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ECOSOC/7046

ECOSOC: le Forum pour la coopération en matière de développement s’achève sur des appels à « un changement de paradigme » face aux changements climatiques et aux pandémies

Le Forum pour la coopération en matière de développement a achevé, aujourd’hui ses travaux sur des appels pressants à « un changement de paradigme » pour pouvoir faire face aux changements climatiques et aux pandémies qui hantent l’avenir.  Il a également été souligné que le développement durable ne pourra pas être promu sans des  mesures  énergiques pour la résilience climatique.  

« L’occasion s’offre à nous aujourd’hui de réduire le risque de crises futures et la vulnérabilité de certains pays en développement », a déclaré le Président de l’ECOSOC, M. Munir Akram, pour qui le nouveau modèle de coopération en matière de développement doit miser sur le renforcement des capacités nationales, l’APD et l’adaptation des partenariats aux circonstances des pays, pour ne citer que certains éléments. 

Lors d’une première discussion consacrée aux « enjeux de la coopération en matière de développement afin de remédier au double défi du relèvement à la pandémie et de l’urgence climatique », le Président du Global Centre for Adaptation a lancé un vibrant appel pour une action concertée face à la pandémie et à l’urgence climatique, soulignant que le développement durable ne pourra pas être promu sans des mesures énergiques pour la résilience climatique.  Ce dernier a également insisté sur l’importance de l’investissement, relevant qu’un dollar investi dans la résilience climatique pourrait générer entre deux et cinq dollars de bénéfice en termes de développement. 

À ce sujet, la Commissaire pour l’économie rurale et l’agriculture de la Commission de l’Union africaine a regretté que l’APD ne représente que 0,3% du PIB des pays s’étant engagés à la fournir, un niveau insuffisant pour assurer le relèvement face à la pandémie.  Le Mécanisme COVAX est également sous-financé alors que seule 2% de la population africaine est vaccinée, et les fonds nécessaires à la réduction des risques de catastrophe sont eux aussi insuffisants, a également déploré Mme Josefa Sacko.  La diminution de l’APD au bénéfice de la région des Caraïbes  a également préoccupé  Mme  Olaya Dotel, du Ministère de l’économie, de la planification et du développement de la République dominicaine qui a demandé une révision des critères d’octroi de l’APD, en particulier pour les pays à revenu intermédiaire mais vulnérables. 

Le Président du Comité des politiques de développement s’est préoccupé de la situation des pays les moins avancés (PMA) dont la situation financière de plus en plus difficile, marquée par une baisse des envois de fonds et des revenus limités.  Par conséquent le soutien international sera absolument essentiel pour faciliter la reprise et la relève de ces pays, a martelé M. José Antonio Ocampo.  Et c’est la raison pour laquelle l’APD doit être honorée et augmentée, notamment sous forme de transferts et de bourses. 

Mais pour M. Jorge Moreira Da Silva, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ce n’est pas tant de plus d’APD dont nous avons besoin mais d’une APD plus adaptée au Programme 2030 et à l’Accord de Paris.  Alors que l’APD demeure la source de financement la plus stable pour les pays en développement, il a aussi plaidé pour une coopération renforcée afin d’assurer la résilience climatique, notant en outre que la sortie de la pandémie représente une opportunité historique pour promouvoir des modes de développement durables.  « Il n’y pas de résilience et de relèvement partiels », a-t-il par ailleurs affirmé. 

Lors de la discussion interactive les appels à des investissements verts accrus et à un allègement de la dette  se sont répétés tout comme ceux à honorer les engagements au titre de l’APD.   Il n’a échappé à personne que la crise climatique représente le risque le plus aigu à peser sur l’économie mondiale. 

« Avec la pandémie de COVID-19, nous en sommes aujourd’hui à pouvoir évaluer, dans un contexte de crise, où la coopération au développement réussit et où elle échoue », a relevé de son côté le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Liu Zhenmin. 

Par la voix des membres du Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques, créé par le Secrétaire général, les jeunes ont appelé à un « changement de paradigme » et revendiqué l’équité intergénérationnelle et l’intersectionnalité pour pouvoir apporter leur pierre à l’édifice qu’il s’agisse de la réalisation des objectifs de développement durable, de la protection de la biodiversité, des objectifs de conservation ou de l’action climatique. 

Dans l’après-midi, les travaux du Forum se sont achevés sur une discussion autour du rôle de la coopération régionale dans le soutien de la science, la technologie et l’innovation pendant la période de COVID-19.  À cette occasion, panélistes, experts et États Membres ont examiné comment la coopération régionale fournit des solutions innovantes pour soutenir la reprise et renforcer la résilience face à la pandémie de COVID-19, en utilisant notamment le pouvoir de la science, la technologie et l’innovation. 

Le Forum pour la coopération en matière de développement se déroule sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC), dont la prochaine réunion sera annoncée dans le Journal de l’ONU

La coopération en matière de développement afin de remédier au double défi du relèvement pandémique et de l'urgence climatique 

L’application au cours des prochaines décennies du Programme 2030, du Cadre de Sendai et de l’Accord de Paris, dans ce contexte inédit de pandémie, a été au cœur de cette session.  « Regretterons-nous ce que nous n’avons pas fait? », a lancé la modératrice de ce débat, Mme Donna Mitzi Lagdameo, du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR). 

Au préalable, le Président de l’ECOSOC, M. MUNIR AKRAM, qui a ouvert les travaux de la deuxième et dernière journée de la Réunion de haut niveau 2021 du Forum pour la coopération en matière de développement, a mis l’accent sur l’urgence de la situation climatique et l’importance de la coopération au développement dans ce contexte. Tous les partenaires doivent prendre des mesures pour assurer un développement durable afin de disposer des capacités nécessaires pour pouvoir se relever tout en appliquant le Cadre de Sendai, a-t-il notamment estimé. 

« Nous n’avons pas de temps à perdre et nous n’avons pas non plus de ressources à perdre. »  C’est en ces termes que M. VLADISLAV KAIM, économiste et membre du Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques du Secrétaire général, a insisté, à son tour, sur l’urgence à agir. Il a appelé à placer la population au centre de la relève post-COVID-19 et à miser sur les emplois verts et la résilience.  Les jeunes sont une catégorie vulnérable, a-t-il noté, notamment dans l’hémisphère sud qui est le plus touché par les changements climatiques sans pour autant en être responsable. Dès lors, il faut changer de paradigme pour pouvoir aller de l’avant, a-t-il souligné. Mme PALOMA COSTA, avocate, et Mme ARCHANA SORENG, deux autres membres du Groupe, sont également intervenues, l’occasion pour Mme Soreng d’insister sur l’importance de respecter les droits des peuples autochtones et de mettre à profit leur savoir. 

Le monde n’était pas prêt pour la pandémie, alors que des scientifiques avaient tiré la sonnette d’alarme des années auparavant. Et il en va de même pour la crise climatique, a déclaré à son tour, M. PATRICK V. VERKOOIJEN, Président du Global Centre for Adaptation.  Il a appelé à une action concertée face à la pandémie et à l’urgence climatique, en prônant « un changement de mentalités ».  Le développement durable ne pourra pas être promu sans des mesures énergiques pour la résilience climatique.  « Mais nous ne pouvons rien faire sans financements », a-t-il insisté, en appelant à une libération des flux. Il a précisé qu’un dollar investi dans la résilience climatique pourrait générer entre deux et cinq dollars de bénéfice en termes de développement.  Enfin, il a appelé à accélérer l’action de renforcement de la résilience climatique en Afrique et à offrir des perspectives aux entrepreneurs de ce continent.  

Mme JOSEFA SACKO, Commissaire pour l’économie rurale et l’agriculture de la Commission de l’Union africaine, a regretté que l’APD ne représente que 0,3% du PIB des pays s’étant engagés à la fournir. L’APD n’est pas suffisante pour nous relever face à la pandémie, a-t-elle dit.  Elle s’est également inquiétée du sous-financement du Mécanisme COVAX, relevant que seule 2% de la population en Afrique est vaccinée.  Soulignant l’acuité de la crise climatique pour l’Afrique, les ressources étant là encore inférieures aux besoins, elle a plaidé pour une augmentation du financement de mise en œuvre du Programme 2030, du Cadre de Sendai et de l’Accord de Paris.  Les fonds nécessaires à la réduction des risques de catastrophe sont insuffisants, a-t-elle martelé. 

La diminution de l’APD au bénéfice de la région des Caraïbes a préoccupé Mme OLAYA DOTEL, Ministère de l’économie, de la planification et du développement de la République dominicaine, qui a demandé une révision des critères d’octroi de l’APD, en particulier pour les pays à revenu intermédiaire mais vulnérables. La riposte à la pandémie et à la crise climatique exige une coopération renforcée. Elle a demandé que les engagements pris au titre de la lutte climatique soient respectés, prônant une « citoyenneté résiliente ».  L’application de l’Accord de Paris est vitale, a-t-elle souligné. Enfin, elle a réclamé la création d’un fonds de relèvement multilatéral, avec l’action climatique comme axe essentiel. 

« La sortie de la pandémie est un moment historique pour promouvoir des modes de développement durables », a déclaré M. JORGE MOREIRA DA SILVA, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui a souligné que la coopération sera essentielle pour assurer la résilience climatique. Il a rappelé que l’APD demeure la source de financement la plus stable pour les pays en développement.  Selon lui, « nous n’avons pas besoin de plus d’APD mais d’une APD plus adaptée au Programme 2030 et à l’Accord de Paris ».  Nous devons agir sans tarder pour une reprise économique plus durable d’un point de vue environnemental, a-t-il affirmé, y voyant « un impératif moral » Le développement et le climat sont des enjeux qui sont inextricablement liés, a-t-il conclu.  « Il n’y pas de résilience et de relèvement partiels. »

M. WALTON ALFONSO WEBSON, Antigua-et-Barbuda, a indiqué que les petits États insulaires en développement (PEID), qui sont en première ligne de la lutte climatique, font face à des difficultés d’accès à un financement qui soit à la hauteur de leurs ambitions. Il a donc demandé la levée de ces obstacles, en plaidant notamment pour un allègement de la dette de ces pays, l’octroi de droits de tirage spéciaux et un renforcement de leurs capacités. L’aide promise dans le cadre du G20 n’est pas suffisante, a-t-il estimé.  Le délégué a également mis en garde contre tout nationalisme vaccinal et demandé un accès équitable aux vaccins. « À chaque problème, il y a une solution. »  De son côté, M. JAMES PAUL ROSCOE, Royaume-Uni, a indiqué que la présidence britannique du G7 sera notamment consacrée à l’aide bilatérale en vue du relèvement postpandémie.  Il a encouragé les pays à adopter des stratégies de long terme, en insistant sur l’importance du rôle du secteur privé. Les ressources critiques pour l’adaptation climatique devront aussi être apportées. 

Notant que le relèvement postpandémie et une résilience climatique renforcée vont de pair, M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne a appelé à reconstruire en mieux et à promouvoir une économie résolument verte. Il a prôné un changement des modes de consommation et de production, pour ensuite souligner l’ampleur de la coopération entre l’UE et l’Afrique en ce qui concerne la promotion d’une « économie circulaire ».  La crise climatique est le risque le plus aigu à peser sur l’économie mondiale, a argué le délégué.  « Utilisons nos ressources de manière efficace. »  À son tour, Mme JENNIFER DEL ROSARIO-MALONZO, IBON, une ONG œuvrant au renforcement des capacités, a défendu une action climatique vigoureuse et une pleine intégration de l’hémisphère Sud dans la lutte climatique.  Elle a plaidé pour des investissements verts accrus et un allègement de la dette et a appelé à honorer les engagements au titre de l’APD. 

Dans le débat interactif qui a suivi, le Guatemala a demandé un meilleur accès des pays à revenu intermédiaire aux flux financiers d’aide, ainsi qu’une mise en œuvre plus robuste du Programme 2030.  « Nous devons redoubler d’efforts en faveur des pays à revenu intermédiaire. »  La République de Corée a détaillé l’assistance qu’elle apporte aux pays en développement, notamment via l’APD, et a jugé vital de donner la priorité aux partenariats public-privé.  La Confédération syndicale internationale (CSI) a réclamé un nouveau contrat social plus inclusif et des politiques de création d’emplois décents, respectueux de l’environnement.  À l’instar de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), elle a demandé que l’engagement d’une APD de 0,7% du PIB des pays riches soit honoré.  « Nous avons besoin autant d’amour que nous avons besoin d’eau », a déclaré le Comité des ONG sur le financement du développement, citant l’écrivain Maya Angelou.  Le Comité a demandé des investissements accrus dans l’éducation, en particulier pour les filles, et dans la protection de la planète.  Enfin, le Honduras a détaillé la triple tragédie qui l’a frappé cette année: la pandémie, les ouragans et la crise économique. Pour y faire face, le Honduras a demandé l’aide internationale, a dit la délégation, en soulignant la nécessité de davantage de ressources sur le plan national et international. Le Honduras a aussi plaidé pour un nouvel élan de la coopération Sud-Sud et le respect des engagements au titre de l’APD. 

Coopération régionale pour soutenir la science, la technologie et l’innovation en période de COVID-19 

Cette dernière table ronde du Forum pour la coopération en matière de développement, animée par Mme ADVA SALDINGER, journaliste à Devex, a été l’occasion d’examiner comment la coopération régionale fournit des solutions innovantes pour soutenir la reprise et renforcer la résilience face à la pandémie de COVID-19, en utilisant notamment le pouvoir de la science, la technologie et l’innovation. 

La pandémie a permis d’améliorer la communication entre pays africains, a par exemple relevé M. SAMUEL ANNIN, statisticien pour le Gouvernement du Ghana.  Il a évoqué la création d’une plateforme de partage d’informations au sein de la région, une initiative de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).  De même, grâce à l’aide du Royaume-Uni, le Ghana a pu échanger son expérience de gestion de la pandémie avec le Rwanda.  Il est vrai que « malgré nos différences d’évolution technologique entre pays, tout le monde est unanime sur le fait que c’est la coopération qui peut permettre de résoudre les problèmes communs », a confirmé le Directeur général de la coopération technique et scientifique de l’Agence mexicaine de coopération internationale pour le développement (AMEXCID).  M. JAVIER DÁVILA TORRES, a expliqué que son gouvernement a été parmi les instigateurs du Mécanisme COVAX de l’OMS.  Le Mexique est également engagé dans un processus multilatéral de recherche de vaccins contre la COVID-19 et d’autres solutions pour faire face à la pandémie.  Il a plaidé pour un plus grand sérieux dans la gestion des projets dans le cadre de la coopération technique et scientifique, surtout dans des situations d’urgence internationale. 

Le besoin de fonds étant crucial pour faire face à la crise, de nombreuses institutions financières internationales ont consenti des prêts cycliques à des États, a indiqué de son côté le Directeur principal des pratiques de gouvernance et de l’innovation numérique au sein des gouvernements à la CAF -Banque de développement d’Amérique latine.  M. CARLOS SANTISO a expliqué que sa propre banque offre des prêts cycliques pour soutenir le relèvement, et que les institutions financières internationales ont globalement fourni plus de 260 milliards de dollars en appui d’urgence aux pays dans toutes les régions du monde.  Il a insisté sur l’importance de la bonne gestion de ces fonds, rappelant que le Fonds monétaire international (FMI) avait demandé aux États de garder les factures de leurs dépenses pendant la crise.  Il a noté que les périodes de crise, souvent marquées par des dépenses d’urgence, sont souvent propices à des actes de corruption.  L’urgence ne doit pas être synonyme d’opacité, a-t-il souligné. 

M. Santiso a affirmé que l’un des aspects positifs de cette crise, est l’accélération de la numérisation, laquelle ne vient pas sans défis.  Il faut donc s’assurer que la transition numérique se fasse dans le respect de l’éthique, a-t-il relevé, avertissant du risque d’augmentation de la fracture numérique entre et au sein des pays.  Il a appelé à intégrer les droits humains au nouveau monde numérique, insistant sur l’impératif de la protection des données, afin de s’assurer que la gouvernance numérique protège les droits des populations. 

Le Président du Conseil des communes et régions d’Europe (CCRE), a de son côté constaté une tendance à gérer la crise planétaire sur la base d’une approche régionale.  Pour M. STEFANO BONACCINI, qui est également Président de la Région Émilie Romagne, en Italie, a salué cette tendance de trouver des solutions locales aux problèmes mondiaux.  C’est d’ailleurs dans cette optique que les municipalités italiennes s’appuient sur une plateforme virtuelle pour assurer le suivi et la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD).  Il est nécessaire pour les parties prenantes locales de garder à l’esprit les cibles du Programme 2030, notamment dans ce contexte de relèvement postpandémie, a-t-il insisté. 

Les technologies numériques joueront justement un grand rôle dans la mise en œuvre des ODD, a souligné le Guatemala qui s’exprimait au nom du Groupe des amis des pays à revenu intermédiaire.  Pour le Groupe, cela s’est illustré avec l’éducation à distance et les services gouvernementaux virtuels qui s’avèrent primordiaux en période de pandémie.  Le Mécanisme de facilitation des technologies trouve ici toute son importance, et il est nécessaire de réduire la fracture numérique au sein et entre les pays.  Il faut donc accélérer les transferts de technologies, a souligné le Groupe pour qui la coopération Sud-Sud est un complément, et non un supplément à la coopération Nord-Sud.  

Pour le Président-Directeur général de l’ONG PATH, M. NIKOLAJ GILBERT, nous sommes aujourd’hui à une étape qui définira l’avenir pour la coopération en matière de développement.  Depuis janvier 2020, nous avons été les témoins du meilleur et du pire pour la coopération au développement, a-t-il noté.  Nous avons vu les conséquences humaines d’une bataille où la solidarité n’est qu’un vœu pieux mais nous avons aussi observé une nouvelle orientation pour la coopération au développement, avec des partenariats sans précédents pour riposter ensemble à la pandémie, à commencer par le développement de vaccins, la mise en place de ACT et de COVAX et de systèmes de surveillance et de dépistage entre autres.  M. Gilbert a concédé que la collaboration n’est pas chose facile, surtout en un temps record et en répondant aux priorités du secteur public et privé, « et pourtant il en faut pour pouvoir sortir de la pandémie ».  Il faut arriver à relever les défis mondiaux avec des solutions globales et ce n’est qu’à ce moment-là qu’on pourra envisager un meilleur avenir pour tous.  Il nous faut réfléchir aujourd’hui et maintenant à la promesse de partenariats multisectoriels pour contenir la prolifération du virus et améliorer la résilience des systèmes de santé mondiaux surchargés.  Mais pour cela il faut partager les connaissances et les technologies, a martelé M. Gilbert. 

Toutefois, a-t-il poursuivi, la collaboration à elle seule ne sera pas suffisante.  Il faudra changer l’architecture mondiale de la santé et trouver des façons de coopérer plus inclusives au service du développement durable.  L’équité sanitaire dépend d’une approche ancrée dans les déterminants sociaux de nos sociétés, a-t-il fait valoir.  Concrètement cela signifie des efforts basés sur des partenariats emprunts d’un esprit de respect véritable.  Ce n’est qu’alors qu’on parviendra à des systèmes sanitaires mondiaux capables de répondre aux besoins des peuples, a conclu le PDG de PATH. 

Le Président de la Commission des politiques de développement des Nations Unies, M. JOSE ANTONIO OCAMPO, a encouragé le Forum pour la coopération en matière de développement à jouer un rôle encore plus proactif dans les années à venir.  Il a axé son intervention sur l’impact de la pandémie sur les PMA où les ripostes fiscales ont été très inadéquates et la situation financières de plus en plus difficiles avec une baisse des envois de fonds et des revenus limités.  Des initiatives ont été mises en place pour atténuer ces problèmes mais elles sont insuffisantes, a-t-il constaté affirmant que presque tous les PMA ne reprendront pas la croissance et connaîtront une inversion de l’amélioration de leur niveau de vie.  Par conséquent le soutien international sera absolument essentiel pour faciliter la reprise et la relève de ces pays, a martelé M. Ocampo qui a également exigé que les PMA puissent avoir accès aux vaccins à coût minimal.  Sur le long terme il s’agit de veiller à la transformation de leurs économies pour les rendre plus durables et plus résilientes mais cela suppose des moyens.  C’est la raison pour laquelle l’APD doit être honorée et augmentée, notamment sous forme de transferts et de bourses.  Pourtant, s’est indigné M. Ocampo, près de la moitié des membres de l’OCDE ont réduit leur APD.  Les banques de développement régionales, notamment africaines, devraient voir leurs bases renforcées, a-t-il poursuivi, et les bailleurs de fonds devraient utiliser le financement mixte.  M. Ocampo a en outre plaidé pour une réallocation de fonds au FMI et pour un allègement de la dette des PMA. 

Dans ses remarques de clôture, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M, LIU ZHENMIN, a souligné que trois ans après le Forum de 2018, le monde est confronté à une réalité radicalement changée.  En effet, aujourd’hui nous pouvons évaluer dans un contexte de crise où la coopération au développement réussit et où elle échoue, a-t-il remarqué.  Il a estimé qu’en améliorant sa qualité, son impact et son efficacité, ce Forum peut renforcer la coopération au développement de plusieurs manières pour une reprise durable, inclusive et résiliente. 

Tout d’abord ce Forum permet de générer des orientations politiques concrètes à l’intention des États Membres et d’autres acteurs de la coopération au développement au cours de la période de la relève de COVID-19.  Il apporte aussi une orientation stratégique au dialogue multilatéral sur la coopération au développement au cours de la Décennie d’action, et offre un espace mondial où les tendances et les opportunités de la coopération au développement sont discutées en profondeur.  Cela renforce les processus de suivi sur le financement du développement et le Programme 2030 et contribue à soutenir la mise en œuvre des engagements internationaux envers les PMA, les PDSL et les PEID, a souligné M. Liu.  

Le Secrétaire général adjoint a également indiqué que le prochain cycle de l’enquête du Forum, qui sera lancé plus tard cette année, offrira une occasion unique d’évaluer l’alignement de la coopération au développement sur les besoins des pays en développement et les risques.  Par ailleurs, les symposiums du Forum reprendront une fois que la situation le permettra, facilitant ainsi l’apprentissage, le partage des connaissances et les opportunités de collaboration entre acteurs.  Dans le contexte actuel de la réponse et du relèvement de la pandémie, il est extrêmement important de renforcer la capacité de coopération en matière de développement de l’ONU, de faire preuve de solidarité internationale et de soutenir activement les pays en situation particulière, a souligné M. Liu. 

Parlant au nom du Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques, Mme ARCHANA SORENG, a déclaré que les jeunes sont là « pour travailler avec vous en tant qu’alliés », et qu’ensemble il sera possible de réaliser à la fois les objectifs de développement durable, de protéger la biodiversité, d’atteindre les objectifs de conservation et ceux de l’action climatique.  Même si les jeunes ont besoin de la sagesse et de l’expérience de leurs ainés, ils ont aussi quelque chose à apporter à la table.  C’est donc l’équité intergénérationnelle et l’intersectionnalité qu’ils revendiquent. 

M. Akram a conclu en disant que l’occasion s’offre à nous aujourd’hui de réduire le risque de crises futures et de la vulnérabilité de certains pays en développement.  Le nouveau modèle de coopération en matière de développement doit miser sur le renforcement des capacités nationales, l’APD et l’adaptation des partenariats aux circonstances des pays, pour ne citer que certains éléments.  Soulignant l’impératif d’un soutien financier aux pays en développement pendant et après la pandémie, M. Akram a insisté sur le rôle de premier plan de l’APD à cet égard.  Efforçons-nous d’assurer un développement durable sur le long terme, a-t-il poursuivi, ce qui signifie de renforcer les capacités des pays en développement.  La coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire ont été incontournables dans la riposte à la pandémie, a-t-il relevé, mais il convient toujours de mobiliser davantage la communauté internationale au nom de l’équité vaccinale et des traitements.  En outre, M. Akram a encouragé un meilleur partage des connaissances en matière de technologies émergentes, y compris les technologies numériques.  Pour lui, la Décennie d’action doit être l’occasion de soutenir les pays en développement pour des solutions nationales.

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