En cours au Siège de l'ONU

SC/15025

Déclaration à la presse du Conseil de sécurité sur le Yémen

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de septembre, M. Nicolas de Rivière (France):

Les membres du Conseil de sécurité ont mis en évidence les avantages tangibles de la trêve pour le peuple yéménite, dont la réduction de 60% du nombre de victimes, la multiplication par quatre de la quantité de carburant acheminée par le port de Hodeïda, et la reprise des vols commerciaux au départ de Sanaa, qui ont permis à 21 000 passagers de recevoir des soins médicaux et de rejoindre leur famille.  Ils ont demandé aux deux parties d’intensifier d’urgence les négociations menées sous les auspices des Nations Unies afin de convenir d’une trêve élargie qui pourrait se traduire par un cessez-le-feu durable, et de faire preuve de souplesse à l’occasion de ces négociations.  Ils les ont exhortées à intensifier leur action auprès de l’Envoyé spécial concernant tous les aspects des négociations, à n’assortir cette action d’aucune condition, et à faire en sorte que leurs experts en économie collaborent étroitement avec l’Organisation afin de mettre en œuvre des mesures de lutte contre la crise économique et financière, en particulier de trouver une solution pour le versement des traitements des fonctionnaires.

Les membres du Conseil ont salué les mesures exceptionnelles prises par le Gouvernement yéménite pour prévenir les pénuries de carburant dans les zones contrôlées par les houthistes, après que ceux-ci ont donné un ordre qui a affecté le mécanisme de dédouanement des pétroliers.  Ils ont demandé aux houthistes de s’abstenir de telles actions à l’avenir et de coopérer avec l’ONU pour trouver une solution durable garantissant l’acheminement du carburant.

Les membres du Conseil ont condamné toutes les attaques menaçant de faire dérailler la trêve, y compris les attaques récentes des houthistes contre Taëz.  Ils ont réaffirmé qu’il n’y avait pas de solution militaire pour le Yémen et ont condamné la récente parade militaire à Hodeïda.  Ils ont demandé l’élimination de toutes les manifestations de la présence militaire, quelles qu’elles soient, en violation de l’Accord sur Hodeïda.  Ils se sont dits préoccupés par l’instabilité récente dans le sud du Yémen et ont noté avec inquiétude l’augmentation du nombre de victimes civiles causée par les mines terrestres.  Ils ont rappelé aux parties la nécessité de respecter les droits humains et les obligations que leur imposait le droit international humanitaire, notamment celles ayant trait à la protection des civils, en particulier des enfants.  Ils se sont dits préoccupés par l’absence de progrès concernant l’ouverture des routes de Taëz au regard des récentes propositions formulées par l’ONU et ont redemandé aux houthistes de se montrer souples dans les négociations et d’ouvrir immédiatement les principales routes de Taëz.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur appui à l’Envoyé spécial et se sont dits déterminés à faire en sorte que l’application d’un accord de trêve élargi permette de parvenir à un règlement politique global et inclusif sur la base des paramètres convenus, sous les auspices de l’Organisation.  Ils ont rappelé l’importance de la participation pleine et effective des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, au processus de paix, et dit qu’il importait d’assurer un taux de participation minimal des femmes de 30%.

Les membres du Conseil ont appelé l’attention sur la crise humanitaire qui frappait le Yémen et sur le risque perpétuel de famine, et encouragé les donateurs à financer intégralement le plan de réponse humanitaire de l’ONU et à appuyer l’action menée par le Gouvernement yéménite en vue de stabiliser l’économie.  Ils ont constaté que les fonds ne permettaient pas de financer le Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies pour le Yémen au-delà du 30 septembre et rappelé le rôle clef joué par le Mécanisme pour faciliter les importations commerciales, notamment des aliments de base, dans les ports du pays.

Les membres du Conseil ont de nouveau exprimé leur profonde inquiétude face au risque de catastrophe écologique, maritime et humanitaire que représentait le pétrolier Safer.  Ils ont salué les engagements pris par les États Membres et le secteur privé en faveur du plan d’opérations de l’ONU y relatif.  Ils ont demandé le versement des contributions annoncées et appelé les autres États Membres et les donateurs du secteur privé à intensifier leur action et à financer le plan afin d’éviter une catastrophe humanitaire, environnementale, maritime et économique.  Ils ont souligné que l’ONU devait se tenir prête à entamer immédiatement l’opération de transfert du pétrole dès que l’objectif de financement serait atteint.

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