En cours au Siège de l'ONU

Vingt-quatrième session
15e séance plénière –après-midi*
DH/5492

Autochtones: l’Instance permanente achève les travaux de sa vingt-quatrième session sur un appel à la reconnaissance des identités et des droits

Après deux semaines de travaux, ponctués de plus de 230 déclarations d’organisations de peuples autochtones, sans compter les interventions des États et des entités onusiennes, l’Instance permanente sur les questions autochtones a mis un point final à sa vingt-quatrième session en adoptant, cet après-midi, les différents chapitres de son projet de rapport, ainsi que l’ordre du jour provisoire de sa vingt-cinquième session, qui se tiendra au Siège de l’ONU, à New York, du 20 avril au 1er mai 2026. 

Les projets de décision composant les chapitres du rapport qui sera recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) ont été entérinés sur la base des textes en anglais, tels qu’oralement amendés.  Ils seront publiés dans les autres langues officielles en temps voulu.

Dans sa déclaration de clôture, la Présidente de l’Instance permanente a appelé à la pleine reconnaissance des peuples autochtones « en tant que titulaires de droits en vertu du droit internationale », et non en tant que simples parties prenantes ou représentants de la société civile. 

Si beaucoup reste à faire pour y parvenir, « nos identités, nos droits et notre dignité ne sont pas négociables », a insisté Mme Aluki Kotierk, inuite du Canada, saluant toutefois le fait que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones soit désormais considérée par les États comme l’affirmation des droits individuels et collectifs de ces populations encore trop souvent victimes de marginalisation et d’exclusion. 

À ses yeux, il ne s’agit pas de vestiges du passé, mais souvent du résultat de politiques délibérées visant à effacer l’identité des peuples autochtones et à supprimer leurs systèmes de savoir et de gouvernance.  Reste que, dans toutes les régions, les peuples autochtones continuent de résister. « Nous n’existons pas en tant qu’individus fragmentés, mais en tant que peuples, profondément enracinés dans nos cultures, nos langues et nos modes de vie », a souligné Mme Kotierk. 

La Présidente de l’Instance permanente s’est félicitée que cette session ait permis d’établir une distinction claire entre les peuples autochtones et les communautés locales.  Autre motif de réjouissance: l’organisation, pour la première fois cette année, d’un dialogue de haut niveau sur les droits des femmes autochtones.  « Il était grand temps », a commenté Mme Kotierk, rappelant que les femmes autochtones sont en première ligne, non seulement pour survivre, mais aussi pour transformer les conditions de vie de leurs peuples. 

Le besoin urgent d’une éducation dirigée par les autochtones et adaptée à leurs cultures a également été mis en exergue ces deux dernières semaines.  Bien que l’éducation soit reconnue comme un droit universel, pour de nombreux peuples autochtones, elle reste « inaccessible ou, pire, assimilationniste », alors qu’elle devrait être « libératrice, pas colonisatrice », a relevé la Présidente. 

Comme par le passé, les appels pressants à la protection des terres et des territoires autochtones se sont multipliés, surtout à la lumière de la demande croissante de minerais critiques.  Pour Mme Kotierk, ces pressions constituent une menace pour les droits des peuples autochtones, mais aussi pour l’équilibre écologique dont dépend l’humanité.  Les États, les entreprises et les acteurs multilatéraux doivent axer les droits des peuples autochtones dans toutes les actions liées à la terre, au climat et au développement, a-t-elle plaidé. 

S’adressant à ses pairs autochtones, elle leur a demandé de ne pas perdre foi dans la coopération internationale et dans le multilatéralisme.  Elle a formé le souhait qu’ils quittent le Siège de l’ONU à New York avec un engagement renouvelé en faveur de l’action, fondé sur le respect, la responsabilité et la reconnaissance des droits des peuples autochtones.  « Avançons avec unité et force, restons attachés à nos valeurs, inspirés par nos ancêtres et engagés à préparer un monde meilleur pour les générations à venir », a-t-elle conclu. 

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*En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse n’a pas pu couvrir les séances 7 à 14.

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