Session de 2022, Forum de la jeunesse,
Réunion virtuelle - matin
ECOSOC/7075

ECOSOC: Le Forum de la jeunesse s’ouvre sur des appels à agir pour intégrer les jeunes dans les décisions au plus haut niveau et ainsi avancer vers 2030

Alors qu’un « nuage invisible » plane au-dessus des jeunes, comme l’a exprimé la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, il faut agir urgemment pour intégrer concrètement les jeunes dans les prises de décisions en vue de forger un avenir durable, ont plaidé en chœur les participants au Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme Jayathma Wickramanayake en tête, en sa qualité d’Envoyée spéciale pour la jeunesse.  Le Forum, qui se tient sur deux jours en format virtuel, se concentre sur la reprise après la COVID-19 mais examine aussi les conséquences de la crise climatique, des crises que subissent en particulier les jeunes, notamment en matière d’emploi.

Avec 19 000 participants en 2021, le Forum de la jeunesse attire chaque année plus de monde, s’est réjoui le Président de l’ECOSOC, M. Collen Vixen Kelapile.  Il a rappelé que les fruits de ce rassemblement alimenteront le forum de haut niveau pour le développement durable, en juillet prochain.  Les cinq axes de discussion de ces deux forums sont les « ODD » (objectifs de développement durable) 4 (éducation de qualité), 5 (égalité des sexes), 14 (vie aquatique), 15 (vie terrestre) et 17 (partenariats pour les objectifs).

« J’ai peur que nous répétions les mêmes choses », a toutefois prévenu Mme Amina Mohammed en réitérant qu’il faut passer des paroles à l’action.  Puisqu’il faut agir, M. Kelapile a proposé de donner la priorité à « six actions » pour avancer dans les domaines suivants: des vaccins pour tous contre la COVID-19, des systèmes de santé et de protection sociale plus solides, des outils pour lutter contre l’insécurité alimentaire croissante et la hausse des prix de l’énergie, des investissements dans la technologie, des sociétés pacifiques et inclusives, et enfin des politiques et stratégies transformatrices.  Le tout pour accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la réalisation des ODD, afin d’assurer une reprise durable et inclusive.  

Le Forum de la jeunesse de l’ECOSOC est une occasion unique de rassembler les jeunes pour tirer profit de leurs expériences, a salué le Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, M. Abdulla Shahid.  Il est crucial d’entendre davantage la voix de la jeunesse, a renchéri l’Envoyée de l’Union africaine (UA) pour la jeunesse, Mme Chido Mpemba en vantant les mérites des politiques et mesures prises dans le cadre de la Charte de la jeunesse de l’UA.  Elle a suggéré aux États africains de ratifier ladite charte, de nommer des jeunes dans les organes de gouvernance de l’UA et, au niveau national, de nommer des « conseillers à la jeunesse ».

Les orateurs des deux tables rondes de la matinée ont témoigné de leurs efforts pour faire entendre ces jeunes, notamment dans les instances gouvernementales.  La Présidente du Forum de l’Union interparlementaire de la jeunesse a signalé qu’en Égypte, 20% des élus ont moins de 37 ans.  Mais les jeunes ne constituent encore que 6% à 8% des membres des parlements du monde, a-t-elle dit pour justifier le lancement d’une campagne visant à intégrer plus de jeunes dans les parlements et à faire baisser l’âge de la participation politique.  Justement, l’Autriche a baissé l’âge de la majorité légale à 16 ans et mis en place, il y a 10 ans déjà, un système qui soumet les nouvelles lois à « l’aval » de la jeunesse avant leur promulgation, a signalé la Secrétaire d’État pour la jeunesse de ce pays.  L’Union européenne a consacré 2022 « année de l’inclusion des jeunes », a-t-elle aussi rappelé.

Ce souci d’inclusion et de « ne laisser aucun jeune sur le côté » a été au cœur de toutes les interventions, au premier rang Mme Michele Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a plaidé en particulier pour que soient protégés les jeunes militants des droits humains qui font face à des attaques et des formes de harcèlement dans plusieurs pays.  Une militante pour la justice climatique, des Philippines, a quant à elle alerté sur le manque de participation des jeunes aux décisions sur le sujet des changements climatiques.  « Je veux un monde où les enfants pourront toujours consommer du poisson frais, où ils pourront bénéficier de l’environnement dont je profite aujourd’hui et où ils pourront jouir des droits fondamentaux dont je jouis aujourd’hui », a-t-elle harangué.

Les autres domaines où l’inclusion et l’autonomisation des jeunes est particulièrement demandée sont l’éducation et les droits sexuels et reproductifs.  On doit donner aux jeunes les moyens de faire entendre leurs préoccupations pour ce qui est de l’autonomie de leurs corps, a réclamé la représentante de Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights, tandis que le responsable de l’Institut mexicain de la jeunesse a signalé une politique mexicaine qui lutte contre les grossesses précoces et qui permet aux jeunes de prendre des décisions librement.

L’Envoyée spéciale Jayathma Wickramanayake a précisé que 500 millions d’enfants et de jeunes du monde n’ont pas, aujourd’hui, accès à l’éducation, soit un étudiant sur huit, a relevé Mme Bachelet.  Plusieurs intervenants ont milité pour améliorer cette situation, dont le Représentant de la jeunesse de Hongrie qui a mis l’accent sur l’importance de l’utilisation de la langue maternelle dans l’éducation primaire.

La matinée a été entrecoupée par un intermède artistique avec la lauréate du concours des jeunes poètes 2020 des États-Unis, Mme Meera Dasgupta, qui a déclamé, en vers, son œuvre intitulé « C’est à nous de sauver la terre ».

Le Forum de la jeunesse se poursuivra demain, mercredi 20 avril, par différents segments informels avant la séance plénière de l’après-midi, à 16 heures.

FORUM DE LA JEUNESSE DE 2022

« Relèvement post-COVID-19: la mobilisation de la jeunesse pour un avenir durable »

Déclarations liminaires

Dans son discours d’ouverture du Forum de la jeunesse 2022, M. COLLEN VIXEN KELAPILE, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a dit que la tâche la plus urgente consiste à remédier aux inégalités à travers le monde, qui ont été clairement exposées par cette pandémie.  Une pandémie qui a également touché de manière disproportionnée les jeunes, à travers des perturbations sans précédent dans l’éducation et le marché du travail.  Avant de citer six actions à entreprendre, le Président de l’ECOSOC a exhorté les jeunes à contribuer aux cinq objectifs de développement durable (ODD) qui seront examinés en profondeur lors du forum politique de haut niveau pour le développement durable, en juillet, à savoir l’ODD 4 (éducation de qualité), l’ODD 5 (égalité des sexes), l’ODD 14 (vie aquatique), l’ODD 15 (vie terrestre) et l’ODD 17 (partenariats pour les objectifs). 

S’agissant des six actions, il a d’abord cité l’urgence de mettre les vaccins contre la COVID-19 à la disposition de tous, partout, en tant que bien public mondial, sans aucune discrimination.  Il s’est inquiété à cet égard des faibles taux de vaccination dans les pays en développement, en particulier en Afrique.  Il a ensuite souligné la nécessité d’avoir des systèmes de santé et de protection sociale plus solides, ainsi que des infrastructures suffisantes pour vaincre la pandémie et renforcer la résilience nécessaire pour prévenir et être en mesure de mieux réagir à de futures pandémies similaires, voire pires.  Le Président de l’ECOSOC a aussi plaidé pour que l’on s’attaque à l’insécurité alimentaire croissante et à la hausse des prix de l’énergie, avant de recommander des investissements dans la technologie afin que les jeunes, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables, puissent profiter des opportunités offertes par la numérisation.  Il a estimé que le Sommet de l’éducation, qui aura lieu en septembre, offre une occasion idéale de discuter de ce défi.  Enfin, il a souligné l’importance de favoriser des sociétés pacifiques, justes et inclusives, exemptes de peur et de violence, et la nécessité de disposer de politiques et de stratégies solides et transformatrices qui accéléreront la mise en œuvre du Programme 2030 et la réalisation des ODD, afin d’assurer une reprise durable et inclusive.  

M. ABDULLA SHAHID, Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, a jugé indispensable d’intégrer les jeunes dans la lutte contre la perte de biodiversité, la lutte contre les changements climatiques, la riposte à la pandémie de COVID-19 et, d’une manière générale, la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a estimé que le Forum de la jeunesse de l’ECOSOC est une occasion unique de rassembler les jeunes pour tirer profit de leurs expériences.    

Le Modérateur du segment d’ouverture, M. SHERWIN BRYCE-PEASE, Chef de Bureau et correspondant aux Nations Unies de South African Broadcasting Corp, parlant depuis un studio au Siège de l’ONU, a rappelé les conséquences dévastatrices de la pandémie sur les jeunes avant de donner la parole à Mme AMINA J. MOHAMMED, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, intervenant depuis le même studio.  La Vice-Secrétaire générale a souligné les conséquences des crises actuelles (COVID-19, crise climatique) que subissent en particulier les jeunes, notamment en matière d’emploi.  Un nuage invisible se trouve au-dessus des jeunes, a-t-elle imagé en parlant aussi de leur santé mentale.  « Comment sortir de ces défis? »  Les jeunes doivent être au premier plan de la reconstruction, a recommandé Mme Mohammed en appelant à donner la priorité aux jeunes dans les programmes de reprise.  Elle a aussi conseillé d’inclure les jeunes dans la gestion des objectifs de développement durable (ODD). 

« J’ai peur que nous répétions les mêmes choses, alors nous devons passer des paroles à l’action, agir maintenant. »  Mme Mohammed a ainsi demandé de ne pas se contenter d’inviter les jeunes à la table mais aussi de les inclure dans la conception des programmes, faisant référence à ce que dit le Secrétaire général lui-même.  Mme Mohammed a plaidé pour que les jeunes soient de vrais décideurs politiques.  Combien de jeunes font partie de la bureaucratie? a-t-elle interrogé. Elle a assuré que l’ONU agit en ce sens et s’intéresse aux moyens qu’ont les jeunes de monter les échelons. 

Mme JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, a regretté que les jeunes aient trop peu l’occasion d’influer sur les décisions qui les concernent.  Illustrant son propos, elle a noté que seuls 3% des parlementaires dans le monde ont moins de 30 ans, que 500 millions d’enfants et de jeunes n’ont pas accès à l’éducation et que 42% des déplacés de force ont moins de 18 ans.  Elle a estimé que le Forum de la Jeunesse de l’ECOSOC devait être l’occasion de sensibiliser les décideurs sur la nécessité d’intégrer les jeunes à tous les processus de décision.  Répondant à une question sur la création d’emplois pour les jeunes, elle a dit que ces derniers veulent un emploi sain et propre, pas un emploi qui détruise la planète.  Après avoir mis l’accent sur l’importance du secteur privé pour créer les 10 à 12 millions d’emplois nécessaires annuellement pour les jeunes, elle a aussi attiré l’attention sur l’importance des financements accessibles aux jeunes qui souhaitent créer leur propre entreprise.  « Nous ne devons pas reproduire ce qui existe déjà » mais nous concentrer sur l’action, a insisté l’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse.  

Mme CHIDO MPEMBA, Envoyée de l’Union africaine pour la jeunesse, a dit qu’avec sa Charte de la jeunesse, l’Union africaine (UA) ne part pas de zéro mais qu’elle a une politique encadrant les mesures prises ou à prendre par ses États membres dans le développement des jeunes.  Il nous faut continuer à la mettre en œuvre, a-t-elle plaidé, en particulier les dispositions stratégiques sur l’emploi sachant que plus de 10 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année en Afrique alors que seulement 3 millions d’emplois sont disponibles.  L’Envoyée pour la jeunesse a aussi mis l’accent sur l’éducation, le développement des capacités, la santé et la sécurité pour les jeunes.  Elle a en revanche regretté le fait que certains États africains n’aient pas ratifié cette charte.  Mme Mpemba a également souligné l’importance de la participation des jeunes au processus de décision sur les questions les concernant.  Il faut, de manière générale, entendre davantage la voix de la jeunesse, a-t-elle recommandé.  Elle a suggéré aux États africains de nommer au niveau national des « conseillers à la jeunesse », de ratifier la Charte africaine de la jeunesse et de nommer des jeunes dans les organes de gouvernance de l’UA. 

Mme MARINEL UBALDO, militante en matière de justice climatique aux Philippines, a rappelé les conclusions du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui soulignent les actions nécessaires et urgentes à mener pour éviter la catastrophe climatique.  Avertissant que la fenêtre de tir est de plus en plus réduite, elle a craint que les membres de sa communauté aux Philippines ne soient plus là en 2050.  « Je veux un monde où les enfants pourront toujours consommer du poisson frais, où ils pourront bénéficier de l’environnement dont je profite aujourd’hui et où ils pourront jouir des droits fondamentaux dont je jouis aujourd’hui », a harangué la militante. 

« Jeter les bases: ne laisser aucun jeune sur le côté »

« Un étudiant sur huit n’a pas accès à l’éducation ou la formation à travers le monde », a regretté Mme MICHELE BACHELET, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR), avant de rappeler que les jeunes, qui sont des moteurs de l’espoir, ont besoin d’espace pour pouvoir influer sur les processus de décision.  La Haute-Commissaire a plaidé en particulier pour que soient protégés les jeunes militants des droits humains qui font face à des attaques et des formes de harcèlement dans plusieurs pays. 

Mme SHIVANGI AGRAWAL, représentante de Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights, s’est inquiétée des conséquences de la pandémie de COVID-19 sur les capacités des jeunes.  Elle a souhaité que l’on donne aux jeunes les moyens de faire entendre leurs préoccupations pour ce qui est de l’autonomie de leurs corps.

« Jeunes et COVID-19: reconstruire en mieux après les crises actuelles et futures » 

Cette première table ronde de la matinée, animée et modérée par M. ZUBAIR JUNJUINIA, Responsable du Global Partnership for Education Young du Royaume-Uni, devait répondre à la question de savoir comment le monde va relever les défis multiples liés à la pandémie de COVID-19 et d’autres crises tout en assurant l’autonomie et la participation des jeunes.   

L’inclusion des jeunes est la clef, a indiqué Mme CLAUDIA PLAKOHLM, Secrétaire d’État pour la jeunesse d’Autriche qui a rappelé que l’Union européenne a consacré 2022 « année de l’inclusion des jeunes ».  En Autriche, a ajouté la Ministre, le Gouvernement a mis en place, il y a déjà 10 ans, un système qui soumet les nouvelles lois du pays à « l’aval » de la jeunesse avant leur promulgation.  En outre, l’âge légal est passé de 18 ans à 16 ans s’agissant de la participation politique, a dit Mme Plakohlm en faisant observer qu’ainsi, les politiques se tournent de plus en plus vers les jeunes.  Le Gouvernement autrichien est prêt à façonner notre avenir avec les jeunes, a-t-elle témoigné.  

Interrogée sur le rôle que peuvent jouer les parlements nationaux pour inclure les jeunes, Mme SAHAL ALBAZAR, Présidente du Forum de l’Union interparlementaire de la jeunesse, a d’abord regretté que les jeunes ne constituent que 6% à 8% des membres des parlements du monde.  Puis elle a annoncé le lancement d’une campagne visant à intégrer plus de jeunes dans les parlements et à sensibiliser sur la nécessité de diminuer l’âge de la participation politique.  En Égypte, a indiqué la Présidente, 20% des élus ont moins de 37 ans.  Le Gouvernement de ce pays consacre 6% du budget national à l’éducation comme recommandé par l’UNICEF, y compris la formation numérique, sans compter les efforts consacrés à améliorer le secteur de l’emploi et l’accès à la sécurité sociale.  L’oratrice a insisté sur le fait que les parlements sont un élément clef dans lesquels les jeunes doivent siéger. 

Que recommandez-vous pour que les jeunes ne soient pas laissés sur le côté? a lancé le modérateur.  M. ALI FAYEZ, cofondateur de « Youth Consensus for Peace », Afghanistan, a d’emblée condamné l’attentat qui a coûté la vie à 20 étudiants afghans aujourd’hui.  Ensuite, il a appelé à l’union et à la solidarité pour faire barrage à la peur et au désespoir.  Un terrain d’entente est plus que jamais nécessaire en lieu et place de l’exclusion, a-t-il conseillé avant de demander à mettre en valeur les jeunes des pays en conflits comme en Afghanistan, en Iraq ou en Syrie.  Le jeune responsable a vivement encouragé à prendre les bonnes décisions pour éviter un chaos mondial, recommandant des actions collectives au niveau mondial pour que le Programme 2030 ait plus d’impact. 

Comment faire pour mobiliser les fonds en faveur de la jeunesse?  À cette question relative aux partenariats (ODD 17), Mme KLAUDIA SZYMUŚ, Attachée de liaison à « Sexual and Reproductive Health and Rights Issues, incl. HIV and AIDS at the International Federation of Medical Students’ Associations (IFMSA) », en Pologne, a dit que son organisation mène des projets auprès des jeunes pour renforcer leur capacité à se mobiliser sur la question de la COVID-19.  Il est également essentiel, à son avis, de prendre des mesures qui tiennent compte de leurs compétences et qui ont des impacts dans les domaines des droits sexuels, de la violence sexiste, de la communication et des changements climatiques.  Les jeunes doivent être en première ligne sur ces questions, a-t-elle avisé.  

Au Mexique, a indiqué à son tour M. GUILLERMO RAFAEL SANTIAGO RODRIGUEZ, Directeur général de l’Institut de la jeunesse, le Gouvernement a augmenté le budget consacré à la réalisation du Programme 2030, en particulier sur l’égalité entre les sexes (ODD 5).  Il a révélé que 56% des programmes pour réaliser les ODD visent l’égalité entre les sexes et l’accompagnement psychosocial dont 76% des bénéficiaires sont des jeunes femmes et des jeunes ruraux.  Le Gouvernement mexicain a également mis en place une politique nationale contre la grossesse précoce sur laquelle tous les jeunes peuvent s’appuyer pour prendre des décisions librement. 

Un intermède artistique était au programme de cette première matinée du Forum de la jeunesse, ce qui a permis aux participants d’entendre Mme MEERA DASGUPTA, lauréate du concours des jeunes poètes 2020, États-Unis, déclamer, en vers, son œuvre intitulé « C’est à nous de sauver la terre ».

« Jeunesse et COVID-19: réaliser le Programme 2030 avec les jeunes, pour les jeunes et par les jeunes »

La modératrice, Mme NAFESHA RICHARDSON, fondatrice de « Spark SVG », Saint-Vincent-et-les Grenadines, a tout d’abord rappelé le retard pris dans la réalisation du Programme 2030 avant de demander à ses invités de partager leurs idées et leurs solutions afin de combler les lacunes dans la mise en œuvre des ODD 14, 15 et 17 respectivement relatifs à « la vie aquatique », « la vie terrestre » et « les partenariats pour la réalisation des ODD ». 

Protégez les récifs coraliens des mers des Caraïbes afin de protéger la vie sur cette planète, a d’abord supplié Mme YURSHELL RODRÍGUEZ, militante du climat de l’ONG Raizal, en Colombie.  Il faut aussi protéger les modes de vies autochtones, a-t-elle plaidé exigeant une représentation équitable des jeunes autochtones et leur participation au processus de décision politique.  Elle a informé que les jeunes de Colombie, en particulier les jeunes autochtones, participent à des programmes de restauration de l’écosystème de l’Amazonie et de l’écosystème marin.  

Que fait l’Égypte pour que les jeunes deviennent le moteur du changement? a ensuite demandé la modératrice à M. ASHRAF SOBHI, Ministre de la jeunesse et des sports de l’Égypte.  Celui-ci a répondu que l’expérience de la jeunesse égyptienne est incorporée dans la Vision 2030 du Président Abdel Fata al-Sissi.  Cette vision est axée notamment sur les ODD 3 et 4 (bonne santé et bien-être; éducation de qualité), a précisé le Ministre encourageant les jeunes à mener une vie saine et à faire du bénévolat.  Il a cité la Stratégie nationale de la jeunesse 2022-2027, qui vient d’être lancée et qui encourage à l’innovation notamment dans l’intelligence artificielle et la participation au marché du travail.  Le sport est un chemin pour parvenir à la paix et à l’harmonie, a aussi fait remarquer le Ministre. 

Nous donnons aux jeunes hongrois la possibilité de participer à des conférences internationales, a déclaré pour sa part Mme ZSÓFIA RÁCZ, Vice-Secrétaire d’État pour la jeunesse de Hongrie avant de donner la parole à M. DOMOKOS KOVÁCS, représentant de la jeunesse de Hongrie auprès des Nations Unies.  Cette pratique donne de la motivation aux jeunes et leur donne l’occasion de présenter leurs visions du monde, a dit le représentant qui a jugé important de montrer l’exemple et de travailler avec eux.  Il a souligné la nécessité de recueillir des données sur les jeunes parce qu’elles aident à trouver des solutions, au niveau local et régional, en matière d’économie circulaire et de soutien aux minorités linguistiques.  Le jeune délégué a, à cet égard, mis l’accent sur l’importance de l’utilisation de la langue maternelle dans l’éducation primaire.

S’agissant toujours des partenariats (ODD 17) et du rôle des associations de jeunes, M. MAX TREJO, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la jeunesse ibéro-américaine (OIJ), a réitéré l’importance de placer les jeunes au cœur des solutions visant à combler le retard dans la réalisation du Programme 2030.  Les jeunes sont la solution et nous avons un plan, qui rassemble le continent américain, visant à autonomiser les jeunes en matière de compétences et de droit.  Le plan couvre les domaines de la justice, de l’environnement, de la santé mentale, de la compétence numérique, afin de placer les jeunes du côté de la solution.  Les jeunes doivent être au centre de la transformation écologique et numérique, a-t-il insisté.  

Enfin, Mme SELMA BICHBICH, jeune militante du climat, de l’Algérie, a souligné la nécessité de faire confiance aux idées des jeunes afin de créer un avenir meilleur.  Pour y arriver, elle a préconisé l’autonomisation des jeunes parce que c’est une bon moyen pour orienter les pays vers un avenir meilleur.  Ils ont les idées pour améliorer notre région mais ils ne sont pas pris en compte, a expliqué la militante. 

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