En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/22370

Le Pacte pour l’avenir, le Pacte numérique mondial et la Déclaration sur les générations futures marquent un nouveau départ, souligne le Secrétaire général

On trouvera ci-après l’allocution faite aujourd’hui par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de l’ouverture des Journées d’action du Sommet de l’avenir:

Bienvenue aux Journées d’action du Sommet de l’avenir, qui ont démarré hier par l’après-midi placée sous le signe de la jeunesse.  Hier fut une journée pleine d’idées, d’énergie, d’espoirs et d’attentes – qui nous a rappelé, on ne peut mieux, pourquoi nous sommes ici.

La journée d’aujourd’hui promet d’être tout aussi dynamique.

En vous observant, je vois des dirigeants du monde.  Je vois des maires et des législateurs.  Je vois représentés la société civile, le secteur privé, les milieux universitaires, le monde des arts, les militants et les jeunes.  Vous venez de tous les coins du monde – toutes générations confondues – et de tous horizons.  Chers amis, voilà à quoi ressemble un multilatéralisme en réseau, efficace et inclusif.

Il y a quatre ans, nous avons lancé le processus qui nous rassemble aujourd’hui. Parce que nous avons vu un monde en difficulté : déchiré par les conflits et les inégalités ; menacé par le chaos climatique et la présence de technologies échappant à toute réglementation ; les objectifs de développement durable sont en péril – de nombreux pays se trouvant aujourd’hui embourbés dans une dette catastrophique et une crise du coût de la vie.

Nous avons vu nos institutions multilatérales fragilisées, incapables de répondre aux défis d’aujourd’hui, et encore moins à ceux de demain.  Nous avons vu s’éroder la confiance dans les solutions multilatérales.  Et nous avons vu la foi en l’autre se dissiper, au moment où nous en avions le plus besoin.

Voilà pourquoi nous avons entrepris de procéder à une réforme : de rénover le système international, pour qu’il soit en phase avec notre époque et soit paré pour l’avenir.

Il nous faut un multilatéralisme plus inclusif, plus efficace et plus interconnecté, marqué par des liens plus étroits entre institutions internationales et avec les populations.  Qui passe par une plus grande représentation des pays en développement.  Et par une voix qui résonne davantage, pour chacun d’entre vous et qui vous représente. 

L’ambition qui nous animait s’appuyait sur quelques vérités évidentes.  Que la planète appartient à toutes et tous.  Et que les individus veulent avoir leur mot à dire dans les décisions qui les concernent.  Bien que les gouvernements aient un rôle de premier plan à jouer que nous ne pouvons nier, nous ne résoudrons pas les problèmes du monde d’aujourd’hui sans la contribution de la société dans son ensemble : de la société civile et des jeunes : pour motiver le changement, encourager les comportements responsables, être plus exigeants, défendre la vérité et la justice – et utiliser les nouvelles technologies afin de préparer un monde meilleur ; des entreprises et du monde de la finance : qui sont essentiels pour lutter contre la crise climatique et façonner notre avenir numérique au profit de toutes et tous; et des scientifiques, des innovateurs et des universitaires : pour repousser les limites de nos connaissances et élaborer des solutions aux grands défis face auxquels nous nous trouvons – qu’il s’agisse de la faim et des maladies ou des discours de haine en ligne.

Au cours des quatre dernières années, vous ici présents – et vos collègues à travers le monde – avez participé aux consultations les plus exhaustives jamais entreprises par l’Organisation des Nations Unies.

À cette occasion : pas moins de 1,5 million de personnes représentant l’ensemble de nos États Membres ont pris part aux débats et aux consultations; des centaines de groupes de la société civile ont contribué au Pacte pour l’avenir, au Pacte numérique mondial et à la Déclaration sur les générations futures; et des milliers de contributions écrites ont été produites.

Ensemble, vous avez repoussé les limites de la vision et de l’ambition.  Et pour cela, je vous dis : merci ! 

Nous avons maintenant trois textes importants sur la table.  Voilà qui doit ouvrir la voie aux changements dont notre monde a désespérément besoin.

Le Pacte pour l’avenir doit jeter les bases d’une réforme : réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, désormais dépassé, pour qu’il soit plus efficace, mais aussi plus représentatif du monde d’aujourd’hui ; réforme de nos institutions financières internationales, pour qu’elles puissent renforcer les ressources destinées au développement durable et à l’action climatique ; réforme des règles régissant l’espace extra-atmosphérique, qui est actuellement une foire d’empoigne générale ; réforme des méthodes que nous employons pour parer aux chocs mondiaux complexes et pour œuvrer, ensemble, à la paix et à la sécurité.

Par ailleurs, le Pacte numérique mondial doit constituer un cadre d’action pour la réduction des fractures numériques et le premier accord universel sur l’intelligence artificielle, qui jette les bases d’une plateforme mondiale centrée sur l’ONU et rassemblant tous les acteurs.

La Déclaration sur les générations futures doit engager les dirigeants à considérer l’avenir lorsqu’ils prennent leurs décisions aujourd’hui. Enfin, l’égalité des genres et les droits humains doivent sous-tendre tous les aspects de ces textes, démontrant ainsi qu’ils sont fondamentaux dans tous les domaines de la vie.

Les enjeux qui sont au cœur de ces textes – la justice, les droits, la paix et l’égalité – animent mon travail depuis des décennies et me poussent toujours à aller de l’avant.  Je sais qu’il en va de même pour beaucoup d’entre vous.  Je n’abandonnerai pas – et je sais que vous non plus.

L’adoption de ces textes ne marquera pas la fin du parcours – mais plutôt un nouveau départ.  Il nous incombera ensuite de donner vie à ces textes.  De passer des mots à l’action.  Et de les utiliser pour mettre l’humanité sur une meilleure voie. 

Votre engagement, votre détermination et votre pression continus seront essentiels.  Ce travail commence avec ces Journées d’Action.

Nous sommes impatients de connaître vos idées et vos solutions – sur ce que ces nouveaux cadres signifient pour vous et sur la manière dont, ensemble, vous pouvez contribuer à les mettre en œuvre.  

On ne bâtira pas un multilatéralisme renouvelé du jour au lendemain – ni par les seuls gouvernements.  Il sera alimenté et porté par vous tous – et par les groupes que vous représentez.  Nous nous sommes battus pour plus d’ambition.  À présent, luttons pour plus d’action – ensemble. 

Au nom de l’Organisation des Nations Unies, merci de vous joindre à nous dans cette mission vitale. 

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