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Réunion à Lomé des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour définir les priorités de la lutte contre les armes légères illicites en vue de la réunion mondiale prévue à New York en juin 2024

LOMÉ, 29 février (Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies) — Lomé s’apprête à accueillir une réunion cruciale des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre afin d’examiner les progrès accomplis et de fixer les priorités dans la lutte contre les armes légères et de petit calibre (ALPC) illicites.  C’est du 29 février au 1er mars que se tiendra la réunion préparatoire régionale de la quatrième Conférence des Nations Unies chargée d’examiner les progrès accomplis dans l’exécution du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, ainsi que de son instrument international de traçage (ITI). 

Signe de l’importance de cette réunion, la Présidente désignée de la quatrième Conférence d’examen (RevCon4), l’Ambassadrice Maritza Chan Valverde du Costa Rica, ainsi que le Directeur Adedeji Ebo, Adjoint de la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, seront présents, ainsi que des délégations de plus de 26 pays des régions de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et des organisations régionales et sous-régionales telles que l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou encore la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

La réunion préparatoire régionale entend faciliter un échange de vues sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies et de son instrument international de traçage. Les États d’Afrique de l’Ouest et du Centre auront l’occasion de faire le point sur les progrès réalisés et les défis rencontrés dans cette mise en œuvre.  Ils pourront aussi identifier un ensemble de priorités avant la RevCon4, qui se tiendra à New York du 17 au 28 juin 2024. 

Les ALPC sont les armes de prédilection pour déclencher, entretenir et exacerber les conflits armés, les tensions intercommunautaires, l’extrémisme violent, l’expansion du terrorisme dans la région du Sahel et d’autres formes de criminalité organisée qui y sont associées. Leur utilisation abusive facilite les violations des droits humains et la violence basée sur le genre.  Selon les derniers chiffres, rien qu’en 2021, 260 000 personnes ont été tuées par des armes légères, soit 45% de toutes les morts violentes.  Cela représente plus de 700 personnes par jour, soit une personne qui meurt à cause d’armes légères toutes les deux minutes. 

Le Programme d’action des Nations Unies, adopté en 2001, est un cadre essentiel et politiquement contraignant.  Il comprend les engagements pris par les États Membres pour renforcer les mesures de contrôle des armes légères, qui comprennent l’amélioration de la réglementation nationale, de la gestion des stocks, des contrôles à l’importation et à l’exportation et de la coopération internationale.  L’introduction de l’Instrument international de traçage en 2005 a encore renforcé ce cadre, en mettant l’accent sur la nécessité d’un marquage et d’un enregistrement efficaces des armes, facilitant ainsi leur traçabilité.  Ces mesures font partie intégrante de l’effort mondial visant à relever les défis posés par le commerce illicite des armes et s’alignent sur les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Les États Membres de l’ONU examinent périodiquement les progrès accomplis dans la réalisation de ces engagements, dans le cadre de réunions biennales des États et de conférences d’examen tenues tous les six ans. Un comité préparatoire, qui s’est tenu du 12 au 16 février à New York, a déjà jeté des bases pour ce processus d’examen.

L’élaboration et le renforcement d’instruments et de plans d’action nationaux et régionaux sont essentiels pour faire progresser les approches holistiques de la lutte contre les ALPC et pour faire face à la menace posée par leur détournement, leur trafic illicite et leur utilisation abusive. 

C’est en prévision de la RevCon4 que le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique organise une réunion régionale à Lomé, au Togo.  Cette réunion offrira aux États participants et à d’autres parties prenantes, y compris les organisations régionales, un forum pour identifier les défis spécifiques aux ALPC spécifiques aux pays et aux régions et discuter des priorités pour la RevCon4, dans un contexte de sécurité marqué par l’expansion croissante du terrorisme dans les régions d’Afrique de l’Ouest et du Centre, exacerbée par le commerce illicite des ALPC.

La réunion de deux jours comprendra des présentations thématiques et des discussions de groupe sur divers thèmes, tels que l’élaboration de politiques nationales efficaces, l’amélioration du traçage des ALPC par le biais de l’ITI et l’identification et l’élaboration de stratégies visant à réduire l’offre et la demande d’APLC.  Il offre également une occasion unique aux participants d’engager des discussions constructives sur la lutte contre le terrorisme, les trafics illicites et la criminalité transnationale dans le cadre du Programme d’action et de contribuer aux rapports nationaux des pays.  Ils exploreront également les questions suivantes: les synergies entre le Programme d’action et les instruments régionaux tels que la Convention de Kinshasa et la Convention de la CEDEAO sur les ALPC; les munitions de ces armes, leurs composants et autres matériels connexes; la gestion des armes et des munitions; les engagements pris dans le domaine de la prévention de l’extrémisme violent; et l’intégration du contrôle des ALPC dans le Programme 2030 et ses liens avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  En outre, la réunion préparatoire régionale est une plateforme fondamentale pour discuter des moyens de renforcer la coopération et l’assistance internationales. 

La réunion régionale s’inscrit dans le cadre du projet global du Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies, qui vise à soutenir la mise en œuvre intégrale et effective du Programme d’action et de son instrument international de traçage, avec l’appui de l’Union européenne. 

Pour plus de détails sur la réunion régionale préparatoire, veuillez contacter Mariame Camara, responsable des affaires politiques, à l’adresse suivante: mariame.camara@un.org

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