Transport maritime: le Secrétaire général demande de remédier aux conditions de travail aggravées par la pandémie de COVID-19 et de rendre ce secteur « durable »
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée mondiale de la mer, célébrée le 24 septembre:
Cette année, la Journée mondiale de la mer est consacrée au thème « Des transports maritimes durables pour une planète durable ». Ce thème revêt une importance toute particulière dans le contexte de la pandémie de COVID-19: aujourd’hui, 80% des marchandises échangées à l’échelle mondiale sont transportées par voie maritime, y compris des fournitures médicales vitales, des denrées alimentaires et d’autres produits de base qui sont indispensables à nos efforts de riposte et de relèvement.
La pandémie a également mis en lumière le professionnalisme et l’abnégation dont font preuve les deux millions de marins de la flotte marchande mondiale.
Je reste profondément préoccupé par la crise humanitaire et la crise de sécurité de plus en plus graves qui touchent déjà des centaines de milliers de ces travailleurs essentiels. Bravant les difficultés sans précédent créées par la pandémie, les marins travaillent sans relâche pour assurer le fonctionnement de la chaîne logistique mondiale, qui n’est pas toujours visible pour le public. Épuisés physiquement et mentalement et séparés de leur famille et de leurs proches, ils et elles ont vu leur temps en mer prolongé bien au-delà de ce que prévoient les normes énoncées dans les conventions internationales: dans certains cas, leurs périodes de service dépassent maintenant 17 mois. Les marins ne peuvent pas travailler indéfiniment en supportant une telle fatigue; pourtant, la perturbation du transport maritime international risquerait d’avoir des conséquences catastrophiques.
Encore une fois, je demande aux gouvernements d’agir pour remédier à cette situation critique en désignant les marins et le reste du personnel du secteur maritime comme travailleurs essentiels, en garantissant que les changements d’équipage soient effectués en toute sécurité et en appliquant les protocoles élaborés par les organismes des Nations Unies, la Chambre internationale de la marine marchande et la Fédération internationale des ouvriers du transport, de sorte que les marins bloqués à bord de navires soient rapatriés et que d’autres puissent rejoindre leur lieu de travail.
Dans une perspective à plus long terme, nous ne pouvons nous passer d’un secteur maritime durable. Les transports maritimes ont un rôle central à jouer dans la réalisation de la plupart des dix-sept objectifs de développement durable, voire de chacun d’entre eux. Mais il faut réussir à trouver un équilibre pour qu’ils ne compromettent pas la santé et la biodiversité des océans à long terme. L’Organisation maritime internationale (OMI) a élaboré des normes mondiales pour rendre le secteur plus propre et plus écologique. Les gouvernements et l’OMI doivent continuer à travailler ensemble pour décarboniser les transports maritimes et les rendre plus efficients sur le plan énergétique, faciliter les activités du secteur en continuant de les numériser, notamment dans les ports, et prendre des mesures pour protéger le personnel et garantir la pérennité des effectifs, en prêtant une attention particulière à la diversité.
Les transports maritimes peuvent et doivent contribuer à l’économie mondiale sans rompre l’équilibre fragile de la nature. Il serait impossible de bâtir un avenir durable pour la planète et pour sa population sans le secteur maritime, qui est au fondement du commerce mondial.