One Ocean Summit: le Secrétaire général demande de tenir nos promesses et de laisser aux générations futures une planète bleue en bonne santé
On trouvera, ci-après, le texte du message vidéo adressé par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, au « One Ocean Summit »:
Je salue la tenue de cet important évènement qu’est le « One Ocean Summit » et vous remercie de m’avoir invité à y participer.
La planète fait face à une triple crise: le dérèglement climatique, la perte de biodiversité et la pollution. L’océan supporte une grande partie de ce fardeau. Il fait office de puits de carbone et de chaleur géant.
Par conséquent, l’océan se réchauffe et s’acidifie, la glace polaire fond et les tendances météorologiques mondiales changent. Les écosystèmes océaniques souffrent. Tout comme les populations qui en dépendent. Plus de trois milliards de personnes comptent sur la biodiversité marine et côtière pour leur subsistance. Le nombre d’espèces marines diminue. Les récifs de corail meurent.
Des écosystèmes côtiers sont devenus des décharges d’eaux usées et de nutriments, créant de vastes zones mortes. Les déchets plastiques étouffent les mers. La surpêche, les pratiques de pêche destructrices et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée menacent les réserves de poissons. Nous devons changer de cap.
Cette année, nous célébrons les 40 ans de la signature de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. La certitude juridique dans les océans est essentielle. La deuxième Conférence des Nations Unies sur les océans, qui se tiendra à Lisbonne en juin, sera l’occasion de cimenter le rôle des océans dans l’action mondiale visant à réaliser les objectifs de développement durable et à mettre en œuvre l’Accord de Paris sur les changements climatiques.
Une économie bleue durable peut stimuler le progrès économique et la création d’emplois tout en protégeant l’océan et le climat. La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour protéger l’océan. Je me réjouis des annonces récentes –notamment de la Réserve marine des Galápagos créée par l’Équateur– établissant d’importantes nouvelles zones maritimes protégées. Nous devons à tout prix atteindre notre objectif mondial de protéger 30% des océans d’ici à 2030.
Nous avons besoin de partenariats plus nombreux et plus efficaces pour lutter contre les sources terrestres de pollution marine. Il est temps d’éliminer les plastiques à usage unique, et je salue les mesures encourageantes prises par certains pays – dont la France. Nous devons accélérer considérablement le déploiement des énergies marines renouvelables, qui peuvent produire de l’énergie propre et créer des emplois. Et nous devons réduire le recours aux combustibles fossiles dans l’économie des océans.
Quelque 90% du volume du commerce mondial est transporté par bateaux, et le secteur des transports maritimes est responsable de près de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le secteur doit contribuer à la réduction de 45% des émissions nécessaire d’ici à 2030 et à leur élimination totale d’ici à 2050 si l’on veut espérer limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius.
Nous devons également faire un bond en avant en matière d’adaptation et de résilience pour les populations côtières dont les habitations, les moyens de subsistance et l’existence même sont menacés. Nous devons tirer parti des possibilités qu’offrent les solutions fondées sur la nature, telles que les mangroves et les herbiers marins. Pour promouvoir une économie durable des océans, nous avons besoin de partenariats et d’investissements à l’échelle planétaire. Et nous devons accroître le soutien à l’océanographie afin que nos actions soient fondées sur la connaissance et la compréhension des océans.
Trop de choses restent non cartographiées, non observées et inexplorées. En cette Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service d’un développement durable, tenons notre promesse collective de laisser aux générations futures une planète bleue en bonne santé.