Conseil de sécurité: dans la perspective des élections de juin prochain, la Représentante spéciale pour l’Iraq insiste sur les réformes économiques
Ce matin, devant le Conseil de sécurité réuni en visioconférence, la Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) a exhorté le Gouvernement iraquien à prendre des mesures d’urgence pour gérer la crise économique et financière, aggravée par la pandémie de COVID-19 et la baisse du cours du pétrole.
Sur une note positive, Mme Jeanine Hennis-Plasschaert, qui présentait le rapport* trimestriel du Secrétaire général sur les activités de la MANUI, a salué les efforts que les autorités ont déployés pour préparer les élections législatives anticipées fixées au 6 juin 2021. La Mission, a-t-elle résumé, accroît son assistance technique pour conseiller et prêter son concours au Gouvernement iraquien et à la Haute Commission électorale indépendante.
Quelles que soient les circonstances, les élections devront être organisées « par et pour les Iraquiens », qui doivent jouer chaque fois plus un rôle plus large dans la sphère publique, et leurs préparatifs, être exempts de toute ingérence politique à tous les niveaux, a déclaré la Représentante spéciale. Elle a donc espéré que les dirigeants résisteront à la tentation de se servir du calendrier électoral et n’éluderont pas leurs responsabilités, et que les réformes attendues « ne seront pas glissées sous le tapis » au risque d’accroître les tensions sociales à plus ou moins court terme.
À ce sujet, Mme Hennis-Plasschaert a vanté la publication, à la mi-octobre, d’un « livre blanc » qui préconise une série de mesures propres à restructurer l’économie iraquienne. Mais faute de consensus politique pour traduire le document dans la réalité, ce ne seront que « des mots sur du papier », a-t-elle prévenu. Préoccupée par la corruption endémique qui sévit en Iraq, elle a noté la création récente d’un comité permanent chargé d’enquêter sur le problème.
Même si le Gouvernement de l’Iraq n’a répondu « qu’en partie » à la nécessité de renforcer les réformes liées aux difficultés économiques et aux tensions régionales, les élections offrent une occasion importante de répondre à la demande du peuple iraquien d’un gouvernement réactif et représentatif, ont reconnu les États-Unis, qui ont annoncé une contribution de 10 millions de dollars à l’appui de la MANUI.
Soucieux d’apporter « des solutions aux problèmes urgents », l’Iraq a fait valoir que les élections anticipées sont une composante essentielle du programme de réformes, que des élections crédibles, justes et inclusives sont cruciales pour la réussite de ces réformes, et que le Gouvernement a sollicité le Conseil de sécurité pour l’observation du scrutin.
L’Iraq a posé comme préalables le respect de la souveraineté iraquienne, le renforcement de l’état de droit et la reprise par l’État du contrôle de toutes les forces armées. Il faut aussi veiller à ce que les puissances étrangères n’utilisent pas le territoire de l’Iraq comme « base pour leurs jeux stratégiques et politiques », a encore demandé la délégation.
La lutte contre le terrorisme en Iraq doit demeurer une priorité et les coupables doivent être tenus pour responsables de leurs actes, ont souligné les membres du Conseil, dont Saint-Vincent-et-les Grenadines qui a condamné les attentats perpétrées la semaine dernière au nord de Bagdad. « Le combat contre Daech n’étant pas terminé », la France a jugé que la contribution militaire de la coalition internationale en appui aux forces nationales demeure « indispensable », même si ses modalités doivent être adaptées en fonction de la menace. La Chine a appelé la communauté internationale à soutenir l’Iraq contre les actions de combattants étrangers et à empêcher la diffusion de messages terroristes. Pour sa part, la Fédération de Russie a appelé les acteurs impliqués dans la lutte anti-terroriste à respecter la souveraineté de l’Iraq et à coordonner leur action avec le Gouvernement iraquien.
Les attaques qui visent de manière constante les missions et les convois diplomatiques demeurent une autre source de préoccupation pour les délégations. Pour les États-Unis en particulier, « les attaques des milices soutenues par Téhéran contre les intérêts diplomatiques américains et étrangers doivent cesser ».
Par ailleurs, la majorité des intervenants dont le Royaume-Uni ont salué l’accord conclu, le 9 octobre dernier, entre le Gouvernement fédéral et le Gouvernement de la Région du Kurdistan concernant les affaires administratives, les services et la sécurité du district de Sinjar, dans la province de Ninive. Ils ont fait écho à l’optimisme de la Représentante spéciale quant au fait que cela pourrait accélérer le retour des déplacés yézidis à Sinjar.
Plusieurs délégations, comme l’Allemagne et la Belgique, ont condamné les assassinats et les attaques de militants et de défenseurs des droits de l’homme commis par des assaillants armés non identifiés. De plus, à l’instar de Mme Hennis-Plasschaert, elles ont souhaité que l’organe d’établissement des faits indépendant appelé à examiner toutes les violations des droits humains commises dans le cadre de manifestations puisse enfin commencer son travail.
Le Gouvernement veille à la protection des manifestants et des civils ainsi que des missions diplomatiques, a encore assuré la délégation iraquienne.
Il s’efforce d’asseoir plus solidement l’autorité de l’État et de placer toutes les armes sous contrôle étatique.
Le Conseil s’est également penché sur la coopération entre les Gouvernements de l’Iraq et du Koweït en ce qui concerne les nationaux du Koweït et d’États tiers portés disparus et les biens koweïtiens disparus, notamment les archives nationales saisies par l’Iraq.
*S/2020/1099
Présentant le dernier rapport trimestriel du Secrétaire général en application de la résolution 2522 (2020) du Conseil de sécurité, Mme JEANINE HENNIS-PLASSCHAERT, Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), a déclaré que l’Iraq était toujours aux prises avec des « tempêtes multiples ». Ces crises interconnectées et qui se renforcent mutuellement sont d’ordre politique, sécuritaire, économique, financier, social et sanitaire; elles continuent de pousser le Gouvernement iraquien à réagir et à passer en mode de gestion des crises.
La situation économique et financière demeure troublante, a expliqué la Représentante spéciale, l’économie devant se contracter de près de 10% cette année. La pandémie de COVID-19 frappe un secteur privé déjà bien affaibli et le prix du pétrole poursuit sa chute, entraînant à la baisse le produit intérieur brut.
Mme Hennis-Plasschaert a indiqué qu’à la mi-octobre, un livre blanc, longtemps attendu, a été publié. Il donne un aperçu très utile des déséquilibres structurels qui caractérisent l’économie iraquienne et dresse une série de mesures économiques nécessaires tout en pointant les nombreuses « occasions manquées » depuis 2003. Face à cette situation, elle s’est posé des questions sur le « match politique » et a prévenu que faute de consensus politique pour traduire le document blanc en réalité, ce ne seront que « des mots sur du papier ».
Des mesures sérieuses et résolues pour sortir de la crise économique et financière ne sauraient attendre un jour de plus, a affirmé la responsable, et le Gouvernement, le Parlement, les partis politiques et autres doivent agir collectivement.
À l’approche des élections, Mme Hennis-Plasschaert a espéré que les réformes si urgentes « ne seront pas glissées sous le tapis », ce qui ne ferait qu’aggraver la situation et accroître les tensions sociales à plus ou moins court terme. Elle a donc espéré que les dirigeants politiques résisteront à la tentation de se servir du calendrier électoral et n’éluderont pas leurs responsabilités. Elle a noté au passage que le Gouvernement avait contracté des emprunts pour le reste de 2020, notamment pour payer les salaires des fonctionnaires publics.
La loi initiale sur les emprunts avait pour objectif de faciliter les réformes et sortir de la dépendance du pétrole, mais la loi telle qu’adoptée limite grandement la marge de manœuvre du Gouvernement, a poursuivi la Représentante spéciale. Elle a aussi vivement critiqué la corruption endémique qui sévit en Iraq et la politique de clientélisme qui continuent d’entraver la vie économique, avertissant qu’en l’absence de contrôle, les ressources du peuple iraquiennes continueront à être pillées. Elle a recommandé de trouver des solutions durables pour créer un rempart contre l’instabilité du pays.
Évoquant les manifestations populaires en faveur d’un pays plus stable et prospère, Mme Hennis-Plasschaert a espéré que la détermination de la population à un avenir meilleur continuera à inspirer ses dirigeants. Elle a souligné le besoin urgent d’établir les responsabilités et souhaité que l’organe d’établissement des faits indépendant appelé à examiner toutes les violations des droits humains commises dans le cadre de manifestations puisse enfin commencer son travail.
La MANUI fournit une assistance technique dans les préparatifs des élections législatives de juin 2021, a expliqué son chef. Quelles que soient les circonstances, ces scrutins devront être organisés par et pour les Iraquiens, qui doivent jouer chaque fois plus un rôle plus large dans la sphère publique. Les préparatifs doivent aussi être exempts de toute ingérence politique à tous les niveaux.
La Représentante spéciale a mis l’accent sur les attaques contre les bâtiments diplomatiques. Les autorités iraquiennes s’efforcent de maintenir toutes les voies du dialogue ouvertes au niveau régional.
S’agissant des relations entre Bagdad et Erbil, elle a expliqué qu’un vote sur les emprunts au Parlement a encore montré à quel point celles-ci restent tendues, et ce, malgré des efforts du Gouvernement fédéral et du Gouvernement de la Région du Kurdistan. C’est la volonté politique qui, une fois de plus, s’avèrera positive. Elle a attribué les difficultés à une ambigüité sur les principes, règles et directives du système fédéral, surtout dans les questions en suspens. Elle a jugé que les relations ne s’amélioreront pas si une solution durable n’est pas trouvée dans cet objectif. Il faut en particulier résoudre les questions de regroupement et de la fermeture de camps, fermeture qui ne doit se faire qu’une fois qu’on aura garanti le retour des déplacés.
Un accord conclu de haute lutte dans le district de Sinjar, province de Ninive, ouvre un nouveau chapitre susceptible de permettre aux habitants de retourner chez eux, s’est félicitée d’autre part Mme Hennis-Plasschaert. Dans ce contexte, le Premier Ministre iraquien a fait part de son optimisme quant au fait que l’accord pourrait accélérer le retour des déplacés à Sinjar et représenter un premier pas vers le règlement des questions en suspens dans ce district très divers sur le plan ethnique. Le Président de la Région du Kurdistan a émis l’espoir que cet accord conduira à un retour pacifique des Yézidis, au rétablissement de la stabilité et au début de la reconstruction.
Enfin, au sujet des nationaux koweïtiens disparus et des biens usurpés, elle a salué la restitution des dépouilles de 20 Koweitiens trouvées dans un charnier dans le sud de l’Iraq. Les dépouilles de sept Iraquiens ont également été restituées. En conclusion, la Représentante spéciale a dit compter sur le soutien des membres du Conseil pour poursuivre sa mission et faciliter le retour à la normale en Iraq.
Les États-Unis ont déclaré qu’en annonçant la tenue d’élections anticipées en juin prochain, le Gouvernement n’avait répondu « qu’en partie » à la nécessité de renforcer les réformes liées aux difficultés économiques et aux tensions régionales. Cela étant, ces élections offrent une occasion importante de répondre à la demande du peuple iraquien d’un gouvernement réactif et représentatif. La délégation américaine a également déclaré que son pays appuie le rôle essentiel que joue la MANUI pour aider à préparer les élections et qu’ils fourniront à ce titre une subvention de 10 millions de dollars pour soutenir la MANUI dans ces efforts. Les États-Unis appellent les autres donateurs à faire de même.
La représentante a ensuite reconnu que l’Iraq se trouve dans une « situation complexe », qui rend indispensable de créer un environnement propice aux élections afin de garantir qu’elles soient libres, équitables et crédibles, a-t-elle plaidé, reprenant à son compte l’appel de la Représentante spéciale du Secrétaire général. Toutefois, a-t-elle poursuivi, un environnement propice signifie que nous devons lutter contre « les activités malveillantes de l’Iran en Iraq ». Les attaques des milices soutenues par Téhéran contre les intérêts diplomatiques américains et étrangers doivent cesser, a insisté la délégation américaine, en expliquant qu’elles sapent les efforts internationaux pour stabiliser l’Iraq afin de permettre au Gouvernement d’assurer son propre avenir.
Dans ce contexte, les États-Unis sont « heureux » de voir le Gouvernement prendre des mesures pour garantir une sécurité accrue aux personnels américains sur le terrain. Mais le problème fondamental demeure les milices soutenues par l’Iran qui continuent de menacer les citoyens iraquiens et les étrangers, a redit la délégation. Cela dit, les États-Unis, très attachés au développement économique de l’Iraq, se félicitent de la publication d’un livre blanc sur les réformes économiques qui répondra à la fois à la nécessité immédiate de mettre de l’ordre dans les finances du pays et à l’impératif à long terme de créer un secteur privé plus dynamique. La délégation a donc appuyé ces efforts de réforme et les États-Unis continueront de mettre en œuvre les mémorandums d’accord bilatéraux dans les secteurs de la santé, du commerce, de l’énergie, des réformes économiques et des investissements privés, a conclu la représentante.
La République dominicaine a salué les actions entreprises par le Premier Ministre Al-Kidhimi en vue de promouvoir le processus politique et de tenir des élections le 6 juin 2021. Elle a jugé fondamentale l’assistance électorale de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) et souhaité que la Chambre des représentants aboutisse bientôt à un consensus quant à la finalisation de la loi électorale et à l’allocation d’un budget au Haut Comité électoral indépendant pour la logistique des élections anticipées. La République dominicaine a félicité le Gouvernement iraquien pour l’adoption du plan national de développement qui renforcera le rôle des femmes dans la prise de décisions au plus haut niveau. Elle l’a encouragé à adopter une loi sur la violence familiale, compte tenu de l’augmentation significative des cas de violence depuis le début de la pandémie de COVID-19. Elle a également relevé les efforts déployés par la MANUI et le Ministère de l’éducation pour favoriser les inscriptions à l’école, sans restriction, et éviter la non-scolarisation faute de documents administratifs. Au sujet de la sécurité, la délégation s’est inquiétée des tensions et de la violence continue dans la région et a invité toutes les parties à la modération et à la résolution des différends par le dialogue, tout en respectant la souveraineté et l’espace aérien de l’Iraq et en s’abstenant de se servir du territoire de ce pays comme un terrain d’affrontement. Elle a condamné, en outre, les assassinats ciblés de défenseurs des droits de l’homme et les arrestations arbitraires de journalistes, militants et manifestants pacifiques. S’agissant du Koweït, la délégation dominicaine a loué la restitution par l’Iraq des restes de ressortissants koweïtiens grâce aux efforts des membres du Mécanisme tripartite.
La Tunisie a salué les réformes entreprises et les progrès réalisés en Iraq pour la tenue d’élections le 6 juin 2021, félicitant le Gouvernement pour sa nouvelle loi électorale assurant des élections transparentes, régulières et crédibles et soulignant le besoin d’une assistance technique particulière de la MANUI en vue des élections.
La délégation s’est aussi félicitée du rôle accru des femmes et de la création d’une plateforme spéciale pour la promotion de leur participation, nécessaire à l’unité nationale et à la stabilité du pays. Elle a aussi salué la lutte contre la corruption et la création d’une commission d’enquête à cet effet, ajoutant que le Gouvernement doit exercer un plus grand contrôle sur les armes et s’efforcer d’assurer la réintégration de combattants. Elle a également pris note du nouvel accord conclu entre le Gouvernement iraquien et le Gouvernement régional du Kurdistan, facilitant un transfert de budget et encourageant une plus grande coopération pour contrôler les frontières.
La délégation a déploré la situation économique délicate dont souffre l’Iraq en raison de la baisse des cours du pétrole, et des effets conjugués du terrorisme et de la pandémie. Elle a félicité le Gouvernement et l’ONU de leurs mesures d’aide à la population touchée par la COVID-19. La Tunisie a enfin noté avec satisfaction que l’Iraq honore ses obligations vis-à-vis du Koweït pour le rapatriement de ses ressortissants et la recherche des personnes disparues.
La Fédération de Russie a émis l’espoir que les élections du 6 juin 2021 seront crédibles, justes et inclusives, avant de saluer les mesures prises par le Gouvernement iraquien pour sortir de la crise économique et vaincre la corruption. Elle a estimé que les questions nationales en suspens peuvent être réglées au moyen d’un dialogue inclusif. Tous les acteurs qui souhaitent la stabilisation du pays doivent s’abstenir de toute action de nature à altérer les efforts entrepris en ce sens, a rappelé la délégation, avant de souligner la nécessité de la lutte contre le terrorisme, la situation demeurant à cet égard « fragile ». Elle a appelé les acteurs impliqués dans ladite lutte à respecter la souveraineté de l’Iraq et à coordonner leur action avec le Gouvernement iraquien. La délégation a appuyé les efforts de la MANUI, avant d’ajouter que ces efforts doivent strictement respecter la souveraineté iraquienne. La Fédération de Russie a salué les mesures prises par l’Iraq et le Koweït pour régler les questions en suspens. Enfin, elle a souligné la nécessité pour l’Iraq d’entretenir des relations de bon voisinage et de refuser toute action susceptible d’alimenter une logique d’affrontement régional. Rappelant la réunion du Conseil sur le golfe Persique en date du 25 octobre dernier, la délégation a considéré que l’approche collective proposée par Moscou au niveau régional conserve toute sa pertinence.
L’Afrique du Sud a loué et appuyé les efforts du Gouvernement iraquien pour restaurer la paix et la sécurité sur son territoire. La détermination et le courage politique sont les garants de la résilience, a dit le représentant. Il a défendu l’intégrité territoriale de l’Iraq, de même que les efforts pour lutter contre le terrorisme qui menace, non seulement le pays, mais aussi la région et la communauté internationale dans son ensemble. L’Afrique du Sud a appuyé également la diplomatie menée par le gouvernement iraquien pour entretenir des relations de bons voisinages. Elle a salué en particulier le dialogue avec le Koweït et appelé les pays à résoudre toutes les questions en suspens. Elle a apprécié en outre les efforts de lutte contre les attaques menées à l’encontre des représentations diplomatiques. La délégation a demandé que les auteurs de ces actes soient promptement traduits en justice. En conclusion, afin de parvenir aux objectifs visés, elle a prié la communauté internationale d’appuyer les efforts du pays, l’invitant à recourir à la Commission de la consolidation de la paix.
L’Estonie a exprimé son soutien au Gouvernement iraquien dans sa réponse aux défis politiques, sécuritaires et économiques qu’il rencontre, tout en soulignant la nécessité de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, exhortant tous les acteurs à éviter toute action militaire qui menacerait la stabilité de l’Iraq. La délégation s’est réjouie de l’annonce des élections parlementaires anticipées pour juin 2021 et de la récente ratification d’une nouvelle loi électorale, condition d’élections libres et justes, en rappelant l’importance du soutien et de l’aide technique de la MANUI. Reconnaissant les réformes structurelles prises par le Gouvernement, elle l’a encouragé à engager d’urgentes réformes économiques dont celles proposées dans le livre blanc, dont une commission permanente d’enquête sur la corruption.
L’Estonie a aussi félicité le Gouvernement pour son intention d’adopter un plan national de développement pour les femmes démontrant son engagement à promouvoir leur participation à la vie politique et économique. De même, elle a salué les efforts entrepris pour combattre la COVID-19 et exhorté la communauté internationale à lui apporter son soutien dans cette tâche.
L’Estonie a déploré que les meurtres de manifestants continuent, ainsi que les infractions à la liberté d’expression, les disparitions forcées, les arrestations arbitraires et les détentions de journalistes et de membres de la société civile. Elle a exhorté le Gouvernement iraquien à assurer la protection des droits de l’homme, dont la liberté d’expression et de rassemblement, et à prendre des mesures concrètes pour faire rendre des comptes aux auteurs de ces violations. Elle a réitéré son soutien à la lutte contre le terrorisme en Iraq mais a demandé au Gouvernement d’arrêter les exécutions de prisonniers décidées en vertu de la loi anti-terroriste. Félicitant le Gouvernement pour ses efforts visant à empêcher les attaques aux missiles contre les missions diplomatiques et leur personnel, la délégation s’est dite préoccupée par les constantes attaques perpétrées par les milices shiites.
Le Royaume-Uni a estimé que l’Iraq traverse une crise économique sévère et que les réformes dans ce secteur sont importantes si le pays veut pouvoir construire la paix et la prospérité. Si des étapes ont été franchies, le Gouvernement doit agir rapidement pour s’assurer que les réformes économiques soient sur de bons rails, a-t-il souligné. La communauté internationale reste aux côtés de l’Iraq durant cette période difficile et, à l’invitation de l’Iraq, le Royaume-Uni a reçu la conférence inaugurale du Groupe de contact économique, le suivi étant assuré par l’Allemagne et l’Union européenne, a précisé le représentant. L’intégration économique régionale est aussi une des clefs du développement économique, et il a salué à cet égard l’engagement d’approfondir la coordination et la coopération trilatérale avec l’Égypte et la Jordanie. Il a soutenu le Premier Ministre Al-Kidhimi et salué la tenue d’élections libres et équitables en 2021, avec le soutien de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI).
Le Royaume-Uni s’est dit encouragé par les améliorations des relations entre le Gouvernement iraquien et le Gouvernement régional kurde, y compris les accords pour le district de Sinjar, qui offrent la perspective du retour de milliers de Yézidis. Il a salué l’accord que la Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq a facilité et encouragé l’ONU à continuer de soutenir la normalisation de la situation à Sinjar. Il a demandé instamment à Bagdad et Erbil de trouver une solution à long terme sur le partage des ressources. La situation reste préoccupante en ce qui concerne la sécurité, notamment avec Daech qui reste une menace, a poursuivi la délégation. Il est inacceptable que les attaques continuent en Iraq, qui tuent des civils et mettent en danger les diplomates et les militaires. Le Conseil de sécurité est uni dans ses préoccupations quant au nombre d’assassinats de membres de la société civile et d’activistes politiques et des droits de l’homme. Le Royaume-Uni a appelé le Gouvernement iraquien à s’assurer que des enquêtes crédibles permettent l’établissement des responsabilités. Enfin, il a salué le dialogue entre l’Iraq et le Koweït, notamment sur le rapatriement des restes humains qui a eu lieu le 16 septembre.
La Belgique a salué les efforts pour que les élections du 6 juin soient crédibles, justes, libres et inclusives, avant de souligner les progrès réalisés, y compris la signature récente du cadre électoral par le Président Salih, ainsi que la distribution de cartes d’électeurs biométriques. « L’organisation d’élections équitables, libres et inclusives peut ouvrir la voie vers un Iraq plus stable et démocratique. » Elle a estimé que le pays demeure à la croisée des chemins et a besoin d’un leadership politique au regard des défis politiques, économiques et sécuritaires qui subsistent.
Les droits de l’homme et libertés fondamentales doivent être respectés à tout moment, a poursuivi la déléguée. Elle a salué les progrès réalisés par le Gouvernement sur son engagement d’indemniser les victimes des violences commises contre des manifestants depuis octobre 2019. « Toute fermeture de camps doit être précédée et effectuée avec un préavis suffisant et en pleine consultation avec les représentants des personnes déplacées et les organismes humanitaires. »
La représentante a encouragé les parties à mettre en œuvre l’accord de Sinjar, en vue de renforcer la confiance mutuelle. Elle a appelé à capitaliser sur cet élan pour résoudre d’autres problèmes en suspens, « y compris les discussions en cours concernant les revenus pétroliers. » Enfin, la représentante a noté avec inquiétude que Daech, malgré sa défaite militaire en Iraq, continue d’opérer en tant que réseau clandestin et à mener des attaques. « Nous renouvelons notre engagement dans la lutte contre le terrorisme au sein de la coalition internationale contre Daech, en collaboration avec le Gouvernement iraquien. »
La Chine s’est félicitée des progrès réalisés en Iraq tant du point de vue des élections anticipées, de la nouvelle loi électorale que des mesures de sécurité, mais elle a constaté que la COVID-19 et le terrorisme menacent toujours la stabilité du pays. Elle a appelé la communauté internationale à soutenir l’Iraq dans la mise en œuvre de son processus politique national, notant que les législations récentes pourront permettre à ces élections de se dérouler sans heurts et au peuple iraquien de s’exprimer, ajoutant que l’établissement de ce processus revient aux Iraquiens eux-mêmes, libres de l’adapter aux conditions spécifiques du pays. La délégation a souligné l’importance du récent accord entre le Gouvernement iraquien et la Région du Kurdistan qui permet un transfert de revenus.
Elle a appelé la communauté internationale à soutenir l’Iraq contre les actions de combattants étrangers et à empêcher la diffusion de messages terroristes. Soulignant l’importance des relations amicales de l’Iraq avec les pays voisins, la Chine a appelé à la prééminence du dialogue régional. Elle a rappelé que toute action militaire sur le territoire iraquien doit être approuvée par les autorités et que la souveraineté du pays doit être respectée. Elle s’est félicitée du respect par l’Iraq de la résolution 2107 (2013) et du rapatriement des dépouilles de Koweïtiens et de la recherche des disparus. Enfin, la Chine a salué l’approche socioéconomique mise en œuvre par le Gouvernement iraquien face à la pandémie et à la situation humanitaire actuelle, en particulier la priorité donnée aux réformes économiques et à la lutte contre la corruption. « Il nous faut encourager l’Iraq à trouver sa voie personnelle vers le développement », a déclaré la délégation, soulignant la coopération concrète apportée par la Chine, sous la forme d’aide médicale et d’équipements de protection.
L’Indonésie a salué les préparatifs pour des élections libres en Iraq. Cela doit être un effort collectif de toutes les parties prenantes, y compris le Gouvernement, la Haute Commission électorale indépendante, les institutions judiciaires, les parlementaires et les facilitations techniques de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), a-t-elle déclaré. L’Indonésie a reconnu que la pandémie en cours freine le Gouvernement dans son programme de réformes et a émis l’espoir que le soutien de la MANUI permettra de faire la différence dans les jours qui viennent.
En ce qui concerne le maintien de la stabilité et de la sécurité comme prérequis pour un développement durable, l’Indonésie s’est dite préoccupée des attaques perpétrées contre les civils et les diplomates par l’État islamique. Les investissements et le développement durable ne pourront fleurir que dans un pays stable et sûr, a-t-elle rappelé. L’Indonésie a appelé à une plus grande coopération avec tous les pays, aux niveaux régional et mondial, pour lutter contre le terrorisme, en accord avec le droit international et dans le respect de la souveraineté territoriale de l’Iraq.
Par ailleurs, les progrès au sujet des Koweïtiens portés disparus et les archives nationales doivent être maintenus, a préconisé la délégation. En dépit de défis liés à la COVID-19, a-t-elle observé, le Mécanisme tripartite a rempli son rôle, comme le rapatriement des corps par le Gouvernement iraquien vers le Koweït le 16 septembre en témoigne. L’Indonésie a salué, en conclusion, les rôles joués par la MANUI et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
L’Allemagne a pris note de la demande du Gouvernement iraquien afin que la MANUI joue un rôle accru en ce qui concerne les prochaines élections parlementaires. Elle a soutenu l’apport d’une aide de la Mission au processus électoral, avant d’indiquer que l’Allemagne entend contribuer aux efforts de la MANUI à hauteur de six millions d’euros. Le délégué a souhaité l’engagement de la MANUI ou de l’ONU à surveiller les élections, tant il est important que celles-ci soient justes, crédibles et légitimes. Le délégué s’est dit très préoccupé par les actes de violence et d’intimidation à l’encontre des manifestants, des journalistes, des activistes de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme et a exhorté le Gouvernement à assurer leur protection. Il a en outre souligné la nécessité de prendre des mesures concrètes en vue de l’établissement des responsabilités s’agissant des violations des droits de l’homme.
Préoccupée par les tensions régionales, la délégation a appelé à la désescalade et exhorté les acteurs régionaux et internationaux à faire preuve de retenue. La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Iraq doivent être respectées par tous ses voisins et par les acteurs régionaux et internationaux. « L’Iraq ne doit pas devenir l’arène d’un affrontement régional », a affirmé le délégué. Enfin, tout en soulignant l’importance de la poursuite de la lutte contre le terrorisme, l’Allemagne s’est dite très préoccupée par les informations faisant état d’exécutions de masse d’individus condamnés pour des faits de terrorisme. L’Allemagne est opposée à la peine capitale en toutes circonstances et appelle le Gouvernement iraquien à renoncer à toute exécution et à œuvrer en vue de l’abolition de la peine de mort, a conclu le délégué.
La France a réitéré son soutien au Gouvernement iraquien avant de dire qu’elle poursuit ses efforts pour mobiliser les partenaires internationaux et régionaux à la stabilité et à la sécurité du pays. Elle juge « indispensables » les réformes menées par le Gouvernement dirigé par M. Mustafa Al-Kidhimi pour réformer l’administration, moderniser l’économie, renforcer les droits de l’homme et lutter contre la corruption. La France, qui a contribué financièrement à la MANUI à hauteur d’un million d’euros, a également salué l’annonce de la tenue d’élections anticipées en juin 2021. Une participation « large » de toutes les composantes de la société, notamment la jeunesse et les femmes est « cruciale » pour construire un avenir démocratique en Iraq, a plaidé la délégation, avant de se féliciter du dialogue entre Bagdad et Erbil et de juger « prometteur » l’accord sur Sinjar.
S’agissant des défis sécuritaires, la France a déclaré que le terrorisme est « le premier d’entre eux », « le combat contre Daech n’étant pas terminé ». Dans ce contexte, la contribution militaire de la coalition internationale en appui aux forces nationales demeure « indispensable », même si ses modalités doivent être adaptées en fonction de la menace, a-t-elle préconisé. Il est donc, une fois de plus « indispensable » de veiller à ce que l’Iraq reste à l’abri des tensions régionales et son intégrité territoriale préservée. La France a salué à cet égard la « diplomatie d’équilibre » et de bon voisinage de Bagdad. Enfin, elle a jugé que tout doit être fait pour garantir une aide humanitaire sans entraves dans le contexte de la pandémie de COVID-19, en particulier aux personnes déplacées internes, a conclu la délégation.
Le Viet Nam a salué les évolutions positives en Iraq après la formation d’un nouveau Gouvernement sous la direction du Premier Ministre Mustafa Al-Kidhimi, citant les progrès dans la lutte contre la corruption, les réformes économiques, l’accès aux services de base, le renforcement des contrôles aux frontières et la préparation technique et législative des élections de juin 2021. La délégation a appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à encourager les Iraquiens à s’appuyer sur ces succès pour aller de l’avant. Elle s’est aussi félicitée de la collaboration de Bagdad avec le Gouvernement régional du Kurdistan qui, a-t-elle espéré, ouvrira la voie à un rapatriement des personnes déplacées et au retour de la confiance. Le Viet Nam a ensuite salué la coopération entre l’Iraq et le Koweït dans leur recherche des Koweïtiens disparus et des ressortissants de pays tiers, en dépit des contraintes dues à la pandémie, considérant comme une preuve de cet engagement le rapatriement de dépouilles de Koweïtiens en septembre. Il a aussi encouragé la communauté internationale à favoriser et soutenir le travail des équipes techniques.
« Toutefois, l’Iraq est confronté à des défis profonds en matière de sécurité avec les attaques de Daech, et en raison de l’impact de la COVID-19 sur l’économie et le système de santé. Les conséquences humanitaires sont alarmantes, a constaté la délégation, en notant que le taux de pauvreté devrait, selon la Banque mondiale, passer à court terme de 7 à 14%, ce qui ferait passer de 2,7 millions à 5,5 millions le nombre d’Iraquiens nouvellement frappés par la pauvreté, en sus des 6,9 millions de personnes déjà touchées avant la crise. « Dans ce contexte, le rôle de la MANUI et d’autres agences de l’ONU se révèle essentiel », a déclaré le Viet Nam, ajoutant que la lettre envoyée par le Gouvernement iraquien au Secrétaire général la semaine dernière « démontre la nécessité d’une poursuite de la Mission dans l’avenir proche, et d’une collaboration entre l’ONU et le Gouvernement pour répondre aux défis politiques, économiques et humanitaires ».
Le Niger a reconnu les efforts du Gouvernement iraquien pour faire face aux défis qui subsistent et réaliser un programme de réformes, y compris la lutte contre la corruption. Le représentant a salué la décision du Gouvernement iraquien de verser une indemnité aux manifestants blessés. Il a appelé ce dernier à prendre des mesures concrètes en vue de rendre opérationnel l’organe chargé d’enquêter sur les meurtres de militants et autres défenseurs des droits de l’homme et de traduire leurs auteurs devant la justice. La délégation a souligné l’importance d’un soutien de la communauté internationale en vue d’assurer la tenue d’élections libres, équitables et crédibles l’année prochaine en Iraq.
Le Niger a salué l’action du Gouvernement à l’endroit du Koweït le 16 septembre dernier avec le rapatriement de restes humains, que l’on pense être de citoyens koweïtiens, malgré les restrictions imposées par la pandémie. Enfin, il a rappelé que la victoire sur Daech n’est pas synonyme de son éradication totale de la région. La coalition internationale contre Daech et les Nations Unies doivent rester vigilantes et poursuivre leur soutien à l’Iraq dans la lutte contre cette hydre terroriste, afin de contrecarrer ses velléités de reconstruction, a conclu le représentant.
Saint-Vincent-et-les Grenadines s’est joint aux autres membres du Conseil de sécurité pour condamner les attaques commises ce week-end au nord de Bagdad. La délégation a soutenu le Gouvernement iraquien dans sa préparation des élections l’an prochain et pour son engagement en faveur de l’autonomisation des femmes et leur participation aux processus de prise de décisions à tous les niveaux. Saint-Vincent-et-les Grenadines a estimé que les défis de 2020 n’ont laissé personne indemne, mais que la situation critique de la population en Iraq est prioritaire, ce qui signifie que les auteurs d’attaques contre des civils doivent être tenus pour responsables de leurs actes. La délégation a ensuite estimé que la pandémie de COVID-19 demande une réponse coordonnée, se disant préoccupée par l’impact du coronavirus sur le peuple et l’économie iraquiens. Tout en saluant les efforts du pays sur le plan sanitaire, elle a regretté l’insuffisance des ressources disponibles pour les mettre en œuvre, appelant la communauté internationale à redoubler d’efforts pour prêter assistance au peuple iraquien « durant ces temps extraordinaires ». Enfin, elle a salué la coopération continue entre les Gouvernements iraquien et koweïtien au sujet des personnes portées disparues, saluant les rôles joués par la MANUI et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
À l’instar de la Représentante spéciale, l’Iraq a indiqué qu’aucun changement substantiel n’était intervenu depuis la dernière séance du Conseil sur la situation dans son pays, compte tenu des défis complexes et imbriqués. Cependant, le Gouvernement iraquien s’efforce d’agir pour répondre aux attentes et exigences de ses citoyens, en préservant la paix et la sécurité, en fournissant des services, en luttant contre la pandémie de COVID-19, en combattant le terrorisme et en faisant des réformes politiques et économiques. La délégation a mis l’accent sur la chute vertigineuse du prix du pétrole, sa principale ressource, et les énormes dépenses consenties dans le combat contre le terrorisme. Elle a signalé que le Gouvernement avait soumis au Parlement un projet de loi sur la réforme économique pour réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole et améliorer les investissements. La délégation a également prévenu que le système de santé publique était au bord de l’effondrement à cause de la pandémie car, malgré tous les efforts, chaque jour, quelque 3 000 à 4 000 personnes sont infectées. Elle a remercié à cet égard l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les pays qui aident l’Iraq à contrecarrer la propagation de la maladie.
Rappelant la promesse que le Gouvernement a faite aux manifestants, la délégation de l’Iraq a expliqué que des mesures ont été prises pour réduire le manque de confiance et protéger les manifestants de toute violation de leurs droits et libertés fondamentales. Elle a aussi expliqué que les familles des victimes ont été enregistrées grâce à la loi sur les martyrs, que certaines ont reçu des indemnisations et que les manifestants blessés bénéficient de traitements médicaux. La lutte contre la corruption est une autre priorité gouvernementale et des efforts significatifs ont été déployés pour reprendre le plein contrôle des points de passage frontaliers afin de prévenir et de dissuader des pratiques illégales. Dans ce contexte, la délégation a expliqué que les prochaines élections anticipées sont une composante essentielle du programme de réforme et que des élections crédibles, justes et inclusives sont cruciales pour la réussite de ces réformes. À cet égard, elle a rappelé que le 20 novembre, elle a adressé une lettre au Président du Conseil de sécurité demandant l’appui de l’ONU pour l’observation de ces élections. Elle a insisté que le Gouvernement iraquien entend « apporter des solutions aux problèmes urgents », mais qu’il convient de veiller, au préalable, au respect de la souveraineté iraquienne, au renforcement de l’état de droit et à la reprise par l’État du contrôle de toutes les forces armées. Il faut aussi veiller à ce que les puissances étrangères n’utilisent pas le territoire de l’Iraq comme « base pour leurs jeux stratégiques et politiques ».
La souveraineté et l’indépendance de l’Iraq sont cruciales pour la sécurité et la stabilité régionales, a insisté le représentant. Le Gouvernement s’emploie par ailleurs à restreindre la possession d’armes aux institutions militaires et publiques. Il veille ainsi à protéger les manifestants et les civils contre des attaques de groupes illégaux, ainsi que les missions diplomatiques, certains suspects ayant été arrêtés et en attente de comparaître devant la justice. D’autre part, un climat de dialogue est en train d’être instauré avec le Gouvernement de la Région du Kurdistan concernant le prochain budget, le contrôle frontalier et la gestion des ressources pétrolières de la région. Deux accords importants ont ainsi été conclus, a expliqué la délégation: le premier sur le partage des revenus par un transfert de fonds de Bagdad à Erbil afin de couvrir les salaires des fonctionnaires, en échange d’un accès aux revenus douaniers des frontières sous contrôle du Gouvernement du Kurdistan, et le deuxième sur le statut du district de Sinjar, qui jette les bases de la reconstruction du nord du pays.
La délégation iraquienne s’est félicitée de tous les efforts de rapatriement des familles des combattants étrangers et a exhorté tous les pays concernés à accueillir leurs ressortissants non inculpés. Elle a dénoncé, en revanche, les opérations militaires « irresponsables « de la Turquie, notant également que ce pays n’avait entrepris aucune action pour informer le Conseil de sécurité de ses « mesures unilatérales sur le territoire de l’Iraq ». La délégation a rappelé que son pays avait adressé une plainte documentant les violations commises et demandant des mesures « urgentes » pour en prévenir d’autres. Enfin, concernant la restitution des dépouilles des Koweïtiens, l’Iraq a appelé la Commission tripartite et le Koweït à accélérer le processus et annoncer au plus tôt les résultats des tests ADN.