En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/20192

Asie du Sud-Est: après la COVID-19, le relèvement dépendra de la lutte contre les inégalités et la fracture numérique, et pour l’économie verte et les droits humains, estime M. Guterres

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, pour le lancement de la note d’orientation sur l’impact de la COVID-19 sur l’Asie du Sud-Est, à New York aujourd’hui:

Comme ailleurs dans le monde, la COVID-19 a eu de graves conséquences sanitaires, économiques et politiques en Asie du Sud-Est, frappant durement les personnes les plus exposées.

La pandémie a non seulement mis à nu de profondes inégalités et des failles dans la gouvernance, mais aussi montré qu’il était impératif de suivre une voie de développement durable.  Elle a également révélé de nouvelles menaces, notamment à la paix et à la sécurité.

L’Asie du Sud-Est a pris des mesures de confinement qui lui ont épargné les souffrances et les bouleversements subis ailleurs.  Les gouvernements ont agi promptement pour enrayer la pandémie et éviter le pire.  La coopération à l’échelle régionale a été solide dans de multiples secteurs.

Depuis le début, l’ONU appuie l’action menée face à la crise et pour le relèvement.  Nous fournissons des articles médicaux, soutenons les programmes de protection sociale, aidons les migrants retournant dans leur pays et luttons contre la montée des violences faites aux femmes et aux enfants.  Le relèvement de la région reposera sur quatre priorités.

Premièrement, il faut s’attaquer aux inégalités sur le plan des revenus, des soins de santé et de la protection sociale et prévoir donc des plans de relance à court terme et des changements politiques à long terme.  Deuxièmement, il faut réduire la fracture numérique, pour ne laisser aucune personne et aucune communauté de côté, dans un monde chaque jour plus connecté.  Troisièmement, il faut rendre l’économie plus verte, créer des emplois d’avenir et décarboniser l’économie, qui dépend encore trop du charbon, et d’autres industries dépassées.  Quatrièmement, il faut défendre les droits humains, protéger l’espace civique et promouvoir la transparence, éléments qui font tous partie intégrante d’une riposte efficace.

Ces mesures doivent favoriser la promotion de l’égalité des genres et la lutte contre la montée des violences de genre, et faire participer les femmes à tous les aspects des plans de relance.  Cela permettra d’atténuer les effets disproportionnés de la pandémie sur les femmes, une des meilleures façons de garantir un relèvement durable, rapide et inclusif, pour tous.

La situation actuelle nous mène à la récession et aux tensions sociales.  Les discours de haine ont déjà gagné en intensité et les processus politiques sont au point mort: des conflits de longue date s’enlisent et s’enveniment.  Les gouvernements de la sous-région ont tous soutenu mon appel en faveur d’un cessez-le-feu mondial: je compte sur tous les pays d’Asie du Sud-Est pour prendre des mesures concrètes, porteuses d’un réel changement.

La région a encore beaucoup à faire, mais elle dispose de capacités formidables.  L’ONU est fermement attachée au partenariat avec les pays d’Asie du Sud-Est: nous continuerons d’aider à placer la région sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable et d’un avenir pacifique pour tous.

Je vous remercie.

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