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La non-prolifération et le désarmement nucléaires, et la prévention des conflits, priorités de la présidence japonaise du Conseil de sécurité

À l’issue de son adoption par les membres du Conseil de sécurité ce matin, le programme de travail mensuel, « une fois de plus bien chargé », de l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales a été présenté en conférence de presse par son président pour le mois de mars, le nouveau Représentant permanent du Japon auprès des Nations Unies, qui a pris ses fonctions il y a moins de deux mois. 

M. Yamazaki Kazuyuki a mis l’accent sur deux événements phares pour sa délégation, dont le premier est une séance d’information de haut niveau, prévue le 18 mars, sur le désarmement et la non-prolifération nucléaires, réunion qui sera présidée par la Ministre japonaise des affaires étrangères, Mme Yōko Kamikawa, et au cours de laquelle le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, fera un exposé.  Questionné sur le fait de savoir si le choix de ce thème était lié à la crise dans la péninsule coréenne, le Président du Conseil a répondu qu’il était d’une importance plus générale pour le Japon, « seul pays à avoir survécu à l’arme nucléaire ».

« Cette initiative est destinée à promouvoir le dialogue entre les États dotés de l’arme nucléaire et ceux qui ne la possèdent pas, comme l’avait expliqué lors du dernier segment de haut niveau de l’Assemblée générale le Premier Ministre japonais, Fumio Kishida.  « Nous sommes convaincus de la nécessité de conduire au Conseil de sécurité des discussions au sujet d’un monde exempt d’armes nucléaires avec la participation des États nucléaires », a déclaré M. Kazuyuki. À noter que le Conseil se réunira le 26 mars pour entendre, sur un sujet connexe, un exposé sur les activités du Comité du Conseil de sécurité établi en vertu de la résolution 1540 (2004), qui vise à empêcher les acteurs non étatiques de se procurer des armes de destruction massive. 

L’autre temps fort de la présidence nippone du Conseil est un débat public, qui aura lieu le 13 mars, sur l’importance d’autonomiser tous les acteurs, y compris les femmes et les jeunes, pour qu’ils participent à la prévention des conflits.  À cette occasion, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, s’exprimera, aux côtés du Représentant permanent du Brésil, en sa qualité de Président de la Commission de la consolidation de la paix.  Des représentants du monde académique et de la société civile interviendront également lors de cette séance. 

La même semaine, le 11 mars, un autre débat public se tiendra, sur l’amélioration des méthodes de travail du Conseil, en faveur de laquelle M. Kazuyuki a rappelé l’attachement de longue date de son pays: « Nous avons l’intention de saisir cette opportunité pour entendre les suggestions de l’ensemble des États Membres sur la mise à jour de ces méthodes de travail ».  Le lendemain, se tiendra la réunion annuelle du Conseil sur le renforcement de la coopération entre l’Union européenne (UE) et l’ONU, l’occasion pour le Haut-Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, M. Josep Borrell, de prendre la parole.  Le Président a concédé que des membres du Conseil de sécurité avaient exprimé le souhait de tenir des séances sur la crise en Ukraine, dont il n’a pas officiellement confirmé les dates. 

Plusieurs projets de résolution relatifs à des reconductions de mandats seront mis aux voix ce mois-ci, a annoncé le Président, en citant la prorogation, le 14 mars, de ceux des missions de maintien de la paix déployées au Soudan du Sud (MINUSS) et en Afghanistan (MANUA).  Le 6, aura d’ailleurs lieu le débat trimestriel sur les activités de la MANUA.  En outre, le Groupe d’experts du Comité des sanctions concernant la République populaire démocratique de Corée (RPDC) devrait faire l’objet d’un renouvellement de son mandat le 21. 

M. Kazuyuki a été longuement interrogé sur de la situation à Gaza, questions auxquelles il a répondu à la fois en tant que Président du Conseil et en sa qualité nationale.  Il a confirmé que des consultations à huis clos étaient prévues le 7 mars pour discuter de l’ensemble des questions liées à cette crise, et pas seulement du projet de déclaration présidentielle en cours de négociation sur l’incident meurtrier qui s’est produit aux abords d’un convoi humanitaire. 

Le Représentant permanent a rappelé la position de son pays, à savoir que la crise à Gaza doit être approchée dans sa globalité, estimant aussi qu’il ne lui appartient pas de déterminer si les actions d’Israël constituent un génocide ou non, mais à la Cour internationale de Justice (CIJ).  Il a rappelé que le 7 octobre, le Hamas s’était livré à une attaque « terroriste » en Israël, un qualificatif qui ne saurait s’appliquer aux Palestiniens eux-mêmes, qui sont ici des victimes, au même titre que les Israéliens touchés par les actes perpétrés par le Hamas.

La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, sera également discutée le 26 mars: elle sera axée sur la résolution 2334 (2016) qui exige la cessation par Israël de ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé.  La mise en œuvre de la résolution 1701 (2006), qui appelle à la cessation des hostilités au Sud-Liban et en Israël, fera l’objet de consultations le 19.  C’est également en séance de consultations que les activités de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) dans le Golan Syrien seront examinées, le 27.

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