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Syrie: au 12e anniversaire du conflit, M. Guterres estime que l’appui fourni au lendemain du tremblement de terre peut être canalisée dans une énergie nouvelle sur le front politique

La déclaration suivante a été faite, aujourd’hui, par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres:

Le 11 mars, le conflit meurtrier, les atrocités systématiques et les souffrances innommables en Syrie entrent dans leur douzième année.  Les Syriens ont encore souffert d’une autre tragédie cette année.  Le dernier tremblement de terre a secoué le pays alors que les besoins humanitaires avaient déjà atteint leur niveau le plus élevé depuis le début du conflit et que la situation économique s’aggravait, avec un tribut terrible pour des communautés déjà ravagées par la guerre et les mouvements de population.    

Les dégâts sont encore pires dans le nord-ouest, où des millions de gens dépendent déjà de l’aide humanitaire.  Au moment où nous pleurons ceux qui ont perdu la vie et où nous élargissons les opérations humanitaires à toute la Syrie, nous devons obtenir la garantie d’un accès continu, en utilisant toutes les modalités et des ressources suffisantes pour répondre aux besoins de tous ceux qui sont affectés.  Cela comprend une aide rapide à la reconstruction qui créée la résilience tout en répondant aux besoins vitaux immédiats.  La nécessité de garantir un accès transfrontalier au nord-ouest de la Syrie pour une période 12 mois est devenue plus urgente que jamais.    

L’appui fourni au lendemain des tremblements de terre peut être canalisée dans une énergie nouvelle sur le front politique, pour traiter des questions fondamentales qui sous-tendent le conflit en Syrie.  Je demeure convaincu que des mesures réciproques et vérifiables de la part des parties syriennes et des principales parties prenantes sur une série complète des questions soulevées dans la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité peuvent ouvrir la voie à une paix durable.  Pour nous tous, le temps est venu d’agir à l’unisson, d’instaurer un cessez-le-feu à l’échelle du pays et de créer les conditions nécessaires à un retour volontaire des réfugiés, dans la sécurité et la dignité, avec notre engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale de la Syrie, et de la stabilité régionale.

Notre action collective est en outre nécessaire pour mettre fin aux détentions arbitraires et aux disparitions forcées de dizaine de milliers de personnes.  La question touche des millions de victimes, de survivants et de familles de tous les côtés qui veulent savoir ce qu’il est advenu de leurs proches.  Cette question demeurera un obstacle à la paix aussi longtemps qu’elle ne sera pas résolue.  Je saisis cette occasion pour appeler, une nouvelle fois, l’Assemblée générale à envisager la création d’un nouvel organe international pour clarifier le sort et l’endroit où se trouvent les personnes que l’on peut raisonnablement croire disparues en Syrie.  Les Syriens ont été victimes de violations massive et systématiques du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Ces crimes ont causé la mort de centaines de milliers de personnes, déplacé la moitié de la population et laissé des cicatrices profondes, visibles et invisibles.  Nous ne saurions tolérer l’impunité si nous voulons garantir une voie vers une paix durable. 

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