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SC/14978

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Colombie

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet, M. Ronaldo Costa Filho (Brésil):

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur appui plein et unanime au processus de paix en Colombie.  Ils se sont félicités que les élections se soient, dans l’ensemble, déroulées dans le calme, en quoi ils ont vu le symbole du renforcement de la démocratie dans le pays, grâce à l’Accord de paix final.  Ils se sont également félicités qu’un plus grand nombre de femmes aient été élues au Congrès.

Alors qu’une nouvelle administration s’apprête à prendre ses fonctions, les membres du Conseil ont souligné qu’il importait de veiller à ce que l’Accord de paix final soit appliqué dans son intégralité, notamment d’accélérer la mise en œuvre des dispositions relatives aux questions ethniques et au genre.  À cet égard, ils ont salué l’engagement pris par le Président élu, Gustavo Petro, d’intensifier la mise en œuvre de l’Accord et d’élargir les efforts de paix, par le dialogue, à d’autres groupes armés illégaux.  Les membres du Conseil ont été informés de l’intention de la nouvelle administration d’entamer des pourparlers avec l’Armée de libération nationale (ELN).

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein soutien aux trois composantes du Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition.  En particulier, ils se dits satisfaits de la publication du rapport final de la Commission Vérité, qu’ils considèrent comme une occasion sans précédent pour la population colombienne de surmonter son passé et comme une véritable étape vers une réconciliation et une paix durables.

Les membres du Conseil ont également constaté avec satisfaction les progrès réalisés par la Juridiction spéciale pour la paix ces derniers mois, notamment la tenue d’audiences publiques, lors desquelles les auteurs des faits jugés ont reconnu, en la présence des victimes, leur responsabilité dans les crimes commis pendant le conflit armé.  Ils ont pris bonne note des préparatifs entrepris par la Mission des Nations Unies pour s’assurer du respect et de l’exécution des peines restauratives que prononcera la Juridiction spéciale.

Les membres du Conseil ont affirmé à nouveau leur volonté de travailler en étroite collaboration avec la Colombie à l’appui d’une application intégrale de l’Accord de paix final et ont accueilli favorablement l’engagement qu’avaient pris les deux parties à cette fin.  À cet égard, ils ont rappelé l’observation faite par le Secrétaire général, pour qui le nouveau gouvernement aurait à la fois la responsabilité et la possibilité historique de faire avancer le processus de paix en Colombie.

Les membres du Conseil sont revenus sur l’inquiétude que leur inspiraient les menaces, les attaques et les meurtres dont faisaient l’objet, de manière constante, d’anciens membres des FARC-EP ayant déposé les armes pour participer au processus de paix, ainsi que des figures de la société civile et des notables locaux, notamment des femmes et des personnes issues des communautés autochtones et afro-colombiennes.  Ils ont appelé une nouvelle fois à l’adoption sans délai par la Commission nationale des garanties de sécurité d’une politique publique de démantèlement des groupes armés illégaux, et insisté sur la nécessité d’accroître la présence intégrée de l’État dans les zones touchées par le conflit.  Ils ont souligné qu’il importait de régler les problèmes subsistants en matière de réforme rurale et de réintégration et de sécurité des ex-combattants, notamment en élargissant l’accès à la terre et au logement, en favorisant les possibilités d’éducation et d’emploi et en garantissant un soutien aux nombreux ex-combattants qui vivaient en dehors des anciens secteurs territoriaux de formation et de réintégration, afin d’assurer la durabilité de cette réintégration.  Ils ont jugé indispensable que se poursuive l’application du plan d’action du Programme complet de garanties pour les femmes leaders et les défenseuses des droits humains.  Ils ont salué l’engagement pris par la nouvelle administration de créer les conditions nécessaires à la cessation des hostilités entre tous les groupes armés illégaux et à la prévention de la violence contre les civils.

Les membres du Conseil se sont dits extrêmement favorables aux efforts complémentaires déployés par la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, qui coordonne ses activités avec l’équipe de pays des Nations Unies.  Ils ont souligné une nouvelle fois que le processus de paix en Colombie continuait d’être un exemple pour le monde, auquel il montrait qu’il était possible de régler un conflit armé par le dialogue.

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