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SC/15063

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Colombie

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. Michel Xavier Biang (Gabon):

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur appui plein et unanime au processus de paix en Colombie.  Ils ont souligné qu’il importait de veiller à la mise en œuvre intégrale de l’Accord de paix final.

Les membres du Conseil ont salué l’engagement pris par le Président Gustavo Petro, dans son discours inaugural du 7 août, en faveur de la paix et de la mise en œuvre intégrale de l’Accord de paix final.  Ils ont pris note de l’exposé que leur a présenté le Ministre des affaires étrangères, M. Leyva, sur les plans du Président Petro pour la mise en œuvre de l’Accord de paix final et sa politique de « paix totale ».

Les membres du Conseil ont salué l’engagement du Président Petro à élargir les efforts de paix par le dialogue.  À cet égard, ils ont accueilli avec intérêt l’annonce qui a été faite le 4 octobre concernant la reprise prochaine des pourparlers entre le Gouvernement et l’Armée de libération nationale (ELN) et ont partagé l’espoir formulé par le Secrétaire général que les Colombiennes et Colombiens puissent démontrer une fois de plus que même les conflits les plus tenaces peuvent être résolus par le dialogue.

Les membres du Conseil se sont félicités du nouvel élan en faveur de la consolidation de la paix, qui repose notamment sur le dialogue constructif instauré entre les parties à la réunion de la Commission de suivi, de promotion et de vérification de l’Accord final, principale instance de dialogue entre les parties sur la mise en œuvre de l’Accord de paix final, et à la réunion de la Commission nationale des garanties de sécurité le 2 octobre.  Ils ont apprécié les mesures rapides prises concernant le plan de protection d’urgence des défenseurs et défenseuses des droits humains et des ex-combattant(e)s et l’accord sur l’achat de terres à distribuer aux paysans, comme prévu dans l’Accord de paix final.

Les membres du Conseil ont salué l’entrée au Congrès des représentantes et représentants des circonscriptions électorales provisoires spéciales créées dans les zones touchées par le conflit et la participation d’un nombre de législatrices qui n’a jamais été aussi élevé dans l’histoire de la Colombie, ainsi que l’élection de Francia Márquez au poste de Vice-Présidente.

Les membres du Conseil se sont dits conscients que la réintégration continuait d’être mise en péril par des difficultés de taille, en particulier l’insécurité.  Ils ont salué les engagements pris par le Gouvernement en matière de réforme rurale et souligné la nécessité de régler les problèmes en suspens, notamment en ce qui concerne l’accès à la terre, le logement, l’éducation, les possibilités d’emploi et la sécurité des ex-combattant(e)s.  Ils ont rappelé leur inquiétude quant à la violence qui continuait de frapper, partout, les communautés, les figures de la société civile et les ex-combattant(e)s, et de manière disproportionnée les femmes et les populations autochtones et afro-colombiennes.  Ils ont réaffirmé qu’il était urgent d’accélérer la mise en œuvre des dispositions de l’Accord de paix final relatives aux questions ethniques et à l’égalité des genres.  Ils ont insisté sur la nécessité d’accroître la présence intégrée de l’État dans les zones touchées par le conflit et demandé que se poursuive l’application du plan d’action du Programme complet de garanties pour les femmes leaders et les défenseuses des droits humains.

Les membres du Conseil ont estimé qu’il importait que le budget national de 2023 prévoie les fonds nécessaires pour financer l’instauration de la paix.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur soutien aux trois composantes du Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition.  Ils ont constaté avec satisfaction les progrès accomplis par la Juridiction spéciale pour la paix, notamment l’ouverture de trois nouvelles affaires concernant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qu’auraient commis les anciennes Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée populaire (FARC‑EP) et qui ne font actuellement l’objet d’aucune enquête dans le cadre d’autres affaires, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qu’auraient commis les forces de sécurité publique et d’autres agents de l’État en association avec des groupes paramilitaires et des parties tierces, et des crimes contre des communautés ethniques et leurs territoires.  Ils ont pris note de l’intention d’ouvrir une nouvelle procédure concernant les cas de violence sexuelle et fondée sur le genre.

Les membres du Conseil ont affirmé à nouveau leur volonté de travailler en étroite collaboration avec la Colombie à l’appui d’une application intégrale de l’Accord de paix final et accueilli favorablement l’engagement qu’avaient pris les deux parties à cette fin.  Ils ont appuyé sans réserve les efforts complémentaires déployés par la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, qui coordonne ses activités avec l’équipe de pays des Nations Unies.

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