Forum de la jeunesse de l’ECOSOC: la participation des jeunes est cruciale pour garantir un avenir pacifique, durable et plus prospère
La session 2023 du forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC) a pris fin ce soir, après trois jours de travaux sur le thème « Les jeunes, agents essentiels d’un changement positif pour la reprise après la COVID-19 et la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) ». L’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse a salué la présence de plus de 800 jeunes du monde entier ayant fait le déplacement à New York, ainsi que quelques 20 000 autres ayant pris part virtuellement au forum 2023 qui a battu tous les records. Mme Jayathma Wickramanayake a promis que les jeunes allaient continuer d’être « sur la ligne de front » pour relever les défis actuels. « Même si nous dépendons des dirigeants pour prendre les bonnes décisions », ont-ils précisé.
« Vous nous avez donné le sens de l’urgence à mettre en branle une action audacieuse et transformatrice avant et lors du Sommet sur les ODD de septembre », a répondu la Présidente de l’ECOSOC. Mme Lachezara Stoeva a indiqué que le forum de la jeunesse de cette année a montré que le progrès et le changement ne peuvent se produire sans les jeunes. « C’est à nous maintenant de fournir des espaces pour davantage d’engagement et de contribution des jeunes si nous voulons réaliser un avenir pour lequel il vaut la peine de se battre, sans injustice, discrimination, conflit et inégalité », a-t-elle reconnu.
La Présidente de l’ECOSOC a promis de faire la promotion de la participation d’un représentant des jeunes à chaque session du forum politique de haut niveau, qui se tient chaque année en juillet. Aux membres de gouvernements présents dans la salle, elle a demandé de donner également aux jeunes la possibilité de participer activement au Sommet de septembre sur les ODD. Pour elle, sans aucun doute, la participation des jeunes est cruciale pour garantir un avenir pacifique, durable et plus prospère. S’adressant aux jeunes, la Présidente les a encouragés à continuer de « nous tenir responsables de nos promesses et de nos engagements ».
Les jeunes qui prennent part à ces conclaves internationaux aujourd’hui devront également rendre compte aux jeunes de demain, a prévenu l’Envoyée pour la jeunesse de l’Union africaine. Mme Chido Mpemba les a donc encouragés à ne pas être des faire-valoir et à se faire entendre pour eux-mêmes. Elle a également témoigné de la solidarité des jeunes avec leurs pairs du Soudan qui font face à un conflit armé, qui emporte certains parmi eux, privant ainsi le monde de leur créativité. À sept ans de l’échéance prévue pour réaliser les ODD, elle a rappelé qu’il est temps de faire front pour l’action.
Depuis son lancement en 2012, le forum de la jeunesse est devenu une plateforme d’interactions entre les jeunes et les dirigeants, a relevé à son tour le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales. M. Li Junhua a assuré que la contribution des jeunes en septembre sera essentielle pour donner un souffle nouveau et permettre de réaliser la percée dont le monde a grandement besoin. Il a suggéré que les prochaines éditions du forum de la jeunesse soient encore plus inclusives en ouvrant la porte à tous les jeunes, notamment les groupes les plus vulnérables.
FORUM DE LA JEUNESSE
Jeunesse 2030: réaliser les objectifs de développement durable avec et pour les jeunes
Alors qu’il reste sept ans pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) de 2030, cette session consacrée à « Jeunesse 2030 », la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse, fut le moment idoine d’examiner comment le système des Nations Unies a fait avancer la Stratégie et de suggérer des corrections de trajectoire.
D’entrée de jeu, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU a invité les jeunes à faire des propositions concrètes pour faire avancer la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). Mme AMINA MOHAMMED, dans son message vidéo, a souligné que depuis son lancement en 2018, Jeunesse 2030 a été intégrée dans les priorités de nombreuses agences onusiennes dans leur ambition d’aller vers les ODD.
Il faut rappeler que Jeunesse 2030 a été officiellement lancée le 25 septembre 2018 par le Secrétaire général de l’ONU et qu’elle vise à renforcer considérablement la capacité de l’ONU à impliquer les 1,8 milliard de jeunes du monde et à bénéficier de leurs points de vue et de leurs idées. Le but ultime est de garantir que le travail de l’ONU sur les questions de jeunesse se poursuive de manière coordonnée, cohérente et holistique. La Stratégie cherche à accroître l’efficacité et la portée de l’action menée aux niveaux mondial, régional et national pour répondre aux besoins des jeunes, renforcer leur capacité d’action et promouvoir leurs droits, tout en respectant leur diversité. Il est également question d’encourager leur mobilisation et leur participation à la réalisation, l’examen et le suivi du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des autres programmes et instruments mondiaux pertinents.
L’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, Mme JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, a expliqué que depuis son lancement, Jeunesse 2030 a contribué à adapter le système onusien aux besoins des jeunes. Nous en sommes à la cinquième année de mise en œuvre et, désormais, 55 entités onusiennes et 131 équipes de pays la mettent en œuvre, a-t-elle salué. L’ONU est par exemple engagée dans la dissémination des données ventilées en tenant compte de la composante jeune de la population. Les Nations Unies soutiennent également les gouvernements dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques en rapport avec les jeunes dans des secteurs tels que l’éducation, la santé, l’emploi, la protection sociale, les technologies et l’innovation, ainsi que la protection des enfants et des femmes. Pendant les cinq premières années de mise en œuvre de la Stratégie, s’est-elle réjouie, le soutien de l’ONU en faveur des pays a plus que doublé.
Ces efforts onusiens et multilatéraux ont été accueillis avec intérêt mais des appels à en faire plus ont été lancés au cours de la discussion qui a suivi. Ainsi, une jeune activiste du Yémen a appelé à investir dans les jeunes de son pays qui représentent 60% de la population totale. Elle a aussi espéré que les jeunes yéménites de tout le pays pourraient se retrouver pour discuter de paix. S’agissant de la Serbie, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies a expliqué que son bureau accompagne le renforcement des capacités des jeunes pour favoriser leur participation à la vie publique. Un autre projet qui tient à cœur le système onusien en Serbie est la sensibilisation des jeunes aux méfaits des discours de haine, une problématique de grande importance dans le pays et toute la sous-région, a-t-elle dit.
Un jeune d’El Salvador a insisté sur les différentes possibilités de collaboration en faveur des jeunes: collaboration entre les jeunes, collaboration au sein des pays et entre eux, et collaboration avec le système des Nations Unies. Nous sommes prêts à contribuer grâce à nos idées, a-t-il assuré, avant d’appeler la communauté internationale à soutenir les jeunes d’El Salvador. Un autre jeune du Brésil a appelé au consensus parmi les jeunes avant de faire respecter leurs priorités dans la mise en œuvre des ODD.
Un représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a évoqué l’engagement de son agence en faveur des jeunes sur le terrain, avant que la représentante du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) n’explique que son agence milite pour un monde dans lequel le potentiel de la jeunesse serait pleinement exploité. Elle a évoqué les défis de la jeunesse, notamment le mariage précoce de 12 millions de filles chaque année à travers le monde. Une représentante du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD) a de son côté rappelé l’importance du travail des coordonnateurs résidents. Elle s’est félicitée du fait que 90% des analyses des situations de pays tiennent désormais comptent du module jeunesse, ce qui est déjà un grand pas en avant pour la mise en œuvre de la Stratégie pour la jeunesse.
La représentante de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a invité les États et tous les partenaires à offrir des opportunités d’emplois aux jeunes. Elle a encouragé ces derniers à se constituer en syndicat, pour défendre leurs intérêts, et à se lancer dans l’entrepreneuriat. Une option salvatrice serait par exemple de les autonomiser dans les métiers du numérique, a préconisé la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). L’agence a promis de continuer de travailler avec et pour les jeunes. Il faudrait penser à davantage les autonomiser afin qu’ils vivent là où ils veulent, a renchéri le délégué de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Il a souligné que les jeunes représentent environ 21% des migrants, des chiffres qui vont probablement augmenter. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a, pour sa part, attiré l’attention sur la nécessité d’œuvrer pour des sociétés plus sûres dans lesquelles les jeunes seront protégés des stupéfiants. Enfin, la représentante du grand groupe des enfants et des jeunes de l’ECOSOC a plaidé pour qu’aucun jeune ne soit laissé de côté.
Renforcer la confiance des jeunes dans le multilatéralisme au moyen du dialogue intergénérationnel et entre pairs
Lors de cette table ronde, les intervenants se sont penchés sur les liens entre les défis liés au genre, à l’âge et au multilatéralisme et sur la façon dont les échanges entre pairs et intergénérationnels contribuent à promouvoir l’inclusion et la participation des jeunes. Elle s’est déroulée en trois étapes: bilan, exploration des solutions possibles et recommandations.
Le bilan
Au stade actuel, M. PIERRE-LOUIS NEPHTALY, de l’Association internationale des femmes juges, a estimé que la participation des jeunes dans le système multilatéral est « purement symbolique », à l’exception notable de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Les organisations multilatérales doivent nous laisser participer et passer enfin des paroles aux actes, a-t-il dit. « Les jeunes ne sont pas que l’avenir, ils sont aussi le présent. »
« Les jeunes connaissent très bien les défis qu’ils vivent au quotidien », a renchéri Mme CHRISTY MARLENE BOBADILLA, de Millenials Movement. Pointant la participation insuffisante des jeunes aux processus de prises de décisions, elle a mis en garde contre une perte de confiance des jeunes dans les institutions.
Mme DILANAZ GULER, activiste pour l’égalité entre les genres, a souligné « l’angoisse » des jeunes: celle de ne pas être entendus dans un monde qui les abandonne. La participation de tous est capitale pour faire advenir le changement, a-t-elle dit, en soulignant l’importance du dialogue intergénérationnel.
De son côté, Mme LAURA GUAY, collaboratrice de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a plaidé pour des institutions multilatérales fonctionnelles, en pointant, elle aussi, la défiance qui existe à leur endroit. « Nous sommes le changement et nous voulons en être le moteur sur le terrain », a-t-elle dit, en saluant, à son tour, le forum des jeunes de l’UNESCO.
M. ABIDEEN OLASUPO, de Brain Builders Youth Development Initiative, a souligné la montée du protectionnisme et des égoïsmes nationaux qui battent en brèche le multilatéralisme qui a pourtant été présenté comme un « rêve ». Les puissances du Nord mènent la danse, les pays du Sud n’ayant pas d’autre choix que de s’aligner, a-t-il tranché. Il a rappelé que le multilatéralisme ne peut remplacer la souveraineté des États, d’autant que ce multilatéralisme est souvent utilisé par les pays du Nord à leur profit.
Les solutions
Mme ARLINDA RAMQAI, déléguée jeune de la Suisse, a indiqué qu’elle a souvent été accusée de manquer de légitimité pour parler de ces « grands thèmes », tels que le multilatéralisme. « Mais qui détermine la légitimité? », a-t-elle demandé, en ajoutant que la prise de parole des jeunes est parfaitement légitime. Elle a souligné la nécessité d’un dialogue intergénérationnel pour renforcer le multilatéralisme d’aujourd’hui et de demain.
« Notre présence ne doit pas être symbolique et nous devons avoir voix au chapitre », a appuyé M. SAMEH KAMEL, de MGCY. Il a passé en revue certaines bonnes pratiques allant dans le sens d’une meilleure prise en compte de la voix des jeunes, en prenant l’exemple de l’Égypte et son forum de jeunes leaders. Il a également cité la Finlande, qui a eu le plus jeune Premier Ministre de son histoire, âgé de 34 ans.
Mme LANI AQAYA, de MY World Mexique, a réclamé « moins de paroles » et plus d’actes. Il est grand temps de passer à la mise en œuvre des engagements pour une participation accrue des jeunes, a-t-elle tranché. « Les jeunes ne doivent plus être de simples figurants. » Elle a aussi conseillé que toutes les délégations des États Membres comptent en leur sein un délégué jeune.
Mme JUSTICE FAITH BETTY, cofondatrice de Révolutionnaire, a pris l’exemple du Kenya en mentionnant les plateformes créées pour porter la voix des jeunes dans l’espace public. « Cette initiative a suscité beaucoup d’espoir. » Il est vital d’autonomiser les jeunes, a-t-elle dit, en insistant sur l’apport des nouvelles technologies à la réalisation de cet objectif. « Œuvrons à l’avènement d’un monde de justice! »
Pour sa part, Mme POONAM GHIMIRE, Secrétaire générale du groupe consultatif de haut niveau pour un multilatéralisme efficace, a déclaré que la clef d’un multilatéralisme efficace est qu’il soit axé sur les êtres humains. Nous devons renforcer les filets de protection sociale et combler la fracture numérique, a-t-elle conclu, en soulignant la nécessité que tous les peuples puissent toucher les dividendes du multilatéralisme.
Enfin, M. DEV NAGAR, du Bureau de lutte contre le terrorisme, a insisté sur les vertus des échanges entre pairs, en mentionnant les ateliers qui se sont déroulés en Asie du Sud-Est sur l’extrémisme religieux. Des points de vue ont ainsi pu s’exprimer, a-t-il dit. Il a aussi demandé que l’ONU se montre plus inclusive.
Recommandations
Le modérateur M. ZIHAN XUAN, YOUNGO, a présenté un projet de recommandations. Parmi celles-ci, figure notamment la création de mécanismes transparents de reddition des comptes des responsables politiques en vue d’une institutionnalisation de la participation des jeunes. Des stratégies d’engagement entre pairs devraient également être adoptées en vue de développer la capacité d’intervention des jeunes.
La jeunesse et le Sommet sur les objectifs de développement durable de 2023
Au cours des derniers mois, l’ONU a organisé des consultations en ligne avec des jeunes du monde entier en vue du Sommet sur les ODD, consultations qui ont mené à l’élaboration du rapport intitulé « Les voix de la jeunesse », a expliqué la modératrice Mme ASMA ROUHABIA, point de contact mondial du groupe des jeunes de l’ODD 7. Parmi les principaux messages de ce document, Mme INÉS YÁBAR, comodératrice et boursière principale du projet Next Generation, a indiqué que les jeunes sont le fer de lance de l’action pour réaliser les ODD grâce à leurs idées et approches innovantes, et que la collecte de données est essentielle pour mesurer les progrès et comprendre la réalité des personnes sur le terrain.
Le cofacilitateur de la rédaction de la déclaration politique du Sommet sur les ODD, M. FERGAL MYTHEN (Irlande), a appelé à renouveler l’unité qui a permis l’adoption des ODD, en 2015, par les États Membres, malgré la multiplication des crises qui ont « anéanti » les progrès réalisés. « Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour réaliser les ODD », a-t-il reconnu, en disant néanmoins constater une « exigence d’ambition » de la part des peuples pour qui le désespoir ne saurait constituer une politique. « Nous sommes arrivés à mi-parcours mais il reste encore un long chemin à parcourir », a opiné Mme YUGRATNA SRIVASTAVA, du grand groupe des enfants et des jeunes (MGCY), en souhaitant que l’action compartimentée à l’ONU devienne une relique du passé.
Seules des discussions fondées sur des informations objectives et des données scientifiques fiables ont rendu possible l’adoption du document sur les ODD, a rappelé la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies et Directrice du Bureau des relations extérieures et du plaidoyer au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mme ULRIKA MODÉER. « Vous avez bien plus de force que vous ne le pensez pour mettre en branle un réel changement », a-t-elle lancé en s’adressant aux jeunes. « Vous avez également la force de façonner les processus existants et de nous forcer à joindre le geste à la parole. » Une opinion partagée par Mme DIENE KEITA, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies et Directrice exécutive adjointe chargée des programmes du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), pour qui la force et le dynamisme des jeunes sont une constante du changement auquel nous aspirons.
Segment I: mettre en lumière les contributions des jeunes à la mise en œuvre des ODD, ainsi que les principaux défis et opportunités
Il est impossible d’assurer le développement durable ou l’évolution sociopolitique sans éducation, qu’elle soit formelle ou informelle, a noté Mme ARMEL AZIHAR SLY-VANIA, responsable du cluster éducation science technologie au SAYoF de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). « Les jeunes agissent », a-t-elle dit, en ajoutant que nous ne pourrons régler les problèmes mondiaux sans l’apport de ceux qui croient au changement.
L’innovation et l’entrepreunariat guidés par les jeunes sont en effet d’une importance fondamentale lorsqu’il s’agit de réaliser les ODD, a considéré M. KRISTIAN KAMPMANN, conseiller UNLEASH et jeune leader de la Génération17. Le microfinancement, le réseautage et les « bonnes aspirations » constituent autant d’éléments susceptibles de favoriser la participation des jeunes à la réalisation des ODD. Ceux-ci sont à ses yeux des « communicateurs inclusifs », ce qui permet aux organisations qui les représentent de veiller à ce que les politiques et programmes qui les concernent soient élaborés en mettant l’accent sur une multiplicité de facteurs, a relevé M. OMER JAMAL, chargé de projet à Southern Voice, Unlock Coalition.
Les jeunes doivent être impliqués dans tous les processus de décision, comme c’est le cas dans mon pays, a renchéri Mme TYEISHA EMMANUEL, membre du Parlement des jeunes d’Anguilla. Pour Mme IANTHE DOUGLAS, déléguée à la jeunesse et Conseillère en matière d’océan et de changement climatique des Palaos, les jeunes doivent cesser d’être des activistes pour devenir des conseillers en vue d’un avenir durable, avec l’appui des générations qui les précèdent.
« Nous parlons en rond », s’est impatienté le Qatar, en constatant l’impasse dans laquelle se trouvent les discussions alors que les mêmes discours sont répétés année après année. En réponse, le conseiller UNLEASH, rejoint par le chargé de projet à Southern Voice, a fait valoir que l’innovation émerge souvent au sein de groupes restreints où chacun peut exprimer ses idées. Alors que certains jeunes n’ont pu se rendre à New York pour assister au forum, la Présidente de l’ECOSOC, Mme LACHEZARA STOEVA, a rappelé que les jeunes peuvent prendre part à ses activités au sein des commission régionales et que 16 000 personnes ont participé aux débats en ligne.
Segment II: recommandations des jeunes au Sommet sur les ODD
Considérant que seules 10% des cibles des ODD sont en voie d’être réalisées, Mme ANITA DYWABA, boursière principale du projet Next Generation de la Fondation pour les Nations Unies, a estimé que les jeunes constituent la clef du développement. Elle a toutefois constaté un sentiment « écrasant » de défiance à l’endroit des gouvernements et du système multilatéral, particulièrement en Afrique, où les jeunes sont confrontés à l’isolement et au protectionnisme. M. AHMED E. EL SABAGH, de MENA YPS Network et plateforme des jeunes pour le développement durable de la Ligue des États arabes, a considéré pour sa part que le « contrat social » entre les représentants des jeunes, les États Membres et le système des Nations Unies doit être réorganisé pour tenir compte de la réalité d’aujourd’hui. Il a réclamé la création d’un groupe consultatif des jeunes sur le financement du développement afin d’identifier les moyens de mise en œuvre des ODD et ainsi progresser vers la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Les partenariats intergénérationnels sont essentiels pour réaliser les ODD, a confirmé Mme THÙY ANH NGÔ, jeune leader de Generation17.
Pour donner vie aux ODD sans que personne ne soit laissé de côté, le Directeur de l’Observatoire international de la jeunesse, M. DANIEL CALARCO, a invité les jeunes à se laisser guider non par leurs peurs mais par leurs passions et leur capacité à rebâtir, comme ils l’ont fait lors de la pandémie de COVID-19. Le Chef de cabinet adjoint du Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. FERNANDO MARANI, s’est félicité à cet égard de l’éclairage nouveau que jettent les participants au forum de la jeunesse « sur des problèmes créés par d’autres ».
Mme SHANNON LISA, point de contact mondial par intérim, MGCY Chemicals and Waste Constituency, a souhaité la levée des obstacles et des inégalités structurelles qui expliquent pourquoi la participation réelle de la jeunesse continue de nous échapper dans de trop nombreux contextes, que ce soit dans le Sud global, dans les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés, ou encore parmi les jeunes autochtones et LGBTQI.
Après que les conflits et la pandémie ont balayé des années de développement, l’Envoyée du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse, Mme JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, a estimé que nous devons remédier d’ici à 2030 aux lacunes en matière de participation des jeunes au moyen de l’éducation et de l’intersectionnalité. Elle a prôné un financement inclusif de la jeunesse permettant d’aller au-delà du « youth washing », tout en se félicitant de la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse. Au nom de la « solidarité intergénérationnelle », elle a appelé les États Membres à inclure des libellés concernant la participation réelle de la jeunesse à la déclaration politique du Sommet sur les ODD.