En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/19941

Dix ans après le séisme en Haïti, le Secrétaire général honore la mémoire des centaines de milliers de personnes qui ont perdu la vie le 12 janvier 2010

On trouvera, ci-après, le texte de l’allocution prononcée aujourd’hui par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, lors de la cérémonie de commémoration du dixième anniversaire du tremblement de terre qui a frappé Haïti:

Nous sommes réunis aujourd’hui pour honorer la mémoire des centaines de milliers d’Haïtiens qui ont perdu la vie dans le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010 et pour exprimer nos condoléances et notre solidarité aux millions de personnes qui continuent de subir les effets de cette tragédie.

Lorsque le tremblement de terre a frappé, de nombreux Haïtiens entamaient la nouvelle année avec un sentiment renouvelé d’optimisme et de confiance dans l’avenir de leur pays.

En quelques secondes, leurs espoirs sont devenus poussière.

Des villes ont été détruites, des centaines de milliers de personnes ont été tuées et des millions de vies ont changé pour toujours.

Je n’oublierai jamais le choc et la tristesse à travers le monde et dans l’ensemble des Nations Unies à mesure que l’ampleur de la tragédie est devenue claire.

Une opération humanitaire sans précédent a sauvé des vies au cours des premiers jours et des premières semaines, grâce au travail, main dans la main, des organisations d’aide internationales et des premiers intervenants haïtiens et partenaires locaux sur le terrain.

Mais le tremblement de terre a créé de nouvelles menaces sérieuses pour la sécurité, la stabilité et la prospérité d’Haïti.  Se remettre des nombreuses blessures infligées par une telle catastrophe –blessures physiques, émotionnelles, sociales et financières– représenterait un grand défi pour n’importe quelle nation.

Au lendemain de l’un des jours les plus sombres de son histoire, Haïti a pu compter sur le courage et la détermination de son peuple et l’aide de ses nombreux amis.  Des routes ont été déblayées, des maisons ont été reconstruites, des écoles ont été rouvertes, des entreprises ont repris leurs activités.

Parmi les nombreuses difficultés demeurant, l’ONU regrette profondément les pertes en vies humaines et les souffrances causées par l’épidémie de choléra.  Je salue les progrès importants qui ont été accomplis vers l’élimination de la maladie.  Nous sommes également déterminés à résoudre les affaires d’exploitation et d’atteintes sexuelles en cours d’examen.

L’envergure de la tragédie a été telle qu’il a fallu de nombreuses années pour retrouver un sentiment de normalité.  Aujourd’hui, l’insécurité et la faible croissance économique contribuent à un durcissement des tensions sociales et à la détérioration de la situation humanitaire.  J’exhorte les Haïtiennes et les Haïtiens à résoudre leurs différends par le dialogue et à résister à toute escalade qui pourrait compromettre les acquis de ces dix dernières années. 

Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti et les 19 organismes, fonds et programmes présents dans le pays continueront de travailler en partenariat avec le peuple haïtien vers le relèvement et la prospérité. 

Aujourd’hui, nous rendons également hommage à la mémoire des 102 collègues, originaires de 30 pays différents, qui ont perdu la vie en Haïti – la plus grande perte de l’histoire de l’ONU. 

Je viens de me recueillir devant le monument émouvant, « A Breath », qui vient d’arriver de Port-au-Prince.  Je remercie le sculpteur, Davide Dormino, et tous ceux qui ont aidé à transporter son œuvre.  J’ai été particulièrement impressionné par l’inclusion de débris de l’hôtel Christopher, où tant de nos collègues ont péri. 

Celles et ceux qui ont ainsi trouvé la mort étaient en Haïti pour instaurer la stabilité, favoriser la prospérité et consolider la paix et la sécurité, avec des partenaires internationaux, nationaux et locaux.  Il y avait, parmi ces femmes et ces hommes, des conseillers en matière de politiques, des spécialistes des questions politiques, des travailleurs humanitaires, des spécialistes du développement, des agents de sécurité, des soldats, des avocats, des chauffeurs et des médecins. 

Lorsque le séisme a frappé, de nombreux membres du personnel des Nations Unies ont pris part aux opérations de recherche et de secours et ont transporté des blessés dans le complexe des Nations Unies.  Certains ont eu la tâche déchirante d’accompagner le corps d’un collègue défunt ou d’une collègue défunte auprès de ses proches, pour l’inhumation ou la crémation. 

Une perte de cette ampleur laisse des souvenirs indélébiles et des cicatrices permanentes, que portent Haïti et l’ONU tous deux.  Elle nous lie et jamais nous ne l’oublierons. 

Aujourd’hui, nous renouvelons nos plus sincères condoléances aux familles et aux amis des victimes, ainsi que notre sympathie envers celles et ceux dont la vie reste touchée par cette tragédie.

Nous renouvelons également notre engagement à honorer la mémoire de celles et ceux que nous avons perdus, en œuvrant aux côtés du peuple et du Gouvernement haïtiens, et avec les amis et les alliés du pays dans l’ensemble de la communauté internationale. 

Ensemble, nous allons préserver l’avenir d’Haïti et construire des vies de paix, de prospérité et de dignité pour toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens.

Kenbe fèm.  [Bon courage / continuez.]

Mesi anpil [Merci.]

Et maintenant, observons un moment de silence à la mémoire de ceux qui sont morts.

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