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Les Nations Unies lancent un appel à combler les écarts financiers pour les peuples autochtones lors de leur forum annuel

New York, le 15 avril 2024 – L’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, le plus grand rassemblement annuel mondial des peuples autochtones, a entamé aujourd’hui au Siège de l’ONU (New York) sa vingt-troisième session, qui se tient pendant deux semaines, soit jusqu’au 26 avril 2024.

L’accueil solennel du chef Tadodaho Sid Hill, de la Nation Onondaga, a lancé les travaux qui réunissent plus de 2 000 participants. Le Président de la soixante-dix-huitième session de l’Assemblée générale, M. Dennis Francis, la Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme Paula Narvaez, et le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Li Junhua, ont également participé à la séance d’ouverture. 

Le Vice-Président de la Bolivie, M. David Choquehuanca, a souligné à cette occasion que les peuples autochtones font passer la planète en premier.  « Nous devons passer d’une approche anthropocentrique à une approche biocentrique pour nous assurer que nos jeunes transmettent une Terre Mère plus saine aux générations à venir.  Cela nécessite de rediriger les ressources financières directement entre les mains des peuples autochtones, les gardiens de la biodiversité de notre planète », a-t-il déclaré. 

Le thème du rassemblement mondial de cette année est axé sur les droits des peuples autochtones à l’autodétermination et les voix des jeunes autochtones.  L’accès au financement est un élément clef pour garantir le droit à l’autodétermination, car il permet aux peuples autochtones de mieux faire valoir leurs droits, de poursuivre leur développement économique, social et culturel et de financer leurs structures de gouvernance, comme le prévoit la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. 

La Présidente de l’Instance permanente, Mme Hindou Oumarou Ibrahim, a fait remarquer l’importance de l’élimination des obstacles aux flux financiers.  Il faut en effet assurer un accès direct aux peuples autochtones « pour la mise en œuvre de nos actions et programmes, pour disposer des voies et moyens de financer notre autonomie et de maintenir notre autodétermination ». 

Cependant, le financement des peuples autochtones, en particulier l’aide internationale au climat et au développement, est nettement inférieur à leurs besoins.  Bien que les peuples autochtones soient les gardiens de 80% de la biodiversité mondiale restante, le financement de leurs droits fonciers et de leur gestion forestière entre 2011 et 2020 représentait moins de 1% de l’aide climatique internationale, avec des recettes réelles probablement aussi faibles que 0,13%, car les fonds sont souvent acheminés par des intermédiaires. 

Étant donné que le manque d’investissements dans les femmes et les filles autochtones demeure particulièrement aigu, l’Instance a également insisté pour qu’une attention particulière soit accordée à la promotion d’initiatives dirigées par des femmes autochtones afin de renforcer leurs droits économiques, d’autonomiser davantage les femmes et les filles autochtones et de dissiper les stéréotypes préjudiciables qui renforcent la discrimination. 

« La contribution des femmes autochtones est inestimable pour nos sociétés.  Nous devons agir maintenant pour garantir qu’elles aient un accès égal au financement et au soutien, en leur donnant les moyens de diriger et de réussir », a exhorté Mme Sonia Guajajara, Ministre des peuples autochtones du Brésil.

Autre problème lié au financement: la collecte et l’analyse des données sur les allocations de donateurs spécifiquement destinées aux peuples autochtones, ceux-ci étant souvent confondus avec d’autres groupes.  Le manque de données disponibles souligne l’insuffisance des financements directs.

Pour s’attaquer à ce problème, il faut mettre en place des mécanismes de financement direct pour les peuples autochtones et éliminer les obstacles bureaucratiques afin de garantir à ces peuples l’autonomie financière dont ils ont besoin pour diriger leurs initiatives.

« Nous avons besoin d’un financement à long terme, prévisible et direct pour les peuples autochtones, y compris par le biais de mécanismes de financement publics, privés et dirigés par des autochtones qui impliquent efficacement les femmes et les jeunes autochtones », a souligné le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales. 

Une étroite collaboration est attendue entre les États Membres, les institutions financières mondiales, les bailleurs de fonds et les peuples autochtones, afin d’élaborer et de hiérarchiser des stratégies visant à améliorer les financements catalyseurs, concessionnels et mixtes, tout en définissant des critères d’évaluation et des critères de référence pour soutenir les initiatives des peuples autochtones.  L’Instance encourage également les institutions financières mondiales à reconnaître les jalons posés en matière politique et juridique, en particulier ceux qui concernent la propriété foncière et territoriale, la représentation sociale et le développement économique. 

En marge de l’Instance, le Président de l’Assemblée générale convoquera une réunion de haut niveau le mercredi 17 avril dans la salle de l’Assemblée générale pour marquer le dixième anniversaire de l’adoption du document final de la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale, connue sous le nom de Conférence mondiale sur les peuples autochtones.  Cet événement sera une plateforme importante pour réitérer l’engagement des États Membres à défendre, promouvoir et faire progresser les droits des peuples autochtones sans compromis. 

Toutes les sessions pourront être suivies en direct sur la télévision Web de l’ONU, avec une interprétation dans les six langues officielles de l’ONU.

Pour les demandes des médias, veuillez communiquer avec Ines Belchior, Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, ines.belchior@un.org et Paulina Kubiak, Département de la communication globale de l’ONU, kubiakp@un.org.

Pour plus d’informations, veuillez consulter la page suivante: UNPFII 2024.

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