, les emplois de débutant figurent parmi les catégories d’emplois les plus exposées au risque de remplacement par l’intelligence artificielle (IA), selon une récente étude de l’Organisation internationale du Travail (OIT), ce qui frappe évidemment de plein fouet les jeunes. S’appuyant sur ce constat, M. Joon Baek, fondateur de Youth for Privacy, a prôné l’IA éthique, qui respecte et renforce l’autonomie humaine. Les jeunes étant aux premières loges de l’impact de l’IA sur les sociétés de demain, il les a exhortés à réfléchir et à définir des systèmes d’IA qui respectent l’autonomie humaine. La culture d’internet a été dirigée et façonnée exclusivement par les jeunes, a observé M. Baek en suggérant de faire de même pour l’IA.
« À quoi ressemblera en 2100 une technologie climatique inclusive? Comment éviter les pièges du fossé numérique? » Répondant à ces questions, Mme Maria Teresa Parreira, point focal pour la technologie, a fait le constat sévère qu’à l’heure actuelle, le développement des technologies climatiques est principalement dirigé par des nations et des entreprises riches, et que les jeunes sont systématiquement exclus de toute prise de décision significative. En tant que chercheuse en technologie et doctorante en IA, elle a insisté sur le fait que la diversité des équipes favorise le progrès et la découverte. « De brillantes perspectives sont perdues parce que la table elle-même reste inaccessible au plus grand nombre », a-t-elle déploré. Or, élargir les places à cette table est précisément l’une des priorités de la plateforme jeunesse de l’Interface science-politique (SPI) qu’elle est venue représenter ici.
Notant que la fracture numérique n’est pas seulement une question d’accès à la technologie, mais aussi de capacité à façonner l’avenir numérique, Mme Parreira a relevé que jusqu’à présent, les systèmes de surveillance du climat ont été conçus sans l’apport des communautés les plus touchées par les changements climatiques. De nombreux jeunes issus de groupes marginalisés ou de régions vulnérables au climat possèdent pourtant des smartphones, des ordinateurs ou des tablettes, mais ils n’ont pas la possibilité de s’instruire pour passer du statut de consommateur à celui de créateur de technologies. « Cela doit changer. » Il faut, selon l’experte, des écosystèmes d’innovation véritablement collaboratifs d’où émergeront les technologies inclusives et où la culture numérique sera reconnue comme un droit fondamental.
« Le potentiel de l’innovation est extraordinaire mais celle-ci doit s’accompagner de collaboration », a renchéri Mme Sarah Neggazi, représentante des jeunes de la Fédération mondiale des associations de la santé publique (Young WFPHA ). Axant son intervention sur les technologies de santé numérique, elle a plaidé à son tour pour plus d’équité et une réduction de la fracture numérique. Elle a invité à tirer les leçons de la pandémie de COVID-19 en recommandant de mettre les systèmes de surveillance de la santé publique à l’échelle mondiale, en s’appuyant sur l’IA. Il nous faut définir des objectifs communs à travers une approche interdisciplinaire et intergénérationnelle, a-t-elle conclu. Pour l’experte du comité exécutif du Réseau des Jeunes et Étudiants pour l’ODD4 de l’UNESCO, l’un des moyens pour mobiliser les fonds nécessaires à ces transitions sont les revenus fiscaux. Les jeunes doivent militer pour la justice fiscale afin de dégager des fonds, notamment pour l’éducation et les services publics. « En tant que jeunes, nous consacrons beaucoup de temps à faire pression sur nos gouvernements », a remarqué l’experte avant d’appeler à aller plus loin et à faire pression sur le secteur privé.
Pour pouvoir avancer, le Sous-Secrétaire général aux affaires de la jeunesse, M. Felipe Paullier, a souhaité que les jeunes fassent confiance aux institutions et vice-versa afin de garantir leur participation à tous les niveaux de décision, comme le prévoit le Pacte pour l’avenir. À travers le Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, l’ONU s’apprête à lancer une initiative phare, a-t-il annoncé, la « Boussole des jeunes », qui leur permettra « de collaborer plus et mieux ». Il faut dépasser « la présence symbolique » pour passer à un pouvoir réel structurel des jeunes, a-t-il conclu.
Adolescents et jeunes dans un monde numérique
Cette table ronde qui a pour objet d’accélérer les progrès vers l’objectif de développement durable no 3, « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge », a été l’occasion pour de nombreux jeunes participants de mettre en valeur leurs expériences personnelles et leurs solutions aux abus et aux violences commises en ligne. Mme Kate Ndocko, résidente en santé publique aux Hospices Civils de Lyon (HCL), a pointé du doigt la hausse des inégalités dans l’accès à Internet, un défi auquel il faut remédier, « la santé numérique » étant « un bien public ».
Mme Marina El Khawand, Présidente de Medonations, a partagé sa rencontre avec une femme âgée asthmatique qui n’avait personne pour l’aider, après avoir été victime de la fumée des explosions du port de Beyrouth en 2020. Mme El Khawand a lancé un appel à l’aide en ligne pour qu’on lui apporte un inhalateur dont elle avait besoin de toute urgence. Deux heures plus tard, un parfait inconnu le lui a apporté, lui sauvant la vie. Aussi a-t-elle décidé d’amplifier cette expérience sur les réseaux sociaux. En 2025, a annoncé Mme El Khawand, une clinique en ligne sera lancée au Liban pour que tous bénéficient du droit à la santé à la suite de cette expérience.
De son côté, M. Rehman Hassan, membre du Comité directeur du Conseil de la jeunesse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), se présentant lui-même comme un « ancien employé de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) qui vient d’être licencié », a dit que « la beauté de l’espace numérique, c’est la possibilité de concevoir une politique publique en matière de santé et des systèmes de gouvernance menés par les jeunes ». Pour lui, l’algorithme ne peut pas tout remplacer en dépit des tentatives de donner les soins à partir de l’exploitation des données numériques. « Je ne veux pas d’un avenir où l’intelligence artificielle (IA) prend toutes les décisions », a ajouté M. Hassan. Il a encouragé les jeunes à revendiquer la gouvernance des technologies en prenant l’exemple de ceux qui, au Mexique, se servent de celles-ci pour extraire de l’or.
L’espace numérique est une arme à double tranchant pour les jeunes, a, à son tour, déclaré Mme Diene Keita, Sous-Secrétaire générale et Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Il faut donc leur apprendre très tôt l’IA: comment aller en ligne, comment distinguer les informations fiables des mauvaises, car c’est ainsi que l’on prépare la jeunesse à l’ère numérique. S’agissant des abus et des violences sexistes en ligne, ces fléaux qui débordent les plateformes numériques, elles exigent de débusquer les contenus abusifs et de venir en aide aux victimes. Les espaces numériques doivent être sanctuarisés et donner la priorité à la protection de la vie privée, a souligné l’intervenante.
Au cours du dialogue interactif qui s’en est suivi, le Ministre de la jeunesse de l’Ouzbékistan a dit que son gouvernement dialogue avec la jeunesse sur les défis numériques. « Utilisons le pouvoir du football pour atteindre les jeunes », a conseillé la représentante de Grassroots Soccer, qui a affirmé que son organisation, grâce au football, mène des activités de mentorat sur la santé physique et mentale des jeunes. « Nous entendons de cette façon former les dirigeants de demain », a-t-elle justifié. Le Ministre de la jeunesse du Cambodge a indiqué que son gouvernement déploie des programmes de formation sur la santé mentale des jeunes tout en promouvant la résolution pacifique des défis. L’International Federation of Medical Students’ Associations (Fédération internationale des étudiants en médecine) a, quant à elle, insisté sur la nécessité de parler sur les plateformes numériques de la question de la santé mentale des adolescents et des jeunes ayant besoin d’une couverture santé universelle. « L’éducation en matière de santé mentale doit faire partie de toutes les stratégies à tous les niveaux, y compris sur l’espace numérique », a plaidé le représentant du Département de la santé de la ville de New York, en promouvant des modes de vie sains dans un environnement qui protège des actes malveillants, des drogues et de l’alcool.
La Hongrie a souligné l’importance des interactions humaines réelles pour les jeunes et la limitation de l’utilisation des téléphones portables dans les écoles. La lutte contre les violences en ligne nécessite des ressources financières pour les jeunes, a plaidé de son côté l’Interface science-politique des jeunes, en exigeant un processus inclusif et intergénérationnel. En Thaïlande, on met l’accent sur l’échelon local dans les dépistages du cancer du sein en recourant aux plateformes numériques. Le Jeune Champion pour la région Australie, Nouvelle-Zélande et Océanie a promu l’appartenance communautaire comme réponse aux défis des jeunes, tandis que l’OMS a attiré l’attention sur les liens entre les ODD no 3, no 4 (Éducation de qualité) et no 5 (Égalité entre les sexes). La Slovénie a rappelé la devise « un esprit sain, dans un corps sain », avant de dénoncer le phénomène du suicide des jeunes, auquel il faut mettre fin, a-t-elle enjoint.
Renforcer les institutions pour l’égalité des genres et la participation des jeunes au développement durable et à la consolidation de la paix
Cette session a permis aux participants d’évoquer les défis tels que la pauvreté, les inégalités et les violences liées aux conflits, en soulignant la nécessité d’avoir des politiques tenant compte des questions de genre. Le rôle essentiel des initiatives menées par les jeunes et les communautés dans l’autonomisation des femmes et des filles a été largement plébiscité.
Ce débat met en lumière le statut des jeunes femmes et filles dans les situations de conflit, a déclaré en introduction la modératrice, Mme Kinga Szalaba, de l’Organisation mondiale du mouvement scout. En effet, en plus des problèmes classiques que connaissent les jeunes femmes et filles, la violence sexiste et les abus liés aux conflits frappent celles vivant dans des situations de conflit. Et quand les discussions en faveur de la paix se tiennent, ces jeunes femmes n’y sont que rarement associées, a dénoncé Mme Gwendolyn Myers, fondatrice et Directrice exécutive des Messagers de la paix-Libéria. L’activiste a rappelé que les jeunes, et notamment les jeunes femmes, n’ont pas été associés aux processus de justice transitionnelle dans son pays.
Pourtant, dans de nombreuses zones de conflit, les filles et jeunes femmes sont déjà des leaders naturelles dans leur vie quotidienne, a fait observer Mme Gauri Praveen Nimbalkar, étudiante en médecine (Inde) et membre du grand groupe des enfants et des jeunes. Elle a appelé les dirigeants à investir davantage dans le leadership des filles et jeunes femmes, et à veiller à ce que les processus de paix préservent et protègent leurs droits.
La Vice-Ministre de l’égalité du Portugal a pour sa part fait état d’une loi de son pays qui réserve aux femmes 40% des postes à responsabilité dans l’administration publique. Une autre mesure favorisant la participation des femmes en politique a été évoquée par le M. Anes Demirović, défenseur des droits des jeunes et fondateur de l’ONG « Hajde Together ». Il a également dénoncé la violence sexiste dont sont victimes les femmes et filles au Kosovo.
La session a également attiré l’attention sur l’action menée par les jeunes en dépit des conflits et après ceux-ci. Un jeune de Côte d’Ivoire a expliqué comment, dans la société postconflit ivoirienne, son ONG soutient les jeunes femmes déscolarisées en leur permettant d’accéder à des formations leur ouvrant la voie à l’emploi indépendant. Et au Burkina Faso, 1 201 des 2 500 projets dédiés aux jeunes sont portés par les jeunes filles et femmes des zones de conflit, a indiqué le Ministre de la jeunesse, des sports et de l’emploi burkinabé.
Un étudiant de la New York University a parlé de son expérience de jeune migrant venu d’Indonésie et a signalé avoir mis en ligne une plateforme qui raconte les histoires positives de jeunes migrants à travers le monde. Selon lui, les jeunes peuvent apprendre les uns des autres. Les jeunes ne veulent pas baisser les bras, malgré l’échec de la communauté internationale qui ne parvient pas à éviter les conflits, a témoigné à son tour un jeune réfugié sud-soudanais vivant au Canada. Ce réfugié a créé une association qui appuie le leadership des jeunes femmes, afin de faire entendre leur voix.
Une jeune chilienne a regretté que les femmes handicapées soient inaudibles dans ce débat sur l’égalité. « On parle en notre nom alors même que nous ne sommes pas invitées à prendre part à la conversation », s’est-t-elle indignée. À Cuba, les jeunes n’ont connu que le blocus, ce qui entrave leurs possibilités, a dit une jeune cubaine qui a aussi décrié le blocus de Gaza et le conflit régional qui entrave l’essor des jeunes palestiniens. Nous plaidons pour que les filles et femmes de Palestine puissent vivre dans la dignité, a renchéri une jeune d’Oman.
Un jeune afghan a de son côté dénoncé le fait que les femmes de plus de 12 ans de son pays soient privées d’éducation. Dépitée, une activiste nigériane a souligné que 30 ans après Beijing, la promesse de l’égalité reste un mirage. C’est pourquoi il faut engager des réformes structurelles qui mettent les jeunes femmes au cœur de la paix et du développement, en droite ligne de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, a conclu la modératrice.
Les jeunes se mobilisent et agissent pour un océan durable
La participation des jeunes à toutes les instances de gouvernance des océans a été réclamée par les intervenants de cette table ronde, alors que la prochaine Conférence sur l’océan doit se tenir à Nice, en France, au mois de juin. M. Olivier Richard, Représentant de la France, a souligné l’importance de la participation des jeunes à cette manifestation, pour laquelle 200 d’entre eux sont en train de négocier une déclaration qui sera soumise le 12 juin aux dirigeants, a-t-il déclaré. Il a ajouté que des plateformes numériques sont d’ores et déjà disponibles afin de permettre aux jeunes de faire entendre leurs voix en prévision de cette conférence. De son côté, Mme Palmira Cuellar-Ramirez, une consultante, a indiqué que l’élément crucial sera la mise en œuvre des engagements pris, notamment à Nice. Des ressources supplémentaires doivent également être mobilisées afin que les jeunes soient pleinement représentés dans les instances débattant de la gouvernance des océans. Les peuples autochtones doivent également y participer: « aucune politique mondiale ne pourra être élaborée sans les jeunes », a-t-elle tranché.
Mme Emilie McGlone, Directrice exécutive de Peaceboat US, a indiqué que le bateau de son organisation vise à faire « le lien entre l’humanité et les océans » et à promouvoir les énergies durables. Elle a souligné l’acuité de la crise climatique pour les petits pays insulaires en développement, mais aussi les efforts des jeunes de ces pays pour y remédier. Ces pays doivent être au cœur de nos discussions, a-t-elle estimé.
Lors du débat qui a suivi, les Tuvalu ont appelé à mobiliser davantage de ressources pour protéger les océans, tandis que Sustainable Ocean Alliance a souhaité passer « de l’extraction à la réciprocité », s’agissant de la gouvernance économique des océans. La Trinité-et-Tobago a demandé que les jeunes participent pleinement aux négociations de Nice, « l’océan ne pouvant entendre ». Ce dernier est en crise, a appuyé la Thaïlande, avant de passer en revue les efforts des jeunes pour combattre la pollution plastique et nettoyer les océans. Pour le Brésil, les jeunes ont la volonté de se dresser pour protéger les océans et promouvoir une justice climatique. « La croissance économique et la protection des océans ne sont pas antinomiques », a assuré cette délégation. De leur côté, les Pays-Bas ont rappelé qu’en 2012, un jeune Néerlandais avait rêvé de nettoyer les océans. Dix ans plus tard, il est devenu le dirigeant d’une entreprise qui a récolté 20 millions de tonnes de déchets, a dit le délégué, en exhortant les jeunes à croire en leurs rêves.
L’Algérie a détaillé les défis auxquels elle doit faire face, notamment la pollution marine et la dégradation des écosystèmes, avant de souligner le rôle essentiel des jeunes. Ces derniers sont notamment au cœur des projets de dessalement, a dit la déléguée algérienne. « Donnons aux jeunes les moyens d’agir », a exhorté le Maroc, en appelant à renforcer la position de l’Afrique avant la conférence de Nice et en mentionnant la tenue prochaine d’un événement appelé « De Tanger à Nice ». En prévision de ladite conférence, l’Italie a exhorté à entendre les voix des jeunes, tandis que l’Allemagne a rappelé que les jeunes se mobilisent chaque fois que les systèmes sont défaillants. Enfin, le Parlement des jeunes des Nations Unies a souligné la gravité du défi posé par la pollution plastique, « une véritable bombe à retardement ». Les initiatives des jeunes pour y remédier sont absolument fondamentales, a tranché son représentant, tandis qu’Antigua-et-Barbuda a rappelé avoir été l’un des premiers pays à interdire le plastique jetable dès 2016.
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