Le Secrétaire général exhorte à prendre de toute urgence des mesures visant à mettre un terme à la déforestation et à restaurer les forêts dégradées
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale des forêts, célébrée le 21 mars:
Les forêts couvrent environ 30 % de la surface terrestre de notre planète et abritent 80% de toutes les espèces terrestres. Les services écosystémiques qu’elles fournissent à l’humanité vont de la purification de l’air et de l’eau à la production d’aliments, de médicaments et de produits en bois et en papier. Les forêts assurent la bonne santé de bassins versants essentiels et exercent une influence sur le climat mondial et le régime des précipitations.
En outre, les forêts sont d’importants puits de carbone, absorbant environ deux milliards de tonnes de dioxyde de carbone par an. Pour combler l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions et limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, il est donc essentiel que les forêts soient gérées durablement.
Compte tenu du rôle crucial que jouent les forêts dans la capture du dioxyde de carbone, il est alarmant que celles-ci soient de plus en plus souvent soumises à des conditions de sécheresse causées par les changements climatiques. L’année écoulée a été marquée par d’énormes feux de forêt, dans l’Arctique canadien, en Sibérie, en Californie et en Australie, notamment. En plus des tragiques pertes en vies humaines, en logements et en sources de revenus qu’ont subies des zones habitées, ces incendies ont été responsables d’émissions massives de dioxyde de carbone.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 accorde une juste place au rôle vital que jouent les forêts pour notre avenir. En 2017, le premier plan stratégique des Nations Unies sur les forêts a été adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce plan comporte six objectifs mondiaux relatifs aux forêts, auxquels sont associées 26 cibles, à atteindre d’ici à 2030. Ces cibles sont louables, mais nous ne sommes pas près de les atteindre.
La déforestation est principalement causée par la conversion d’habitats au profit de l’agriculture à grande échelle. Augmenter la production agricole sans remplacer les forêts naturelles constitue un enjeu majeur. Au cours des 25 dernières années, le taux annuel de déforestation nette a ralenti de plus de 50% au niveau mondial, grâce notamment aux efforts menés par les gouvernements et les autres parties prenantes actives dans la gestion durable des forêts. Pourtant, de vastes étendues de forêts continuent de disparaître.
Cette année, la Journée internationale des forêts met en lumière les liens entre les forêts et la riche biodiversité qu’elles abritent. L’année dernière, la Plateforme intergouvernementale science-politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)a sonné l’alarme en indiquant que la santé de nos écosystèmes déclinait à une vitesse sans précédent et que les taux d’extinction des espèces s’envolaient. Nous devons agir rapidement pour inverser la tendance. La solution passe en partie par la sauvegarde des forêts.
En 2020, la nature fait l’objet de toutes les attentions: ce doit être l’année où nous inversons la tendance de la déforestation et de la disparition de forêts. En octobre, la quinzième Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique aura pour objectif l’adoption d’un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020. Ce cadre doit comprendre de nouveaux objectifs ambitieux, permettant de protéger la nature et de lutter contre les facteurs responsables des pertes que subit la nature, auxquels seront associés de solides mécanismes d’exécution et de financement.
Notre environnement mondial se dégrade à cause des choix non durables que nous faisons. Notre façon de consommer les ressources naturelles accélère la perte de biodiversité et aggrave les changements climatiques. En cette Journée internationale, j’exhorte l’ensemble des gouvernements, des entreprises et de la société civile à prendre de toute urgence des mesures visant à mettre un terme à la déforestation et à restaurer les forêts dégradées, afin que les générations futures jouissent d’un avenir plus vert et plus sain.