Le Secrétaire général nomme un Groupe d’experts sur les minéraux essentiels à la transition énergétique
Face aux besoins croissants en minéraux qui sont essentiels pour les technologies des énergies renouvelables, le Secrétaire général a constitué un groupe composé de gouvernements et d’autres parties prenantes de la chaîne de valeur des minéraux, afin d’établir des principes communs à l'échelle mondiale visant à préserver les normes environnementales et sociales et à ancrer la justice dans la transition énergétique.
Le nouveau Groupe d’experts sur les minéraux essentiels à la transition énergétique, coprésidé par Mme Nozipho Joyce Mxakato-Diseko, de l’Afrique du Sud, et la Directrice générale de l’énergie de la Commission européenne, Mme Ditte Juul Jørgensen, examinera les questions d’équité, de transparence, d’investissement, de durabilité et de droits humains.
« Un monde alimenté par les énergies renouvelables est un monde avide de minéraux critiques », a déclaré le Secrétaire général, M. António Guterres, lors du lancement du groupe d’experts. Pour les pays en développement, ces minéraux sont une occasion importante de créer des emplois, de diversifier les économies et d’augmenter considérablement les revenus, mais seulement s’ils sont gérés correctement, a fait remarquer le Secrétaire général. « La course à la carboneutralité ne peut pas se faire aux dépens des pauvres. La révolution énergétique est en marche, mais nous devons la guider vers la justice. »
En créant le Groupe d’experts, le Secrétaire général répond de manière louable à une lacune normative identifiée par de nombreux pays, en particulier les pays en développement, concernant les minéraux critiques et les terres rares nécessaires au développement durable et aux transitions justes, a déclaré Mme Mxakato-Diseko. Elle a expliqué que l’objectif du Groupe d’experts, aligné sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l’Accord de Paris, est de renforcer la confiance dans le potentiel de ces minéraux pour parvenir à une prospérité partagée « qui ne laisse personne ni endroit de côté ».
La Directrice générale de l’énergie de la Commission européenne a déclaré pour sa part que « les objectifs énergétiques mondiaux dont nous avons tous convenus lors de la COP28 nécessitent une intensification rapide de la fabrication et du déploiement d’énergies renouvelables à l’échelle mondiale ainsi que des minéraux essentiels à la transition énergétique ». Elle s'est dite honorée d’avoir été invitée par le Secrétaire général à coprésider ce groupe d’experts et à contribuer à l’élaboration de principes visant à garantir une approche mondiale juste et transparente et pour les communautés locales de toute la chaîne de valeur, en respectant les normes les plus élevées en matière de durabilité et de développement humain.
Limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius, afin d’éviter les pires effets des changements climatiques, dépendra d’un approvisionnement suffisant, fiable et abordable en minéraux critiques, tels que le cuivre, le lithium, le nickel, le cobalt et les terres rares, qui sont des composants essentiels des technologies de l’énergie propre, qu’il s’agisse des éoliennes et des panneaux solaires, ou encore des véhicules électriques et du stockage pour batteries.
Lors de la COP28, les gouvernements ont convenu de tripler le recours des énergies renouvelables d’ici à 2030. L'on ne peut en aucun cas atteindre cet objectif sans une augmentation significative de l’offre de minéraux critiques. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande de minéraux pour les applications d’énergie propre devrait croître de trois fois et demie d’ici à 2030, pour parvenir à zéro émission de dioxyde de carbone avant 2050.
Les pays en développement disposant d’importantes réserves de ces minéraux critiques ont la possibilité de transformer et de diversifier leurs économies, de créer des emplois verts et de favoriser un développement durable au niveau local. Toutefois, la mise en valeur des ressources minérales n’a pas toujours tenu ses promesses. Sans une gestion appropriée, la demande accrue de ces minéraux risque de perpétuer la dépendance aux produits de base, d’exacerber les tensions géopolitiques et de poser des défis environnementaux et sociaux ayant des impacts négatifs sur le développement durable, notamment les moyens de subsistance, l’environnement, la santé, la sécurité humaine et les droits humains.
Répondant aux appels des pays en développement pour des orientations agréées au niveau international afin de garantir des chaînes de valeur responsables, équitables et justes, le Groupe d’experts convoqué par l’ONU rassemble des gouvernements, des organisations intergouvernementales et internationales, le monde de l’industrie et la société civile pour instaurer la confiance, guider une transition juste et accélérer la course aux énergies renouvelables.
Le Groupe d’experts s’appuiera sur les initiatives existantes de l’ONU, en particulier le Groupe de travail de la transformation des industries extractives pour le développement durable et son initiative phare concernant « l’exploitation des minéraux essentiels à la transition énergétique pour le développement durable », et s’inspirera des normes et initiatives existantes pour renforcer et consolider les efforts entrepris.
Liste des membres du Groupe d’experts:
Membres gouvernementaux et intergouvernementaux
1. Union africaine
2. Australie
3. Botswana
4. Brésil
5. Canada
6. Chili
7. Chine
8. Colombie
9. République démocratique du Congo
10. Égypte
11. Union européenne
12. Inde
13. Indonésie
14. Japon
15. Kazakhstan
16. Namibie
17. Afrique du Sud
18. Émirats arabes unis
19. Royaume-Uni
20. États-Unis
21. Viet Nam
22. Zambie
23. Zimbabwe
Membres non étatiques
24. Climate Action Network International
25. Extractive Industries Transparency Initiative
26. Initiative for Responsible Mining Assurance
27. International Council on Mining and Metals
28. International Energy Agency
29. Intergovernmental Forum on Mining, Minerals, Metals and Sustainable Development
30. IndustriALL Global Union
31. International Renewable Energy Agency
32. Natural Resource Gouvernance Institute
33. Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
34. Principes pour l’investissement responsable
35. Instance permanente sur les questions autochtones des Nations Unies
36. Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques de l’ONU
37. Banque mondiale