Le Secrétaire général attire l’attention sur les dommages résultant de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées et appelle à l’adoption d’une déclaration politique et de normes
La déclaration suivante a été communiquée, aujourd’hui, par le Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Le Secrétaire général se félicite de la convocation des consultations informelles à Genève du 6 au 8 avril 2022, qui visent à élaborer une déclaration politique visant à protéger les civils contre les dommages résultant de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées.
Depuis 2009, le Secrétaire général n’a cessé de souligner les graves conséquences de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées et a appelé à plusieurs reprises les parties à un conflit à éviter leur utilisation pour prévenir les dommages causés aux civils et aux biens de caractère civil.
Lorsque des armes explosives sont utilisées dans des zones peuplées, 90% des victimes sont des civils, ce qui entraîne un traumatisme durable pour des millions de filles, garçons, femmes et hommes.
Des zones peuplées de toutes les régions ont enduré des souffrances dévastatrices causées par une grêle d’armes explosives ayant des effets étendus.
Certains types d’armes explosives avec des effets de grande surface ont été conçus à l’origine pour être utilisés dans les champs de bataille traditionnels et ouverts. Lorsqu’ils sont utilisés dans des zones peuplées, ils infligent des destructions massives et souvent aveugles, affectant les civils et les biens à caractère civil, y compris les établissements de santé, les écoles, les installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement, l’énergie et d’autres infrastructures essentielles, ainsi que l’environnement.
Les dommages et la destruction de biens civils et d’infrastructures essentielles peuvent avoir des répercussions sur la population civile bien au-delà du moment et du point d’impact. Ces effets sont dévastateurs, comme la perte à long terme de l’accès à l’éducation, aux services de santé, à l’eau, aux communications et aux moyens de subsistance, qui constitue une violation des droits économiques, sociaux et culturels de la population touchée.
Les effets destructeurs et perturbateurs à long terme de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées représentent l’une des principales causes des déplacements massifs, tant à l’intérieur des États qu’au-delà des frontières, tout en entravant le retour volontaire, sûr, digne et durable des communautés déplacées dans leur lieu d’origine.
En outre, l’utilisation de ces armes dans des zones peuplées entraîne souvent des niveaux élevés de contamination par des munitions explosives, ce qui entrave les efforts de stabilisation et de reconstruction longtemps après la fin des hostilités. En outre, leur enlèvement par le biais d’activités de lutte antimines est complexe, coûteux et dangereux.
Le Secrétaire général se félicite des travaux entrepris jusqu’à présent par les États pour élaborer une déclaration politique qui traite de l’impact humanitaire ainsi que des conséquences sur les droits humains y associés découlant de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées.
Le Secrétaire général appelle à un texte fort comprenant un engagement exprès d’éviter l’utilisation d’armes explosives ayant des effets étendus dans les zones peuplées, en raison de la probabilité importante et prévisible de leurs effets indiscriminés.
Le Secrétaire général appuie l’élaboration d’une déclaration politique, ainsi que des limitations, des normes communes et des politiques opérationnelles appropriées, conformément aux exigences du droit international humanitaire relatives à l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées, et en plus de ces exigences.