Syrie: nous ne pouvons laisser cette dixième année du conflit mener au même carnage, au même mépris des droits de l’homme, à la même inhumanité, plaide le Secrétaire général
On trouvera ci-après la déclaration du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la dixième année du conflit en Syrie:
Le conflit syrien est entré dans sa dixième année et pourtant la paix est toujours hors de portée. Ce conflit brutal a eu un coût humain déraisonnable et provoqué une crise humanitaire d’une ampleur monumentale. Des millions de civils continuent de voir leur protection menacée, plus de la moitié de la population a été forcée de fuir de chez elle, des millions de gens vivent dans des conditions précaires comme réfugiés et 11 millions de personnes ont toujours besoin d’une aide humanitaire vitale. Nous avons vu neuf années d’atrocités horribles, dont des crimes de guerre. Neuf années de violations massives et systématiques des droits de l’homme, érodant les normes internationales à de nouveaux niveaux de cruauté et de souffrances. Des dizaines de milliers de gens manquent à l’appel, ont disparu, sont détenus et soumis à de mauvais traitements et à la torture. Un nombre indicible de gens ont été tués ou blessés. Il ne peut y avoir d’impunité pour des crimes aussi horribles.
Tout au long du conflit, le système humanitaire a utilisé tous les moyens disponibles pour apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin, par air, à travers les lignes de front ou les frontières. En 2019, les Nations Unies et leurs partenaires ont aidé plus de 6 millions de personnes chaque mois dans toute la Syrie. En janvier de cette année, l’aide alimentaire à 1,4 million de personnes a été fournie par le seul mécanisme transfrontalier tout comme les médicaments à presque 500 000 personnes et les articles non alimentaires à plus de 230 000 personnes.
Pour mettre fin aux souffrances du peuple syrien, les mesures sont bien connues et elles doivent être mises en œuvre. En premier lieu, le Protocole additionnel du 5 mars au Mémorandum sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade d’Edleb signé entre la Fédération de Russie et la Turquie doit mener à une cessation durable des hostilités qui ouvre la voie à un cessez-le-feu permanent dans tout le territoire syrien. Deuxièmement, les parties doivent retourner au processus politique facilité par les Nations Unies comme le demande la résolution 2254 (2015) qui reste la seule voie viable pour mettre fin au conflit et offrir une paix durable au peuple syrien.
Mon message est clair. Nous ne pouvons laisser cette dixième année mener au même carnage, au même mépris des droits de l’homme et du droit international humanitaire, à la même inhumanité.