SC/14781

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Colombie

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois janvier, Mme Mona Juul (Norvège):

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur appui plein et unanime au processus de paix en Colombie.  Ils se sont fait l’écho de l’observation faite par le Secrétaire général selon laquelle les célébrations organisées pour commémorer le cinquième anniversaire de l’Accord de paix final, auxquelles il a participé durant sa visite, ont été l’occasion de saluer les avancées historiques qui prennent racine tout en reconnaissant les obstacles de taille restant à surmonter.  Ils se sont félicités de la manière dont la commémoration de ce cinquième anniversaire a amené toutes les parties à mettre à nouveau l’accent sur la nécessité de renforcer ces progrès et de faire face à ces obstacles.  Alors que la Colombie entre dans une année électorale, ils ont souligné l’importance d’assurer la mise en œuvre continue et complète de l’Accord de paix final, avec l’appui constant du système des Nations Unies et de la communauté internationale.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein appui aux trois composantes du Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition, en faisant valoir qu’il s’agirait d’une année cruciale sur le plan de l’exécution de leurs mandats.  À cet égard, ils ont pris note des progrès constants décrits dans le dernier rapport du Secrétaire général, ainsi que des préparatifs entrepris par la Mission de vérification des Nations Unies, en collaboration avec la Juridiction spéciale pour la paix et d’autres parties prenantes, afin de mettre en œuvre son mandat relatif à la vérification des peines qui seront prononcées par la Juridiction spéciale.

Les membres du Conseil ont réitéré l’inquiétude que leur inspiraient les menaces, les attaques et les meurtres dont faisaient l’objet, de manière constante, d’anciens membres des FARC-EP ayant déposé les armes pour participer au processus de paix, ainsi que des figures de la société civile et des notables locaux, notamment des femmes et des personnes issues des communautés autochtones et afro-colombiennes.  Ils ont noté avec préoccupation les niveaux élevés d’insécurité dans certaines zones et, à cet égard, tout en se félicitant de l’application accrue des garanties de sécurité et de la poursuite des progrès réalisés notamment par l’Unité nationale de protection, ont appelé une nouvelle fois à l’adoption par la Commission nationale des garanties de sécurité d’une politique publique en faveur du démantèlement des groupes armés illégaux, et ont souligné la nécessité de mieux intégrer la présence de l’État dans les zones touchées par le conflit.  Ils ont souligné qu’il fallait poursuivre l’exécution du plan d’action du « Programme complet de garanties pour les femmes leaders et les défenseuses des droits humains », et continuer de prêter attention à la situation des enfants touchés par le conflit.

Ils ont salué les avancées constantes en matière de réintégration socio-économique des ex-combattants.  Ils ont souligné qu’il importait d’élargir l’accès à la terre et au logement, de favoriser les possibilités d’éducation et d’emploi et de garantir un soutien suffisant aux nombreuses personnes qui vivent en dehors des anciens secteurs territoriaux de formation et de réintégration, afin d’assurer la durabilité de ce processus.  Ils ont pris note de l’exposé de Luz Marina Giraldo, en tant que leader, et en tant qu’exemple, du processus de réintégration.

Les membres du Conseil se sont félicités des préparatifs entrepris en vue des prochaines élections législatives et présidentielle, et ont souligné qu’il importait que tous les acteurs prennent les mesures nécessaires pour garantir une participation sûre, pacifique et sans exclusive, y compris la participation pleine, égale et véritable des femmes.  Ils ont souligné que cela s’appliquait particulièrement aux 16 circonscriptions électorales provisoires spéciales pour la paix, créées dans les zones touchées par le conflit pour faciliter la représentation politique des populations historiquement marginalisées.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur détermination à collaborer étroitement avec la Colombie pour soutenir l’application intégrale de l’Accord final de paix, notant l’observation du Secrétaire général selon laquelle des progrès accrus dans chacun de ses volets étaient nécessaires si l’on entendait libérer le potentiel de transformation qu’il recèle, et soulignant la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de ses dispositions relatives aux questions ethniques et aux questions de genre.  Ils se sont félicités de l’engagement continu des deux parties à cette fin et les ont encouragées à poursuivre un dialogue constructif, notamment par le biais de la Commission de suivi, de promotion et de vérification de l’Accord final, en œuvrant aux côtés d’entités telles que l’Instance spéciale pour les femmes et l’Instance spéciale pour les affaires ethniques.  Ils ont exprimé leur ferme soutien aux efforts complémentaires déployés par la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, qui coordonne ses activités avec l’équipe de pays des Nations Unies.  Ils ont souligné que le processus de paix en Colombie continuait d’être pour le monde un exemple de la possibilité de régler un conflit armé par le dialogue.

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