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ORG/1714

En 2020, l’ONU a perdu 15 membres de son personnel et du personnel associé au cours d’attaques ciblées

La Présidente du Syndicat du personnel appelle l’ONU et ses États Membres à renforcer la sécurité du personnel

Au moins 15 membres du personnel des Nations Unies et personnel associé —12 Casques bleus et 3 civils— ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions en 2020, au cours d’attaques malveillantes, selon le Comité permanent sur la sécurité et l’indépendance de la fonction publique internationale du Syndicat du personnel de l’Organisation des Nations Unies.

Pendant les 11 dernières années, au moins 440 membres du personnel des Nations Unies et personnel associé ont été victimes d’homicides volontaires.  Ils ont été tués dans des attaques diverses, notamment par des engins explosifs improvisés, des tirs de roquettes et d’artillerie, des tirs de mortier, des tirs indirects, des mines terrestres, des grenades, des attentats-suicides, des assassinats ciblés et des embuscades armées.

Pour la septième année consécutive, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) reste l’une des opérations de l’ONU les plus touchées, avec six Casques bleus tués.  Mais pour la première fois, le nombre de morts de la MINUSMA a été égalé par celui de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) qui a perdu cinq Casques bleus et un civil.

Parmi les attaques commises le plus délibérément en 2020, une embuscade armée a tué un Casque bleu indonésien en poste à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO); des violences armées en Syrie ont causé la mort d’un professeur de sciences qui travaillait pour l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA); et une attaque au Myanmar a pris la vie d’un chauffeur qui travaillait avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et qui livrait des prélèvements COVID-19.

« Assez, c’est assez », a déclaré la Présidente du Syndicat du personnel des Nations Unies, Patricia Nemeth, en soulignant les sacrifices immenses qui sont faits au nom des Nations Unies et en demandant à l’ONU et aux États Membres de renforcer les mesures de sécurité pour protéger la vie du personnel.  Elle a aussi plaidé pour une augmentation des ressources du personnel civil, militaire et policier qui sont présents sur les lignes de front.

Les Casques bleus tués en 2020 venaient des pays suivants: Burundi (4), Tchad (3), Égypte (3), Indonésie (1) et Rwanda (1).  Les civils tués étaient de la République centrafricaine, du Myanmar et de la Syrie.

Le nombre de membres du personnel tués les années précédentes sont les suivants: 28 en 2019; 34 en 2018; 71 en 2017; 32 en 2016; 51 en 2015; 61 en 2014; 58 en 2013; 37 en 2012; 35 en 2011; et 15 en 2010.

Liste, non exhaustive, des attaques commises délibérément en 2020 et qui ont entraîné la mort de membres du personnel de l’ONU

La liste qui suit a été compilée par le Comité permanent sur la sécurité et l’indépendance de la fonction publique internationale du Syndicat du personnel de l’Organisation des Nations Unies.

Le 6 mars, Thibaut le Sauveur Gbakate Dengou, assistant de sécurité civile des Nations Unies au sein de la MINUSCA, a été tué à Ndélé, prétendument par des combattants du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC).

Le 15 mars, Masudi Sinzobakira, un Casque bleu burundais au service de la MINUSCA, a été tué alors que des Casques bleus tentaient d’arrêter une attaque perpétrée par des éléments anti-balaka contre le maire et un responsable local à Grimari, dans la préfecture d’Ouaka en République centrafricaine.  Dans un autre incident survenu le même jour, un Casque bleu pakistanais a été blessé dans une attaque menée par des éléments présumés du Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique (RPRC) et du Parti pour le rassemblement de la nation centrafricaine (PRNC) contre une patrouille de la MINUSCA sur l’axe Ndélé-Birao, dans la préfecture de Bamingui-Bangoran.

Le 18 mars, Ali Husein Mohammad, professeur de sciences travaillant avec l’UNRWA et au service des réfugiés palestiniens, a été tué à la suite d’une flambée de violence armée à Jillin, dans les zones rurales de Dara’a, dans le sud de la Syrie.

Le 20 avril, Pyae Sone Win Maung, un chauffeur travaillant pour l’OMS, est mort de ses blessures après une attaque dans le canton de Minbya, dans l’État rakhine, au Myanmar.  Il conduisait un véhicule qui portait clairement la marque des Nations Unies, transportant des prélèvements de COVID-19 de Sittwe à Rangoon.

Le 10 mai, Bahr Ahmat Amit, Mahamat Issa Ahmat et Madoubo Mahamat Abdoulaye, trois Casques bleus tchadiens, ont été tués dans une attaque à l’explosif improvisé contre un convoi de la MINUSMA près d’Aguelhok, dans la région de Kidal.  Quatre autres Casques bleus ont été grièvement blessés lors de cette attaque.

Le 13 juin, Ahmed Mohsen et Mohammed El Amir, deux Casques bleus égyptiens au service de la MINUSMA, ont été tués dans une attaque contre un convoi logistique de la MINUSMA près de la ville de Tarkint, au nord-est de Gao.  Le convoi a été attaqué par des individus armés non identifiés au moment où il s’arrêtait le long de la route reliant Tessalit à Gao.

Le 22 juin, Rama Wahyudi, un Casque bleu indonésien qui servait au sein de la MONUSCO a été tuée lors d’une attaque contre sa patrouille près de la ville de Beni, attaque qui aurait été menée par des milices rebelles, les Forces démocratiques alliées.  Un autre soldat de la paix a été blessé au cours de cette attaque.

Le 13 juillet, Eduoard Nsabiy Aremye, un Casque bleu rwandais de la MINUSCA, a été tué tandis que deux autres ont été blessés dans une attaque meurtrière contre leur convoi à Gezde, dans la préfecture de Nana Mambéré en République centrafricaine.  L’attaque aurait été menée par des éléments du groupe armé Retour, réclamation et réhabilitation (3R).

Le 15 octobre, Islam Mahmoud Ismail, un Casque bleu égyptien en poste à la MINUSMA, a été tué et un autre a été grièvement blessé lorsqu’un engin explosif a heurté un véhicule de la Mission dans la région de Kidal, située dans le nord du Mali.  Un deuxième incident s’est produit à Tombouctou, où au moins un Casque bleu burkinabé a été blessé dans une attaque indirecte contre le camp intégré de la Mission.

Le 25 décembre, Libere Nibigira, Patient Niyokwizera et Eric Ntunzwenimana, trois Casques bleus burundais servant à la MINUSCA, ont perdu la vie lors de la deuxième tentative infructueuse de prise de la ville de Dekoa, située dans la préfecture de Kémo en République centrafricaine, menée par des groupes rebelles à la veille des élections nationales.  Deux Casques bleus burundais ont également été blessés à cette occasion.  Une autre attaque contre la MINUSCA a eu lieu à Bakouma, dans la préfecture de Mbomou.  

Enlèvements, violations de l’indépendance de la fonction publique internationale et autres développements

Le 9 janvier, une attaque à la roquette contre une base de la ville de Tessalit, dans la région de Kidal, dans le nord du Mali, a blessé 20 personnes, dont 18 Casques bleus tchadiens de la MINUSMA.

Le 10 janvier, le Secrétaire général, dans une déclaration (SG/SM/19935) se référant à la publication d’un rapport d’une commission du Congrès au Guatemala sur les travaux de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG), a appelé les autorités guatémaltèques à protéger les droits et à assurer la sécurité des anciens employés de la CICIG, ainsi que des acteurs de la justice et des défenseurs des droits de l’homme.  La Commission internationale a été créée en 2007 par un accord entre les Nations Unies et le Guatemala pour enquêter sur les groupes de sécurité illégaux et la corruption de haut niveau dans le pays.  Le 7 janvier 2019, dans une déclaration (SG/SM/19426), le Secrétaire général avait fermement rejeté la décision du Gouvernement guatémaltèque de mettre unilatéralement fin à la Commission internationale.

Le 27 février, une femme française travaillant pour le Programme alimentaire mondial (PAM) a été libérée après avoir été enlevée le 25 février à Port-au-Prince, en Haïti, par un groupe d’inconnus.  Son nom n’a pas été divulgué.

Le 15 juillet, l’Italien Mario Paciolla, Volontaire des Nations Unies auprès de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, a été retrouvé mort à son domicile de San Vicente de Caguán.  Les autorités locales ont déclaré qu’il était mort par suicide.  Toutefois, les autorités italiennes et les groupes de défense des droits de l’homme ont demandé une enquête sur sa mort.

Poursuites judiciaires en cours

Des progrès ont été réalisés dans les poursuites judiciaires d’assassins du personnel des Nations Unies.

En octobre a commencé le procès du chef de milice congolaise Trésor Mputu Kankonde, l’un des principaux suspects des meurtres en 2017 des experts des Nations Unies Zaida Catalan, de la Suède, et Michael Sharp, des États-Unis, et de leur interprète, Betu Tshintela.  M. Mputu a été appréhendé par les autorités de la République démocratique du Congo le 29 mai à Katole, dans le centre du Kasaï.  

Le 29 décembre, le Tribunal militaire permanent du Liban a condamné Mahmoud Bazzi, 76 ans, à 15 ans de prison pour l’enlèvement et le meurtre au Liban en avril 1980 de deux Casques bleus irlandais, Derek Smallhorne et John O’Mahony, qui servaient au sein de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).

Pour plus d’informations, veuillez contacter Christian Clark à clark1@un.org, ou Vikram Sura à sura@un.org, du Comité permanent sur la sécurité et l’indépendance de la fonction publique internationale du Syndicat du personnel de l’Organisation des Nations Unies.

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