L’ONU sera le fer de lance d’une action visant, d’ici cinq ans, à offrir à tous des systèmes d’alerte rapide face aux phénomènes météorologiques, annonce le Secrétaire général
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée météorologique mondiale, le 23 mars:
Le dérèglement climatique d’origine humaine cause aujourd’hui des dégâts dans toutes les régions du monde. Dans son dernier rapport en date, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat explique dans le détail les souffrances que cela provoque déjà.
La moitié de l’humanité est déjà dans la zone de danger. La fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes augmenteront à mesure que le réchauffement de la planète s’accentuera. C’est pourquoi nous devons limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré, ce qui signifie réduire les émissions mondiales de 45% d’ici à 2030 pour atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle.
Or, si l’on s’en tient aux engagements pris par les pays à l’heure actuelle, ces émissions devraient augmenter de près de 14% au cours de cette décennie. Le monde doit s’affranchir de sa dépendance aux combustibles fossiles, surtout au charbon. Parallèlement, nous devons investir à la fois dans des mesures d’adaptation et dans des mesures de résilience. Il nous faut notamment disposer d’informations qui nous permettent de prévoir les tempêtes, les vagues de chaleur, les inondations et les sécheresses.
Aujourd’hui, le tiers de la population mondiale, principalement dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, ne bénéficie toujours pas de systèmes d’alerte rapide. En Afrique, c’est encore pire: il s’agit de 60% de la population.
Cette situation est inacceptable, d’autant plus que les effets des changements climatiques vont s’aggraver: nous le savons avec certitude. Alerter et agir rapidement, c’est sauver des vies. J’annonce donc aujourd’hui que l’Organisation des Nations Unies sera le fer de lance d’une nouvelle action visant à faire en sorte que d’ici cinq ans chaque personne sur Terre soit protégée par des systèmes d’alerte rapide.
J’ai demandé à l’Organisation météorologique mondiale de diriger cet effort et de présenter un plan d’action à la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra en Égypte à la fin de l’année. Renforcer les capacités de prévision, c’est aider chacun et chacune à développer sa capacité d’action.
En cette Journée météorologique mondiale, prenons conscience du rôle essentiel que jouent l’alerte et l’action rapides dans la réduction des risques de catastrophe et l’adaptation aux changements climatiques.
Les systèmes d’alerte rapide sauvent des vies. Faisons en sorte que tous les pays en bénéficient.