SC/14417

Syrie: la Commission constitutionnelle devant se réunir la semaine prochaine à Genève, les membres du Conseil de sécurité espèrent des résultats

À la veille de la cinquième session de la Commission constitutionnelle syrienne, qui doit se tenir à Genève la semaine prochaine, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Geir Pedersen, a estimé « raisonnables » les objectifs fixés par l’organe restreint de la Commission, tout en prévenant le Conseil de sécurité qu’ils risquaient de ne pas être atteints cette fois-ci.  

Lors de son exposé mensuel sur la situation politique, M. Pedersen a rappelé l’importance d’un « processus politique contrôlé et dirigé par les Syriens », tout en prônant « une diplomatie internationale plus sérieuse et plus coopérative ».  Le Conseil examinant aujourd’hui à la fois le processus politique et la situation humanitaire en Syrie, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a pour sa part attiré l’attention du Conseil sur les 13 millions de personnes qui ont besoin d’aide dans le pays auxquels s’ajoutent les 10,1 millions de personnes affectées dans toute la région. 

Alors que le conflit syrien va bientôt entrer dans sa onzième année, M. Pedersen a fait observer qu’il est « hautement internationalisé », avec cinq armées étrangères actives en Syrie.  « On ne saurait prétendre que les solutions sont uniquement entre les mains des Syriens, ou que l’ONU peut s’en sortir à elle seule », a-t-il prévenu en appelant tous les acteurs à travailler de concert pour parvenir à la stabilité, pour stopper le terrorisme et pour permettre le retour sûr, digne et volontaire des réfugiés.    Il faut une approche globale pour progresser par étapes en vue d’une sortie de crise, a résumé l’Envoyé spécial.  

En attendant, il a assuré qu’il facilitait le processus de la Commission constitutionnelle qui est dirigée et contrôlée par les Syriens, tout en étant soutenue par l’ONU.    La cinquième session de son organe restreint doit se tenir à Genève du 25 au 29 janvier, si les conditions de la  COVID-19 le permettent, en vue de discuter des principes de base de la Constitution.   Le moment est venu pour passer de la « préparation » d’une réforme constitutionnelle à la « rédaction », a estimé M. Pedersen.  La Commission est en mesure de le faire, a-t-il estimé, à condition que ses deux coprésidents arrêtent un programme de travail pour les réunions futures avec des ordres du jour clairs.    Il n’a pas pu garantir que ces objectifs seront atteints, mais il les a jugés raisonnables. 

Les États-Unis se sont montrés moins optimistes et ont accusé le « régime d’Assad » de bloquer délibérément les travaux de la Commission pour distraire la communauté internationale au moment où il prépare une élection présidentielle, « fictive  » selon eux.    La délégation américaine a rappelé que, de l’avis de la grande majorité de la communauté internationale, les dispositions électorales de la Constitution syrienne de 2012 ne répondent pas aux normes internationales les plus élémentaires.    Dès lors, les États-Unis ont appelé la Syrie à veiller, conformément à la résolution 2254 (2015), à une participation véritable des réfugiés, des déplacés et de la diaspora syrienne à des élections qui devront être conformes à la nouvelle Constitution.   

Pour la Fédération de Russie toutefois, le fait même que cette cinquième session soit programmée pour le 25 janvier confirme l’intention de la délégation gouvernementale syrienne de stabiliser la situation, et ce, « malgré toutes les accusations, les pressions économiques, politiques et militaires des États occidentaux ».  La République islamique d’Iran, invitée à cette séance, a souhaité justement que la Commission constitutionnelle poursuive ses activités sans ingérence extérieure ni pression. 

Si le peuple syrien a connu moins de violence ces 10 derniers mois, cette situation calme pourrait cependant s’effondrer à tout moment, a mis en garde l’Envoyé spécial, à la lumière de l’escalade abrupte à  Aïn Issa dans le nord-est du pays, des récentes frappes aériennes israéliennes et de la poursuite des attaques de l’EIIL dans le centre et à l’est de la Syrie.  Il a concédé que le processus politique n’a pas encore apporté de réels changements dans la vie des Syriens, ni une véritable vision pour l’avenir : les mesures de confiance tardent, l’accès humanitaire n’est toujours pas libre ni sans entrave, les progrès se font attendre sur le dossier des détenus, kidnappés et disparus, et le cessez-le-feu national ne s’est toujours pas concrétisé. 

Sur le plan humanitaire, huit Syriens sur 10 connaissent l’insécurité alimentaire et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime que 13 millions de personnes en Syrie ont besoin d’aide, ainsi que 10,1 millions dans la région.    Pour 2021, le Coordonnateur des secours d’urgence a dit avoir besoin de 10 milliards de dollars.   Il s’est attardé sur la crise économique que traverse le pays avec la dévaluation de la monnaie et une flambée des prix alimentaires et du carburant.  Plus de 80% des ménages syriens se replient aujourd’hui sur des mécanismes « d’adaptation négative », dont le plus inquiétant à ses yeux est le recours croissant au travail des enfants: une famille sur  10  affirme compter sur ses enfants pour augmenter les revenus de la famille.  M. Lowcock a également abordé les conditions de vie difficiles dans les camps de déplacés et l’augmentation fulgurante des cas de COVID-19. 

Pour ce qui est de l’accès humanitaire, le haut fonctionnaire a déploré que l’ONU n’ait pas été en mesure de procéder à la première mission transversale prévue de Damas à Edleb, les parties restent incapables de s’entendre sur sa composition.    La Fédération de Russie s’est étonnée qu’aucun convoi humanitaire n’ait été envoyé à Edleb depuis un an, alors même que Damas a donné les autorisations en avril 2020.   La Turquie a déploré que le Conseil n’ait pu maintenir ouvert le poste frontière de Bab el-Salam, « laissant des centaines de milliers de personnes à la merci du régime d’Assad », avant de signaler avoir construit plus de 27 000 logements pour les réfugiés syriens. 

La Syrie a, de son côté, accusé les États occidentaux et la Turquie de poursuivre leurs politiques hégémoniques et le pillage de ses ressources.  Ne faudrait-il pas arrêter de « couvrir ces États? » a-t-il demandé à M. Lowcock.  La délégation a conclu en émettant l’espoir que le nouveau Gouvernement américain, dont le Président Joe Biden prêtait serment aujourd’hui, saurait faire prévaloir les principes du droit international et mettre fin à son occupation en Syrie. 

L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. GEIR PEDERSEN, a rappelé que le peuple syrien affronte l’année 2021 après une décennie de conflit qui a infligé mort, blessures, déplacements, destructions, détentions, torture, terreurs, violations, indignités, instabilité, intervention, occupation, divisions, ainsi que des retours en arrière en termes de développement et un dénuement sur un vaste échelle.  Aujourd’hui, des millions de personnes en Syrie et des millions de réfugiés à l’extérieur du pays sont aux prises avec des traumatismes profonds, une pauvreté extrême, une insécurité personnelle et un manque d’espoir pour l’avenir.  Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de huit personnes sur 10 vivent dans la pauvreté en Syrie où 9,3 millions de personnes souffrent de l’insécurité alimentaire. Prédisant que ces tendances vont empirer, M. Pedersen a expliqué que l’aide humanitaire fournie par les États Membres et les donateurs reste une bouée de sauvetage pour les Syriens.  Il a utilisé l’image d’une tempête parfaite allant de l’impact d’une décennie de conflit, des conditions économiques mondiales dues à la pandémie, des retombées de la crise libanaise, aux facteurs internes tels qu’une économie de guerre, la corruption, la mauvaise gestion et d’autres facteurs et mesures externes.  Avec la montée de l’inflation et les pénuries de pain et de carburant, on ne peut s’attendre à ce que le Gouvernement syrien et d’autres autorités de facto soient en mesure de fournir des services de base et des subventions pour les produits de base, a-t-il fait remarquer. 

« Les Syriens souffrent », s’est exclamé l’Envoyé spécial pour lequel les sanctions ne doivent pas contribuer à aggraver leur sort.  Mais au moins, a-t-il poursuivi, le peuple syrien a connu moins de violence au cours des 10 derniers mois pendant lesquels les lignes de front ont à peine bougé.  C’est cependant un calme fragile qui pourrait s’effondrer à tout moment, a mis en garde M. Pedersen, en évoquant l’escalade abrupte à Aïn Issa dans le nord-est du pays, les récentes frappes aériennes israéliennes et la poursuite des attaques de l’EILL dans le centre et à l’est de la Syrie. 

Dans ce contexte difficile, M. Pedersen a salué le travail de la société civile qui continue de faire son possible pour améliorer la situation et soutenir le processus politique.  Il a d’ailleurs eu l’occasion de rencontrer certains représentants de la société civile en décembre qui ont souligné que le processus politique n’apporte pas encore de réels changements dans la vie des Syriens, ni une véritable vision pour l’avenir.  Les mesures de confiance tardent, l’accès humanitaire n’est toujours pas libre et sans entrave, les progrès sur le dossier des détenus, kidnappés et disparus se font attendre, et le cessez-le-feu à l’échelle nationale ne s’est toujours pas concrétisé.  De plus, il n’y a pas de pourparlers politiques entre Syriens, sauf sur la voie constitutionnelle, et la tenue d’élections libres et équitables, conformément à une nouvelle constitution et sous la supervision de l’ONU, semblent lointaine. 

Alors que M. Pedersen continue de suivre la mise en œuvre de la résolution 2254, il est clair, à ses yeux, qu’aucun acteur ou groupe d’acteurs peut imposer sa volonté à la Syrie ou régler le conflit.  Ils doivent travailler ensemble, a-t-il exigé, car si le processus doit être contrôlé et dirigé par les Syriens, ce conflit est hautement internationalisé, avec cinq armées étrangères actives en Syrie.  « On ne saurait prétendre dès lors que les solutions sont uniquement entre les mains des Syriens, ou que l’ONU peut le faire seule, a-t-il prévenu en prônant une diplomatie internationale plus sérieuse et plus coopérative.  Après tout, malgré leurs différences, les principaux États se sont engagés à respecter la résolution 2254, a-t-il rappelé, et ils ont des intérêts communs - y compris sur des questions telles que la stabilité, contenir le terrorisme, le retour sûr, digne et volontaire des réfugiés et empêcher un autre conflit.  L’Envoyé spécial est plus convaincu que jamais qu’il faut une approche globale pour progresser par étapes, de manière mutuelle et réciproque, sur toutes les questions prévues par la résolution 2254, en vue de sortir de la crise.  Pour sa part, il continue à être largement impliqué en ce sens, avec tous les acteurs clefs, et il a indiqué vouloir continuer à le faire - y compris « bien sûr » avec le nouveau gouvernement américain.  

Alors qu’il poursuit sur cette voie plus large, l’Envoyé spécial a dit continuer de faciliter le processus de la Commission constitutionnelle qui est dirigée et contrôlée par les Syriens et soutenue par l’ONU.  La cinquième session de son organe restreint se réunira à Genève la semaine prochaine, du 25 au 29 janvier, si les conditions de la COVID-19 le permettent, en vue de discuter des principes de base de la Constitution.  Il a émis l’espoir de bientôt pouvoir poursuivre ses consultations avec le Gouvernement syrien de Damas et avec la Commission syrienne de négociation sur l’ensemble du processus politique.  En attendant, et en préparation de la session de la Commission constitutionnelle, il est en contact régulier avec les deux coprésidents et il a également rencontré le groupe du tiers moyen de la société civile, hier, et le Conseil consultatif des femmes à deux reprises en décembre. 

Considérant la prochaine session de la Commission constitutionnelle comme très importante, l’Envoyé spécial a estimé que le moment est venu pour les coprésidents d’établir des méthodes de travail efficaces et opérationnelles, afin que les réunions soient mieux organisées et plus ciblées.  Il a appelé la Commission à passer de la « préparation » d’une réforme constitutionnelle à la « rédaction », telle qu’elle a été mandatée à le faire.  Se voulant optimiste, M. Pedersen a déclaré que la Commission est en mesure de le faire en commençant à envisager des questions constitutionnelles et il a appelé les coprésidents à parvenir à un accord sur un programme de travail pour les réunions futures avec des ordres du jour clairs, tout en insistant plus sur l’urgence du processus.  Il s’agit, selon lui, d’objectifs raisonnables, mais il a dit ne pas pouvoir garantir au Conseil de sécurité qu’ils seront atteints cette fois-ci. 

M. MARK LOWCOCK, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours durgence, a évoqué, à l’entame de son exposé, la crise économique nationale, notant que les Syriens commencent l’année 2021 avec une monnaie dont la valeur a considérablement baissé et des prix alimentaires à des niveaux historiquement élevés, en partie en raison de la diminution des subsides aux produits de base comme le pain.  La production nationale de blé ne peut plus répondre à la demande et la majeure partie de cette production se trouve dans des zones qui échappent au contrôle du Gouvernement, a-t-il précisé.  Dans les zones gouvernementales, la production a fortement chuté l’an dernier et, compte tenu de la baisse du pouvoir d’achat, plus de 80% des ménages se replient sur des mécanismes « d’adaptation négative ».  Le plus inquiétant, dans ce cadre, c’est le recours croissant au travail des enfants: une famille sur 10 affirme compter sur ses enfants pour augmenter les revenus de la famille.  Il faut ajouter à cela, les pénuries de carburant et les coupures d’électricité en plein hiver, alors que le prix du mazout au marché est jusqu’à 10 fois supérieur au mazout subventionné.  

Réitérant sa crainte que de nombreuses familles vulnérables ne soient pas suffisamment préparées pour l’hiver, M. Lowcock a indiqué qu’en raison des fortes pluies dans le nord-ouest du pays cette semaine, de nombreux habitants affirment passer leurs nuits debout dans des tentes inondées.  Des problèmes similaires sont signalés dans d’autres régions, notamment à Tartous, où les pluies ont provoqué des inondations dans au moins un camp de déplacés, et dans le Damas rural, où les conditions météorologiques sont particulièrement difficiles en raison de la haute altitude. 

La crise économique, a alerté le Coordonnateur des secours d’urgence, est aggravée par l’impact de la COVID-19.  Alors que le dépistage reste trop limité pour donner la véritable ampleur de l’épidémie, les informations font craindre une nouvelle vague d’infections.  Les cas signalés dans les zones gouvernementales ont augmenté de 64% entre novembre et décembre.  Plus de 50% des tests reviennent positifs à Soueïda et à Tartous.  À Homs, ce taux atteint 60%.  De plus, a poursuivi M. Lowcock, les données de l’enquête de décembre ont révélé que 45% des ménages ont perdu une ou plusieurs sources de revenus au cours du mois précédent, en raison des restrictions liées à la pandémie.  

Abordant ensuite la question de la protection des civils, le Secrétaire général adjoint a fait état de la mort d’au moins 13 enfants dans des incidents impliquant des engins explosifs et des munitions non explosées, cette année.  Il a dit suivre avec inquiétude la situation dans le camp de Hol, après la vague d’incidents violents qui réduit la capacité des organisations humanitaires à opérer en toute sécurité.  Il a rappelé que la plupart des 62 000 personnes dans le camp sont des enfants âgés de moins de 12 ans, qui grandissent dans des circonstances « inacceptables ».  Les infrastructures indispensables à la survie des civils doivent être protégées, notamment la station d’eau d’Alouk, qui a repris ses activités le 20 décembre et dont près d’un demi-million de personnes à Hassaké dépendent.  

Pour ce qui est de l’accès humanitaire, le haut fonctionnaire a déploré que l’ONU n’ait pas été en mesure de procéder à la première mission transversale prévue de Damas à Edleb; les parties restant incapables de s’entendre sur sa composition.  Espérant pouvoir en dire davantage le mois prochain, il a indiqué que, dans l’intervalle, les opérations transfrontalières dans le nord-ouest de la Syrie ont permis en moyenne 1 000 camions d’aide par mois en 2020, atteignant 2,4 millions de personnes chaque mois tout au long de l’année.  

En moyenne, l’opération humanitaire coordonnée par l’ONU a aidé 7,6 millions de personnes par mois à travers le pays en 2020, soit une augmentation d’environ 20% par rapport à 2019.  L’aperçu des besoins humanitaires dans le monde en 2021, y compris pour la Syrie, publié le 1er décembre par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), montre que 13 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire à l’intérieur du pays et 10,1 millions de plus, dont 5,5 millions de réfugiés syriens, dans la région.  Il a souligné à cet égard que quelque 10 milliards de dollars seront nécessaires en 2021, dont 4,2 milliards de dollars pour les besoins à l’intérieur même de la Syrie.  

L’équipe de pays des Nations Unies en Syrie poursuit ses discussions avec le Gouvernement syrien et les États Membres de la région sur les travaux sur la résilience, le relèvement rapide et le nouveau cadre stratégique pour 2021-2023.  L’ONU en Syrie travaille sur une prolongation de six mois afin de garantir la poursuite des activités opérationnelles essentielles.  

Les États-Unis ont salué la convocation du cinquième cycle de la Commission constitutionnelle la semaine prochaine à Genève, en regrettant les retards dans la rédaction d’une nouvelle constitution.  Le « régime d’Assad », ont-ils accusé, bloque délibérément les travaux de la Commission pour distraire la communauté internationale alors qu’il prépare une élection présidentielle « fictive », cette année encore.  Or, la grande majorité de la communauté internationale et des ONG bien connues ont conclu que les dispositions électorales de la Constitution de 2012 ne répondent pas aux normes internationales les plus élémentaires.  Les États-Unis ont appelé la Syrie à veiller, conformément à la résolution 2254, à une participation véritable des réfugiés, des déplacés et de la diaspora à des élections conformes à une nouvelle constitution. 

Ils ont aussi accusé le « régime d’Assad » de vouloir utiliser l’élection cette année pour faire croire qu’il a participé de manière constructive au processus politique, qu’il est légitime et qu’il s’apprête à lancer la reconstruction et la normalisation.  Nous ne financerons pas la reconstruction tant que le processus politique, chapeauté par l’ONU, ne sera pas achevé ont prévenu les États-Unis.  Au-delà des travaux de la Commission constitutionnelle, ils ont exhorté l’Envoyé spécial à redoubler d'efforts pour faire avancer les autres aspects du dossier politique.  Après avoir rappelé que 130 000 Syriens sont toujours portés disparus à cause du « régime d’Assad », les États-Unis ont demandé à l’Envoyé spécial d’obtenir des informations sur ces personnes, l’accès des acteurs humanitaires aux centres de détention et la libération immédiate des personnes détenues arbitrairement.  

Alors que des millions de Syriens ont fui en Jordanie, au Liban et en Turquie et que d’autres millions ont fui ailleurs dans le pays, les États-Unis ont fustigé « la malhonnêteté et le cynisme » de la Fédération de Russie.  Nous travaillerons, ont-ils assuré, avec les nouveaux porte-plumes, l’Irlande et la Norvège, pour proroger les dispositions de la résolution 2533 (2020).  Insistant sur la situation à Roukban où le « régime d'Assad » n’a autorisé aucune livraison humanitaire depuis 16 mois, les États-Unis ont exhorté ce dernier et la Fédération de Russie à ouvrir l’accès humanitaire, y compris aux convois de l’ONU.  « La politisation et la militarisation de l'aide » devrait scandaliser le Conseil et déclencher une riposte immédiate, ont conclu les États-Unis. 

Pour la Fédération de Russie, le fait que la cinquième session de la Commission constitutionnelle soit programmée le 25 janvier à Genève confirme l’intention de la délégation gouvernementale syrienne de stabiliser la situation, malgré toutes les accusations, les pressions économiques, politiques et militaires des États occidentaux.  La stabilisation est là mais des risques persistent et les terroristes de Hay’at Tahrir el-Cham sont toujours actifs, bombardant les positions de l’armée syrienne et harcelant les civils.  De même, a poursuivi la Fédération de Russie, les cellules de Daech sont de plus en plus actives sur la rive orientale de l’Euphrate.  Elle a également condamné les frappes de l’aviation israélienne, une menace à la stabilité de toute la région.  

S’agissant de la situation humanitaire, la Fédération de Russie a voulu que l’on se focalise sur les aspects qui nécessitent des solutions urgentes.  Le mécanisme transfrontalier, a-t-elle avoué, suscite beaucoup de questions, compte tenu de son « opacité » et de l’absence de tout rapport.  La Fédération de Russie a d’ailleurs relevé que les fournitures humanitaires en provenance de Turquie restent « extrêmement réduites ».  Elle s’est étonnée qu’aucun convoi humanitaire n’ait été envoyé à Edleb depuis un an, alors même que Damas a donné les autorisations en avril 2020.  M Lowcock parle d’un manque d’accord entre les parties, mais qui sont « ces autres parties », a demandé la Fédération de Russie.  M. Lowcock, a-t-elle aussi fait observer, parle de « déclarations d’engagements » de parties qui ne sont que des groupes terroristes. 

La Fédération de Russie a conseillé aux deux nouveaux porte-plumes de la question humanitaire syrienne, l’Irlande et la Norvège, de ne pas suivre l’exemple de leurs prédécesseurs qui ne se focalisaient que sur le mécanisme transfrontalier.  Ce mécanisme, a-t-elle asséné, qui a été créé en 2014, comme instrument temporaire est désormais obsolète et contraire à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Syrie.  Lorsque le mécanisme a été lancé, la Syrie était un territoire assailli par les groupes terroristes et ce n’est plus cas, a affirmé la Fédération de Russie.  « Les collègues irlandais et norvégiens, et tous les autres membres du Conseil, doivent prouver leur impartialité et tenir compte de la réalité. »  

La Fédération de Russie a une nouvelle fois attiré l’attention sur l’impact des sanctions unilatérales sur la lutte contre la pandémie de COVID-19.  La mise au ban de la Banque centrale de Syrie prive le Gouvernement des fonds nécessaires pour acquérir des tests PCR, des équipements de protection individuelle, des seringues et « aussi absurde que cela puisse paraître », du dentifrice.  En plus, les opérateurs économiques craignent plus que tout de se retrouver sur « une liste noire ».  Alors arrêtez de jeter l’anathème sur le Gouvernement syrien alors que vous l’empêchez de travailler et lui barrez l’accès aux revenus du pétrole dans le nord-est.  L’ONU garde d’ailleurs le silence devant les dégâts écologiques de l’exploitation pétrolière, a ajouté la Fédération de Russie qui a souligné la responsabilité de « la puissance occupante ».   

Mark, a-t-elle dit en interpelant le Coordonnateur des secours d’urgence, lors de la réunion du 14 janvier sur le Yémen, vous avez parlé avec émotion et prévenu que les dérogations humanitaires ne résoudront pas les problèmes découlant de la décision américaine.  Nous saluons votre franchise et votre courage mais quelle est la différence entre cette situation et celle de la Syrie? a voulu savoir la Fédération de Russie.  Le lien entre humanitaire et développement est reconnu et les réfugiés syriens retournent chez eux, alors, a encore demandé la Fédération de Russie, pourquoi « politiser » les activités de développement de l’ONU?  L’Organisation, a-t-elle insisté, doit rester « impartiale et indépendante ».  Nous voulons, a-t-elle dit à M. Lowcock, le document qui contiendrait les détails du travail de l’équipe spéciale interinstitutions de l’ONU en Syrie, puisque l’OCHA en fait partie. 

La Norvège a déclaré que la seule façon de mettre fin à la situation humanitaire, aux déplacements et aux destructions est de conclure un cessez-le-feu national et de parvenir à une solution politique.  La délégation a promis de faire tout son possible pour soutenir un règlement politique en Syrie.  Elle a dit soutenir les efforts de l’Envoyé spécial pour faciliter la mise en œuvre de la résolution 2254 (2015) et le travail de la Commission constitutionnelle.  Il revient aux parties syriennes de faire avancer le processus constitutionnel, a estimé la délégation pour laquelle c’est pour les Syriens une occasion à ne pas manquer.  Elle a donc exhorté les parties et tous les acteurs impliqués à contribuer à des progrès concrets.  

La Norvège a appelé les parties à libérer les personnes détenues arbitrairement en Syrie, en particulier les femmes et les enfants, et à faciliter leur retour dans leurs familles.  Elle les a encouragées à prendre les mesures nécessaires pour mieux protéger et garantir les droits des enfants, dont la sécurité des écoles et des établissements de santé, mettant l’accent sur l’inclusion nécessaire pour la réussite du processus de paix et d’un règlement politique durable, notamment la participation directe et significative des femmes et de la société civile.  La Norvège a aussi insisté sur l’importance du respect des droits de l’homme et sur l’état de droit.  Daech reste une menace sérieuse tant pour la Syrie que pour la sécurité et la stabilité internationales, a rappelé la Norvège, exigeant la vigilance du Conseil quant à sa potentielle croissance et le risque qu’il inspire des attaques terroristes bien au-delà de la Syrie et de l’Iraq.  La Norvège a conclu en exprimant son engagement à poursuivre son soutien à la lutte contre Daech et aux efforts de stabilisation dans les deux pays.  

L’Irlande a déploré qu’après 10 ans d'un conflit brutal aux conséquences dévastatrices pour le peuple syrien, nous ne soyons toujours pas plus près d’une solution politique crédible qui mette en œuvre la résolution 2254 de ce Conseil. N’y voyant pas un échec de l’Envoyé spécial Pedersen et de son équipe, mais plutôt l’expression d’un manque d’engagement sincère des autorités syriennes dans le processus politique, la délégation a également regretté la lenteur des progrès réalisés à ce jour par la Commission constitutionnelle.  Ils ne sont ni suffisamment rapides ni suffisamment substantiels pour répondre aux besoins du peuple syrien, a considéré l’Irlande qui attend avec intérêt la cinquième session de la Commission prévue du 25 au 29 janvier.  Elle a appelé toutes les parties à œuvrer d’urgence et avec sincérité pour produire des résultats concrets sur les principes fondamentaux de la Constitution syrienne.  Après avoir salué le travail des membres de la société civile de la Commission, l’Irlande s’est aussi félicitée des contacts continus entre l’Envoyé spécial et les représentantes syriennes, notamment via le Conseil consultatif des femmes, la participation pleine et significative de celles-ci à la vie politique étant essentielle.  Au-delà des progrès sur la Constitution, un élément essentiel des efforts visant à trouver la paix, l’Irlande a mis l’accent sur d’autres éléments de la résolution 2254 et des questions à traiter comme la poursuite des violences et des actes terroristes, et la fragilité du calme actuel alors qu’un cessez-le-feu durable est loin d’être atteint. 

La délégation a aussi insisté sur l’importance de la responsabilité et de la justice pour toute paix durable en Syrie.  Il est impératif que les responsables des violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme et des exactions commises en Syrie rendent des comptes, a exigé l’Irlande, demandant aussi que les recommandations des mécanismes impartiaux, y compris la Commission d’enquête des Nations Unies et le Mécanisme international, impartial et indépendant, soient mises en œuvre.  En outre, a regretté la délégation, des millions de Syriens restent dispersés, en tant que réfugiés, et les conditions nécessaires à leur retour, de manière sûre, volontaire et digne, sont loin d’être réunies.  « Seule une solution politique crédible conduira à ces conditions. »  L’Irlande est également préoccupée par la présence toujours active de l’EIIL et ses affiliés qui exploitent le vide existant dans certaines parties de la Syrie, rappelant la contribution non militaire de l’Union européenne à la lutte contre l’EIIL dans le nord-est de la Syrie. 

Le Royaume-Uni a observé qu’alors que le conflit syrien approche de sa onzième année, la situation de la population civile continue de se détériorer.  De surcroît, la COVID-19 continue d’aggraver la situation humanitaire, les cas confirmés ayant désormais passé la barre des 42 000, un chiffre sans doute très inférieur à la réalité.  Tous les donateurs devront travailler ensemble pour assurer la distribution équitable des vaccins à travers la Syrie, en veillant à ce que ceux qui en ont le plus besoin aient la priorité, a plaidé la délégation, rappelant son engagement à travailler avec l’ONU, et notamment avec l’OMS, pour garantir la livraison de ces vaccins.  

Pour le Royaume-Uni, un accès transfrontalier efficace demeure essentiel pour répondre aux besoins du peuple syrien.  Déplorant la perte de trois points de passage frontaliers en 2020 et une nouvelle augmentation des besoins humanitaires de plus de 2 millions de personnes, la délégation a jugé que le régime syrien et la Fédération de Russie ne peuvent prétendre que l’accès transfrontalier est suffisant pour répondre aux besoins humanitaires de 13 millions de personnes, soit les trois quarts de la population.  Selon elle, l’aide transitant par Haoua n’a jamais été aussi importante et la justification du renouvellement du mandat transfrontalier cet été n’a pas diminué.  Elle est même renforcée par la perspective d’un vaccin dont la livraison nécessitera un stockage et des chaînes d’approvisionnement complexes.  Pour que la réponse humanitaire réponde aux besoins croissants, a-t-elle fait valoir, le volume et la fréquence de l’aide fournie via Damas au nord-est de la Syrie doivent augmenter, y compris dans les zones hors du contrôle du régime. 

Le Royaume-Uni s’est également dit préoccupé par la récente crise de l'eau contrôlée par le régime syrien, dénonçant à cet égard la corruption, le diesel destiné aux pompes à eau de la ville étant vendu illégalement.  Par ailleurs, les crises alimentaire, énergétique et économique se poursuivent, a relevé la délégation, avant d’exprimer son inquiétude face aux violations des cessez-le-feu, aux violences dans le nord-ouest, à l’escalade des tensions dans le nord-est et à la recrudescence des attaques revendiquées par Daech.  Estimant que le règlement politique envisagé dans la résolution 2254 (2015) reste le meilleur moyen de résoudre les multiples crises de la Syrie, le Royaume-Uni a jugé vital que les parties s’engagent de manière constructive sur les questions liées à la Constitution lors de la cinquième session de la Commission constitutionnelle ce mois-ci.  Sans une nouvelle Constitution, des élections libres et équitables impliquant tous les Syriens, y compris les membres de la diaspora, ne peuvent avoir lieu comme prévu dans la résolution 2254, a-t-elle souligné.  

Évoquant ensuite la question des sanctions, la délégation a relevé que le régime syrien et ses soutiens russes accusent les sanctions « occidentales » de l’échec de l’économie syrienne.  En réalité, a-t-elle rectifié, le régime a dévasté sa propre économie par le népotisme, la corruption et en finançant la violence brutale contre son peuple, et il doit en porter la responsabilité.  Le 1er janvier, a-t-elle encore indiqué, le régime de sanctions autonome du Royaume-Uni pour la Syrie a désigné 353 personnes et entités responsables de la répression des civils.  Il vise les personnes du régime responsables des souffrances civiles et empêche ceux qui soutiennent et bénéficient du régime d’entrer au Royaume-Uni, de canaliser l’argent via les banques britanniques et de profiter de notre économie, a-t-elle précisé, assurant que la nourriture et les médicaments ne font pas l’objet de sanctions et que des exemptions sont en place pour l’aide humanitaire et la réponse à la COVID-19.  La voie vers la suppression de ces sanctions est claire, a-t-elle conclu.  Plutôt que d’interférer avec l'aide, de bombarder des écoles et des hôpitaux, et de détenir et torturer sa population, le « régime » doit tenir compte des appels des Syriens et s’engager sérieusement avec M. Pedersen et le processus politique dirigé par l’ONU pour parvenir à une issue pacifique du conflit. 

Le Kenya a salué la conclusion de la quatrième session de la Commission constitutionnelle qui s’est tenue du 30 novembre au 4 décembre 2020.  Il a appelé à une collaboration urgente des parties sur la réforme constitutionnelle comme base d’une solution politique, fondement de la sécurité.  Concernant la situation humanitaire, le Kenya s’est dit gravement préoccupé par les attaques ciblées contre les civils et les travailleurs humanitaires ainsi que par le nombre élevé d’infections au COVID-19.  Il a préconisé une coopération plus étroite entre le Gouvernement syrien et l’ONU afin de mieux soutenir le mécanisme transfrontalier.  En conclusion, le Kenya a réaffirmé son soutien à un dialogue politique dirigé et contrôlé par les Syriens.  Nous demandons au système multilatéral, en particulier au Conseil de sécurité, de trouver les moyens de générer le consensus et l’approche collaborative que le peuple syrien mérite et que le monde entier attend, a conclu le Kenya. 

Saint-Vincent-et-les Grenadines a relevé que l’aide humanitaire reste une bouée de sauvetage essentielle pour des millions de personnes, en particulier ceux qui sont dans des camps de déplacés surpeuplés, en ces mois d’hiver rigoureux et de COVID-19.  L’accès à l’aide humanitaire, facilité par le mécanisme transfrontalier et d’autres modalités indispensables est donc vital.  Cette aide, a estimé la délégation, doit être améliorée et élargir.  La délégation a établi un lien entre la récession socioéconomique en Syrie et les mesures coercitives unilatérales.  Elle a appelé une nouvelle fois à leur levée.  Ces mesures, a martelé la délégation, sont non seulement incompatibles avec le droit international, mais elles sapent également la faculté de la Syrie à combattre la pandémie. 

Saint-Vincent-et-les Grenadines a indiqué que la protection des personnes et infrastructures civiles et la poursuite d’une action humanitaire efficace nécessitent la cessation immédiate des hostilités dans tout le pays.  Il n’y a pas de solution militaire au conflit, a-t-elle dit, en exhortant vivement les parties à exercer un maximum de retenue et à respecter pleinement le cessez-le-feu dans le nord-ouest.  La délégation a rappelé aux parties que la lutte antiterroriste et les autres opérations militaires doivent rester conformes aux principes du droit international.  La seule solution durable au conflit réside dans un processus politique inclusif, dirigé et contrôlé par les Syriens, et répondant aux aspirations légitimes du peuple syrien.  Dans ce cadre, les travaux de la Commission constitutionnelle sont une composante essentielle. 

Mais, a ajouté la délégation, la viabilité du processus politique passe également par des e mesures de confiance significatives pour faciliter la réconciliation.  Les questions en suspens liées aux détenus et aux portés disparus doivent être réglées en urgence.  Se tournant vers la communauté internationale, la délégation a réclamé le retrait de toutes les forces étrangères non autorisées, dans le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de la Syrie.  Elle a ainsi insisté sur la reconstruction car la réhabilitation des infrastructures essentielles ne peut que contribuer à atténuer la situation humanitaire globale. 

La position du Niger concernant la crise syrienne reste constante: le dénouement de cette crise doit se faire sur une base politique et non militaire, selon un processus inclusif, conduit par les Syriens eux-mêmes.  Heureux de la reprise des travaux de la Commission constitutionnelle, la délégation a demandé à ses membres de s’investir dans les négociations, de bonne foi en recherchant les compromis nécessaires, de façon à mettre la Syrie dans une dynamique de paix et de sécurité.  La cessation des hostilités reste une condition essentielle pour réaliser des progrès tangibles dans la résolution de la crise en Syrie.  La poursuite des combats, les bombardements et l’utilisation des engins explosifs improvisés, demeurent une réelle source de préoccupation, a avoué le Niger.  Il a appelé les parties au respect des engagements pris dans le cadre des différents accords, pour parvenir à un cessez le feu national et complet. 

Des améliorations substantielles doivent être apportées au mécanisme d’acheminement de l’aide humanitaire sur toute l’étendue du territoire syrien, a plaidé le Niger qui a réclamé l’allègement des procédures au point de passage de Haoua et entre la ligne de front de façon à permettre l’accélération de la livraison de l’aide, y compris les fournitures et équipements médicaux, dont le système de santé syrien a tant besoin, pour faire face à la pandémie de COVID-19.  Le Niger a appelé toutes les parties à honorer leurs obligations, en termes de protection des civils, et à permettre un accès rapide, sûr et sans entrave à tous les travailleurs humanitaires soucieux de venir en aide à de millions de personnes dans le besoin, souvent, au péril de leurs vies.  Le Niger s’est dit préoccupé par le sort réservé aux femmes et aux enfants détenus arbitrairement, dans les deux camps et a appelé au respect des droits humains et au partage des informations sur leur sort.  Il faut libérer les détenus pour contribuer à la décrispation et promouvoir des progrès en vue du dénouement heureux de la crise syrienne.  À l’instar de toutes les nations confrontées au terrorisme, a conclu le Niger, la Syrie est en droit de protéger sa souveraineté et de combattre sans relâche les groupes terroristes pour se reconstituer et reprendre le terrain perdu.  

Le Mexique a salué les avancées, « quoique modestes », des dernières sessions de la Commission constitutionnelle et a espéré qu’à la prochaine session, les 25 et 26 janvier, des progrès tangibles seront enregistrés sur les principes constitutionnels et la rédaction de la Constitution.  Il a également demandé aux parties à redoubler d’efforts pour avancer sur d’autres volets, dont le cessez-le-feu national et les questions des personnes disparues et de la libération des prisonniers.  Il n’y a pas de solution militaire au conflit, a tranché, à son tour, le Mexique, en exhortant les parties à miser sur le dialogue politique facilité par les Nations Unies et soutenu par les partenaires régionaux et internationaux.  Le Mexique a donc salué la Déclaration de Oula, dans laquelle le Conseil de coopération du Golfe a réaffirmé son soutien au processus politique, fondé sur résolution 2254 (2015). 

Le Mexique a applaudi le travail de l’OCHA et de tous les acteurs humanitaires.  Il a exigé un accès humanitaire sans entraves et sans lourdeurs bureaucratiques, en particulier pour les convois alimentaires.  Il a également insisté sur la nécessité d’améliorer les conditions de vie, en particulier dans des camps comme celui de Hol, surtout pendant l’hiver.  Face à l’augmentation du nombre des cas de COVID-19 parmi le personnel médical, le Mexique a plaidé pour une meilleure fourniture des matériels de protection individuelle, et, à termes, du vaccin.  L’ouverture des voies humanitaires, a-t-il conclu, n’est pas une question géopolitique, et les acteurs devraient se garder de politiser l’aide. 

La France a rappelé que le droit international humanitaire est une obligation qui s’impose à tous, notamment lorsqu’il s’agit de la protection des civils, y compris des personnels humanitaires et médicaux, qui reste une priorité absolue.  En outre, la France a salué les efforts inlassables de l’Envoyé spécial pour préserver la centralité du processus onusien.  La Commission constitutionnelle n’a de sens que si elle donne enfin lieu à des échanges substantiels entre les parties et permet d’aboutir rapidement à la réforme constitutionnelle, prévue par la résolution 2254 et dont la Syrie a besoin, a dit la France avant de souligner que la rédaction d’une constitution n’est qu’une étape.  En cas d’échec de la prochaine réunion, l’Envoyé spécial et le Conseil de sécurité devront en tirer toutes les conséquences et revoir leur approche, a recommandé la France, jugeant urgent que le processus politique se connecte avec les aspirations de la population syrienne, en obtenant des avancées sur le dossier des détenus et des personnes disparues et la tenue d’élections. 

C’est pourquoi, la France a appelé l’Envoyé spécial à poursuivre ses efforts pour mettre en œuvre ces éléments centraux de la résolution 2254, notamment sur le volet électoral, et à en informer le Conseil.  La France a aussi appelé la Russie à user de son influence pour que ces efforts puissent aboutir.  La délégation a précisé que l’Union européenne et ses États membres, dont les engagements représentent 70% de ceux qui ont été pris lors de la conférence Bruxelles IV, continueront d’assumer leur part de responsabilités en finançant la réponse humanitaire en Syrie, y compris dans les zones tenues par le régime.  « Tant que ce régime n’aura pas accepté de s’engager dans un processus de transition crédible, la France et l’Union européenne ne normaliseront pas leurs relations avec le régime et continueront d’encourager leurs partenaires à rester sur cette ligne », a prévenu la France avant d’espérer que le « régime » rende des comptes pour ses crimes devant la justice.  C’est pourquoi nous continuons d’apporter notre plein soutien aux mécanismes de lutte contre l’impunité, a conclu la France. 

L’Estonie a salué l’annonce de la prochaine série des pourparlers de la Commission constitutionnelle à Genève, avant de préciser que ces réunions sont une étape importante vers le rétablissement de la confiance entre les autorités syriennes et l’opposition légitime.  L’Estonie a encouragé l’Envoyé spécial à explorer d’autres mesures pour rétablir la confiance entre les parties.  La libération des personnes détenues arbitrairement, en particulier les femmes et les enfants, reste un impératif, a-t-elle martelé, en faisant d’un « optimisme prudent » face à l’accord de cessez-le-feu dans le nord-ouest de la Syrie. 

Si la trêve tient en grande partie, l’Estonie a noté que la violence prévaut dans de nombreux endroits du pays, mettant en danger les plus vulnérables.  Elle a appelé les autorités syriennes et les autres parties au conflit à garantir un accès humanitaire sans entrave à toutes les personnes dans le besoin.  Elle a réaffirmé que les véto russe et chinois en 2019 ont gravement entravé l’aide humanitaire et a rappelé au Gouvernement syrien et à ses alliés que l’Union européenne ne soutiendra pas la reconstruction et ne lèvera aucune sanction tant qu’un véritable processus politique n’aura pas été fermement engagé.  La délégation a insisté sur le fait que la résolution 2254 (2015), les lignes directrices du Secrétaire général et le document sur les « Principes et paramètres » de l’aide humanitaire doivent rester au cœur de l’action humanitaire.  Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons éviter l’instrumentalisation de cette aide au profit des politiques « injustes » contre le peuple syrien, a souligné l’Estonie. 

Alors qu’aura bientôt lieu une session de la Commission constitutionnelle syrienne, le Viet Nam a exhorté les parties concernées à s’engager de manière constructive.  Il a espéré qu’elles seront également en mesure de convenir du calendrier des futures discussions.  Dans ce contexte de « calme relatif » sur le terrain et du maintien du cessez-le-feu à Edleb, le Viet Nam a invité les parties à investir dans le dialogue et la négociation afin d’accélérer le processus politique et parvenir à la paix, à la stabilité et au développement. 

Le Viet Nam s’est dit préoccupé par la détérioration constante de la situation humanitaire, alors que le nombre des cas de COVID-19 continue d’augmenter, exerçant une pression supplémentaire sur une crise socioéconomique déjà grave.  Le Viet Nam a réitéré son appel à une plus grande coopération entre les parties concernées afin de garantir un accès humanitaire sans entrave et faciliter la réponse humanitaire dans tout le pays.  Il faut, a-t-il souligné, apporter des solutions à l’insécurité alimentaire, au manque d’accès à l’eau potable et à l’impact de la COVID-19, en particulier dans les camps de déplacé.  Il faut, a ajouté le Viet Nam, veiller à ce que les sanctions n’entravent pas la faculté du peuple syrien à répondre à la pandémie.  Le seul et unique moyen de mettre fin à la situation difficile est la recherche d’une solution politique, a insisté le Viet Nam.   

L’Inde a rappelé que les discussions du Conseil sur le conflit syrien avaient commencé en mars 2011, sous la présidence indienne.  La première résolution sur la Syrie avait été adoptée en mars 2012, malgré de profondes divisions entre les membres du Conseil, approuvant le plan en six points de l’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, Kofi Annan.  « Alors que nous entamons notre nouveau mandat huit ans plus tard, il est décourageant de constater que la fin de la crise en Syrie n’est toujours pas en vue et que le processus politique n’a pas encore pris son envol », a dit l’Inde en constatant aussi que la situation humanitaire s’est empirée et aggravée par la pandémie de COVID-19.  Ce long conflit insoluble souligne le fait que le processus politique doit être mené et dirigé par les Syriens en préservant l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, et doit culminer avec une réforme constitutionnelle et des élections libres et équitables. 

L’Inde a souhaité que le conflit prenne fin complètement, le plus tôt possible, et que la reconstruction de la Syrie commence, afin que le pays retrouve sa place dans la communauté des nations ainsi que son rôle historique dans le monde arabe.  Pour atteindre cet objectif, l’Inde a dit être prête à jouer un rôle constructif et significatif au sein du Conseil.  La délégation a demandé le soutien de la communauté internationale aux travaux de la Commission constitutionnelle et recommandé aux parties syriennes de faire preuve d’engagement, de souplesse et de compromis pour aller de l’avant sur la voie politique.  Les garants d’Astana devront renforcer leur coopération avec l’ONU pour maintenir le cessez-le-feu sur le terrain, a-t-elle aussi souhaité.  Préoccupée par la poursuite des hostilités dans les autres régions du pays aggravée par la présence de combattants terroristes étrangers et d’actes terroristes, l’Inde a appelé à aider la Syrie à reconstruire ses infrastructures, à sauvegarder les moyens de subsistance des populations et à lutter contre la pandémie de COVID-19.  La délégation a terminé en rappelant sa contribution dans ces domaines depuis le début du conflit en 2011. 

La Chine a constaté à son tour que, plus de 10 ans après le début du conflit en Syrie, le retour à la paix n’est toujours pas d’actualité, faute d’accord entre les parties.  Face à cette impasse, promouvoir un processus politique pour et par les Syriens est « fondamental », a-t-elle fait valoir.  La délégation a félicité à cet égard l’ONU pour ses efforts, notamment les bons offices menés par M. Pedersen.  Alors que la Commission constitutionnelle prévoit de s’engager dans une cinquième session, le 25 janvier prochain à Genève, la Chine a formé l’espoir que les parties privilégient le dialogue et fassent émerger un consensus.  Pour aller de l’avant, la Commission constitutionnelle doit rester indépendante et ne pas être soumise à des ingérences extérieures, a-t-elle affirmé, saluant la volonté exprimée par le Gouvernement syrien d’appuyer l’Envoyé spécial et de travailler au succès des pourparlers.  

S’agissant de la situation sécuritaire, la Chine a estimé qu’elle découle de l’occupation militaire et de la présence de groupes terroristes.  Face au terrorisme international, a-t-elle asséné, le Gouvernement syrien a le droit de se défendre.  Elle a appelé la communauté internationale à soutenir la Syrie dans sa lutte contre ce fléau et estimé qu’il est urgent d’améliorer la situation humanitaire, d’autant plus que le pays est en proie à une grave crise économique.  À cette crise s’ajoute celle de la COVID-19, a-t-elle poursuivi, mettant en garde contre une aggravation de la situation humanitaire si le nombre de cas de la maladie continue d’augmenter.  Pour la délégation, le Gouvernement syrien a pris ses responsabilités pour tenter d’assurer les moyens de subsistance de sa population mais il doit être soutenu.  La Chine a dit avoir débloqué 130 millions de dollars à cette fin et s’est déclarée prête à aider et à soutenir le peuple syrien.  Pour elle, les résolutions du Conseil de sécurité devraient contribuer à renforcer la coopération entre les parties pertinentes afin d’accroître l’efficacité des opérations humanitaires.  

Pour y parvenir, il faut en finir avec les sanctions économiques imposées à la Syrie, a-t-elle soutenu.  Ces mesures unilatérales sapent les chances économiques du pays et empêchent l’accès de la population aux produits de première nécessité.  Déplorant les difficultés rencontrées par le mécanisme des dérogations, la Chine a rappelé que le Conseil des droits de l’homme, qui vient de se prononcer sur cette question, a conclu que les mesures unilatérales ont une incidence négative sur la situation humanitaire.  Exhortant les pays concernés à les lever, la Chine a averti que, sans une telle décision, la diplomatie ne mènera nulle part.  Elle a appelés ces pays à entendre les appels du Secrétaire général et de la communauté internationale.  La Chine n’a pas oublié de saisir l’occasion de cette réunion pour saluer la représentante sortante des États-Unis et lui souhaiter « santé et prospérité ».  

La Tunisie s’est félicitée de la reprise prochaine des travaux de la Commission constitutionnelle, la semaine prochaine à Genève.  Elle a souhaité que ce cycle permette à la Commission de jeter les bases d’une constitution syrienne. Dans cette perspective, elle a exhorté les parties à faire preuve de souplesse pour trouver un terrain d’entente et aller de l’avant sur le volet politique, conformément à la résolution 2254 (2015).  La délégation a également tenu à saluer le rôle joué par les femmes syriennes dans la recherche d’un règlement global au conflit.  Elle s’est, en revanche, déclarée préoccupée par la détérioration des conditions de vie des Syriens alors que la crise économique se creuse et que la pandémie de COVID-19 s’aggrave.  Il est essentiel de remédier aux facteurs de cette crise pour arrêter la détérioration de la situation humanitaire, a-t-elle prôné, avant d’énoncer les actions qu’elle considère prioritaires.  

Le maintien du cessez-le-feu représente, selon elle, une nécessité absolue et un objectif à long terme.  Nous devons assurer le calme pour améliorer la situation humanitaire et créer les conditions favorables au succès du volet politique, a souligné la délégation.  En parallèle, la Tunisie a réitéré l’importance d’une lutte efficace et collective contre les organisations terroristes inscrites sur la liste du Conseil de sécurité, d’autant plus que les attaques de Daech se poursuivent.  C’est l’un des piliers d’une solution politique en Syrie à long terme, a-t-elle insisté.  S’agissant de l’accès humanitaire, la délégation a salué l’action menée par les Nations Unies pour apporter de l’aide partout en Syrie et élargir leurs opérations face aux besoins croissants.  Il faut utiliser tous les chemins possibles pour garantir l’acheminement de l’aide, a-t-elle plaidé, appelant en outre au renforcement des infrastructures de base afin de garantir une vie digne aux Syriens.  Comme le laisse entendre la résolution 2254, a-t-elle relevé en conclusion, la crise humanitaire continuera tant qu’une solution à la crise ne sera pas trouvée.  Or, il n’y a pas de solution militaire et le seul moyen de parvenir à la paix, c’est d’intensifier les efforts politiques menés par et pour les Syriens, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de leur pays. 

La Syrie a rappelé que, lors de l’adoption de la résolution 1373 en 2001, elle avait espéré qu’elle permettrait à la communauté internationale de lutter de concert contre la pensée terroriste et d’assécher les sources de financement du terrorisme.  Mais ces espoirs n’étaient qu’une illusion, a regretté la délégation, accusant les pays occidentaux d’avoir instrumentalisé la question de la lutte antiterroriste tantôt pour lancer des accusations infondées contre d’autres États Membres, comme Cuba et l’Iran la semaine dernière, tantôt pour soutenir certains groupes afin de poursuivre leurs propres intérêts.  

La politisation, la sélectivité, le « deux poids, deux mesures » ont marqué cette question depuis 2001, s’est indignée la Syrie, notant que certaines des organisations terroristes jouissent désormais d’un statut d’opposant.  « À maintes reprises la Syrie a mis en garde contre ceux qui tentent de propager le chaos et a averti ceux qui les soutiennent qu’ils risquent d’être eux aussi touchés par ce fléau.  Ce qui s’est passé récemment à Washington semble confirmer cela.  « Si ces actes terroristes avaient eu lieu dans « une de nos capitales », ils auraient été décrits comme le « printemps orange » ou l’expression de la démocratie, alors qu’en l’occurrence ils ont été condamnés parce qu’ils ont eu lieu dans une capitale occidentale, a ironisé la Syrie qui est perplexe face à cette sélectivité et cette hypocrisie. 

La Syrie a appelé à soutenir ses efforts de lutte contre les groupes terroristes, et en particulier contre le Front el-Nosra et Daech.  Elle a passé en revue une série d’attaques terroristes récentes perpétrées par des membres de Daech qui sont issus de la région sous occupation américaine et notamment du camp de Hol.  Ces attaques ont pris pour cible les forces armées syriennes, les gazoducs et les installations électriques, a affirmé la délégation en reprochant au Gouvernement américain de prétendre vouloir mettre fin au terrorisme alors qu’il cherche à donner un nouveau souffle à cette organisation terroriste. 

En dépit de tout cela, les États-Unis et l’Union européenne continuent d’imposer des mesures coercitives contre la Syrie, ignorant les appels du Secrétaire général et de son Envoyé spécial en Syrie, s’est impatientée la délégation. 

S’agissant de l’aide sanitaire, elle a indiqué que le Croissant-Rouge arabe syrien souffre de la lenteur des transferts financiers destinés à soutenir son travail humanitaire légitime en Syrie, ce qui entrave l’approvisionnement sanitaire, notamment pour les équipements de protection individuelle du corps médical en Syrie.  Au lieu de renforcer le travail humanitaire du Croissant-Rouge arabe syrien, certains ont essayé de diffamer cette organisation « fort ancienne et noble », a regretté la délégation.  « Faut-il uniquement croire les récits des occidentaux sur l’impact des sanctions et l’efficacité de leurs soi-disant dérogations ou croire plutôt ce qui se passe sur le terrain ? »

La Syrie a encore accusé les États occidentaux et la Turquie de poursuivre leurs politiques hégémoniques et le pillage des ressources de la Syrie.  Elle a demandé à M. Lowcock s’il n’était pas temps de ne plus « couvrir ces États ».  La Syrie a espéré que la nouvelle administration américaine serait plus judicieuse et saurait faire prévaloir les principes du droit international et mettre fin à son occupation en Syrie.  Avant le démarrage du cinquième cycle de la Commission constitutionnelle, dans quelques jours, la délégation a tenu à rappeler que le processus politique doit être contrôlé et dirigé par les Syriens et qu’elle refuse toute ingérence externe dans les travaux de la Commission.  

La Turquie a rappelé les besoins humanitaires urgents en Syrie, notamment dans le nord-ouest, rappelant que trois millions de déplacés dépendent de l’aide qui vient du territoire turc.   Elle a déploré que le Conseil n’ait pu maintenir ouvert du poste frontière de Bab el-Salam, laissant des centaines de milliers de personnes à la merci du « régime d’Assad ».   Pour venir en aide aux populations d’Edleb, la Turquie a dit avoir construit plus de 27 000 logements, l’objectif étant de fournir un abri à plus de 52 000 familles dans les prochaines semaines. La Turquie a invité toutes les parties prenantes et les donateurs internationaux à donner la priorité au financement de ce type de projets. 

Après avoir accusé les Unités de protection du peuple du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK/YPG) et le « régime d’Assad » de saboter les centrales électriques dont dépendent les stations d’eau, la Turquie a espéré qu’à la fin du mois, la Commission constitutionnelle va se concentrer sur les principes et produire des résultats concrets.  Elle a rappelé l’importance du processus d’Astana, à cet égard.   En attendant, elle a souligné la nécessité  de préserver le cessez-le-feu à  Edleb  afin de protéger les populations et éviter de nouvelles vagues de migration.  Elle a dit poursuivre, avec détermination, son combat contre les terroristes, dont le PKK/YPG.  Elle a donc demandé à la communauté internationale de s’abstenir de mesures contraires au droit international et favorables à « l’agenda séparatiste » du PKK/YPG. 

 Quant à la déclaration du représentant du « régime syrien », je le répète, je ne le considère pas comme mon homologue légitime.  Sa présence ici est un affront aux millions de Syriens qui ont subi les innombrables crimes perpétrés par ce « régime », a conclu la Turquie. 

La République islamique d’Iran a souhaité voir la crise en Syrie réglée de manière pacifique, soulignant l’importance du processus politique notamment dans le cadre de la Commission constitutionnelle.  La délégation a dit soutenir les activités de l’ONU en Syrie et les travaux de la Commission constitutionnelle qui, a-t-elle exigé, doit poursuivre ses activités sans ingérence extérieure ni pression.  Elle s’est opposée à un calendrier artificiel pour la fin de ses activités.  L’Iran a demandé des efforts supplémentaires dans la lutte contre les groupes terroristes arguant que leur présence et leurs activités criminelles menacent non seulement la sécurité et l’intégrité territoriale de la Syrie, mais aussi la paix et la sécurité dans la région, en demandant que la protection des civils soit le principe directeur dans cette lutte.  « On ne doit pas laisser les groupes terroristes consolider leur présence et mener leurs activités atroces sans interruption », a dit l’Iran tout en remarquant que la lutte contre le terrorisme ne doit pas servir de prétexte pour soutenir les groupes séparatistes et les initiatives d’autonomie illégitimes ni pour violer la souveraineté syrienne. 

Les États-Unis, a affirmé la délégation, continuent de violer l’intégrité territoriale de la Syrie et de poursuivre leurs intérêts géopolitiques illégitimes, notamment en protégeant et en soutenant certains groupes terroristes en violation du droit international.  Cela doit cesser immédiatement, a exigé l’Iran pour qui les sanctions unilatérales contre le peuple syrien sont un autre acte illégal de la part des États-Unis.  Alors que les Syriens souffrent gravement d’actes terroristes et aussi de la pandémie COVID-19, « ces sanctions inhumaines ne font qu’ajouter l’insulte à la souffrance, ciblant le plus les personnes les plus vulnérables », a déploré l’Iran qui s’est opposé à l’imposition de sanctions unilatérales illégales et illégitimes.  Celles-ci empêchent le retour des réfugiés et des personnes déplacées et entravent le processus de reconstruction de ce pays déchiré par la guerre, a observé l’Iran avant de condamner aussi les agressions persistantes d’Israël contre la Syrie: « cet aventurisme militaire provocateur doit maintenant cesser. »  

Répondant aux questions, le Coordonnateur des secours d’urgence est revenu à la comparaison entre la Syrie et le Yémen, disant s’attendre à la pire famine au Yémen suite à la récente décision du Gouvernement américain sortant.  En Syrie il n’y a pas de famine, a-t-il souligné en appelant à tout mettre en œuvre de concert pour éviter que cela n’arrive.  Quant à la question sur le cadre stratégique en Syrie, il a dit ne rien avoir à ajouter. 

La Fédération de Russie a également repris la parole, d’abord pour répondre aux remarques faites par le Royaume-Uni sur la longueur de son intervention, y voyant plutôt l’expression d’un « malaise » par rapport à certaines parties qui, selon la Russie, ne lui ont pas beaucoup plu.  La délégation a notamment réitéré qu’il ne fallait pas mélanger les volets politiques et humanitaires dans le dossier syrien.  Revenant à la réponse de M. Lowcock, il a regretté qu’il n’ait pas répondu à sa question sur le cadre stratégique en Syrie, et a indiqué vouloir s’adresser ailleurs.

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